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1er article 


Jane de Puychirpel - Meyssensas - 1630


Les Puychirpel, des notables ruraux Léguillacois


Etudions tout d’abord la répartition d’un patronyme relativement rare en France, sans qu’il y ait de lien avec les Puychirpel de Dordogne :

La première apparition du patronyme en France est attestée en 1081 avec le chevalier Maurice Eschirpel cité lors de la donation d’une pièce de terre sise à Chaumont sur Loire dans le Loir et Cher.

En 1118, le cartulaire de l’abbaye de Saint-Jean d’Angély en Charente Maritime, dans un Etat des rentes, mentionne un Rainaldi Aischirpel ou Eschirpel.

Plus près de nous, en Dordogne, en consultant le registre des Comptes du consulat de Périgueux - Série CC on relève :

En 1323, Porte Limogeanne, Hélias Eschirpel est vendeur de fer. En 1339, rue l’Eguillerie, vit Aymeric d'Eschirpel, en 1444, Raymond Eschirpel est prudhomme et allègue sa qualité de clerc. Entre 1449 et 1467, on rencontre Aymeric de Puey Eschirpel et enfin, en 1630, le patronyme Puychirpel apparait sur les liasses judiciaires des Insinuations de la Sénéchaussée de Périgueux.

Madame Raluy cite dans son ouvrage consacré à Léguillac de l’Auche, un texte daté de 1321, émanant des archives du prieuré de la Faye, rédigé lors de « la vente d’une pièce de terre appartenant à Guillaume de Puychipel, un autre daté de 1400 concerne un pré de Puychipel ».

« D’anciens documents de 1474 et 1503, du temps d’Arnaud de Fayolle, citent aussi la présence d’un meynement de Puychipel et d’un Joanni de Puychipelt, d’une Catherine de Puychipel et enfin d’un Léonardo de Puychipel ».

Deux actes de baptême marquent encore la présence des Puychirpel sur Léguillac jusqu’à la moitié du 17ème siècle, dont le premier ne témoigne pas de leur lieu de vie, le curé ne mentionnant pas le hameau.



Le 28 novembre 1606, la famille De Puychirpel apparait sur le registre paroissial pour la première fois, sous la plume du vicaire Arnoudy, officiant à Léguillac lors de la naissance de Girou De Puychirpel, fils de Thoumas De Puychirpel, parrain Girou de Puychirpel, marraine, Guilhoune
« Chieze ».

En 1624, une petite Jacquette, fille de Pierre Brunet, sieur de la Chieze et de Demoiselle Catherine de Bourdeilles nait à Léguillac de l’Auche, puis plus aucune trace de la famille Chieze.



Le 26 juillet 1628, Thomas De Puychirpel est parrain de Thomas Descouts, fils de Seguin Descouts et Marguerite Puychirpel, marraine Marion Descouts, en présence de Charles Rondet, Rampnouilh, les curés Pierre Charrière et Conseillaud. 


« Le 1er avril 1630, a été baptisée dans l’église paroissiale de Lagulhac de Lauche, Jane de Puychirpel, fille naturelle et légitime de Thomas de Puychirpel et Guilhou Meyssenssas, conjointe, du présent bourg, a été parrain, Martial Rahnouilh, métayer du Seigneur de Puy Saint-Astier et la marraine, Jane Vergnaud, en présence de Mathieu Meyssenssas et de Pierre Meyssenssas, sacristains, ne sachant signer »
. Acte de baptême établi pas le curé Charrière.

Le couple n’habite pas Puychaud mais le bourg de Léguillac. En effet ceux sont les notaires Pierre Rondet et son fils Charles, son épouse Annette Meyssensas, qui habitent à présent Puychaud un peu avant 1615, accompagnés peut-être d’une famille de métayer entretenant la propriété….

Sur l’acte de baptême, les parrain et marraine Puychirpel des années 1600 ont disparu, tout comme le patronyme Puychirpel disparait de Léguillac après


1635
avec le décès de Guilloune De Puychirpel, avec présence par ascendance, de quelques arrières petits-enfants Meyssensas.


Le parrain Girou de Puychirpel est absent, peut-être décédé pendant les épisodes de peste à Léguillac entre 1611 et 1616, voir un peu plus tard, entre 1628 et 1632.

Autre remarque, Thomas contrairement à Guirou de Puychirpel ne sait signer, peut être cette branche est elle tombée dans la condition paysanne ?

1620, naissance à Puychaud d’un enfant Rondet et Meyssensas

On localise de même le patronyme Puychirpel sur Neuvic, dans le courant du 16ème avec Girou Puychirpel et son épouse Anne Durieux vers 1613. Girou est laboureur au lieu de Seycat. Les descendants seront nombreux jusqu’en 1792. Le prénom Girou se retrouve à la même époque sur Neuvic et Léguillac, un simple hasard ?


Une hypothèse sur l’implantation des Puychirpel à Neuvic

Une partie des membres De Puychirpel de Puychaud, certains de simples laboureurs, participèrent-t-ils à la construction, à l’entretien des terres du château de Neuvic dont les travaux débutèrent en 1520 au temps d’Annet de Fayolle, époux de Charlotte d’Abzac de la Douze. Il s’agit de la même famille de Fayolle qui revendique en 1723 le ténement de Puychipel à Léguillac de l’Auche par actes passés en 1474 et 1503.



Peu à peu, le patronyme, au fil des écrits des curés et officiers d’état civil, évoluera en Peychirpel, Puychirpel, Eychirpel, et aujourd’hui, Echirpeau,  ….


L’origine du patronyme De Puychirpel

Madame Higounet Nadal dans son ouvrage « Périgueux aux 14ème et 15ème siècle : étude de démographie - 1978 ».

« Les lieux composés de « puey » : Parmi les collines de la région en effet, les plus massives ou les plus riches ou celles qui constituaient des repères topographiques ont donné leur nom à certain laboureurs, tel Puy Astier, Puey Chirpel ».

Quant au diminutif, escarpe / eschirpe - il peut s’agir d’un talus de fortification, au-dessus d'un fossé - « pied » d’une muraille, d’un rempart.

(Mais aussi, avec peu de probabilité cependant, issu d’eschirpel / ecirpel - diminutif d’escirpa / eschirpa qui signifie bourse ou eschirpeu qui désigne aussi une sorte de piège à oiseau).



En 1172, dans le cartulaire de Chancelade, Puychaud se nomme déjà « Nemus de Poichaus », dérivé peut-être d’anciennes limites primitives de propriétés ou fiefs.

Bien que la particule « De » dans un nom de famille soit souvent associée à la noblesse française, celle-ci n'en est pas un gage. En 1321, la particule « De » utilisée par Guillaume de Puychirpel, signifie simplement que nous sommes en présence d’un patronyme toponymique, qui devint peut-être par la suite un titre de noblesse d’apparence. L’ascension sociale des De Puychirpel se traduit par la présence d’une belle signature au 17ème siècle. Les De Puychirpel ne sont pas cités dans l’armorial de la Noblesse du Périgord.

L’actuel Puychaud, confirme Mme Raluy, correspond bien géographiquement aux descriptions des parcelles présentes dans les archives de la famille de Fayolle.


La signature, témoignage d’une position sociale

Les documents signés sont d’une grande diversité. La position sociale a une incidence sur la pratique de la signature, dans le cas de Girou nous n’avons pas affaire à la signature d’un simple laboureur mais d’un notable bien établi à Léguillac. 



Seules deux signatures de Girou de Puychirpel sont recensées sur le registre paroissial, en 1606, lors de la naissance de Girou de Puychirpel et 1611 lors de la naissance de Charles Janailhat, parrain Charles Rondet, notaire à Puychaud.

La présence de Girou en 1611 sur un acte de baptême demeure l’unique preuve des liens des Puychirpel avec quelques notables locaux, les Rondet père et fils, notaires, les Ducluzel, (peut-être Pierre ainé Ducluzel) une famille prospère, seigneurs de Brouillaud à Annesse et Beaulieu et bien sur les Janailhat.



Un Cluzel paye la dime en 1641, en 1688, un Cluzel, avocat à la cour de Périgueux, possède la métairie des Biarneix. La famille Ducluzel est une famille de magistrat anoblie en 1723. Pierre Ducluzel de la Chabrerie émigre à la Révolution et ses biens confisqués. Il possédera, après 1770, le domaine du But, dont dépendaient les métairies de Fareyrou, Leyterie, Levraut et enfin Caroly. En 1671, à une époque peu prospère pour le château du But, lors d’un inventaire après le décès de Samuel De Testard, sont cités à Puychaud, une maison, grange, aysine, terre et vigne, 18 journaux 24 brasses. (6,6 hectares)

En 1688, après le départ des Rondet, une famille Bouthier entretient les terres de Puychaud, puis une famille Bardon en 1751.

En 1777, la métairie de Puychaud appartient au Sieur Jean Simon Dumaine.

En 1808, sur le plan cadastral, une seule habitation est signalée, entourée d’un jardin, d’un pré, de pâture et de terre.

On ne sait si Guilhoune Meyssensas habita Puychaud, de même le registre paroissial ne permet pas de découvrir sa filiation, sa date de naissance peut se situer aux alentours de 1580. Aucune mention du décès du couple. Ont-ils migrer vers un autre village ?

Le prénom féminin Guilhoune en 1599 chez les Meyssensas



Ce que l’on sait et ce que l’on peut imaginer

Peu de temps avant 1606, Thomas de Puychipel contracte alliance avec une roturière, Guilhoune Meyssensas. Thomas, faute d’apporter une situation confortable, octroi la notoriété de sa famille à sa future épouse, qui, de son côté, considère peut-être son mariage comme moyen d'ascension sociale.

Dans le courant du 14ème siècle, Guillaume de Puychirpel est possesseur de terres à Puychaud, simples laboureurs au départ, par l’acquisition de biens fonciers, comme peut-être le maynement de Puychirpel par Johanni de Puychirpel, les Puychirpel se hissent au rang des notables Léguillacois et Guirou signera d’une belle écriture les actes du 17ème siècle. 

Ainsi tout au long du 16ème siècle, susceptibles d’être à tout moment renvoyés à leurs origines roturières, les Puychirpel auront à cœur d’adopter le mode de vie des notables par l’acquisition de terres notamment. Devenus riches roturiers, les Puychirpel eurent  « le désir plus ou moins conscient de renouer avec des racines rurales à travers l’acquisition d’un fief et rejoignait la possibilité de mener un train de vie de notable, de paraître ce que l’on entendait devenir » - Figeac M. dans Les noblesses en France.






2ème article


            

       Jean Neyssensas, fusilier au 62ème régiment d’infanterie de ligne (1837-1860)


Au temps de l’Empereur Napoléon III

« Si le hasard d’une promenade vous conduit du côté de Saint-Aquilin, vers Boisset, vers Belet, le Meynichoux ou Peyrebrune, vous sentirez la frêle brise qui caresse les vallons, filtrée par les ramures parfumées des pinèdes ou les frondaisons des peupliers ; vous tendrez l’oreille pour écouter le clapotis du ruisselet, quand il s’infiltre entre les pierres, sous les petits ponts de bois. Vous entendrez au lointain le chant du coq, l’appel de la fermière et la cognée du bucheron ; vous apprécierez alors la discrète rumeur de la vie champêtre ». Serge Avrilleau - 1982




Cadre de vie

Jean nait le 31 mars 1837 à 11 heures du soir au lieu-dit Meynichoux, commune de Saint-Aquilin, des parents Jean Neyssensas (1809-1889) et Marguerite Lacoste (1808 - 1841).

Les témoins se nomment Pierre Laronze, 36 ans et Jean Vergnaud, 32 ans, cultivateurs à Chausse-Vieux.

Les parents de Jean : 

Son père est âgé de 28 ans, cultivateur à Faucherie, lorsqu’il épouse Marguerite Lacoste le 17 avril 1831 à Léguillac de l’Auche. Une petite Jeanne naitra en 1832 à Faucherie. Le couple s’installe quelques semaines après aux Meynichoux, en 1833.

Le 1er recensement de Saint-Aquilin en 1836 révèle quelques informations précieuses sur la présence et la composition d’une famille Neyssensas aux Meynichoux, famille originaire du hameau de Tamarelle à Saint-Astier.

Tout d’abord, Martin Neyssensas, 71 ans et sa femme Isabeau Dalesme, colons à la métairie de « Mainissou » au service de noble Jean-Georges de Ribeyreix, 76 ans, bénéficiaire d’une pension de la Maison du Roi de 900 francs en tant que lieutenant émigré et sa sœur Marie Elisabeth dite Emilie « la bonne dame du château ».

En ce début de 19ème siècle, les maîtres du lieu emploient trois domestiques : Marie Fourgeaud, 25 ans, Marie Montmarson, 8 ans et l’enfant trouvé François Paulin âgé de 15 ans.

Les enfants de Martin et Isabeau sont cités, Jean et son épouse Marguerite Lacoste, tous deux 27 ans, parents de Jean le soldat dont la naissance est à venir, Jeanne, 5 ans, autre Jean, 25 ans, militaire, Jean, 18 ans, cultivateur et Marie, 16 ans.

Martin décède en 1843 aux Meynichoux à l’âge de 78 ans.


La présence des Neyssensas chez les Ribeyreix :  un réseau de relations ?

1ère hypothèse : hasard du temps : le chevalier Jean-Georges de Ribeyreix et autre Jean Neyssensas, deux émigrés …  

Jean est fils de Martin et Catherine Greil, né en 1761, la même génération que Martin des Meynichoux. Il effectue ses études avec Jean-Georges de Ribeyreix au sein de la plus réputée des institutions de l’époque, la pension Rivet à Saint-Astier. (Voir l’article sur la pension Rivet - rubrique 1789 - Rotterdam)

Le 22 novembre 1791, Jean devenu bassoniste est seul en 2ème partie de l’Opéra « Paul et Virginie » à Rotterdam, puis le 17 mars 1792 sur scène, en concert rue Bierstraat à Rotterdam.

Quant au chevalier de Ribeyreix, il se fixe à Leipzig comme professeur et selon Joseph-Benjamin de Valbrune, grâce à ses talents de chevalier et d’officier, d’être « honoré de l’amitié et d’avoir entretenu une liaison d'intimité avec le célèbre Goethe et la protection de celui-ci ».

Il sera de retour aux Meynichoux le 2 juin 1802 « au vieux manoir ancestral où son père est mort depuis sept années. Il retrouve ses sœurs chéries, il revoit après l’orage la tranquille habitation solitaire, la source limpide et les bois profonds du Mainissou, ses noyers, ses châtaigniers, ses bruyères, les verts sentiers du pays accidenté, la garenne de Lambertie ». Shap 1937.

Jean Georges, celui que l’on surnommait « Gabriel » ou « le Chevalier », ancien officier au régiment d’Aunis, décèdera le 20 avril 1847 à l’âge de 87 ans. Le décès est déclaré par Jean Neyssensas, 36 ans et son frère Jean, 26 ans, cultivateurs domiciliés au lieu des Meynichoux, ne sachant signer.

2ème hypothèse : en 1823, le Moulin de Belet à Saint-Aquilin est acquis par André Bonnet, fils de Martial et Catherine Neyssensas, meuniers. La même année, André signe un bail pour le Moulin de Fenêtre avec le frère du « Chevalier », Marc-Jean-Georges de Ribeyreix aux Meynichoux…….

3ème hypothèse : en consultant l’acte de mariage de Jean et Marguerite Lacoste en 1831, l’un des témoins se nomment Jean Ribeyreix, cultivateur à Saint-Aquilin.


Petite histoire du repaire noble des Meynichoux



Les Ribeyreix, de noble extraction, possédèrent le repaire pendant trois siècles, de 1550 à 1850. Le domaine passe aux Mauriac par héritage jusqu’en 1925 puis appartient aux docteurs Andrieu Beauchanp et Jean Mary. En 2024, il appartient à la famille Durieux.

« De plan répandu, le château présente un corps de logis flanqué de tours carrées. La cour offre un espace couvert et une grange qui sont accolés aux tours formant ainsi un plan en U. Les deux tours sont toutes les deux surmontées d’un toit à quatre pans de tuiles plates dominés par deux épis de faîtages, leurs façades avant et arrière sont percées d’une fenêtre et d’une porte. Quant au corps de logis, son toit est beaucoup moins dénivelé et il est percé d’un petit houteau. Côté cour, la façade possède une porte et deux fenêtres ainsi qu'une ouverture horizontale longue et très étroite. De l’autre côté, une fenêtre remplace cette ouverture ».

Les Ribeyreix des Meynichoux

Tout d’abord découvrons la signification probable du toponyme « Mainissou » en 1761, ou « Meynichoux » en 1810. Issu du latin « mansionem » devenant « mayne » en occitan, l’existence du lieu-dit peut remonter aux 11ème siècle voir 13ème siècle, le manoir quant à lui, datant depuis le milieu du 16ème siècle.

 « Maine » signifie « hameau ou écart » mais aussi domaine, ferme, ou manoir. Meynicho, el Maynissu, les Meynichour, formes anciennes de la toponymie de Gourgues qui note aussi la présence en Dordogne de 8 lieux-dits portant le nom Meynichoux en 1873.

Meynichoux et son diminutif pourrait signifier littéralement le petit domaine.

Les Ribeyreix, barons de Courbefy, tirent leur nom d'une terre du Haut-Périgord près de Saint-Priest les Fougères, entre Chalus et Thiviers, famille connue par titres depuis le 12ème siècle.

La famille Ribeyreix compta dans sa généalogie un certain Antoine de Ribeyreix, né en 1635 qualifié de sieur de Lartège et Cottebouille, capitaine du comté de Grignols, surnommé le « Turc de Ribeyreix » et dont on dit qu’il fut « condamné en juin 1637 à la décapitation par le présidial de Périgueux et monta à l’échafaud sur la grande place et eut la tête tranchée à l’heure de midi, au roulement de tambour ».

L’évènement est à replacer dans le contexte des soulèvements de la fin du 16ème siècle et début du 17ème siècle. Le plus célèbre fut, sans conteste, le soulèvement des communes du Périgord de 1637 à 1641. « II réunit, écrit Mr. Bercé, le plus grand nombre de soldats dans une armée rustique, celui aussi qui approcha le plus du succès. Quand on parle de Croquants, c'est par excellence à cette révolte-là qu'on se réfère, à ce rassemblement de paysans en armes déployant leurs drapeaux dans les prairies de la Dordogne, à ces hobereaux inconnus sortis de leurs maisons fortes, …… tous réunis dans la haine des « gabeleurs, c'est-à-dire des officiers de finance »

En quelques semaines, plusieurs milliers d'hommes se réunissent à l'appel du tocsin sonnant aux clochers des villages et investissent Périgueux, « sommant les habitants de leur ouvrir la cité, de leur fournir du canon et de leur livrer les gabeleurs détestés ».

Jean Georges de Ribeyreix descendant direct d’Antoine le « Turc » fait alliance avec Catherine Chantal de Puylimeuil le 29 juillet 1789 à Périgueux. Peu après la prise de la Bastille, le 14 juillet, l’émigration de la Noblesse s’organise….. 1791, Jean Georges quitte le Périgord pour Coblentz. Les trois frères Ribeyreix sont sur la liste des émigrés de Ribérac. 

Leurs biens sont confisqués, Emilie acquière la maison de maître et la métairie du Mainissou en 1796 après adjudication.


La vie d’Emilie de Ribeyreix

Emilie rejoint en ce mois d’octobre 1849, dans le petit cimetière de Saint-Aquilin, ses frères, Marc-Jean-Georges dit Lambertie né au « Mainissou » en 1761. Prêtre, il émigra en Espagne, curé d’Allemans et Comberanche, il meurt en 1829.

Les deux autres frères seront victimes de la Révolution. Jean Alexis né au « Mainissou » en 1763 et Georges en 1768 avaient pareillement émigrés. L’un fut pris dans la retraite de 1792 et périt sur l’échafaud, l’autre succomba à ses blessures.

Marie Elisabeth dite Emilie, née au « Mainissou » en 1766, fut pensionnaire des Dames de la Foi à Saint-Astier et élève des Bénédictines de Ligueux. Pendant la Révolution elle sauva la femme d’un commissaire du gouvernement qui se baignait dans l’Isle près du Moulin de Saint-Front. Mais ce ne fut pas le seul évènement qui émailla la vie d’Emilie, elle préserva du saccage le manoir paternel en marchant sans hésiter à la rencontre d’une horde révolutionnaire qui accourait au « Mainissou ». Son calme désarma les gueux qui repartirent avec quelques denrées et vin du pays. Shap-1937. 

Emilie décède, aveugle, le 11 octobre 1849 à l’âge de 83 ans dans le village de Saint-Aquilin.


La vie autour des Meynichoux en ce début de 19ème siècle

Une petite maison se situant à 108 mètres du repaire hébergea peut-être les Neyssensas après 1832.

La section D4 dite du Bourg - cadastre Napoléonien

« Pour la plupart de ces méchantes habitations, il ne reste que des ruines, un tas de pierres, souvent dissimulées sous un taillis impénétrable. Pour d'autres, un pan de mur, parfois soutenu par un arbre poussé là, à l'endroit même où jadis habitait une famille. Force est donc de considérer que des populations essentiellement paysannes ont vécu dans ces rustiques demeures qu'elles avaient construites au temps où il n'y avait rien d'autre, pour tout matériau, que la pierre sèche récupérée dans un champ rocailleux et le mortier d'argile servant aussi bien d'amalgame pour les toitures de chaume, de branchages et de bruyère »

Extrait : Une clé sous les ronces - André Jean Lacoste - 1982 - natif de Saint-Aquilin.


L’espace agricole

A la même date, la majeure partie de l’espace agricole situé autour du repaire noble est réservé à la culture de la vigne et diverses autres cultures comme le blé d’Espagne ou le froment, les raves ou les pommes de terre, peu de betteraves, quelques bois et près. On élève quelques cochons et brebis parfois dirigés vers les marchés de Saint-Astier, Ribérac et Périgueux.

« Les baux à ferme sont souscrit moyennant un certain prix que le fermier s’oblige de payer en deux pactes. 

Le métayer ou colon, quant à lui, partage sa récolte avec le propriétaire à l’exception des pommes de terre, dont le maitre en prend le tiers, le froment sur lequel le propriétaire prélève avant partage se fait sur une certaine quantité appelée convention qui est réglée de gré à gré entre le propriétaire et le colon ».

Selon le maire de Saint-Aquilin : « les habitants sont de très forte constitution, subissent quelques fièvres intermittentes, mangent du pain de froment et du mais, boivent du vin et font chabrol mais l’effet est presque nul. Le vêtement journalier du paysan est le cadis ou droguet pour l’hiver, la toile pour l’été, on tire le tout du ménage. Les habitants décèdent entre 60 et 70 dix ans ». Enquête de Cyprien Brard en 1835.

On lit sous la plume de Monsieur Lacoste « quant à l’exploitation des domaines appartenant à Emilie, c’est l’affaire des fermiers et métayers, dits aussi « colons ». Ils travaillent sous la « houlette » bienveillante du père Pradier, dit « Petit », âgé d’une cinquantaine d’années et habitant une dépendance du château ».

Les Neyssensas voient peu « le Chevalier, un personnage effacé, humble, méditant souvent sur les mésaventures qu’il avait vécues au cours de son exil, peu soucieux des agitations politiques de l’heure, il se contente d’une condition de modeste retraité et ne ressent la moindre fierté pour ce titre de chevalier qu’il n’a pas recherché. « Gabriel », solitaire, s’intéresse à la nature et au jardinage, avec une attention toute particulière pour les arbres fruitiers et la vigne, à la pêche à la ligne sur l’étang de Boisset, douceur, modestie, aménité, bon et affable avec tout le monde, charmeur dans sa conversation de sage. Sa présence au Meynichoux restera pratiquement inaperçue tout au long des dernières années de sa vie ».

Les Neyssensas côtoieront Jean-Georges et Emilie un peu plus d’une dizaine d’années et bénéficieront de la bienveillance de « Madame Emilie qui possédait un esprit de piété et de droiture exemplaire et qui consacra sa vie à des œuvres charitables ».


L’étude des recensements de 1836 à 1872 nous éclairent un peu plus sur l’évolution du foyer Neyssensas.

En complément des registres paroissiaux et d'état civil, les listes nominatives de recensement (ou dénombrement) de la population constituent une source précieuse pour l'étude des personnes et des familles. En effet, sont recensés individuellement et nominativement les individus, de tout âge et de tout sexe, habitant ou domiciliés habituellement dans la commune, y compris les étrangers.

Avant l’arrivée de la famille Neyssensas aux Meynichoux, en 1833, on rencontre quatre familles : les Laronze, les Réveillas, les Robinet et les Fenelon.

Sicarie Laronze, décédée le 26 août 1706 à l'âge d'environ 19 ans, peut-être domestique au domaine, Catherine Réveillas, née et décédée le 19 mai 1765 à l’âge de 2 ans, Marie Robinet, décédée le 3 mars 1765, 22 jours, peut-être victimes toutes deux de dysenterie……

Le blog de Monsieur Fenelon - https://famille-fenelon.eklablog.fr/ - nous indique qu’une famille Fenelon était présente au tout début du 19ème siècle, « aux Meynichoux de 1801 à 1811 avec Fénelon Pierre, sa femme Fenelon Marie et leurs enfants, Marie est une fille d’Elie Fenelon et de Catherine Robi de Mensignac, Pierre est fils de Jean Fenelon et Lucie Mathieu d’Annesse et Beaulieu ». La famille Fenelon est attestée sur Saint-Aquilin dès 1602 et rencontre notre famille sur Léguillac de l’Auche par mariage en 1812 à la métairie d’Armagnac.

En rouge, Jean, soldat au 62ème régiment d’infanterie de ligne


Les Ribeyreix, Jean Georges et Emilie sont cités sur les recensements des années 1836, 1841 et 1846. Deux domestiques sont à leur service en 1841, Guichard Antoine et Dalesme Cécile, en 1846, Rousseau Louise, 20 ans et Troubat Pierre âgé de 15 ans.

Martin et son épouse seront sous contrat de colonage pendant une dizaine d’années. 9 Neyssensas sont logés sous le même toit. Martin et son épouse, leur premier enfant, Jean 27 ans et son épouse Marie Lacoste, 27 ans, autre Jean, 25 ans, militaire, autre Jean et sa dernière sœur, cultivateurs, ainsi que les enfants de Marie Lacoste et Jean, Jeanne et Jean, 5 et 2 ans.

Le recensement de 1841 note la présence de Marguerite dite Marie Lacoste peu de temps avant son décès le 11 septembre. Jean son époux est père de 3 enfants dont Jean, 4 ans. Deux habitations sont existantes.

Sur le recensement de 1846, Isabeau Dalesme est seule inscrite sur le bail à colonage depuis le décès de Martin en janvier 1843. Jean son fils, veuf de Marie Lacoste, s’occupe de ses enfants âgés de 14, 9 (Jean) et 7 ans. 

Marguerite Dalesme et autre Jean, 25 ans, autre fils d’Isabeau Dalesme, élèvent Marguerite et Jean, 4 et 1 ans. 9 personnes vivent sous le même toit. On note toujours deux habitations, celle de la famille Ribeyreix et celle des Neyssensas sans savoir si les Neyssensas habitent au sein d’une annexe de la maison noble ou dans la modeste maison présente sur le plan Napoléonien à une centaine de mètre du manoir.

En 1851, la petite Marie, fille du couple Jean et Marguerite Dalesme est arrivée au foyer, 10 personnes vivent sous le même toit dont Jean âgé de 14 ans. La maison noble appartient à présent aux Mauriac qui n’habitent pas la demeure.

Toujours en 1851, un nouveau couple habite les Meynichoux, Peytoureau Guillaume et son épouse Lageyrat Marguerite, son frère, Lageyrat Pierre. Deux habitations sont bien indiquées sur le recensement. Les Ribeyreix ayant disparu, on peut penser que la famille Neyssensas habite une annexe du manoir, les Lageyrat, la petite habitation à quelques mètres du manoir.

Lors du recensement suivant, en 1856, le couple Lageyrat a disparu. Toujours en 1856, 11 personnes vivent sous le même toit, Marguerite 1 an, fille du couple Jean et Marguerite Dalesme est née. Jean, fusiller au 62ème n’est pas cité, 

En 1856, 1861 et 1866, une seule habitation est mentionnée, celle de la famille Neyssensas.

En 1861, Isabeau Dalesme est décédée, avec l’impossibilité de découvrir son lieu de décès. Jean, 52 ans, veuf, est qualifié de colon, sa fille 21 ans, le frère de Jean et son épouse, leurs 6 enfants, vivent sous le même toit.

En 1866, Jean, veuf de Lacoste Marie, sa fille Marguerite, ne sont plus présents aux Meynichoux.

Jean décède au Moulin de Belet à Saint-Aquilin le 25 juillet 1889, moulin appartenant à André Bonnet, fils de Martial et Catherine Neyssensas, anciens meuniers par bail en ce lieu. 

Catherine Neyssensas est originaire de Tamarelle à Saint-Astier, fille de Martin, voiturier et Aquiline Garreau.

Le 21 juillet 1823, André Bonnet signe avec Jean George de Ribeyreix, prêtre et curé d’Allemans, au lieu-dit Meynichoux, un bail à ferme pour la gestion du Moulin de Fenêtre à Saint-Aquilin. Le bail est d’une durée de 7 années pour un moulin dit à « bled » avec « deux meules tournantes faisant farine avec pressoir à huile ». André Bonnet occupe le moulin depuis octobre 1802, la même année il achète le Moulin de Belet à Mlle de Fayolle pour la somme de 4200 francs.

La famille Bonnet maintient l’activité du moulin de Belet jusqu’en 1953. L’acte de succession de la famille Bonnet, en page 71, de l’ouvrage sur Saint-Aquilin, indique de façon précise le contenu du moulin en 1852. Aujourd’hui, « Les meuniers, jadis si courageux, tels Bonnet, dit Elie de Belet, Castaing de Fenêtre, Pommier de Landrie, Bonnet de Parentie et Magne du Gounaud, se sont endormis pour toujours, tout près de leurs moulins, désormais silencieux ». André Jean Lacoste - 1982 et blog Neyssensas, onglet Implantation puis Chantérac.

Aux Meynichoux, toujours en 1866, une seule habitation héberge Jean, 45 ans, son épouse Jeanne Dalesme, leurs 8 enfants dont Noé, 5 mois. Le couple emploie un domestique, Lamond Mazel, 31 ans. Jean quitte les Meynichoux entre 1867 et 1869, en effet le 28 décembre 1869, un 9ème et dernier enfant nommé Guillaume nait au domaine de la Croze à Mensignac. Jean, cultivateur, décède au Puy-Saint-Astier le 4 septembre 1894 à l’âge de 73 ans.

Les Meynichoux, un peu plus près de nous, en 1946 : le recensement mentionne la présence d’1 maison, de 2 ménages et 5 habitants.

Revenons auprès de Jean, le soldat, (en caractère rouge sur le relevé des recensements) l’un des cadets d’une fratrie de 6 enfants, Jeanne née en 1832 et épouse de Guillaume Dalesme, Jean (1834-1838), Jean (1837-1860), Marguerite (1839-1928) épouse de Jean Peytoureau, et autre Jean né en 1841, décédé le 3 janvier 1842 chez sa nourrice aux Barbilloux, ainsi qu’un enfant mort-né en 1848.




Une période militaire interrompue prématurément

En l’absence de la date d’incorporation de Jean et après de nombreuses recherches sur les campagnes du 62ème régiment d’infanterie de ligne, on ne peut que conjecturer sur les évènements qui précédèrent l’hospitalisation de Jean au Val de Grâce en 1860.




Règle de recrutement au temps de Jean. Un engagement volontaire ?

Rappels :

Le 10 mars 1818, la loi Gouvion-Saint-Cyr établit le recrutement par engagement et tirage au sort, en précisant que les classes aisées y échappaient fréquemment en payant un remplacement. Le service dure 6 ans. Le remplaçant négocie avec l'appelé et sa famille une compensation financière en échange de son engagement.

En 1832, la durée du service militaire passe à 7 ans.

La loi du 26 avril 1855, limite le remplacement à la famille proche et crée l'exonération : on ne versera plus une compensation financière à une famille, mais à l'État. En conséquence, ceux qui en ont les moyens peuvent verser une taxe à la Caisse de dotation de l'armée (entre 1 800 et 3 000 francs selon les années), taxe reversée à des sous-officiers ou des hommes de troupe volontaires ayant déjà une expérience militaire. Conséquences : un vieillissement de l'armée, et un déficit de conscrits. Ce déficit atteint 19 000 hommes en 1859. L’exonération sera supprimée en 1868.

L’histoire retient deux campagnes significatives sur le continent Européen sous Napoléon III.

La guerre de Crimée du 4 octobre 1853 au 30 mars 1856.

La campagne d’Italie du 25 avril 1859 au 12 juillet 1859.


Informations parcellaires sur le 62ème

Le recrutement impacte les jeunes d’au moins 20 ans pour une durée de 7 ans. Jean s’enrôle volontairement peut-être dans le courant de l’année 1856, en effet le recensement de 1856 ne mentionne plus la présence de Jean.

Dès que le régiment de Jean eut été réuni, au retour de l’expédition de Crimée, les 4 bataillons n’en formèrent plus que 3 et reprirent leur casernement à Strasbourg. En novembre 1857, le 62ème quitte l’Alsace pour aller en Bretagne. Le 3ème bataillon et l’état-major se rendirent à Saint-Brieuc.

Le 1er bataillon, auquel appartient Jean, occupe Saint-Malo et le 2ème est réparti entre Granville, le mont Saint-Michel et Coutances. 


18 aout 1858 - le canot et le vaisseau Impérial : Napoléon III est à Saint-Malo.


Au commencement de l’année 1859, un 4ème bataillon est reformé, les 3 premiers dits : bataillons actifs, sont envoyés le 27 avril, à l’armée de Paris où se constitue une réserve pour la campagne d’Italie. Jean est cantonné à Paris à ce moment-là. Le 4ème bataillon et le dépôt restent à Saint-Brieuc et à Saint-Malo. 

En mai 1859, une partie du 62ème intègre un nouveau bataillon, le 102ème de ligne destinée à la défense intérieure dont deux régiments composent l’armée de réserve basée à Paris. 

Jean reste-t-il cantonné à Paris sous les ordres du Maréchal Magnan ou quitte-t-il la France à destination de l’Italie ?


La Campagne d’Italie

Avant toute intervention sur le sol italien, Napoléon III s’assure par prudence de la neutralité de la Russie et de la passivité britannique. Le 26 avril 1859, à la suite d'un ultimatum adressé au royaume de Piémont-Sardaigne quant au désarmement de ses troupes, l’Autriche lui déclare la guerre. La France engagée par son alliance défensive avec le Piémont-Sardaigne honore le traité et entre en campagne militaire contre l'Autriche. Napoléon III prend lui-même la tête de l'armée. (Wikipédia)

L’armée française se rend en Italie par deux voies différentes. Les 1er et 2ème corps d’armée parviennent, par transport en train, à Toulon puis sont embarqués pour Gênes par voie maritime. 



Les 3ème, 4ème et 5ème corps d’armée se rendent à Briançon, dans les Hautes-Alpes, les autres à Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie par le train. Tous franchissent les Alpes à pied.

Le Général de brigade Jean Joseph Gustave Cler, à la tête du 62ème, meurt le 4 juin 1859 à Magenta. Au début de l’affrontement l’armée Française compte 59 100 hommes. A la fin du combat, on compte 557 morts, 3045 blessés, et 735 prisonniers ou disparus.

La bataille de Solferino se déroule en Lombardie le 24 juin 1859 ; côté Français ceux sont 173 600 fantassins, 14 500 cavaliers, 2492 morts, 12 512 blessés et de 2 922 prisonniers ou disparus.

Après les batailles de Montebello, de Palestro, de Magenta et de Solférino, Napoléon III décide de suspendre les combats en raison des pertes françaises importantes. Il craint que le conflit ne s'enlise alors que se mobilise la Prusse le 6 juin 1859.

Puis c’est une rentrée triomphale que le peuple de Paris offre à l’armée d’Italie le 14 août 1859. Le défilé a lieu aux cris de : « Vive l’Empereur ».

Le colonel Aymard dirige le 62ème à compter du 6 septembre 1859.

La paix de Zurich est négociée et signée les 10 et 11 novembre 1859 : les Autrichiens cèdent la Lombardie à la France et conservent la Vénétie.

En aout 1860, le 62ème part renforcer le corps d’occupation de Rome.

Le 14 mars 1861, le royaume d'Italie est proclamé, Victor-Emmanuel devient roi d'Italie.

En garnison à Paris en cette fin d’année 1859, Jean ressent les premiers symptômes de la maladie, fièvre, toux, et amaigrissement. Quelques jours après son hospitalisation au Val-de-Grâce, les médecins militaires diagnostiquent la maladie : la phtisie ou tuberculose. (Voir son acte de décès).

La phtisie, cause principale de décès des jeunes adultes au long du 19ème siècle, reste longtemps mal identifiée. Jean-Antoine Villemin, médecin au Val de Grâce deux ans après le décès de Jean, avait observé que les soldats confinés dans des casernes, étaient plus souvent atteints que ceux en campagne. 

Jean, entre aout et décembre 1859, bénéficia peut-être de quelques jours de repos et rejoignit les siens aux Meynichoux….

Jean décède à 9 heures du matin le 21 mars 1860 à l'Hôpital Militaire du Val de Grâce où il était entré le 27 janvier de la même année. Deux actes de décès sont établis, le premier à Paris puis le second à Saint-Aquilin :



AD 75 Paris 5ème - D 1860 Registre V4E 489 Acte n° 1064 Page 18 / 31

AD 24 Saint Aquilin - D 1860 Transcription Acte n° 6 pages 5 / 17



Jean était Fusillier au 62ème Régiment d'Infanterie de Ligne, 1er Bataillon, 2ème Cie, N° 8820.

Le décès de Jean est constaté par le médecin principal, Léon Legouest,




Agrégé de chirurgie au Val-de-Grâce depuis février 1853, le 
jeune médecin aide-major est envoyé en Crimée d’août 1854 à mars 1855. 

Il enseigne au Val-de-Grâce à partir de janvier 1858, recevant peu après la croix de chevalier de la Légion d’honneur. 

Nommé chef du service de santé au 5ème corps d’armée, Legouest participe à la campagne d’Italie en 1859, à la bataille de Solférino, ce qui lui vaut d’être promu au grade d’officier de la Légion d’honneur. De septembre 1859 à juillet 1870, Léon Legouest enseigne la chirurgie opératoire à l'hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce avec le grade de médecin principal. Il devient membre de l’Académie de médecine en janvier 1867.

C’est en 1882 que Robert Koch identifiera le bacille qui porte son nom.

Ce 22 mars 1860, aux côtés de Jean, Joseph Roullet du 62ème, Arnaud Vannobel du 42ème et Ephreme Lefevre du 5ème de ligne, décèdent au Val de Grâce.



Valentine Neycensas : l’une des dernières Neycensas née en 1894 à Léguillac, décédée en 1964 à Périgueux, descendante directe de Martin et Isabeau Dalesme


Valentine Neycensas



Annexe à l’article ci-dessus avec la présence d’Isabeau Dalesme, épouse de Martin Neyssensas des Meynichoux et son frère Martial Neycenssas, veuf de Catherine Dalesme, son épouse, sœur d’Isabeau.



Partage du 2 avril 1840


Devant Auguste Nadaud, notaire au chef-lieu du bourg de Saint-Astier.

Ont comparu :


1) Pierre Dalesme, fils cultivateur demeurant à Labattut, commune de Saint-Astier.

2) Elisabeth Dalesme, sœur du précédent, épouse assistée et autorisée de Martin Neycenssas, cultivateur, domiciliée avec lui aux Meynichoux, commune de Saint-Aquilin. ( Martin décède janvier 1843 aux Meynichoux)

3) Sicaire Dalesme, petits fils, majeur, cultivateur demeurant audit lieu de Labattut, représentant avec son frère et ses sœurs mineures, ci-après nommés, feu Jean Dalesme, leur père.

4) Sicarie Laronze, cultivateur, demeurant au Petit-Boisset, commune de Saint-Aquilin, agissant comme aïeul maternel et tuteur légal de Pierre, Elisabeth et Catherine Pauline Dalesme, mineurs issus du mariage de feu Marguerite Laronze avec feu Jean Dalesme.

5) Martial Neycenssas, cultivateur demeurant à Saint-Astier, agissant comme tuteur légal de François, Sicaire, Pierre, Joseph et Marie Neycenssas, ses enfants mineurs, issus de son mariage avec feu Catherine Dalesme, desquels il se porte fort et agissant en outre pour Catherine et Pétronille Neycenssas, ses filles majeures, cultivatrices, demeurant à Saint-Astier, qui sont d’ailleurs ici présentes. Les sept enfants Neycenssas, représentant feu Catherine Dalesme, leur mère. 

Lesquels ont opéré, ainsi qu’il suit, le partage de la succession de Jean Dalesme, père, décédé à Labattut le 2 décembre 1838 et de Guillone Peyrony, son épouse décédée au même lieu le 12 septembre 1840.
Les deux époux étaient mariés sans contrat et depuis une époque antérieure au code civil, ce qui était exclusif de la communauté entière.

Guillone est morte sans disposition commune mais Jean Dalesme, son mari, à par son testament du 28 décembre 1834, reçu par le notaire soussigné, enregistré, disposé en usufruit de la moitié de ses biens en faveur de son épouse, d’un 8ème de sa succession en nue propriété et par préciput, en faveur de Pierre Dalesme, son fils et d’un autre 8ème, au même titre, en faveur des enfants de feu Jean Dalesme, son fils, qui sont au nombre de quatre, l’usufruit de ces quotités s’en trouve réuni à la propriété par le décès de Guillone Peyrouny.


Selon les calculs du notaire, la succession s’élève à 4566,95 francs, répartis en 5 lots :

1er lot : attribué à Elisabeth Dalesme pour un montant de 865,68 francs. Elisabeth Dalesme, épouse de Martin Neycenssas a reçu de feu son père Jean Dalesme, 200 francs, suivant une donation pour avancement d’hoiries le 11 aout 1825, après estimation de la valeur des meubles et effets qu’elle reçut aussi, 300 francs dont Elisabeth Dalesme était tenue de faire le rapport, 365 francs.

2ème lot : attribué à Sicaire Dalesme pour un montant de 354,46 francs dont un buffet, un drap en bon état, deux serviettes, une nappe, toile étoupe, trois chemises, une en bon état, deux moins bonnes, la moitié du vestiaire, la moitié des confitures de canard, enfin sur les créances, 310 francs.

3ème lot : attribué aux enfants mineurs de feu Jean Dalesme d’une valeur de 1063 francs, dont, un lit, une armoire, un grand pot, la meilleure poêle, six kilogrammes d’étain, trois chaises, quatre nappes, deux mauvais draps, deux autres draps de lit en bon état et autres draps en mauvais état, cinq serviettes, deux nappes dont une ouvrée, l’autre d’étoupe, cinq chemises, deux en bon état et trois moins bonnes, la tourtière, et autres créances d’un montant de 928 francs.

4ème lot : est attribué aux 7 enfants de feu Catherine Dalesme pour un montant de 865,68 francs et comprenant :
1) La valeur de 300 francs
2) Un lit n° 46 dans l’inventaire, 40 francs,
3) Un pot n° 17, 3 francs,
4) Deux nappes du n° 42, 2,52 francs.
5) Un drap du n°38, un drap du n°39, en bon état et un autre drap du même numéro, état neuf, 9 francs.
6) Trois chemises du n° 35, dont une en bon état et deux moins bonnes, 4 francs.
7) Deux kilogrammes d’étain du n° 30, 2 francs.
8) Un vieux coffre, n° 55, 3 francs
9) Sur les créances, une valeur de 501,93 francs.

Un rapport par Martial Neycenssas pour une valeur de 300 francs effectué par Jean Dalesme d’après le contrat de mariage dudit Martial avec Catherine Dalesme du 27 avril 1811.

5ème lot : attribué à Pierre Dalesme, d’une valeur de 1417 francs, comprenant le tout restant du mobilier en nature décrite dans l’inventaire et porté dans la masse pour une valeur de 602 francs, un numéraire pour un montant de 100 francs et le restant des créances d’une valeur de 715 francs.

Il existait une société de colonage entre feu Jean Dalesme et les autres membres de la famille qui cultivaient à Labattut, une métairie appartenant à Monsieur de Valbrune, à cette société ne participait plus Guillone Perony dont l’état d’infirmité ne lui permettait plus de faire aucun genre de travail.

L’actif de la société se compose des denrées ou récoltes existant au décès de Jean Dalesme et constaté dans l’inventaire, compris le vin et le chanvre d’un montant de 670 francs.

La moitié du droit du cheptel qui fut estimé d’après le bail à colonage du 20 février 1820 estimé lors de l’inventaire à 2348 francs.

Le passif de la moitié au décès de Jean Dalesme comprenant 4,95 francs du au maréchal ferrant, 7,35 francs du au médecin.

De plus s’ajoutent à la succession, une pièce de bois située au Prés de Merland et une pièce de vigne au Font du Bos à Saint-Astier, estimé 200 francs.

Pierre a de plus payé les frais de funérailles de sa mère, 40,30 francs et les frais d’un voyage à Neuvic fait dans l’intérêt de la succession, 75 francs.





Martial Neycensas


Les autres comparants ne savent signer






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