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1er article


La 1ère Guerre Mondiale

 

Le 28 juin 1914, à Sarajevo, un jeune nationaliste serbe originaire de Bosnie, Gavrilo Princip, assassine le couple héritier du trône austro-hongrois, le prince François-Ferdinand d'Autriche et son épouse la duchesse de Hohenberg. L'Autriche-Hongrie réagit à l'attentat en formulant un ultimatum à l'encontre du royaume de Serbie, en accord avec son allié allemand. L'une des exigences austro-hongroises étant jugée inacceptable par les Serbes, l'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. Ce qui aurait pu n'être qu'une guerre balkanique de plus, dégénère en guerre mondiale par le jeu des alliances entre les grandes puissances européennes qui sont à la tête d'empires s'étendant sur plusieurs continents.

 

Les familles Neyssensas compteront 9 conscrits tués au front durant le conflit.


Chaque conscrit se voyait attribuer un numéro de matricule, correspondant au numéro de la page du registre tenu par l’armée dans lequel toute sa carrière militaire était inscrite : c’est à partir de ces documents de suivi individuel extrêmement riches déposés aux Archives de la Dordogne que les parcours des membres de no familles sont établis.

Pour chacun des décès ou prisonnier au front, un résumé des évènements du jour est présenté en caractère italique. Quelques fiches extraites du site de la Croix-Rouge complètent le récit de 4 années de conflit. Verdun, la Marne, l'Argonne, ou le chemin des Dames, mais aussi Salonique en Grèce, autant de noms qui résonnent du bruit des canonnades de la Première Guerre mondiale.

Astériens au temps de la guerre de 14-18


Le début de la guerre et la bataille de la Marne se déroule du 6 au 12 septembre 1914. Au cours de cette première bataille décisive, les troupes franco-anglaises réussissent à arrêter puis repousser les Allemands. L’ère de la « guerre des tranchées » est ouverte.


Saint-Astier


1914 : Paul Neyssensas, cultivateur, 1 m 69, degré d’instruction 2, sait lire et écrire. Paul nait à Jevah, commune de Saint-Astier, le 3 septembre 1893, fils de Joseph et de Marguerite Verninas. Paul est affecté au 108ème régiment d’infanterie de Bergerac sous le matricule 707 en qualité de Sergent. Paul décède le 8 septembre 1914 à Vitry le François lors de la bataille de la Marne, à l’âge de 21 ans. Paul est cité à l’ordre du régiment. « Gradé, brave et courageux, mort pour la France à son poste de combat ». Il obtient la Croix de Guerre, étoile de bronze, et sera inscrit au tableau spécial de la médaille militaire le 26 avril 1921.


           

Le drapeau du 108ème de retour du front - Paul en haut sur la photo au centre



Le 108ème à Bergerac


Extrait de l’historique du 108ème paru en 1919

 

« Le 6 août, cinquième jour de la mobilisation, le 108ème régiment d’infanterie, prêt à entrer en campagne, quitte sa garnison de Bergerac, petite ville pleine de soleil, de lumière et de gaieté, où la vie est facile, où il fait bon vivre, patrie de Cyrano, patrie de la bravoure ardente et gaie, turbulente mais sûre. Les fils seront dignes des pères : ils vont le montrer….. ».


La bataille de la Marne - dimanche 6 septembre à 9 heures




 « Au moment où s’engage une bataille dont dépend le salut du Pays, il importe de rappeler à tous que le moment n’est plus de regarder en arrière ; tous les efforts doivent être employés à attaquer et à refouler l’ennemi. Une troupe qui ne peut plus avancer devra, coûte que coûte, garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer ; dans les circonstances actuelles, aucune défaillance ne peut être tolérée ». Signé Joffre


Paul, le mardi 8 septembre 1914

 « A 5h40, le 8 septembre, le 108ème est violemment attaqué sur tout son front. Il tient toujours dans Courdemanges, néanmoins ordre est donné au 126ème R.I. de se porter vers la cote 130. A 6h15, le Colonel Commandant la 47ème Brigade fait savoir, du Château de Beaucamp, que le 108ème est fortement engagé. La situation sur le front est sérieuse. L’artillerie ennemie en particulier tire avec une violence extrême. A 7h40, un aviateur est envoyé en reconnaissance pour situer exactement les positions des batteries allemandes. La cote 130 (Sud-ouest de Courdemanges) n’a pu être enlevé et le 108ème, dans Courdemanges est obligé de céder ».

Journal de campagne du 108ème le 8 septembre 1914

Courdemanges 1914 et Cimetière de Saint-Astier – 1990

Le 108ème régiment perd, entre le 6 et le 11 septembre 1914, 52 officiers et 2220 hommes.

Paul dit Jean Neyssensas porte la mention « tué à l’ennemi » par acte de décès établi par jugement du tribunal de Périgueux le 21 juin 1918 - Décès retranscrit à l’état civil de Saint-Astier le 12 juillet 1918.


Témoignage familial

Reine Bressolles - Taix, née en 1908, fille de Lucie Neycensas - souvenirs des familles Neyssensas de Jevah - Saint Astier vers 1914.

« En ce qui concerne les Neycensas, mon plus vieux souvenir est ma grand-mère née Catherine Simon mais appelée généralement « Philippine », son linge était marqué d’un F.

Je me la rappelle qu’immobile et sans parole dans son fauteuil de châtaignier près de la porte d’entrée de la maison de Jevah, détruite pour élargir la route. Elle était soignée par le grand-père Joseph Neycensas qui lui survécu 12 ou 13 ans.


Je le retrouvai aux vacances, d’abord à Jevah, puis à Saint-Astier avec mon oncle, Henri Neycensas et sa famille. Il est mort en 1926. D’un naturel sérieux, il nous paraissait sévère à nous, les enfants, sa grande menace était, si nous n’étions pas sages, de nous mettre avec la bourrique, brave bête qui ne nous aurait fait aucun mal. Son frère, ou demi-frère, que nous appelions « l’oncle Martial » habitait Jevah, avec sa famille, « tante Martial » et ses deux filles.

Il y avait aussi cinq fils, tous mobilisés car c’était la guerre de 1914-1918, l’un deux, Paul n’en n’est pas revenu.

Robert, Suzanne, mon frère, Michel Bressolles, étions accueillis à bras ouverts dans leur maison pendant ces étés de guerre. C’était ce que l’on appelle une famille au grand cœur. Ma cousine Inès était pour moi une grande sœur et j’avais droit à quelques confidences ».

Mon dernier séjour à Jevah date de l’été 1919 ».



La cour de ferme de Joseph Neyssensas, terrain de jeux des enfants vers 1905.




Le 8 septembre 1914, quelques heures après le décès de Paul, un autre Neyssensas, Astérien de naissance décède sur le front de la Marne.


1914 : Neyssenssas Jean nait le 10 aout 1891 à Saint-Astier, cultivateur, 1 m 57, degré d’instruction 2, sait lire et écrire. Jean est fils de Sicaire et Madeleine Petit. Jean est Caporal au 108ème régiment d’infanterie sous le matricule 389. Comme Paul, précédemment cité, Jean, 23 ans, décède le 8 septembre 1914 à Chavanges dans l’Aube à 3 heures du soir, de blessures de guerre dans l’ambulance numéro 7 du corps Colonial. Jean décède d’une « péritonite consécutive à une plaie de la région lombaire ». Jean obtient la médaille militaire le 13 janvier 1921. « Sous-officier brave et courageux. Grièvement blessé en montant à la contre-attaque des positions ennemies. Mort des suites de ses blessures le 8 septembre 1914 ». Retranscrit sur le registre de Saint-Astier le 1er janvier 1915.


Communication à la famille - Croix rouge


Le contenu de la fiche de la Croix rouge est incompatible avec le lieu de décès déclaré sur la fiche matricule, en effet 250 km sépare Chavanges et Orgéo en Belgique.

En garnison à Bergerac au moment de la mobilisation d'août 1914, rattaché à la 47ème brigade d'infanterie de la 24ème D.I., le régiment reste à la 24ème D.I. jusqu'en novembre 1918 et sera notamment engagé sur le front italien. Jean est mentionné sur le monument aux morts de Saint-Astier.


Le retour du corps de Jean en 1922

Le site de l’Association des Anciens Militaires de Saint-Capraise de Lalinde détient la liste des corps rapatriés entre 1921 et 1926 pour le département de la Dordogne.

Le corps de Jean, noté Paul sur le site, est rapatrié le 28 décembre 1922 par train, arrivé en gare de Périgueux avant de repartir pour Saint- Astier, la commune de destination du corps. Le convoi est le n°45. Jean dit Paul Neyssensas porte le n° 39. Le corps a été demandé par Monsieur Neyssansas Sicaire résidant au Pigat à Saint-Astier. Sicaire est fils du couple Jean et Jeanne Duranthon de Davaland : Saint-Astier.

La famille du Pigat, endeuillée, demande le rapatriement du corps de Jean dans le caveau familial à Saint-Astier, après la parution de la loi du 31 juillet 1920. Jean n’est pas resté seul sur le champ de bataille comme des milliers d’autres mais enseveli provisoirement dans un cimetière militaire dans la Meuse en zone de combat. 240 000 soldats sont rapatriés à partir de l’été 1922.

« En outre les conditions si particulières du combat ont en effet multiplié dans tous les camps le nombre des disparus et de ceux dont les corps n’étaient pas identifiables le chiffre représente dans le cas Français près un cadavre sur deux. Leurs proches ne purent alors jamais disposer d’une tombe pour se recueillir, d’une sépulture pour commencer leur deuil, à l’exception des ossuaires comme celui de Douaumont et surtout de la tombe de l’Inconnu qui prit dès lors en France, en Angleterre, en Italie, son véritable sens.

La souffrance extrême des agonies au front ajoute une composante particulière, la douleur des proches. Les familles devinent fort bien cette souffrance comme elles devinent ce que furent la solitude animale et angoissante des agonisants. Dès lors on comprend l’insistance des familles, dans leurs courriers adressés aux camarades ou aux supérieurs hiérarchiques, de connaitre les derniers moments, quelles ont été les circonstances exactes de la mort, Quelles blessures, Quelles souffrances.

On veut savoir aussi si celui que l’on pleure était seul pour mourir, s’il a pu être enseveli, et, dans ce cas le lieu de sa sépulture. Il s’agit ainsi de tenter de combler la lacune terrible de l’absence de tout accompagnement des mourants. La blessure, l’agonie la mort, cette lacune qui porte sur quelques heures, sur quelques jours le plus souvent, mais qui semble avoir torturé les survivants et leur a rendu le deuil si difficile et parfois impossible.

On mesure mieux ainsi l’épreuve de ceux qui ne retrouvèrent jamais de corps à enterrer. Pour eux il n’y eut jamais un avant et un après, un avant et un après la visite sur la tombe du champ de bataille, un avant et un après le retour du corps, un avant et un après la réinhumation.

Décidément la spécificité des deuils induits par le conflit de 1914-1918 revêt une importance capitale pour la compréhension des conséquences de la mort de masse au sein des sociétés européennes ». Extrait de « Corps perdus, corps retrouvés ». Par Audouin-Rouzeau.

 

1915 : Neyssensas Alfred, nait à Saint-Astier le 22 février 1892, fils de Guillaume et Madeleine Peyrouny, cultivateur. Son degré d’instruction est de 2, soldat de 2ème classe au 108ème, Alfred porte le matricule 79. Blessé au bras gauche par éclat d’obus le 28 septembre 1914 à Suippes près de Reims, Alfred puis passe au 412ème régiment d’infanterie le 1er mars 1915. Alfred décède lors de la 3ème bataille d’Artois, le 25 septembre 1915, devant Thélus au combat de Roclincourt dans le Pas de Calais, lieu-dit Noyelette, à l’âge de 23 ans.

Le 412ème régiment d'infanterie est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française constitué en 1915 avec des blessés guéris et des éléments provenant des dépôts de la 12ème région militaire (Limoges) avec entre autres un 2ème bataillon composé notamment du 108ème. Cependant sur la fiche du site « mémoire des hommes » Alfred est mentionné appartenant au 63ème régiment d’infanterie, effectivement présent à Thélus.


La journée du 25 septembre 1915 en quelques mots……

En Artois, après un mois très agréable de repos à Rubempré, le 63ème se rend, par camions automobiles, dans la région de l'ouest d'Arras. Le 1er août, il s'installe dans le secteur de Roclincourt, à cheval sur la route d'Arras à Lille. Il va l'occuper pendant huit mois. Il y méritera le renom de régiment « tenace et résolu » qui lui sera reconnu officiellement à la fin de la guerre.

Les trois bataillons accolés tiennent un front de 1200 mètres : la ligne avancée est distante de 20 à 200 mètres de l'ennemi ; on se touche presque par endroits. En avant, le chaos de craie et de boue retournée où est retranché l'ennemi va buter contre la crête de Thélus, qui barre la route du bassin de Lens. Le secteur est, par excellence, le secteur des mines. Une lutte sévère se poursuit entre sapeurs français et allemands. Huit fois en six semaines, les Allemands font sauter la mine et tentent de détruire notre première ligne. Le régiment a la chance de s'en tirer sans accidents graves. Il peut ainsi achever d'importants travaux, pousser en avant une vingtaine de sapes et les relier par une parallèle de départ. C'est la préparation de la grande offensive.

Un rôle important est réservé au 63ème. Il attaquera en tête de la brigade, ses trois bataillons accolés, échelonnés en quatre vagues de six pelotons chacune. L'objectif premier est la tranchée du Paradis, dont la conquête permettra l'attaque ultérieure de la crête 132 et des bois de Farbus. L'attaque devra avoir « le caractère d'une ruée ».

Le travail de notre artillerie dure huit jours : il est formidable. Le 25 septembre, à midi 25, toutes les vagues s'élancent dans un ordre parfait.

A l'aile gauche (1er bataillon), les deux premières gagnent la ligne ennemie (tranchée des Punaises), devant laquelle tombe le commandant Bonnal. Elles repartent, enlèvent la deuxième (tranchée des Cafards), la dépassent et ne s'arrêtent que devant d'infranchissables réseaux demeurés invisibles. Les deux autres vagues nettoient les positions conquises et font des barrages.

Mais, aussitôt, de tous les boyaux adjacents, les Allemands débouchent en masse et contre-attaquent à la grenade. Nos hommes, leurs munitions épuisées, résistent avec une énergie prodigieuse pendant deux heures. Tous les officiers sont frappés. Au centre, même lutte ardente. Le bataillon de droite est tombé sur un réseau à peine entamé. Le commandant Baston est tué en tête de ses hommes. Quelques fractions franchissent néanmoins la première ligne et se battent jusqu'à épuisement. Deux fois dans l'après-midi, on essaye de reprendre l'offensive.

Tous les efforts se brisent contre une barrière de feux opposée par des forces supérieures et sans cesse alimentées. Dans cette très dure journée, le régiment a perdu 2 chefs de bataillon, 8 commandants de compagnie, 31 chefs de section, un millier d'hommes. Mais il a fait subir aux Allemands de grosses pertes. L'ennemi avait accumulé sur ce point, jugé sensible, la plus grande partie de ses forces engagées dans la région d'Arras, ce qui a permis de remporter, sur ce même front d'Artois, des succès marqués. La journée a été très glorieuse. Il faudrait un long chapitre pour conter les actes de bravoure accomplis le 25 septembre ». Historique du 63ème




Montrem

1917 : Neyssensas Henri nait le 28 septembre 1896 à Montrem, fils d’Elie et de Germaine Fargeot, cultivateur, 1 m 57. Son degré d’instruction est de 0, ne sait ni lire ni écrire, Alfred est soldat de 2ème classe, 1er régiment d’infanterie, et porte le matricule 65.

Henri est au combat lors de la bataille du Chemin des Dames, aussi appelée seconde bataille de l'Aisne ou « offensive Nivelle ».




Le chemin des Dames doit son nom à Adélaïde et Victoire, filles du roi Louis XV et donc Dames de France. Elles empruntaient ce chemin de plaisance, qui a été empierré pour rendre visite à leur gouvernante et dame d’honneur, Mme François de Châlus, au château de la Bove à Bouconville-Vauclair.

« A la tête de l’armée françaises depuis le début de la guerre, le général Joffre est remplacé le 13 décembre 1916 par le général Nivelle (originaire de Tulle) alors qu’après l’échec des offensives d’Artois et de Champagne en 1915 et dans la Somme en 1916, il a préparé le plan d’une nouvelle offensive entre Soissons et Reims pour le début de l’année 1917.

Le 16 avril 1917, en pleine nuit, dans le froid et même la neige, Nivelle engage un million d'hommes, des milliers de canons et les tout premiers chars de combat.

Réveillées à 3h30, les premières vagues s’élancent à 6h00 du matin à l’assaut du plateau du Chemin des Dames, elles se heurtent à des barbelés souvent intacts et elles sont fauchées par le feu des mitrailleuses allemandes.

L’offensive est un désastre. Le 20 avril, le général Nivelle arrête les opérations. 134000 hommes, dont 30 000 tués pour la semaine du 16 au 25 avril, sont tués, blessés ou disparus pour un gain de terrain dérisoire. Le général Nivelle, généralissime et commandant en chef des armées françaises pendant la Première Guerre mondiale en 1916 et 1917 est relevé de ses fonctions en mai 1917, en raison des controverses encore vives aujourd'hui autour de ses options stratégiques, particulièrement meurtrières notamment au Chemin des Dames. Innocenté, il sera nommé, en décembre 1917, à la tête du 19ème corps d'armée en Afrique du Nord, et entra au Conseil supérieur de la guerre en 1919.

Pétain prend la place de Nivelle à la tête du grand quartier général français, le 15 mai 1917, au moment où éclatent les premières mutineries, signe de désespoir et de découragement dans une partie des troupes françaises.



S’il ne mourait pas sur le champ de bataille, le poilu mourait à l’hôpital de Prouilly dans la Marne, faute de soins.

Les blessés trop atteints étaient laissés de côté. On n’opérait que pour des interventions qui ne devaient pas dépasser les 30 mn. On laissa sans soin des milliers de blessés, parfois sans pansement en côtoyant les morts…. Du 16 au 21, Prouilly reçoit près de 12000 blessés dont 7 000 le 17 avril, le 17 avril à 15 h, Prouilly est encombré de 5700 blessés en attente ».

Henri meurt à l’âge de 21 ans, le 25 avril 1917 à 18 h 00 de blessures de guerre à l’hôpital de Prouilly, lieu où se déroule un véritable drame sanitaire. Inhumé dans un premier temps dans le cimetière de l’hôpital, fosse 282, Henri est inhumé, à nouveau, dans la nécropole nationale de la Maison bleue à Cormicy dans la Marne - Tombe n° 5257. Le 12 juillet 1917, le père du défunt perçoit un « secours » de 150 francs. 

(mi-1917 entre la ferme Hurtebise et Craonne)

Henri est mentionné sur les monuments aux morts de Montrem et Saint-Astier

Du 20 mai à fin juin : le front sera secoué par des mutineries qui affectent plus de 150 unités. Ces refus d'obéissance concerneront des troupes au repos que l'on veut renvoyer à l'assaut.

Saint-Astier

1918 : Neyssensas Emile-Georges, nait à Saint-Astier le 19 janvier 1890, fils de Jean et d’Anne Doche, cultivateur, domicilié au Perier, célibataire. Exempté pour goître en 1911, finalement appelé au combat le 22 mai 1917, marsouin, soldat de 2ème classe au 37ème régiment d’infanterie coloniale basé à Bordeaux.

« Les Poilus d’Orient », ceux que Clemenceau appelait avec mépris « les jardiniers de Salonique » leur reprochant longtemps leur inaction. (Images entre autres véhiculées par la présence de plants de salades cultivés en périphérie de Salonique par les poilus dans le but d’éloigner le scorbut, mais aussi par les cartes postales de l’époque où le poilu déambule dans les rues en agréable compagnie).

Emile, matricule 1523, décède le 15 novembre 1918 à 14 h 00, à l’âge de 28 ans, à l’hôpital temporaire numéro 8 de Salonique victime d’une broncho-pneumonie. Le cimetière militaire Français de Zeitenlick à Thessalonique (Salonique), en Grèce, rassemble les corps de 8309 soldats morts pour la France sur le front d'Orient, lors de la Première Guerre mondiale.

« Sur les quelques 400 000 soldats qui ont combattu durant la Première Guerre mondiale dans les Balkans, dont 70 000 ne sont pas revenus, près de 290 000 sont ainsi tombés malades.

Face aux forces de la Triple Alliance, les poilus ne doivent pas seulement lutter armes à la main, mais aussi essayer de survivre dans des conditions extrêmement difficiles et propices aux épidémies. La présence de marais, la malaria, les moustiques, la dysenterie et le typhus provoquent une hécatombe dans les rangs des soldats. A la chaleur accablante des étés succèdent les hivers glacials …. Entre 1916 et 1918, la moitié des soldats français, dont Emile, se trouve dans des tranchées sur de hautes collines ou dans des montagnes à environ 1 000 mètres d’altitude, d’où la difficulté pour les blessés d’être acheminés vers les hôpitaux. Finalement l’histoire retiendra Verdun ou le Chemin des Dames, et oubliera les autres fronts ».


Emile est inhumé dans le cimetière militaire de Zeitenlik - Tombe 7676


Saint-Léon sur l’Isle

 

Une fratrie décimée au combat

 

Une tragédie humaine emblématique de la tuerie que fut la Grande Guerre

Retraçons, tout d’abord, le parcours de vie des parents de Jean, Roger et Jean décédés au front, nés à Saint-Léon sur l’Isle entre 1883 et 1892 à l’aide des registres paroissiaux et des recensements.

Le père, Martin Neyssensas, dit « Duranthon » est né à Davaland le 21 janvier 1854. Martin, cultivateur, se marie avec Catherine Gouzou à Saint-Astier le 18 avril 1882. Le couple a 9 enfants nés entre 1883 et 1896, lieux-dits Puypinssou et La Valade à Saint-Léon sur l’Isle.

Martin et ses 7 frères et sœurs sont enfants de Jean Neycensas (1814-1889) et Jeanne Duranthon (1820-1881). Le couple Jean et Jeanne s’est installé à Davaland entre 1841 et 1846. Voir recensement de 1846 à Saint-Astier.

Martin est petit-fils de François et Marguerite Simonet, arrière-petit-fils de Martin et Anne Doche, tous descendants de Charles et Tamarelle Marguerite du hameau de Tamarelle à Saint-Astier depuis 1677 et bien avant, de Guirou, du hameau de la Font-Chauvet à Léguillac de l’Auche.

Quatre enfants naissent dans le hameau de Puypinssou 


Le couple quitte Saint-Astier et s’installe dès 1883 dans le hameau et rejoint ainsi son cousin Sicaire, fils de François et Marie Duranthon, époux d’Anne Poumeyrol, habitants à Puypinssou peu de temps avant la naissance de leur premier enfant Sicaire-François-Gaston nait le 2 septembre 1882 (décès le 2 avril 1961). Le couple s’est marié à Tocane Saint-Apre le 14 février 1875 et aura 10 enfants.

L’habitation de Martin à Puypinssou appartient à la tante de Catherine Gouzou, Catherine Sirouze qui la possède de ses pères et mères, Sicaire Sirouze et Marguerite Peyrouny et ce depuis au moins 1836. Le patronyme Sirouze apparait pour la 1ère fois en 1737 à Montrem et signifie « lieu pierreux », dérivé Cirouze, Chirouze - nom d’une commune de Corrèze.

En 1861, Catherine, mariée avec Pierre Reymondie, travaillent leurs terres accompagnées d’un enfant de l’hospice de Périgueux âgé de 12 ans, Etienne Dubreuil. Le couple cohabite avec Sicaire Sirouze, veuf de Laronze Anne, âgé de 65 ans. En 1866, Sicaire est décédé, Etienne, 17 ans, est toujours présent avec le couple.

En 1881, peu de temps avant son mariage Catherine Gouzou, vit toujours avec Catherine Sirouze veuve Reymondie. Puypinssou est composé de 7 maisons, 7 ménages et 30 individus.

En 1886, Puypinssou est habité par 42 personnes. Le hameau se compose de 8 maisons et 8 ménages. Martin et son épouse vivent au côté de Catherine Sirouze, 56 ans, et leurs trois enfants. Le cousin de Martin, Sicaire, son épouse Anne Poumeyrol, élèvent à présent 4 enfants.

Le premier enfant de Martin et Catherine Gouzou, Jean, nait le 6 mars 1883. Sicaire dit « Roger » nait le 27 aout 1884 et décède le 14 juillet 1890 à l’âge de 6 ans. Jean nait le 18 mars 1886. Marie-Angèle nait le 17 juin 1888 à Puypinssou et décède à la Valade le 12 novembre 1890 à l’âge de 2 ans.

La famille s’agrandit, Martin et sa famille quittent Puypinssou début 1890 pour la Valade à un peu moins d’un kilomètre de là. Catherine Sirouze conserve son habitation à Puypinssou et vit à présent seule.


En 1886,
la Valade est composée de 6 maisons, 6 ménages et 37 individus Lavaud - Reymondie - Fonmarty - Reymondie - Reymondie - Dupuy.

Le cinquième enfant du couple, Marie, nait le 20 avril 1890.


En 1891, le recensement de Saint-Léon sur l’Isle indique à la Valade la présence de Martin, 38 ans et Catherine, 27 ans, propriétaires, Joseph-Jean âgé de 7 ans (1883), Jean 5 ans (1886), Marie 11 mois (1890) et Catherine Sirouze âgée de 67 ans, tante. Marie-Jean Alleminge, 16 ans, de l’hospice de Périgueux, cultivatrice, seconde le couple pour les travaux du quotidien. La Valade est composée de 5 maisons et 33 personnes. Les familles citées sont les Lavaud, Raymonde, Mazière, Reymondie et Neycensas.

Un sixième enfant, Roger nait le 22 janvier 1892. Jean nait le 1er février 1894 et décède le 11 octobre 1894 à l’âge de 9 mois. La dernière enfant, Marie nait le 4 avril 1896, 7 mois après le décès de son père Martin. Sa mère Catherine Gouzou est alors âgée de 32 ans.

Martin décède le 17 septembre 1895 à l’âge de 41 ans après un été exceptionnellement chaud et sec. La pandémie de 1889-1890 dite grippe « russe » est la première dont on peut démontrer la dissémination sur l’ensemble du globe. L’un de ses caractères les plus marqués tient aux récurrences de l’infection, lesquelles, jusqu’en 1895, occasionnent une mortalité supérieure à celle causée par la pandémie initiale. Martin a-t-il été victime de l’épidémie ?

Catherine Gouzou décède le 19 avril 1896 des suites de l’accouchement, 15 jours après la naissance de Marie et 7 mois après le décès de son mari.

En ce temps-là, la moyenne de vie est de 38 ans et 8 mois pour les hommes et 40 ans et 5 mois pour les femmes. Catherine Gouzou fait partie de la tranche de mortalité maternelle la plus élevée entre 30 et 34 ans soit 13% des décès maternels.

En 1901, après la disparition du couple Martin et Catherine, le 2ème recensement indique à nouveau la présence de Catherine Sirouze âgée de 73 ans, à présent en charge des enfants orphelins de Martin et Catherine, Joseph, 18 ans (1883) en réalité nommé Jean à l’état civil, cultivateur, André, 15 ans (1886) en réalité Jean à l’état civil, cultivateur, Noélie, 10 ans (1890) en réalité Marie à l’état civil et Rosa, 4 ans (1896) en réalité Marie à l’état civil. Roger 9 ans n’est pas mentionné sur le recensement.

Le 24 mars 1907, Catherine décède à son domicile à l’âge de 78 ans, à la Valade. Joseph Neyssensas, 24 ans, et Louis Mazière, 52 ans, cultivateurs à la Valade sont témoins.

Durant 11 ans Catherine s’occupa des enfants des défunts Martin et Catherine


En 1901, le cousin de Martin, Sicaire dit Grégoire, 54 ans et Anne Poumeyrol, 46 ans, habitent toujours Puypinssou avec François-Gaston, 18 ans, Hélène, 15 ans, tous cultivateurs.

En 1911, seul le couple Jean, futur poilu, et Marie Javerzac habite encore le lieu-dit la Valade.

Marie, la dernière fille de Martin et Catherine, épouse Blaise Peytoureau le 24 avril 1919 à Saint-Léon sur l’Isle.

Les enfants de Sicaire et Anne Poumeyrol se marient après 1899 : Anne-Marie à Saint-Astier en 1900 avec Jean Mazière, Sicaire-François-Gaston en 1907 à Saint-Astier avec Emilie Marie Neyssensas, en 1911, le couple a deux enfants, Augusta et Julien et Hélène-Joséphine en 1907 à Saint-Léon sur l’Isle avec Antoine Millaret.


Disparition au front de la fratrie


1914 : Jean Neyssenssas nait à Saint-Léon sur l’Isle le 6 mars 1883, cultivateur, fils de Martin et Catherine Gouzou. Jean est époux de Marie Javerzac. Ils se marient le 8 juin 1808 à Grignols.  Le couple habite encore, en 1911, à Saint-Léon sur l’Isle, le lieu-dit la Valade - recensement de population de 1911. A la Valade, 5 familles se côtoient, les Reymondie, Maze, Lavaud, Mazière et Neyssensas. Les autres Neyssensas ont quitté Saint-Léon sur l’Isle.

La fiche de recrutement décrit Jean ainsi : taille 1 m 51, cheveux et sourcils, bruns, les yeux gris bleu, le front couvert, nez et bouche moyenne, menton rond et visage ovale, degré d’instruction 3, sous le matricule 88. Arrivé au 50ème régiment d’infanterie en 1904, Jean est dispensé en tant que « ainé d’orphelins ».

Peu de temps avant le début de la guerre un enfant nommé Camille nait le 23 septembre 1912. Camille se mariera avec Lucienne Lespinasse le 16 avril 1936.



À la déclaration de guerre, le 50ème est caserné à Périgueux commandé par le colonel Valette. Il fait partie de la 47ème brigade, de la 24ème division d'infanterie subordonnée au 12ème corps d'armée. Il s'articule alors en 3 bataillons comportant chacun 4 compagnies numérotées de 1 à 12 et comprend 3 sections de mitrailleuses. Le recensement des effectifs fait état de 3391 hommes répartis en 55 officiers, 220 sous-officiers et 3116 caporaux et soldats. En outre, l'unité comprend 179 chevaux et mulets.

Appelé à la mobilisation générale le 1er aout 1914, Jean, 31 ans, soldat, disparait au front le 19 septembre 1914 à Auberive dans la Marne. Par jugement déclaratif à Périgueux du 13 juin 1920 et à la demande de la famille Neyssensas, le décès est fixé en date du 19 septembre 1914.

« Le 1er août 1914, vers 17 heures, à la caserne Bugeaud de Périgueux, se produit un mouvement insolite. Sans avoir été appelés par aucune sonnerie, officiers et hommes de troupe accourent de tous les côtés vers le chef de bataillon Blondont qui descend du bureau du Colonel, un papier à la main. Quelques instants avant, un planton du Colonel est venu à la salle de service, avec un air plus grave que d’habitude ; aussitôt le chef de bataillon de service est monté vers le bureau. Tout le monde s’attend à la grande nouvelle. Le commandant s’arrête près du pédiluve. On fait cercle. Il dit « Attendez un peu, du calme, tout à l’heure je vous permettrai un cri, un seul. » Il lit l’ordre de mobilisation générale. Puis il ajoute : « Et maintenant, Vive la France ! » Et la foule des soldats répète, en un cri immense, joyeux et enthousiaste : « Vive la France ! ».

Le régiment est depuis le 13 septembre devant Auberive, dans les tranchées. Aubérive, nom sinistre dans l’histoire du 50ème. Du 19 au 30 septembre, le régiment attaquera quatre fois, toujours avec la même ardeur, la même abnégation. Mais il se heurtera à des positions organisées, munies de mitrailleuses, défendues par des feux croisés d’artillerie, ayant d’excellentes vues sur toute la zone qui les précède. Sûr de son feu, l’allemand restera d’abord silencieux devant la progression. Mais quand cette progression lui paraîtra devenir dangereuse, alors il déclenchera ses rafales de mitrailleuses et de 77 qui cloueront l’attaque sur place. Ainsi le 19, le 20, le 24, le 30 septembre.

L’auberge de l’Espérance à Auberive

Que peut faire Jean Neyssenssas, que peuvent faire les hommes les mieux trempés, obligés de marcher à découvert, sur un véritable glacis, contre une position ainsi organisée et défendue ? Si encore notre artillerie pouvait nous soutenir efficacement ! Mais les artilleurs n’ont plus d’obus ! On attaque cependant parce que c’est l’ordre et que le commandement sait, lui, tout le résultat important de ces attaques d’apparence infructueuse.

Il s’y est maintenu malgré le tir violent et précis de l’artillerie allemande. Chaque jour, il a progressé, fortifiant le soir le terrain conquis. Jamais un pouce de terrain n’a été abandonné.

Le régiment a arrêté net le 26 septembre les attaques de l’ennemi. Le 30 septembre, il s’est porté, par un magnifique effort jusqu’à la lisière Aubérive ; il n’a été arrêté que par les réseaux de fil de fer et par le tir de mitrailleuses et d’artillerie d’une intensité inouïe. Malgré les pertes éprouvées et bien que tous les officiers du 1erbataillon fussent tués ou blessés et que la plupart des gradés fussent hors de combat, les survivants se sont maintenus inébranlablement jusqu’à la nuit. Les actes d’héroïsme individuels ont été nombreux dans le régiment. Beaucoup restent inconnus ».

Jean est cité de manière posthume le 18 mai 1922, « brave soldat, s’est fait remarquer par son dévouement et son courage. A été tué le 19 septembre 1914 à Auberive en se portant vaillamment à l’attaque de ce village » - Jean obtient la Croix de guerre avec étoile d’argent.


1914 : Jean Neyssensas nait le 18 mai 1886 à Puypinssou, commune de Saint-Léon sur l’Isle, cultivateur, fils de feu Martin et Catherine Gouzou. Jean est l’époux de Marthe Héritier depuis le 8 février 1912, habitants Manzac sur Vern. Le couple a un enfant, Roger, né le 16 avril 1913, marié à Ménesplet le 29 mai 1937, décédé le 30 décembre 1954 (?) à Manzac.

Arrivé au corps suite à la mobilisation générale du 3 aout 1914, Jean est soldat de 2ème classe au 108ème régiment d’infanterie et porte le matricule 677. Jean mesure 1 m 54 avec un degré d’instruction de 3 avec une instruction primaire plus développée.

Jean est « tué à l’ennemi » le 28 aout 1914 à Moislains dans la Somme à l’âge de 28 ans. (Source Allemande du 9 octobre 1915). Après jugement du 4 mars 1922 à Périgueux, l’acte est retranscrit sur l’état civil de Manzac le 12 avril 1922.


« Le 28 août 1914, une terrible bataille décime les troupes du 307ème et 308ème d’Angoulême commandées par le colonel Gary.  Le 308ème régiment d'infanterie est constitué en 1914 avec les bataillons de réserve du 108ème régiment d'infanterie. Envoyé « à marche forcée » au nord de la Picardie, le 308ème a pour mission de retarder l’avancée allemande sur Paris et d’éviter l’encerclement d’un corps expéditionnaire anglais fort de 74000 hommes. Piégés sur une plaine bordée de bois, en pantalon rouge garance, Jean au côté des réservistes tombe en plein champ, le matin du 28 août, tous « tirés comme des lapins ».

A 7 h 30, la tête de la colonne atteint la ferme du Gouvernement, installée entre les bois de Saint-Pierre Vaast et celui de Vaux. Vers 8 heures, les dragons viennent buter sur les avant-postes ennemis. Des deux côtés, on échange des coups de fusil. 


Les combattants tirent au jugé tant le brouillard est dense. Vers 9 heures, les patrouilles détachées du 307ème reçoivent l’ordre d’avancer vers les lisières du village. Là, les éclaireurs se trouvent confrontés à des cavaliers allemands contre lesquels ils doivent croiser la baïonnette. Les fantassins allemands ouvrent le feu et un déluge d’obus s’abat sur les deux compagnies qui se rabattent sur le bois de Vaux. Deux compagnies du 308ème arrivent à la rescousse, mais voyant les soldats ennemis fondre sur elles pour les encercler, elles se replient sur le chemin de la Croix où les attendent les rescapés du 307ème.

Avec la dissipation du brouillard, l’ennemi s’aperçoit qu’il n’a en face qu’un petit nombre d’adversaires. L’artillerie vient alors prendre position au lieu-dit Valigout et des mitrailleuses campent sur le chemin de la Croix pour un tir croisé. En quelques instants c’est l’hécatombe. Les blessés et les morts gisent au fond du chemin. À midi la cavalerie allemande charge et sabre les derniers combattants sur la plaine dominant Moislains. La bataille a duré quatre heures. Jean était mobilisé depuis seulement 1 mois ».


1915 : Roger Neyssensas nait le 21 janvier 1892 à Saint-Léon sur l’Isle, fils de Martin et Catherine Gouzou. Roger est domestique à la Jaure chez Monsieur Siméon Hivert.

Soldat au 126ème régiment d’infanterie à compter du 8 octobre 1913, matricule 80, 1 m 53, degré d’instruction 2, Roger est « tué à l’ennemi », disparu le 25 septembre 1915 à l’âge de 23 ans à Neuville Saint-Vaast dans le Pas de Calais lors de la bataille d’Artois. Transcrit sur le registre d’état civil de Saint-Léon le 23 juillet 1920, d’après un jugement rendu par le tribunal de Périgueux le 19 juin 1920 à la demande de la famille Neyssensas.



« Les premiers « placards » de mobilisation sont à peine affichés à Brive que déjà à la porte de la caserne, s'est formé un attroupement nombreux. Le 126ème quitte Brive le 8 août 1914. Son voyage vers la frontière, par Limoges, Troyes, Saint-Dizier est une longue marche triomphale.

Pendant la deuxième quinzaine de juin et le mois de juillet 1915, le 126ème au cantonnement dans la région d’Amiens, à Naours, se réorganise et s'entraîne. Il est enlevé en camion automobile le 19 juillet et transporté dans la région de Frévent. Le 1er août, il relève le 50ème régiment d'infanterie dans les tranchées au sud de Neuville-Saint-Waast.



C'est dans cette zone que le régiment de Roger Neyssensas attaque le 25 septembre, après avoir au cours de ses périodes d'occupation, préparé la parallèle de départ, créé des places d'armes, ouvert de nombreux boyaux, creusé des abris.



Dans la nuit du 24 au 25 septembre, après un repos de huit jours, le 126ème va prendre les emplacements fixés par le plan d'engagement. Les mouvements préparatoires s'effectuent dans de bonnes conditions et à 12 heures 25, les deux bataillons de tête s'élancent sur les tranchées adverses. Le bataillon Fautrat marche droit sur son objectif ; les compagnies Gracies (1ère) et Rivaud (4ème), enlèvent, à la baïonnette, dans un héroïque assaut, les tranchées fortement défendues du Moulin, puis du Losange, et poussent résolument vers les Tilleuls. Elles atteignent la grand-route d'Arras à 12 heures 45, où elles s'arrêtent épuisées.

Les éléments avancés du 2ème bataillon, privés de leurs officiers, tous tués ou blessés, sans liaison à gauche avec les troupes du 3ème corps, se replient également dans la tranchée du Vert-Halo. Toutes les tentatives pour gagner la tranchée des Cinq-Saules, sont paralysées par le feu d'un centre de résistance ennemi qui n'a pas été enlevé, en raison des attaques divergentes du 2ème bataillon. Roger a atteint le groupe de maisons « des Tilleuls » et sa compagnie est arrêtée par une contre-attaque ennemie. 





Nos pertes sont lourdes. 9 lieutenants-colonels, sous-lieutenants et capitaines, sont décédés, deux cent soixante-dix-huit hommes, dont Roger, sont également tombés au cours de l'action. Dix officiers, cinq cent dix hommes ont été blessés. De nombreux cadavres d'ennemis, restés dans les tranchées conquises témoignent de la violence de la lutte. Il n'est pas possible de raconter ici tous les traits d'héroïsme accomplis dans cette dure journée ; combien, d'ailleurs, resteront ignorés faute de témoins ... ». Historique du 126ème

Roger est cité sur une plaque commémorative à Ablain-Saint-Nazaire - Mentionné sur le monument aux morts de Brive - place d’arme de la caserne Laporte.


Mensignac

1918 : Célestin Albert Neycenssas nait le 17 mars 1897 à Mensignac, cultivateur célibataire, fils de Jean et Anne Martrenchard tous résidants à Barsac, canton de Podensac en Gironde. Matricule au recrutement : 1937 - Bordeaux (Gironde) - Incorporé et arrivé au corps le 8 janvier 1816, 2ème classe au 107ème régiment d’infanterie, 1 m 61, degré d’instruction 2.

Le 107ème est en garnison à Angoulême lors de la mobilisation d'août 1914, rattaché à la 46ème brigade d'infanterie de la 23ème D.I. - Le régiment reste à la 23ème D.I. jusqu'en novembre 1918 et sera notamment engagé sur le front italien.

Célestin part au front le 24 octobre 1916 et, est nommé tambour le 10 aout 1917.

Célestin, 21 ans, est mort au champ d’honneur, « tué à l’ennemi » le 27 octobre 1918 au combat sur le Piave, à Valdobbiadene en Italie. « Soldat brave et dévoué tombé glorieusement en se portant à l’assaut des positions ennemies ».

« Les premières troupes françaises arrivent en Italie le 31 octobre 1917 et se déploient progressivement entre Mantoue et Vérone ; puis, un peu plus à l'est de Montello, sur la ligne Monfenera - Monte Tomba - Pederobba.



Fin avril, deux divisions françaises (les 23ème et 24ème DI) restent sur le front Italien, formant le 12ème corps d'armée, commandé par le général Jean-César Graziani et désormais dénommé Forces françaises en Italie (FFI).

Ces troupes participent activement à la « Bataille de la Piave » sur le plateau d'Asiago, du 15 au 22 juin 1918. Le 24 octobre, le généralissime Italien Diaz lance une offensive générale. Ses sept armées attaquèrent sur un front qui allait d'Asiago à la mer. Au centre de ce front se trouvait le 12ème Corps français avec les FFI du général Graziani.

Dans la nuit du 26 au 27 octobre, les Français forcèrent la traversée de la Piave au Molinetto di Pederobba. Le 107ème bataillon traverse le fleuve et fait face à des unités ennemies accrochées aux falaises de San-Vito. Le 28 octobre, les Français, appuyés par les unités italiennes, agrandissent leur enclave et prennent possession des monts Perto et Piaunnar. L'avancée a culminé le 29 octobre avec la victoire italienne à Vittorio Veneto, au cours de laquelle des milliers de soldats Autrichiens ont été capturés ».

Célestin est inhumé en Gironde à Barsac

Moyenne d’âge des décédés : 24 ans



Prisonniers en Allemagne

Les familles Neyssensas compteront 8 prisonniers tout au long de la première guerre mondiale.

Lorsque les opérations commencent sur le front Ouest, en août 1914, le sort des prisonniers de guerre est réglé depuis le 18 octobre 1907, par la convention de La Haye signée par 44 pays et définissant la responsabilité des États vis à vis de leurs prisonniers en ce qui concerne le mode d'internement, la discipline, le travail, la solde, le courrier, les rapatriements...

Les armées allemandes envahissant la France, la Belgique et le Luxembourg lors des batailles des frontières, de nombreux soldats français, souvent blessés, sont capturés au cours des combats en rase campagne ou lors de la reddition des places fortes. Le sort exact réservé à ces captifs par l'ennemi est ignoré en France durant les premiers mois de la guerre. Il est peu à peu connu grâce aux lettres échappées à la censure ou aux témoignages des premiers évadés. Aucun règlement militaire allemand ne fixe vraiment le sort des prisonniers : autant de camps, autant de régimes particuliers. Le traitement des hommes de troupe est sévère, celui des officiers plus adoucis. En 1915, les plus durs se trouvent à Lechfeld, Minden, Niederzwehren : pas de chauffage, pas de lit, peu de soins sanitaires, peu de nourriture. (Chemin de Mémoire) 



Les autorités allemandes sont confrontées rapidement à un afflux inattendu de prisonniers. En septembre 1914, 125 050 soldats français sont prisonniers. Dès l’année 1915, les autorités allemandes mettent en place un système de camps, près de trois-cents, en recourant à la dénutrition, aux punitions et au harcèlement psychologique, alliant enfermement et exploitation méthodique des prisonniers. Les prisonniers dorment dans des hangars ou sous des tentes, et creusent des trous à même le sol pour se protéger du froid. Les constructions, forts par exemple, humides, réquisitionnés pour servir de lieu de détention occasionnent de nombreuses maladies pulmonaires. Des camps sont établis aussi bien dans les campagnes qu’à proximité des villes, ce qui eut des conséquences lorsque des épidémies de choléra ou de typhus menacèrent de s’étendre à la population civile.


Léguillac de l’Auche - Saint-Astier

 Adrien Neyssensas nait le 18 mars 1884 à Léguillac de l’Auche, résidant à Saint-Aquilin, carrier-mineur, fils de Jean et Anne Beyney, domiciliés à Neuvic. Incorporé au 50ème régiment d’infanterie en 1906 sous le matricule 23, taille 1 m 61, degré d’instruction 3. Passé à l’état-major de l’Ecole supérieure de guerre comme soldat ordonnance 1er novembre 1907. Après la mobilisation générale Adrien arrive au corps le 3 aout 1914. Adrien disparait sur le front le 28 aout 1914 à Mesnil. Adrien est finalement en captivité dans le camp de Sennelager à compter du 28 aout 1914 puis rapatrié le 22 décembre 1918.



Adrien se marie le 7 février 1924 à Saint-Astier avec Raymondie Reynelle et décède le 6 novembre 1955 au Roudier à Saint-Astier à l'âge de 71 ans.


Camp de Sennelager




« En 1915 on parvient au camp par trains : 40 hommes par wagon. Au début du camp nombre de prisonniers logent dans des tentes. Les Belges, Français, Britanniques, Russes, sont rapidement groupés par nationalité. (Les Belges et les Français semblent avoir été rassemblés). Le camp s’agrandit : Senne I, Senne II, puis le camp de Staumühle situé au nord de Sennelager, dans l'enceinte du champ de manœuvre. Les prisonniers n'échappent à la famine que grâce aux colis envoyés par leurs familles. La plupart d'entre eux travaillent en Kommandos à l'extérieur du camp. La majorité des prisonniers français rentrent chez eux en novembre 1918. Certains toutefois ne quittèrent le camp qu'en janvier 1919 ».

 

Montrem

Adrien Neyssensas nait à Saint-Aquilin le 8 avril 1893, chaufournier à Saint-Astier, fils d’Elie et Germaine Fargeot, résidant à Montrem.



Adrien est incorporé au 108ème de Bergerac le 26 novembre 1913 en qualité de soldat de 2ème classe, classé dans le service auxiliaire pour acuité visuelle diminuée à l’œil gauche. Adrien porte le numéro matricule 706, sa taille est d’1 m 60 et porte une cicatrice au menton, degré d’instruction 0.

Montrem le 9 septembre 1926


Maintenu sous les drapeaux le 1er aout 1914, Adrien arrive au front le 14 février 1915, et ce, jusqu’au 8 mars 1916. Adrien, 22 ans, à présent soldat au 153ème régiment d’infanterie, est fait prisonnier de guerre à compter du 9 mars 1916, et ce, jusqu’au au 31 janvier 1919. Interné à Duelmen en Allemagne, Adrien est rapatrié et arrive au dépôt des Isolés de Limoges le 1er février 1919. Sa blessure contractée lors de sa captivité, fracture de l’humérus gauche est bien consolidée le 28 septembre 1922, persiste un léger emphysème sans bronchite, état général bon. Adrien obtient un certificat de bonne conduite à la fin du conflit. A son retour en Dordogne, Adrien habite à Saint-Astier dès le 28 aout 1919, puis Montrem le 1er janvier 1920.

Adrien est inhumé à Montrem le 9 septembre 1926. (Informations fiche matriculaire militaire).


Camp de Duelmen

Camp de prisonniers situé en Westphalie, proche de la frontière Hollandaise, qui vraisemblablement servait de centre de ravitaillement à d’autres camps de prisonniers, mais aussi de camp de triage pour prisonniers qui étaient par la suite dirigés soit vers d'autres camps, soit dans différents commandos.


« Environ 10 000 personnes y ont été détenues. Il y a eu 5 296 Français, 2595 Britanniques, 1135 Russes, 505 Belges, 237 Italiens, 178 Portugais, 10 Roumains, 9 Serbes, 6 prisonniers civils et deux officiers. Il y aurait eu également, à certains moments, des prisonniers Américains et Canadiens. 

Le camp comptait trois blocs de baraques et un hôpital (Lazaret). Le bloc 1 était occupé par les Français et les Belges, le 2 par les Anglais et le 3 par les Russes et autres ressortissants des pays de l'Est. Le bloc 1 comprenait 22 baraques dont 18 étaient destinées au logis de 2 094 prisonniers. Ils avaient à leur disposition 10 baraques pour se laver, une buanderie, une cantine et un atelier. Plusieurs détenus assuraient le service religieux mais le curé Fiedler de Dulmen disait la messe dans le camp allemand et visitait les détenus malades au Lazaret.

Il y avait une baraque qui servait de théâtre et disposait de 600 places. Il y avait des concerts organisés par les Russes.


Après un certain temps les prisonniers furent formés pour travailler dans les fermes ou les usines, compte tenu des pertes de travailleurs allemands enrôlés. Les prisonniers travaillaient 10 heures par jour pour un salaire de 0,32 Mark.

La poste fut organisée par le Cicr et par la Croix Rouge Néerlandaise. Les colis étaient ouverts en présence des prisonniers et tout objet permettant une évasion était confisqué (carte, compas, tournevis etc….) ».



Saint-Astier

Pierre Neyssensas nait le 23 juillet 1879 à Saint-Astier, cultivateur, fils de Sicaire et Marie Bunlet domiciliés à Saint-Astier. Pierre est époux de Marie Bouchillou, mariés le 1er juillet 1902 à Chantérac.

Matricule 1190, 1 m 62, Pierre est inscrit Service Auxiliaire suite à une pointe de hernie à gauche et mobilisé seulement le 20 janvier 1915. Pierre part au front le 1er septembre 1915 au 27 mai 1918. 


Pierre, 39 ans, est fait prisonnier le 28 mai 1918 lors de la seconde bataille de la Marne. Ce même jour, le 1er bataillon du 156ème régiment d'infanterie combat à Brenelle contre les troupes allemandes du 10ème Corps d'Armée. Submergé par le nombre et le manque de munitions, le bataillon se replie, vers 7 h du matin après une chaude résistance, vers Ciry-Salsogne et le moulin de Quincampoix.

Pierre est interné au camp de Cassel, puis transféré à Friedrichsfeld le 26 septembre 1918. Pierre est rapatrié le 16 décembre 1918, passe au 50ème régiment d’infanterie le 17 janvier 1919. Le 26 février Pierre est de retour en Dordogne, à Chantérac plus exactement.

Camp de Cassel – Niederzwehren



Situé dans la région de Hesse-Nassau, à proximité de Hanovre, le camp de Cassel peut détenir environ 19 000 prisonniers, ceux-ci y subissent, en 1915, deux épidémies de typhus. En mars 1917 on dénombre 9 153 militaires français détenus à l'intérieur du camp. Outre les prisonniers militaires, on compte aussi quelques prisonniers civils. Le camp se compose de plusieurs petits camps dont Niederzwehren. Il y a deux pénitenciers situés à Fulda et Cassel-Wehlheiden, 2 500 commandos sont rattachés à Cassel, 276 fermes, 148 fabriques et 14 mines (charbon, manganèse, argile, sels de potasse).


Camp de Friedrichsfeld

« Réveil à 5 h, départ pour le chantier à 6 h, repos de 8 h à 8 h 30. Pause à 12 h-13 h 30, 4 h-4 h 30 pause. Travail jusqu'à 6 h », le travail consistant à charger des pierres dans des wagons ou du poussier de charbon dans des bennes.



Saint-Astier

André Neyssensas nait le 2 janvier 1896 à Saint-Astier, carrier, fils de Joseph, cultivateur, et Marguerite Verninas, couturière, domiciliés à Saint-Astier. André est le 2ème fils du couple à partir au front. Le frère d’André, Paul, est décédé le 8 septembre 1914 à Vitry le François dans la Marne. Lors de son recrutement, André porte le matricule 64, sa taille est d’1 m 69, son degré d’instruction est de 2.

André est incorporé le 10 avril 1915, soldat de 2ème classe. André part sur le front le 2 décembre 1915, soit un peu plus d’un an après le décès de son frère. André passe au 106ème régiment d’infanterie le 16 avril 1916 et quitte le front après sa blessure le 24 juin 1916, à la batterie de Damloup dans la Meuse, lors de la bataille de Verdun, par éclat d’obus côté droit de la tête. La batterie de Damloup se situe à proximité du fort de Vaux. La batterie est constituée de 3 traverses édifiée en 1881. Elle peut être armée de 6 canons de 95 mais sert plutôt d'abri de combat.


André repart à nouveau pour le front le 28 juillet 1916, devient soldat de 1ère classe le 5 janvier 1918 puis caporal le 11 mars 1918 juste avant sa captivité le 31 mars 1918 à l’âge de 22 ans. André reste en captivité jusqu’au 10 janvier 1919, sans que la fiche, hélas, ne mentionne son lieu de détention.

André disparait lors de la bataille d’Amiens et la prise de Montdidier, le 30 mars 1918 à Mesnil Saint-Georges dans la Somme.



« Le 30 mars, dès l'aube, un violent bombardement de mines et d'artillerie précède une nouvelle attaque allemande. Devant Mesnil, le 106ème de ligne brise quatre attaques du 7ème Grenadiers allemand dans la matinée, mais dans l'après-midi, vers 17 heures, après que la gauche française a fléchi sous un bombardement effroyable. Les Allemands abordent le village par le nord. Les Français le défendent maison par maison et ne l'abandonnent an feu que vers 18h30 pour s'établir à 200 ou 300 mètres en arrière. Sur la droite, les 19ème et 154èmerégiments allemands s'emparent du Monchel et d'Ayencourt et ne peuvent en déboucher sons les feux du 132ème de ligne qui leur interdit les abords sud-ouest de Mesnil et les approches de Royancourt ».

André est rapatrié et arrive au dépôt des isolés de Limoges le 16 janvier 1919. Envoyé en congé illimité de démobilisation le 20 septembre 1919.

André, cultivateur, habite Jevah - Saint-Astier, lorsqu’il se marie le 29 avril 1920 à Saint-Astier, avec Élise Eclancher, cultivatrice, habitante de Jevah. Leur premier enfant, Robert nait le 24 janvier 1921, marié avec Anne-Marie Leconte.



Antonne

Neycensas Alphonse Henri, nait à Antonne le 2 aout 1887, cultivateur, fils de Germain et Marie David. Matricule 439, taille 1 m 75, degré d’instruction générale 2, appartenant au 154ème régiment d’infanterie à compter du 8 mai 1916, Alphonse disparait le 29 mai 1916 à Cumières lors de la bataille de Verdun à l’âge de 29 ans.

« Le 29 mai, un violent bombardement d’obus de tous calibres et principalement du 210, s’abat depuis le Mort-Homme jusqu’au village de Cumières. Les tranchées et boyaux considérablement endommagés par les tirs des jours précédents sont complètement nivelés. Plusieurs attaques d’infanterie allemandes sont repoussées. Vers 18 heures, une violente série d’attaques, menées par des troupes fraiches, depuis le Mort-Homme, le ravin de Chattancourt, le ravin des Caurettes et le nord-est de Cumières, combinée à une attaque de front à partir du bois des Corbeaux a raison des unités françaises de 1ère ligne dont les effectifs sont considérablement réduits. Le combat dure toute la nuit.

Le 30 mai, à 10 heures, après deux jours de bombardements continus, l’infanterie allemande attaque sur tout le front. Les troupes françaises, refoulées par des forces supérieures, sont obligées de se replier vers Chattancourt ».

Alphonse est détenu prisonnier à Stuggart. Victime d’un accident de travail lors de sa captivité le 22 septembre 1917, avec « voussure de la colonne vertébrale », Alphonse est dirigé, après avril 1918, vers Montana, étape vers sa libération.

La Convention de Genève du 6 juillet 1906 stipule que les belligérants peuvent échanger et rapatrier des blessés et des malades ou les remettre à des pays neutres pour les interner jusqu'à la fin des hostilités. Conformément à cette convention, les deux camps se mettent d'accord en 1915 pour un échange des grands blessés ou malades, mais il n'en est pas de même pour ceux qui sont moins gravement atteints, comme Alphonse. Les accords de Berne du 26 avril 1918 règlent enfin la question du transfert des prisonniers les moins atteints. Alphonse est interné en Suisse, dans la station climatique de Montana, afin d’y être soigné.

Alphonse arrive en gare de Sierre près de Montana et se dirige vers

vers le funiculaire puis parvient au sanatorium de Montana

L’Express du Midi du 8 aout 1918

Alphonse est rapatrié le 7 décembre 1918 et passe au 50ème régiment d’infanterie le 11 janvier 1919.

Alphonse, sans profession, domicilié aux Garennes à Antonne, se marie avec Jeanne Etienne, sans profession, domiciliée à l’Arsault à Trélissac, le 21 décembre 1920, à Trélissac. Le couple habite l’Arsault en 1921. (Recensement 1921).


Mensignac

Laurent Neycenssas nait le 11 février 1884 à Mensignac, cultivateur, fils de Laurent et Anne Ducher, matricule 691, taille 1 m 67, affecté au 50ème régiment d’infanterie le 3 aout 1914, passé au 153ème régiment d’infanterie le 2 juin 1915.

Laurent disparait le 7 avril 1916 à Haucourt dans la Meuse lors de la bataille de Verdun à l’âge de 32 ans.

Le 153ème à Haucourt « Combat de la cote 304 :  le 31 mars, la division, après un court repos dans la région de Saint-Dizier, près de Bar-le-Duc, reçoit l'ordre de tenir le secteur de la rive gauche de la Meuse, entre Malancourt et Béthincourt. On s'attend à une nouvelle ruée allemande.

Le 5 avril, le 153ème se met en roule pour relever le 69ème régiment d'infanterie vers Haucourt et l'ouvrage de Palavas. A Esnes, il apprend que l'ennemi a attaqué, s'est emparé d'Haucourt et de Palavas, et que 7 officiers du régiment partis en reconnaissance, ont disparu. Après une pénible contre-attaque, le régiment relève le 69ème aux ouvrages de Peyron et de Vassincourt. A peine est-il installé qu'une forte attaque se déclenche le 7, à 17 heures. Elle est arrêtée. Une demi-heure après, elle recommence, et grâce à un effroyable bombardement, elle prend pied dans Vassincourt et Peyron. Puis, après deux jours de bombardement, les Allemands tentent d'en déboucher et de prendre le bois Camard. Ils ne peuvent avancer. Une nouvelle tentative échoue, et une troisième également est enrayée le 10 avril. Lorsque, le 13, le 153ème est relevé, il tient le bois Camard et laisse la cote 301 intacte au 2ème bataillon de chasseurs à pied.

La terre de Verdun devenait un champ de mort effroyable, où les deux Armées s'écrasaient sur place. Et il devait en être ainsi huit mois encore ».

Laurent est prisonnier à Darmstadt à compter du 24 mai 1916




Laurent au camp de Darmstadt le 24 mai 1916 - archives de la Croix Rouge


Présence de Laurent au camp de Darmstadt le 12 aout 1916


Présence de Laurent au camp de Darmstadt le 7 février 1917

Rapatrié le 8 décembre 1918 en France, le 22 mars 1919, Laurent est de retour à Mensignac.

 

Léguillac de l’Auche

Pierre Neycenssas nait le 1er février 1885 à Léguillac de l’Auche, manœuvre, fils de Jean et Anne Doche, tous domiciliés à Saint-Astier. Pierre se marie 6 décembre 1910 à Montrem avec Marie Beau.

Pierre porte le matricule 715, sa taille est d’1 m 57, son degré d’instruction de 2, rappelé à l’activité le 1er aout 1914 au 108ème régiment d’infanterie et arrivé au corps le 3 aout 1914. Pierre est fait prisonnier le 4 octobre 1914 à l’âge de 29 ans et dirigé vers le camp de Senne I en Allemagne.




Les trois camps de Senne pour prisonniers de guerre sont situés en Westphalie, au Sud-est de Münster (Senne I ou Sennelager, Senne II et Senne III).





Pierre, sur la fiche de la Croix Rouge, appartient au 308ème, en réalité le 308ème régiment d'infanterie est constitué en 1914 avec les bataillons de réserve du 108ème régiment d'infanterie. Le 24 mai 1916 Pierre est présent sur les listes du camp de Senne I.



Pierre est rapatrié le 8 octobre 1918, après 4 années passé en captivité, puis affecté au 50ème régiment d’infanterie le 8 décembre 1918 et envoyé en congé illimité de démobilisation le 12 mars 1919.

 

Razac sur l’Isle

André Neycensas nait le 27 octobre 1898 à Razac sur l’Isle, cultivateur, fils de Guillaume et Marie Castaing, domiciliés à Saint-Astier. André, soldat de 2ème classe, porte le matricule 553, taille 1 m 59, degré d’instruction 2, lorsqu’il incorpore le 73ème régiment d’infanterie le 3 mai 1917. André est au front à compter du 3 janvier 1918, passe au 127ème régiment d’infanterie le 14 mai 1918 puis disparait au front à Port-Fontenoy lors de la 3ème bataille de l’Aisne à l’âge de 20 ans.



L’offensive allemande du 24 mai 1918 - la bataille de l’Aisne

« C'est alors que l'ennemi décide une fois de plus d'en finir par une ruée colossale. Il franchit l'Aisne, atteint la Marne, attaque sur l'Oise et bientôt cherche à atteindre Paris.

Le 127ème est embarqué en camions - Cba et transporté dans la Région de Berny-Rivière, Horse, Roche, et Fontenoy.



Le 29 mai, l’état-major français quitte les grottes de Tartiers. Alors que le fanion du général commandant la 151ème division flotte encore sur le château de Fontenoy, un bataillon du 127ème entre dans le village le 30 mai à 10 heures du matin par un temps radieux. Mais, devant l’ampleur de l’offensive allemande le général évacua à la hâte son PC vers 6 heures du soir.

Le lendemain, sur ordre du quartier général, la population civile doit partir. Après avoir enlevé Tartiers, les Allemands entrent dans Fontenoy vers 18 heures et se battent avec les soldats du 127èmequi se repliait vers Roche ». La rupture du Chemin des Dames est engagée…

Les Allemands, en 3 jours, font 35000 prisonniers, parmi eux André qui est dirigé vers le camp de prisonniers de Soissons, le 31 mai 1918 - fiche matriculaire. Dans les jours qui suivent, les longues colonnes de prisonniers français marcheront vers Marle puis Hirson, d’où des trains vinrent les chercher pour les conduire dans des camps de prisonniers en Allemagne ». André resta-t-il à Soissons ou fut-il acheminé vers un camp en Allemagne comme celui de Lamsdorf en Haute Silésie ?

André sera libéré le 6 décembre 1918 et dirigé vers le dépôt des isolés de Limoges.

Après 1920, André est classé dans l’affectation spéciale comme homme d’équipe à la Compagnie d’Orléans. Les 17 mai 1921 et 25 aout 1927, André est domicilié à Juvisy. Entre temps, André se marie à Saint-Astier avec Maria Colinet le 17 juin 1922. Après le décès de Maria en 1931, à l’âge de 29 ans, André se remarie avec Noémie Maillard, décédée en 1955 à l’âge de 53 ans.



André décède le 2 mai 1972 à Blain en Loire Atlantique à l’âge de 73 ans et sera inhumé à la Souterraine dans la Creuse.            

                                                                          

Prisonniers au front en 1914-1918

Moyenne d’âge des prisonniers : 28 ans



Fernand Neyssensas,

Frère de Paul décédé en 1914



Fernand est affecté au 21ème Régiment de Chasseur en octobre 1912, chasseur de 1ère classe le 11 novembre 1913, Sapeur le 18 novembre 1913 puis détaché à la Compagnie du Paris - Orléans en qualité d’homme d’équipe à la Gare de Périgueux. Fernand participe à la 1ère guerre mondiale du 2 aout 1914 au 16 aout 1919. Fernand est cité à l’ordre du régiment 401 du 4 février 1919. « Excellent cavalier, a fait toute la campagne et a rempli avec bravoure et dévouement toutes les missions qui lui ont été confiées. Croix de guerre avec étoile de Bronze ». Carte du combattant numéro 3410. Fernand habite successivement Périgueux en 1919, Bergerac le Buisson en 1928 et Poitiers, hameau Belair en 1933. (Fiche matriculaire)


Les grades cités sur les fiches matriculaires


Les Neyssensas décorés












2ème article
 
 

Rite funéraire et inhumation « Ad Sanctos »

Des Meyssensas entre 1628 et 1773

 

La plupart des Meyssensas sont inhumés dans « les tombeaux de leurs prédécesseurs » dans les cimetières de Léguillac de l’Auche, Annesse, Mensignac ou Périgueux entre 1628 et 1773.

Toujours en ce qui concerne les Meyssensas, sur l’ensemble de la Dordogne et la même période, les registres de sépultures portent la mention « enseveli dans les tombeaux de ses prédécesseurs » dans seulement 14 % des cas. Dans plus de 80 % des cas les curés indiquent seulement que le défunt est inhumé dans le cimetière voire même sans mention, notamment en période épidémique.

Quant au rituel funéraire des inhumations dans l’église, pratiquées « près du saint » titulaire d'un lieu de culte, il concerne seulement 10 % des Meyssensas soit 4 Meyssensas tout au long des 16ème et 17ème siècles. Le rituel permettant au défunt de bénéficier de la protection du saint est seulement réservé à quelques parroissiens et, bien sur, plus couteux que celui des corps destinés aux cimetières.

L’élection de sépulture est un mélange de croyances religieuses et d’interêts sociaux qui affirme le rang social dans la communauté villageoise. (article - Simon ou le privilège d’être inhumé dans l’église - dans Implantations - Mensignac.

En ce qui concerne le cimetière d’Ancien Régime, il est partagé entre les principales familles de la paroisse au sein d’un « espace familial » que rien ne matérialise, il n’y a donc ni tombe individualisée ni pierre tombale. Le défunt rejoint ainsi « les tombeaux de ses prédécesseurs ou de ses ancêtres » sous le regard de la grande croix qui domine le cimetière.

L’acte principal des funérailles se déroule à l’église en présence du corps du défunt et des paroissiens accompagné d’un service solennel. Au son de la cloche les paroissiens à leur tour, joignent leurs prières à celles de l’église.

Le testament, quant il est connu, comprend deux parties : la 1ère à trait au salut de l’âme, la 2ème  à des dispositions matérielles. Le testament indique systématiquement la nature et le lieu de sépulture du défunt : « son dit corps estre porté et ensevelit au simmetiere de l’esglise parochielle du bourg du dit Lagulhac et tombeau de ses predecesseurs » (testaments de Pierre et Marot ci-dessous).

En 1684, Pierre Meyssensas dit Grand-Pierre, laboureur à bras à la Font de l’Auche, « souhaitant assurer le salut de son âme au paradis » définit dans son testament ses dernières volontés. (Voir article « Léguillac de l’Auche, des actes notariés depuis 1626 à 1703 »).

 


 Sous l’Ancien Régime le testament est à la fois civil et religieux : Pierre « a fait le signe de la Saincte Croix sur luy, disant « In nomine patri, filii, spiritus sancti, amen ». Et a recommandé son corps et ame a Dieu le createur et a la benoicte Vierge Marie et a tous les Sainctz et Sainctes de paradis. Les priant dinterceder pour luy envers Nostre Seigneur Jesus-Christ, pour le salup de son ame.

 

Acte de décès de Pierre en 1684

 

Le signe de croix témoigne de l’appartenance de Pierre et Marot à la communauté religieuse chrétienne.

Et a vouleu et veut ledit testateur que lors quil aura plu a Dieu separer lame de son corps, sondit corps estre porté et ensevelic au semeintiere de lesglize parochielle du bourg de Lagulhac et tombeau de ses feux predecesseurs trespassés et que a sa sepulture, octave et fin de lan, il soit appellé et convoqué deux prestres - messe chantant et Dieu priant pour le salup de son ame - payables par son heritiere bas nommée. ». Rare d’ailleurs sont les testateurs tel que Pierre et Marot, malgrès leur situation au bas de l’échelle sociale, qui appellent à des messes post-mortem pour assurer le salut de leur âme.

A ce stade les testaments du notaire Reynaud semblent tous porter les mêmes termes.

Pierre multiplie les intercesseurs, Dieu, Marie et Jésus-Christ afin de s’assurer quelques garanties supplémentaires sur le chemin vers le paradis. Ceci nous révèle les craintes et les angoisses de Pierre face à la mort et au devenir de son âme. Il n’oublie pas de préciser son choix quant à la destination de son corps après son décès, « tombeau de ses feux predecesseurs trespassés ». Enfin, Pierre demande à son héritière, sa fille Jeanne, et à ses frais, de « convoquer deux prêtres à l’octave et la fin de l’an pour une messe chantée », deux étapes peut-être en lien avec la décomposition du corps. L'Octave des Défunts est une neuvaine commémorée le 2 novembre selon la tradition catholique ; pendant plusieurs jours consécutifs les fidèles participent à des prières. L’octave de l’An se déroule entre le jour de Noel et le jour l’an.

L’histoire retient la piété affirmée des populations tout au long du 17ème siècle, piété qui transparait dans les testaments.

En fin de cérémonie, Pierre et Marot, après la procession, sont conduits en terre.

Le 28 aout 1684, Marot, tisserand au Tabac à Léguillac de l’Auche, le notaire royal Reynaud indique « lequel, estant au lit couché mal disposé de sa personne, toutes fois par la grace de Dieu en ses bons sens memoyre et entandement, considerant qu’il n’y a rien au Monde si certain que la mort ny chose plus incertaine que l’heure d’icelle ». Le notaire royal Reynaud reprend mot pour mot les mêmes termes que le testament de Pierre.

Eléments disparus de l’église de Léguillac de l’Auche, (S.h.a.p.)

témoins des inhumations de Mondine, Jeanne, Catherine, Thony et Marsaudou mais aussi Marot et Pierre en 1684

 

 Mondine en 1628 à Léguillac de l’Auche

« L'année 1628 fut très mauvaise. La famine, la guerre et la peste envahissaient les provinces de France, même celle du Périgord qui fut surchargée de tous les Limousins réduits à la faim et qui furent nourris avec la libéralité des gens de bien. Il s'y trouva plus de 6000 pauvres auxquels on faisait l'aumône générale aux deux portes de la ville de Périgueux, savoir, celle de Taillefert, entre les deux villes et à celle du Pont » - Journal de Pierre Bessot.    

Le 2 mars 1628, Mondine Meyssensas, épouse de Martial Martrenchard, est inhumée « ad sanctos » dans l’église de Léguillac. Le curé Charrière procède aux sacrements. (430/782 - Ad Dordogne).

Contrairement aux Meyssensas, les Martrenchard ou Mastrenchard ne sont pas nombreux en Périgord. Un couple est présent à Périgueux vers 1614 avec Martial de Martrenchard, tailleur. La plupart sont répartis entre Léguillac de l’Auche et Annesse entre 1621 et 1670. Nous ne connaissons pas la catégorie socio-professionnelle de l’époux de Mondine. Le seul lien avéré est la présence lors de deux baptêmes en 1624 et 1626 de deux familles de notables Léguillacois, les De Linard et les Rapnouilh.

Se seront donc les réseaux de sociabilité qui vont vraisemblablement entrer en ligne de compte dans le choix de la sépulture « ad sanctos ».


Mondine, en qualité de marraine, apparait de nombreuses fois sur les registres paroissiaux entre 1611 et 1626 et consacre le rôle important de Mondine dans le village. Le baptême est important puisque légalisant l’existence de l’enfant. Les marraines et parrains ont un rôle primordial en suppléant le couple en cas de décès ou de maladie.Le prénom Mondine est un diminutif de Raymonde.

Chapiteaux de l’église de Léguillac de l’Auche
 

Sur une période de 15 ans (1611-1626) il coexiste peut-être deux Mondine Meyssensas sur la paroisse de Léguillac de l’Auche, l’une au hameau d’Armagnac et l’autre dans le bourg de Léguillac de l’Auche mais difficile de l’affirmer…..

Le 11 mars 1611, Mondine est marraine du petit Pierre, fils de Jehan Meyssensas et Marguerite Simon, hameau non localisé. Le menuisier Pierre Simon est parrain.

En décembre 1611, Mondine est marraine de Mondine Meyssensas, fille de Marot et de Catherine Barzac de Font-Chauvet, le parrain se nomme Jehan Meyssensas.

En mars 1612, Neymard Meyssensas est fils d’Andrieu et de Janne Vergniaud de Font-Chauvet, marraine Mondine, parrain autre Neymard Meyssensas.

Le 6 janvier 1621, Bernichon Veyssière nait de Léonard et Jane Martrenchard, Mondine est marraine.

Le 18 décembre 1622, Mondine Meyssensas fille de Tony Meyssensas et de Catherine Barzac, de Font-Chauvet, sont parrain Gabriel Barzac et marraine, Mondine Meyssensas.

Le 26 septembre 1623, Mondine nait au hameau de Caroly, fille de Guilhem Vergnaud et Marie Gontier, Mondine Meyssensas est marraine.

Le 13 février 1624, Mondine est marraine du petit Charles du Martrenchard, fils de Mathieu et de Raymonde Rapnouilh, tous habitants du bourg.

Le 8 aout 1624, Mondine est marraine d’Anthoyne, fils d’Anthoine et de Catherine Barzac du hameau de Font-Chauvet. Le parrain Anthoyne Meyssensas et Mondine habitent le hameau d’Armagnac.

En décembre 1626, Mondine est à nouveau marraine du petit Jean du Martrenchard, fils de Jean et Sicarie De Linard habitants tous le bourg. Le parrain Jehan de Linard signe l’acte.

La plupart des baptêmes se déroulent entre décembre et mars, pic des naissances, en dehors donc des impératifs de la vie économique et des travaux agricoles.

 

Marguerite en 1672 à Annesse

 

Le 2 février 1672, le prêtre Mourcin inhume dans l’église Sainte-Blaise, Marguerite Meyssensas, habitante du « village » des Fieux, paroisse d’Annesse, agée de « 42 ans ». Les marguilliers Arnaud (épouse Marie Dufour) et Sicaire Desenrens (épouse Marguerite Bouchillou) sont présents. Les litres funèbres extérieure et intérieure des de La Roche-aymon sont déjà présentes sur l’église Saint-Blaise.

 

Marguerite est vraisemblablement fille de Pierre Meyssensas et Martialle Bournet née le 2 janvier 1633, décédée à l’age de 39 ans et non 42 ans. (Ad Dordogne-94/648). Le parrain se nomme Léonard Chastanet, la marraine, Marguerite de Langlade, en présence de Guilhou Simon et Pierre Meyssensas.

L'emplacement du village d'Anesse aurait été choisi par Saint-Hilaire de Poitiers lors d'un voyage en Périgord pour venir vénérer les reliques de Saint-Front. S'ensuivit la construction d'un oratoire vers l'an 360 puis son évolution en chapelle au 9ème siècle et enfin l'édification de l'église au 11ème siècle.

Au 15ème siècle, le choeur polygonal est bâti et témoigne du remaniement important de ce bâtiment roman.

En effectuant des recherches sur l’inhumation « ad sanctos » de Marguerite, j’ai découvert l’acte de baptême de son fils unique, Pierre, fruit d’un viol. Marguerite a été abusée sexuellement en juillet 1653 par un cavalier de l’armée du Seigneur de Sauveboeuf lors de la Fronde qui sévit en Périgord entre 1648 et 1653. (voir l’article sur l’agression sexuelle de Marguerite paragraphe « Implantations » - Annesse).

 


 

Le château de Belle-Ile à Annesse, à la toute proximité de l’église Sainte-Blaise, est l’une des demeures de la famille de Bourdeille dont est issue la première femme de Joseph de La Roche-Aymon, Marguerite de Bourdeille. Le portail et la demeure du 17ème siècle conservent encore le souvenir du passage de Marguerite Meyssensas en 1672. L’inhumation de Marguerite dans l’église a-t-elle un lien avec l’évènement survenu en juillet 1653 ?

 

Jeanne en 1679 à Léguillac de l’Auche

 

Jeanne Meyssensas, agée de 20 ans, est inhumée par le curé Château dans les tombeaux de ses prédécesseurs par le curé Château le 27 septembre 1679 (Ad-Dordogne 777/782). En étudiant attentivement les écrits du curé Château, les mentions « les tombeaux de ses prédécesseurs » correspondent bien à des inhumations dans le petit cimetière de Léguillac de l’Auche.

Le notaire Rondet Pierre est inhumé « dans l’église » le 2 octobre 1679.


 

Thony en 1681 à Léguillac de l’Auche

 

Le curé Mazouny à la particularité de mentionner « dans les tombeaux de ses prédessesseurs », « dans le cimetière » ou parfois même sans indication. Thony est enterré le 16 janvier 1681 à l’age de 70 ans, les présents, marguilliers la plupart du temps ne sont pas indiqués (Ad - 1/259).

Thony ou Antoine est l’époux de Guilhonne Roquet marié avant 1643. Lors de la naissance de l’un de leurs enfants, Marie, son parrain se nomme Pierre de Linard, fils de Pierre de Linard bourgeois de Périgueux.

 

Catherine en 1681 à Léguillac de l’Auche

Le 3 février 1681, Catherine Meyssensas est enterrée par le curé Mazouny dans « les tombeaux de ses prédessesseurs » à l’age de 50 ans après avoir reçu les sacrements (Ad - 1/259). Est-ce l’une des sœurs de Thony, du village « d’Armaignac » ?. Le curé Mazouny ne mentionne que très rarement le lieu d’habitation du défunt. Thony et Catherine sont inhumés dans le petit cimetière de Léguillac de l’auche.



 

Marsaudou en 1688 à Léguillac de l’Auche

 

Le 8 juillet 1688, Marsaudou Meinssesas, 60 ans, métayer à Sainte-Geline (Chantegeline), habitant le village de Merle est inhumé dans « les tombeaux de ses prédessesseurs » par le curé Vidal en présence de Jean et Marot Chabanas. Lors de son mariage en 1651 avec Guilloune Bibaud, Marsaudou est laboureur. Son fils Sicaire dit Garçon eu maille à partir avec le prieur de La Faye au temps de Louis XIV. Marsaudou est inhumé dans le cimetière de Léguillac.


 

 Jean en 1754 à Saint-Sulpice de Mareuil

 

Jean Meissensas est né en 1694. Lors de son décès le 30 janvier 1754, Jean habite Saint-Sulpice de Mareuil. Jean est « enseveli dans les tombeaux de ses ancêtres » ors Jean n’est pas originaire de Saint-Sulpice. Le curé Saunier est le desservant de la paroisse, cependant c’est un curé différent qui inhume Jean Meyssensas accompagné de Jean et Léonard Ranou qui n’ont signé « pour ne scavoir de ce enquis ». Le curé Saunier indique la plupart du temps « enseveli dans le présent cimetière », ou « enseveli dans la présente église », plus rarement  « enseveli dans les tombeaux de ses prédécessseurs », on trouve une seule fois le 28 avril 1752 la mention enterré « dans les tombeaux de ses prédécesseurs dans le cimetière ».

Il parait peu probable en effet que Jean, étranger à la commune, ait pu être inhumé dans le cimetière dans un espace réservé à une famille Meyssensas.

L’église romane de Saint-Sulpice-de-Mareuil fut construite au  12ème siècle. Elle possède une nef unique et un avant-chœur voûté d’une coupole au-dessus de laquelle se dresse un clocher carré. Le portail est richement décoré (anges, griffons)

 

Le nom de la paroisse est lié à Saint-Sulpice, archevêque de Bourges au 7ème siècle qui selon la légende serait né près d'Excideuil.


 

 Catherine en 1766 à Mensignac

 

Le 16 mars 1766 est enterrée dans l’église de Mensignac, Catherine Messencas agée de 4 ans décédée au village des Combareaux en présence de Léonard Varaillon et Jean Chabreyrou, sacristains. Le curé desservant se nomme Banizette. (Ad-77/535). L’inhumation dans l’église a-t-elle un lien avec la famille Meyssensas du village des Chalards dont l’un des membres, Simon sera enterré en 1773 dans l’église ? voir article « 1773 - La sépulture de Simon - Le privilège de reposer dans l’église » dans Implantations. Les Combareaux dérive de Combe en gaulois « Cumba », la vallée sèche.

Léonard Varaillon sera inhumé dans l’église de par sa fonction de sacristain. La famille Chabreyrou est implantée sur Mensignac aux alentours de 1600 comme les Varaillon. (réf : registre paroissial de Mensignac)


 

 Simon en 1773 à Mensignac

 

En 1766, Simon est « enterré dans l’église en des tombeaux de la fabrique » de Mensignac. Le curé Guines de Gardes officie avec deux sacristains, Léonard Varaillon et Jean Chabreyrou. Voir article consacré à l’inhumation de Simon dans la rubrique « Implantations » et village de Mensignac. 

 

Le tableau répertorie les inhumations « Ad Sanctos » et « dans les tombeaux des prédécesseurs »


 

En 1683 le curé Mazouny les 14 et 20 du mois d’octobre inhume deux enfants en bas âge de la famille Veissière habitant la Font de l’Auche à Mensignac. Une enfant Veissière d’un an sans prénom « en danger de mort à la maison dans le village de la Font de l’Auche par certificat du curé Rey de Mensignac en présence de son père Pierre Veissière et de Naillat Grandou, qui l’avont ondoyé ». Une deuxième tout jeune enfant d’un jour décède 7 jours plus tard, sans prénom, « fille de Martin Veissière, maître menuisier, de la Font de l’Auche et de Gabrielle Tailleferie, ondoyée en la maison en danger de mort, en présence de Guillaume Guinabert, maître serrurier, et Pierre Veisière qui ne savent signer »

 



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