Début 12ème, entre 1100 et 1150 l’église est dotée
«
d’un clocher à coupole très élévé, agrémenté par côté de deux
absidioles ou chapelle rayonnante et d’une abside de la même largeur que
le reste de l’église». Côté Est, est accolé au
clocher carré un chevet identique à celui de
Saint-Martin de Limeuil ou celui de Ribérac.
« Le grand arc de la coupole était à 10 m 40 d’élévation sous clef »,
dépassant les deux autres coupoles de 3 m 60 et supportant un clocher
carré. Les absidioles de 4 m 80 de diamètre et 2 m 80 de profondeurs ont
une hauteur inconnue. En outre un escalier permet d’accéder au sommet
du clocher.
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Eglise de Segonzac
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L’édifice
reconstitué présente un type complet de l'architecture romane du
Périgord. La grande coupole repose sur des chapiteaux coniques sans
sculpture et deux autres au niveau des corbeilles « superbement sculpés » situés
aujourd’hui à l’intérieur de la nouvelle église. L’une des sculptures
représente le Malin crachant ses rinceaux (motif ornemental représentant
des feuillages). Le rôle de la corbeille est didactique, relativement
bas pour être à portée de regards, et permet au sculpteur de donner
libre cours à son imagination.
La
fonction de la colonne est de recevoir la retombée des arcs situés
au-dessus et de diffuser la poussée vers le fut de la colonne puis le
sol. Sa forme diffère suivant sa fonction, soit en colonne adossée,
pilier carré ou cruciforme, ou colonne engagée dans le mur. Le haut de
la colonne de forme carré se nomme le tailloir ou abaque,
la corbeille le plus souvent historiée, l’astragale en forme d’anneau, le fût, et enfin la base rectangulaire.
Découverte de cachettes sous l’autel
Au
13ème siècle, sous l’autel, à l’est, sont pratiquées deux cachettes
creusées dans la terre. La 1ère cachette a une forme conique très
évasée, d’un diamètre d’1 mètre à la base et de 0 m 30 à l’orifice,
contenant un modeste trésor, des
monnaies de Saint-Front, la 2ème et un peu plus grande et comblée.
Toujours à proximité de ces cachettes une fosse ronde un peu ovoide, d’1 m 20 de hauteur, d’1 mètre au sommet, repose
sur un foyer empli de cendre et de débris de charbon, laissant à penser
que la cloche fut fondue à cet endroit avec la présence de « bronze rouge fondu ». (J.
Berthelé - Opuscules Campanaires 3ème fascicule pages 25 à 36 Les
fontes de cloches à l’intérieur des églises – publié en 1908). Moule à cloche d’Escaudes en Gironde au 14ème siècle.
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Moule à cloche |
L’énigmatique inscription
Le jeudi 6 janvier 1887, lors
d’une séance de la Société Historique et Archéologique du Périgord, Monsieur
Michel Hardy, président de la Shap entre 1887 et 1893, présente le calque d’une
inscription funéraire découverte lors de la modification du tracé du « chemin » situé à l’est de
l’église.
Lors de l’élargissement de ce
chemin, passant sur l’ancienne abside, la tombe d’un jeune homme de 20 à 25 ans
portant coquille Saint-Jacques sur la poitrine est mise à jour. La tombe trapézoïdale
est recouverte de dalles plates. L’une d’elle est posée au-dessus de la tête du
pèlerin et porte une inscription « regardant »
le jeune défunt.
Longtemps le texte médiéval est
considéré comme l’acte de consécration de l’église romane à la fin du 11ème
siècle.
En 2001, un article de Monsieur
F. Michel paru dans le bulletin de la Shap, pages 411 à 428, nous dévoile une
partie de son secret. L’étude épigraphique situe la réalisation de la gravure
entre 1130 et 1230 soit le dernier tiers du 12ème et 1er
tiers du 13ème siècle et propose la traduction suivante.
« Je supplie celui qui lira cette épitaphe qu’il connaisse
Grimoard »
L’auteur situe l’écriture de
l’épitaphe dans « l’orbite de l’école de
gravure de Périgueux » en la comparant à celles présentes sur les épitaphes
des évêques Jean d’Asside et Pierre Mimet, situées dans l’église Saint-Etienne
de la Cité de Périgueux, elles aussi versifiées et invitant les passants à se
souvenir des défunts par une prière. La pierre supportant l’épitaphe, d’après
son aspect, aurait été placée sur l’un des murs ou de l’abside ou des
absidioles avant leurs destructions entre 1152 et 1224.
L’épitaphe sera réutilisée à une
date ultérieure de façon isolée et positionnée au-dessus du visage du jeune
pèlerin. L’épitaphe ne portant pas de titre ecclésiastique il ne peut s’agir de
Grimoard de Mussidan, évêque d’Angoulême en 1013 qui consacra l’église de
Saint-Astier ou de Grimoard 1er évêque de Comminges en 1230, par
contre l’auteur, avec réserve, note la présence, dans le cartulaire de l’abbaye
de Chancelade, d’un laïc, Grimoard Veger, prévôt de l’évêque de Périgueux entre
1198 et 1230 lors de donations, à l’abbaye, de biens situés à proximité de
Léguillac.
Les
habitants ne conservent pas leur église très longtemps. Le clocher et
les absidioles sont détruits lorsque l’Aquitaine devient Anglaise après
le mariage d’Aliénor d’Aquitaine en 1137 avec le roi d’Angleterre.
Dans
ce même temps, en 1158, Henri II de Plantagenêt de passage à Périgueux
exige la venue de Jean d’Asside en remplacement d’Arnaud de Mareuil
nommé archevêque de Bordeaux. Jean d’Asside combat les hérétiques vers
1165, octroi des bienfaits aux abbayes de Chancelade et Saint-Astier.
Le conflit avec les Anglais n’est peut-être pas la seule raison de la destruction indique Mr Joseph Roux, car « sous le règne de Louis VII en
l’an 1160, alors que la guerre était la plus échauffée entre ce prince
et Henri, roi d’Angleterre, une troupe de ces fanatiques s’étant saisis
du château de Gavaudun en Agenais, ils en firent leurs places d’armes,
et se répandirent en Périgord, où joints par ceux qu’on appellait
brabançons, cottereaux ou palliers, ils s’attachèrent principalement à
la destruction des églises, et au massacre des prêtres qui les
desservaient. L’évêque de Périgueux, Jean d’Asside, crut devoir
remédier. Pour cet effet il ramassa les milices de ses domaines, et
s’étant mis à leur tête, il assiégea la place où ces malheureux
s’étaient établis et après l’avoir emportée, il la fit raser pour leur
ôter le moyen ou l’envie de la reprendre ». Collection Périgord à la BnF - Tome 30 - Par l’abbé Lespine - Fol. 32.
Pierre
Mimet (1169-1182) succède à Jean d’Asside lorsqu’Henri II roi
d’Angleterre assiège le Puy-Saint-Front. En 1170 il accompagne, en
Espagne, Eléonore fille d’Henri II lors de son mariage avec Alphonse de
Castille. Pierre Mimet consacre l’église de Saint-Alvère et plusieurs
autels à Chancelade entre 1171 et 1178.
En 1190 Philippe Auguste et Richard, fils d’
Henri II d’Angleterre oublient leurs querelles et partent en Palestine. Richard, le
« diable enchaîné », de retour en Limousin, en 1193, est à nouveau en conflit avec Philippe Auguste. En 1224 Louis VIII reconquiert le Périgord.
13ème siècle
Le
clocher et les absidioles détruits, l’architecte condamne tout nouvel
agrandissement en élevant un mur à l’est très épais, de 4 m 30,
enfermant une partie de la coupole, la clef de son grand arc, l’arc à
doubleau et une partie du pendentif nord et …… les deux belles colonnes.
Le
chevet plat prend dorénavant une belle allure défensive. Le mur
nouvellement construit conserve une partie de l’escalier à vis qui
permettait l’accès au clocher et ce jusqu’à 16 mètres de hauteur.
L’accès s’effectue par un étroit couloir aménagé dans le mur à gauche de
la nouvelle abside.
L’architecte pratique
« une ouverture en plein ceintre très haute et peu large percée dans un contrefort plat et semblable à la fenêtre du chevet de Bourg les Maisons » entre les années 1230 et 1300.
Le cube en pierre rectangulaire mesure à présent 16 mètres de longueur.
L’évêque
Adhémar 1er de la Tour entre 1182 et 1201 précède Raymond IV de
Castelnau (1202-1211) consacré dans l’église de la Couronne par Hélie de
Bordeaux en présence de l’évêque d’Angoulême.
Sous
son épiscopat cinq frères de la maison de La Faye offrent leurs biens
de Léguillac et Mensignac à la fondation du prieuré de l’Ordre de
Saint-Augustin, il s’agit de Grimoard, évêque de Comminges, Gérard,
évêque de Bayonne, Arnaud de la Faye, chanoine de Saint-Front, Jean,
moine de La Grande Selve, et Guillaume, laïc.
Peu
de temps après la déposition de Raymond IV accusé d’hérésie par le pape
Innocent III, Rodolphe de la Tour (1210-1232) devient évêque de
Périgueux. C’est de retour de pèlerinage en Terre-Sainte qu’il confirme
la fondation du prieuré de La Faye en 1219.
Un jeune pèlerin de retour de Compostelle
En
834, Alphonse II, roi des Asturies, quitte Oviedo, au nord de
l’Espagne, pour vénérer le tombeau de Saint-Jacques découvert il y a peu
de temps, c’est en quelque sorte le premier pèlerinage, le
« Camino Primitif ».
Godescalc, évêque du Puy-en-Velay effectue entre 950 et 951 un nouveau
pèlerinage vers Saint-Jacques ouvrant ainsi la voie de l’une des plus
importantes routes européennes, Compostelle devient dès lors l’un des
grands centres de la chrétienté en Europe. Le pèlerinage atteint son
apogée au 12ème siècle.
L’un
des quatre chemins vers Compostelle traverse le Périgord sur près de
140 kilomètres. Il s’agit de la via Lemovicensis ou voie limousine ou
voie de Vézelay (Bourgogne) qui, en provenance de Limoges, passe par
Périgueux, l’un des trois lieux incontournables de vénérations de
reliques avec Saint-Front, puis Chancelade, les Andrivaux, les Fieux,
Gravelle, Annesse et Saint-Astier en continuant vers Bergerac.
Un
autre chemin plus au nord en provenance de Saint-Jean de Côle,
Brantôme, emprunte le GR 645 à Chancelade, puis la Roche, les Granges,
situé à 600 mètres de Léguillac de l’Auche, Levrault, Tamarelle, et
Saint-Astier.
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Saint-Astier |
C’est peut-être par ce petit
« camino » que le
jeune pèlerin, dont la tombe fut découverte en 1887, chemina, de retour
de Compostelle après un passage par Saint-Astier, lieu de dévotion
important au 12ème siècle, après s’être recueilli devant les reliques du
Saint, des deux saintes épines et d’un fragment de la vraie croix, tous
disparus lors de la Fronde. Puis il prend la direction des hauts de
Tamarelle, des Granges et aperçoit l’église romane de Léguillac.
Peut-être s’est-il recueilli devant le reliquaire en étain contenant
l’os et le tissu d’un personnage inconnu. Peut-être était-il,
d’ailleurs, habitant de Léguillac issu d’une famille relativement aisée…
!!
Le
pèlerinage, expression de la piété chrétienne, est d’une grande
intensité du 11ème au 15ème siècle. Il recouvre de nombreux rites et
pratiques. Après avoir dépassé la forme pénitentielle des débuts, le
pèlerinage s’attache de plus en plus à la dévotion des reliques et des
objets de cultes. La relique est placée dans la pénombre de la crypte ou
à proximité de l’autel. La faiblesse financière des uns les contraints
au pèlerinage local ou régional, s’accompagnant d’une croyance en un
pouvoir de la relique conservée, même si elle se trouve dans un modeste
sanctuaire comme Léguillac et au détriment parfois de sanctuaires dotés
de vraies reliques.
Dès
le 13ème siècle un guide décrit les chemins et haltes de dévotion vers
la Galice, peut-être met-il en garde les pèlerins des dangers du voyage
d’ailleurs la plupart voyage en groupe.
Le
rituel : c’est la vision ou le contact avec la relique, mais surtout le
vœu inspiré par Dieu sous sa protection, on passe ainsi de l’ordre
naturel au sacré.
Le
pèlerinage s’accompagne d’offrandes, cierges ou ex-voto pour les plus
aisés. On ramène une coquille pour Saint-Jacques de Compostelle comme le
pèlerin de Léguillac. Au siècle des Lumières, la prière personnelle et
la méditation prennent le pas sur le culte ostentatoire et collectif.
Tentative de datation de la tombe
La tombe du pèlerin découverte en 1887 à l’est de l’église se présente
«
presque à fleur du sol façonnée à l’aide de pierres plates posées de
champ et dont le couvercle était formé de dalles juxtaposées ….l’une
d’elles, celle du chevet, présentait à sa face inférieure une
inscription ».
L’occupation
funéraire est donc attestée à l’est de l’église après la destruction de
l’abside et des deux absidioles entre 1152 et 1224 et ne montre pas de
trace d’occupation mérovingienne.
Même
si la forme trapézoidale rappelle les tombes-sarcophages des 7ème et
8ème siècle présents sur de nombreux sites urbains et ruraux autour
d’édifices religieux comme en plein champ, la tombe de notre pèlerin
présente une construction simple en pierres d’appareil. Le contenant est
réalisé sur place en pierres calcaire disposées de chant. Il n’y a pas
de fond, le corps enveloppé est déposé directement sur la terre. Le
coffrage est dit « anthropomorphe » c'est-à-dire de forme trapézoidale
intégrant les proportions du corps humain avec une alvéole céphalique
recouverte par l’épitaphe. Le couvercle est formé de dalles, plaques
monolithes taillées dans le calcaire. Les dalles sont peut-être des
dalles de réemploi provenant d’une carrière de calcaire toute proche. On
ne note pas la présence de mortier.
On
peut donc situer le creusement de la tombe entre la moitié du 13ème
siècle et la fin de la moitié du 14ème siècle, entre 1230 et 1340, avant
le début du conflit qui oppose Français et Anglais, qui débute en
Périgord en mars - avril 1339 avec le siège de la bastide de Puyguilhem,
tout près de Thénac en Périgord. En effet lors des périodes de conflits
les pélerinages sur de longues distances s’interrompent.
Litige en 1243
Hélie
de Saint Astier, damoiseau, seigneur en partie de l’Isle, cède une
portion de la dîme, à la maison ou prieuré de la Faye, paroisse de
Laiguillac, et sur laquelle il prétend avoir des droits.
Lieu disparu - 1244
« P. episcopus Petrag. ... noveritis
quod cum B. M. Gri. Convenarum et G. Baion. episcopi et Arn. de Faya et
Willelmus fratres carnales dedissent domui de Faya mansum Beronene in par. de
Legulhac... Raymundus Salomonis miles de cujus feodo erat, consensit, de
consilio W. Salomonis clerici, et P. Salomonis militis, cognati germani ejusdem ».
Litige en 1257
« Le prieur et les frères de la maison de la Faye jouissent des
dixmes et novales de l’église de Legulhac, des novales sur les terres qui
n’auront pas été cultivées depuis 20 ans. Les frères s’acquitteront sur les
distes novales d’un sextier de froment pour le repos de l’âme de la mère
d’Arnaud de Saint Astier, qui leur fit legs ».
1304 - La visite de Bertrand de Goth en Périgord
Bertrand
de Goth, premier des sept papes qui siège en Avignon sous le nom de
Clément V, séjourne à l’abbatiale de Saint-Astier les 13 et 14 octobre
1304. Le 15 au soir il se dirige vers le prieuré de La Faye par le
chemin de Léguillac et la Font de l’Auche. Accueilli par le cinquième
prieur du lieu, l’abbé de la Serre, il visite l’hôpital des pauvres.
Né
vers 1264, à proximité de Villandraut en Gironde, Bertrand de Goth est
élu pape en 1305 et décède le 20 avril 1314. Evêque de
Saint-Bertrand-de-Comminges c’est en qualité d’archevêque de Bordeaux
que «
le dict seigneur seroit allé au prieuré de La Faye, ordre de la Corone,
avoit annunce la parolle de Dieu, confirmé et tonsuré plusieurs et faict
aultres actes de visite : y coucha avecq sa famille aux despens du dict
prieur ». Shap 1885
L’archevêque
parcourt le Périgord accompagné d’une suite nombreuse et de sa famille.
Ce train dispendieux séjourne aux frais des abbayes qu’il visite et
excommunie ceux qui lui refusent l’hospitalité. Il est vraisemblable que
les finances du prieuré et de la paroisse de Léguillac s’en
ressentirent longtemps.
Le
16 octobre Bertrand de Goth quitte le prieuré en direction de l’abbaye
de Chancelade, puis au petit matin du 17, se dirige vers Tourtoirac.
L’histoire
mentionne, que sous la pression de Philippe le Bel, Clément V dissout
l’ordre des Templiers peu de temps après la grande rafle des Templiers
le 13 octobre 1307.
14ème siècle
En 1365 Léguillac de l’Auche compte 56 feux soit 280 habitants.
Un
nouvel incendie détruit pour la 2ème fois l’édifice dans le courant du
14ème siècle, lors de la guerre de cent-ans. Cette fois c’est la façade
ouest qui est durement touchée. En se référant aux recherches effectuées
par le professeur Henri Denifle aux archives du Vatican on peut
imaginer la période de destruction, ainsi pour la période 1340 - 1380
les coups de mains militaires de Derby se multiplient, le 24 aout 1345
Bergerac est prise, puis c’est au tour de l’abbaye de Saint-Astier.
Pendant l'hiver 1369 - 1370, le roi de France reprend Saint-Astier et
plusieurs autres localités.
«
L’église de Saint-Astier s'étant écroulée, les guerres, la mortalité,
les pillages des bandes ne laissant pas les moyens de la rebâtir,
Clément VII remet au chapitre 100 francs d'or. La situation de l’église
de Saint-Astier et du pays empire tellement, qu'avant le milieu du 15ème
siècle, le culte divin est totalement interrompu, Saint-Astier ne
comprend plus que cinq feux. Les routes sont alors tellement infestées
qu'on ne peut guère se rendre aux églises paroissiales, quand elles sont
éloignées des places fortes qui offrent un refuge ». Shap 1915 Notes et documents « Le Périgord pendant la guerre de Cent-ans » d'après les Archives du Vatican p. 611-688.
«
abbatia saecularis S. Asterii Petragoricen. dioec. partim spoliata,
partim demolita; canonici dispersi, habitatores circumvicini pauci ».
L'abbaye séculière de Saint-Astier du diocèse de Périgueux, est, en
partie dépouillée, en partie démolie ; les chanoines sont dispersés ; la
population du voisinage très clairsemée.
A la fin de la guerre de Cent-ans «
les églises de la ville et du diocèse de Périgueux, souillées et
transformées en forteresses, semblent des cavernes de brigands; prêtres
et religieux sont captifs ». Archives du Vatican.
15ème siècle
L’église
est rénovée un peu avant la moitié du 15ème siècle, entre 1420 et 1450,
et surtout agrandie par une partie gothique côté Nord avec 2 travées
permettant l’accès à la partie romane plus élevée de 6 mètres par
rapport à la partie gothique. La partie dégradée, à l’ouest avec sa
belle porte romane, est définitivement condamnée par un nouveau mur très
épais de 2 m 45 plaqué sur la façade, portant la largeur du mur ouest à
4 m 15. Une étroite entrée est utilisée pour accéder au nouveau clocher
et deux chambres de défense sont pratiquées dans le mur du 11ème côté
ouest.
Lieu disparu - 1485
« Transaction
du 4 juillet 1485 portant reconnaissance par noble homme Jean de Sto Asterio
senior, damoiseau, seigneur des Bories, et en partie de l’hospice de Barnabé,
d’un sext. froment, &c. 5 s. d’argent, et 2 d. d’acapte sur l’hospice de
Chaminelx, en faveur de vener. et religieux homme Guillaume Ademar bachelier ez
loix, prêtre et prieur de la Faye.
Et de celui de
Chaminelx, paroisse de Laiguillac. Ledit de St Astier disait que tam ipse quam
sui predecessore acquisiverant alias et diu est per modum donationis vel alias
a predicto quondam nobili viro Helia Vigerii domicello loci de Frastels
habitator, tam quam de progenie et parentela ejusdem existens, dictam domum de
Chaminelx una cum villagiis, maynamentis, domibus, &c. et le prieur disait
que Thomas Tantalo et ses predecesseurs avait acquis en 1405 dudit Vigier.
(art. retenu de mémoire et sujet à révision). Témoins, Jean Chassarelli bourg.
et autres. Original en parchemin. »
L'église de Léguillac de l'Auche au début du 15ème siècle
|
Côte : 41 Fi 12 - A39P20 - dessin réalisé en 1894 par A Roumejoux -
Archives Départementales de Périgueux |
A quelques kilomètres de là, Hélie de Bourdeilles embellit l’église de Saint-Astier en 1462.
La
dernière construction du 15ème siècle n’est pas épargnée puisqu’un 3ème
incendie, lors des affrontements entre catholiques et protestants,
détruit l’escalier du clocher provoquant l’effondrement des voûtes.
Des liens entre Saint-Astier et Léguillac en 1526
Foucault
de Saint-Astier, écuyer, seigneur de Saint Laurent de Double et du
Chauze, hérite de Jean de Saint Astier, Seigneur des Bories, de la
maison noble de Saint Astier, par testament du 11 aout 1526, des cens,
rentes et autres droits et notamment sur les paroisses de Mensignac et
Leguillac de l’Auche.
Les
familles Neyssensas sont déjà bien implantées sur Léguillac, en 1562,
lorsque débutent les guerres de religion. La présence d’un habitat
dispersé avec quelques couples à Font-Chauvet Linard ou Armagnac vers
1650 à peut-être son origine dans la période troublée que nous allons
développer à présent.
Emergence des tensions - les guerres de religion
Les
nobles et la bourgeoisie urbaine du Sud du département incitent les
fidèles, paysans et laboureurs, à ne plus payer la dîme au clergé.
Marguerite de Valois, sœur de François 1er, après son mariage avec Henri
d’Albret, puis leur fille, Jeanne d’Albret épouse d’Antoine de Bourbon,
participent à la propagation des idées Calvinistes au moins dans la
partie Française de la Navarre entre 1561 et 1610 et seront les plus
importants soutiens de la Réforme dans le Sud-Ouest. A
l’ouest de la Dordogne la vallée de la Dronne, peu éloignée de la
Saintonge et de l’Angoumois, est protestante avec Aubeterre en point
stratégique et notamment lieu de replis pour l’armée de Duras après la
bataille de Vergt puis des soldats de Mouvans après la bataille de
Chantegeline près de Mensignac.
Dans
la vallée de Lisle seul Mussidan est protestant et Périgueux l’un des
points de résistance catholique en Périgord. Cela n’empêche pas quelques
protestants séditieux le 24 janvier 1551 de renverser des croix de
pierre et de bois à Marsac, on retrouve presque à la même période, les
ossements des Saints de l’église de la Cité dans le jardin de
Mademoiselle Des Fieux.
En 1555 une grande famine sévi en Périgord, on dénombre près de 1500 décès à Périgueux.
Le
8 novembre 1557 le roi de Navarre Antoine de Bourbon et Jeanne
d’Albret, parents du futur Henri IV, sont reçus à Périgueux à la « lueurs des torches ». Guy Penaud dans Histoire de Périgueux chez Fanlac - 1983.
Le gentilhomme Périgourdin Du Bary seigneur de La Renaudie originaire de Nontron prend la tête
de la conjuration d'Amboise en mars 1560 et tente d’enlever le roi
François II afin de le soustraire de la tutelle des Guises. C’est l’un
des événements majeurs qui va déclencher les guerres de religion.
En mars 1562, le duc
François de Guise perpétue
le massacre d’une centaine de protestants à Wassy en Haute-Marne. En
juin 1562 Catherine de Médicis tente de ramener la paix en convoquant
les protestants Condé, son frère Antoine de Bourbon et François de Guise
à l’abbaye Saint Simon, près de Talcy dans le Loir et Cher, mais
l’entrevue se solde par un échec.
Bientôt les trois fronts de la guerre civile se situent en Normandie, sur la Loire, dans le Languedoc et le Sud-Ouest.
Le
Périgord devient l’un des passages incontournable des Calvinistes du
Midi, du Sud-Est, et du Centre de la France - Shap 1887 - tome 14 -
pages 410 à 439.
Les
protestants du Haut-Limousin parcourent la vallée de l’Isle en passant
par Périgueux, Razac et Saint-Astier pour enfin parvenir dans la Double ;
deux autres voies permettent l’accès à Ribérac, l’une par Chancelade,
Mensignac et Chantepoule, une deuxième qui nous intéresse
particulièrement, par Razac, Léguillac de l’Auche et Chantepoule.
Les protestants de Chalus passent par Champagnac de Belair, Brantôme, Lisle et rejoignent Ribérac puis Aubeterre.
Les principaux protagonistes qui marquent l’histoire des guerres de religion en Périgord sont, côté catholique, les maréchaux de Losse, et Armand de Gontaut-Biron qui
participe à toutes les batailles des Guise et du Duc d’Anjou futur
Henri III, les d'Hautefort et Pierre de Bourdeille dit Brantôme, du côté des protestants, Montluc et Geoffroy de Vivans né au Château de Castelnaud un proche du comte du Périgord Henri IV.
Si
le Périgord ne subit pas d’importantes batailles, de nombreux combats
émaillent la période 1562 à 1570. Ainsi Saint-Astier est tour à tour
pris par les protestants et les catholiques.
Le
27 aout 1562, Saint-Astier est aux mains des protestants, les alentours
sont ravagés. Le 9 octobre, à environ une trentaine de kilomètres de
Léguillac de l’Auche, le catholique et seigneur Blaise de Monluc, réputé
pour sa férocité, après avoir terrorisé les populations, défait les
insurgés de Duras lors de la bataille de Vergt. La plupart des fuyards
se dirigent vers la Double puis c’est au tour du parti protestant de
tuer 500 catholiques près de Mussidan.
Les échauffourées s’atténuent durant le terrible hiver 1564, la rivière l’Isle est en grande partie gelée.
En aout 1565 Catherine de Médicis en compagnie de Charles IX se
rend à Bergerac et Bordeaux en passant par Mussidan et découvre un pays
dévasté. « les pauvres laboureurs sont chassés de leurs maisons,
spoliés de leurs meubles et bétail, rançonnés, volés aujourd'hui des
uns, demain des autres, et s'enfuient comme des bêtes sauvages».
Le
mauvais état des routes et chemins du Périgord rend tout déplacement
périlleux, les paysans rongés par la misère, dépouillés de leurs biens,
sans nourriture, deviennent à leur tour soldats à la solde de quelques
seigneurs catholiques ou protestants, les églises ou les temples, les
tombeaux de familles sont pillés.
Le
14 octobre 1568 Saint-Astier est à nouveau entre les mains des
protestants de Dassier pendant quelques jours. La campagne aux alentours
est encore une fois dévastée. Les Neyssensas, face aux nombreux sièges
que subit Léguillac, se sont peut-être réfugiés dans les bois aux
alentours, embrigadés de force ou victimes des combats…..
1568 est peut-être bien l’année de la destruction de l’église et de ses voûtes.
Le
17 octobre 1568, Mouvans et François de Barjac seigneur de Pierregourde
se retranchent à Mensignac. Le comte Cossé-Brissac et le jeune duc de
Guise
« connaissant l’humeur bouillante de Mouvans » se dirigent
alors vers le château de Fayolle et se cachent derrière un côteaux
voisins. Mouvans les croyant partis, et sans écouter Dassier, tombe dans
le piège du
« bois de Chantegeline », le duc de Guise « le voit de loin se donner de la tête contre les arbres ». Entre mille et deux mille huguenots
« sont taillés en pièce ».
Pierregourde est tué dans le « bois de Fayolle » quant à Mouvans, il
décède quelques jours après dans une maison du village de Chantegeline.
Le restant de l’armée huguenote, poursuivie par les paysans, s’enfuit
vers Ribérac. Dassier et l’armée des Provençaux, logés à Saint-Astier,
apprenant la défaite de Mouvans
et empêchés par
François de Bourbon, duc de Monpensier, se rendent
à Aubeterre où l’attend le prince de Condé.
Dans Les Mémoires de Messire Michel de Castelnau, seigneur de Mauvissière en 1621, Mouvans est ainsi décrit. «
Il vint mourir en Périgord, en un petit village que l’on appelle
Chantegeline, je croy le plus chétif du Pays, et ce fut par sa faute,
comme j’ay ouy dire à quelques-uns des siens, car Mr d’Acier estant
arrivé avec tout son armée à Saint-Astier, Mr de Mouvans ne se voulant
pas contenter du logis assez bon qu’on luy avait donné, se facha fort et
maugréa fort, et trop présumant de soy, dédaigna un peu Monsieur
d’Acier…. Il alla loger à deux grandes lieues par-delà Monsignac …… ses
soldats affirmérent qu’étant au combat, où il se montra très résolu, il
eut une grande arquebusade dans le corps, et le vit-on souvent plein de
colère et rage et dépit s’appuyer la tête avec ses deux mains contre un
arbre, pensez plus de dépit, d’ennuy et de regret d’avoir perdu ses
gens, que de sa blessure ».
En
1569, les huguenots de l'amiral de Coligny tue 260 paysans catholiques
réfugiés à Château-l’Evêque. La nuit du 24 aout 1572 dite de la
Saint-Barthélemy n’a pas d’écho à Léguillac comme dans le reste du
Périgord.
Lorsque Périgueux en 1575 est prise par les protestants Vivans et Langoiran, l’église de la Cité est détruite, le château Barrière des d’Abzac de la Douze disparaît dans les flammes.
En
1577, les nobles et bourgeois se réfugient à Brantôme, Château L’Evêque
ou Saint-Astier à présent, lieu de la justice royale. Vivans tente de
prendre à plusieurs reprises Saint-Astier mais la défense acharnée de
l’écuyer et seigneur des Fieux, Jean de Chillaud, à la tête d’une troupe
de 160 hommes levée dans les paroisses et juridiction de Saint-Astier,
notamment Léguillac de l’Auche, l’en empêche.
L’
abbaye de Chancelade est pillée, brûlée, et les quelques religieux âgés sont tués sur place faute de pouvoir s’enfuir - Shap 1904.
On
lit dans Le Chroniqueur du Périgord et du Limousin, en 1856 : année
1580, Armand de Gontaut-Biron, avec le désir de protéger la ville de
Périgueux, ordonne la commission suivante « afin que les ennemis ne
puissent s’emparer de Saint-Astier qui est de très grande importance à
toute la séneschaussée du Périgord et qui provoquerait beaucoup de
dommage a tout le pays s’il advenait qu’elle fut prise, par ces moyens
nous avons demandé l’avis du conseil du Roy étant dans cette ville
d’ordonner que le nombre de soixante hommes de guerre a pied à la charge
de Bertrand de la Porte écuyer, seigneur de Puy-ferrât, et en son
absence, de Jehan de Chilhaud Seigneur Des Fieux de rester et tenir
garnison à Saint-Astier
et de pourvoir à la solde, à l’entretien pour les faire vivre doucement
et pacifiquement en payant raisonnablement, vivre, nourriture, et
autres choses qui leur feront besoin à la moindre foule et oppression du
peuple que faire se pourra. Nous vous mandons et enjoignons d’imposer
et lever sur tous et un chacun des manans et habitants des paroisses et
justices de Saint-Astier, Saint-Acquilin, Mensignac, Laguillac, le fort portant le faible, le plus justement et également.
Il
sera nécessaire de contraindre les refusants de payer par toutes voies
et notamment par la saisie et vente de leurs biens, emprisonnement de
leurs personnes ».
Jean de Chillaud libère finalement Périgueux le 26 juillet 1581, après six années de présence Calviniste.
|
Le Périgord en 1584 par Bonsignori |
En
1598, c’est la fin du conflit religieux, l’Edit de Nantes est signé. Le
curé de Léguillac, Arnouldye, rédige les premiers feuillets du registre
paroissial d’une belle écriture.
Le
patronyme Meyssensas apparait pour la première fois sur un acte
officiel. Andrieu Meyssensas, du village de Font-Chauvet en 1598, lors
du baptême de son fils Guirou, accède à l’intérieur de l’église
par une porte gothique, la 3ème entrée aménagée côté sud. A l’est et au
nord de la partie gothique les murs sont ceints de mâchicoulis.
Soulèvements des Croquants
Les
décennies de guerres larvées, les épidémies de pestes de 1554, 1564,
1594 avec les attaques du château de Grignols, berceau des Talleyrand,
puis Saint-Astier en 1627 par les Croquants, puis 1628 et 1634,
nourrissent les premières révoltes paysannes de 1635
« le Périgord est épuisé », Guirou
Meyssensas ne peut plus vendre son bétail, son vin ou ses châtaignes
sur les marchés et subit par intermittence les gens de guerre qui
commettent d’innombrables méfaits.
1610 - assassinat d’Henri IV et avènement de Louis XIII.
Entre 1620 et 1630 le curé Charrière fait appel aux dons des habitants afin de restaurer l’église.
Rite funéraire et inhumation
« Ad Sanctos »
Des Meyssensas entre 1628 et 1773
La
plupart des Meyssensas sont inhumés dans « les
tombeaux de leurs prédécesseurs » dans les cimetières de Léguillac
de l’Auche, Annesse, Mensignac ou Périgueux entre 1628 et 1773.
Toujours
en ce qui concerne les Meyssensas, sur l’ensemble de la Dordogne et la même
période, les registres de sépultures portent la mention « enseveli dans
les tombeaux de ses prédécesseurs » dans seulement 14 % des cas. Dans
plus de 80 % des cas les curés indiquent seulement que le défunt est inhumé
dans le cimetière voire même sans mention, notamment en période épidémique.
Quant au
rituel funéraire des inhumations dans l’église, pratiquées « près du
saint » titulaire d'un lieu de culte, il concerne seulement 10 % des
Meyssensas soit 4 Meyssensas tout au long des 16ème et 17ème
siècles. Le rituel permettant au défunt de bénéficier de la protection du saint
est seulement réservé à quelques parroissiens et, bien sur, plus couteux que
celui des corps destinés aux cimetières.
L’élection
de sépulture est un mélange de croyances religieuses et d’interêts sociaux qui
affirme le rang social dans la communauté villageoise. (article - Simon ou le
privilège d’être inhumé dans l’église - dans Implantations - Mensignac.
En ce
qui concerne le cimetière d’Ancien Régime, il est partagé entre les principales
familles de la paroisse au sein d’un « espace familial » que
rien ne matérialise, il n’y a donc ni tombe individualisée ni pierre tombale. Le
défunt rejoint ainsi « les tombeaux de ses prédécesseurs ou de ses
ancêtres » sous le regard de la grande croix qui domine le cimetière.
L’acte
principal des funérailles se déroule à l’église en présence du corps du défunt et
des paroissiens accompagné d’un service solennel. Au son de la cloche les
paroissiens à leur tour, joignent leurs prières à celles de l’église.
Le
testament, quant il est connu, comprend deux parties : la 1ère
à trait au salut de l’âme, la 2ème
à des dispositions matérielles. Le testament indique systématiquement la
nature et le lieu de sépulture du défunt : « son dit corps estre porté et
ensevelit au simmetiere de l’esglise parochielle du bourg du dit Lagulhac et
tombeau de ses predecesseurs » (testaments de Pierre et Marot ci-dessous).
En 1684,
Pierre Meyssensas dit Grand-Pierre, laboureur à bras à la Font de l’Auche, « souhaitant
assurer le salut de son âme au paradis » définit dans son testament ses
dernières volontés. (Voir article « Léguillac de l’Auche, des actes
notariés depuis 1626 à 1703 »).
Sous
l’Ancien Régime le testament est à la fois civil et religieux : Pierre « a
fait le signe de la Saincte Croix sur luy, disant « In nomine patri,
filii, spiritus sancti, amen ». Et a recommandé son corps et ame a Dieu le
createur et a la benoicte Vierge Marie et a tous les Sainctz et Sainctes de
paradis. Les priant dinterceder pour luy envers Nostre Seigneur Jesus-Christ,
pour le salup de son ame.
|
Acte de décès de Pierre en 1684 |
Le signe
de croix témoigne de l’appartenance de Pierre et Marot à la communauté
religieuse chrétienne.
Et a
vouleu et veut ledit testateur que lors quil aura plu a Dieu separer lame de
son corps, sondit corps estre porté et ensevelic au semeintiere de lesglize
parochielle du bourg de Lagulhac et tombeau de ses feux predecesseurs
trespassés et que a sa sepulture, octave et fin de lan, il soit appellé et
convoqué deux prestres - messe chantant et Dieu priant pour le salup de son ame
- payables par son heritiere bas nommée. ». Rare d’ailleurs sont les testateurs tel que Pierre et Marot,
malgrès leur situation au bas de l’échelle sociale, qui appellent à des messes
post-mortem pour assurer le salut de leur âme.
A ce
stade les testaments du notaire Reynaud semblent tous porter les mêmes termes.
Pierre
multiplie les intercesseurs, Dieu, Marie et Jésus-Christ afin de s’assurer
quelques garanties supplémentaires sur le chemin vers le paradis. Ceci nous
révèle les craintes et les angoisses de Pierre face à la mort et au devenir de
son âme. Il n’oublie pas de préciser son choix quant à la destination de son
corps après son décès, « tombeau de ses feux predecesseurs
trespassés ». Enfin, Pierre demande à son héritière, sa fille Jeanne, et
à ses frais, de « convoquer deux prêtres à l’octave et la fin de l’an
pour une messe chantée », deux étapes peut-être en lien avec la
décomposition du corps. L'Octave
des Défunts est une neuvaine commémorée le 2 novembre selon la tradition
catholique ; pendant plusieurs jours consécutifs les fidèles participent à
des prières. L’octave de l’An se déroule entre le jour de Noel et le jour l’an.
L’histoire retient la piété affirmée des populations
tout au long du 17ème siècle, piété qui transparait dans les
testaments.
En fin
de cérémonie, Pierre et Marot, après la procession, sont conduits en terre.
Le 28
aout 1684, Marot, tisserand au Tabac à Léguillac de l’Auche, le notaire royal
Reynaud indique « lequel, estant au lit couché mal disposé de sa
personne, toutes fois par la grace de Dieu en ses bons sens memoyre et
entandement, considerant qu’il n’y a rien au Monde si certain que la mort ny
chose plus incertaine que l’heure d’icelle ». Le notaire royal Reynaud
reprend mot pour mot les mêmes termes que le testament de Pierre.
|
Eléments disparus de l’église de Léguillac de l’Auche, (S.h.a.p.) |
témoins des inhumations de Mondine, Jeanne, Catherine, Thony
et Marsaudou
mais aussi Marot et Pierre en 1684
Mondine en 1628 à Léguillac de l’Auche
«
L'année 1628 fut très mauvaise. La famine, la guerre et la peste envahissaient
les provinces de France, même celle du Périgord qui fut surchargée de tous les
Limousins réduits à la faim et qui furent nourris avec la libéralité des gens
de bien. Il s'y trouva plus de 6000 pauvres auxquels on faisait l'aumône
générale aux deux portes de la ville de Périgueux, savoir, celle de Taillefert,
entre les deux villes et à celle du Pont » - Journal de Pierre Bessot.
Le 2
mars 1628, Mondine Meyssensas, épouse de Martial Martrenchard, est inhumée «
ad sanctos » dans l’église de Léguillac. Le curé Charrière procède aux
sacrements. (430/782 - Ad Dordogne).
Contrairement
aux Meyssensas, les Martrenchard ou Mastrenchard ne sont pas nombreux en
Périgord. Un couple est présent à Périgueux vers 1614 avec Martial de
Martrenchard, tailleur. La plupart sont répartis entre Léguillac de l’Auche et
Annesse entre 1621 et 1670. Nous ne connaissons pas la catégorie
socio-professionnelle de l’époux de Mondine. Le seul lien avéré est la présence
lors de deux baptêmes en 1624 et 1626 de deux familles de notables
Léguillacois, les De Linard et les Rapnouilh.
Se
seront donc les réseaux de sociabilité qui vont vraisemblablement entrer en
ligne de compte dans le choix de la sépulture « ad sanctos ».
Mondine, en qualité de marraine, apparait de nombreuses fois sur les
registres paroissiaux entre 1611 et 1626 et consacre le rôle important de
Mondine dans le village. Le baptême est important puisque légalisant
l’existence de l’enfant. Les marraines et parrains ont un rôle primordial en
suppléant le couple en cas de décès ou de maladie. Le
prénom Mondine est un diminutif de Raymonde.
|
Chapiteaux de l’église de Léguillac de l’Auche |
Sur une
période de 15 ans (1611-1626) il coexiste peut-être deux Mondine Meyssensas sur
la paroisse de Léguillac de l’Auche, l’une au hameau d’Armagnac et l’autre dans
le bourg de Léguillac de l’Auche mais difficile de l’affirmer…..
Le 11
mars 1611, Mondine est marraine du petit Pierre, fils de Jehan
Meyssensas et Marguerite Simon, hameau non localisé. Le menuisier Pierre Simon
est parrain.
En
décembre 1611, Mondine est marraine de Mondine Meyssensas, fille de
Marot et de Catherine Barzac de Font-Chauvet, le parrain se nomme Jehan
Meyssensas.
En mars
1612, Neymard Meyssensas est fils d’Andrieu et de Janne Vergniaud de
Font-Chauvet, marraine Mondine, parrain autre Neymard Meyssensas.
Le 6
janvier 1621, Bernichon Veyssière nait de Léonard et Jane Martrenchard, Mondine
est marraine.
Le 18
décembre 1622, Mondine Meyssensas fille de Tony Meyssensas et de Catherine
Barzac, de Font-Chauvet, sont parrain Gabriel Barzac et marraine, Mondine Meyssensas.
Le 26
septembre 1623, Mondine nait au hameau de Caroly, fille de Guilhem Vergnaud et
Marie Gontier, Mondine Meyssensas est marraine.
Le 13
février 1624, Mondine est marraine du petit Charles du Martrenchard,
fils de Mathieu et de Raymonde Rapnouilh, tous habitants du bourg.
Le 8
aout 1624, Mondine est marraine d’Anthoyne, fils d’Anthoine et de Catherine
Barzac du hameau de Font-Chauvet. Le parrain Anthoyne Meyssensas et Mondine
habitent le hameau d’Armagnac.
En
décembre 1626, Mondine est à nouveau marraine du petit Jean du
Martrenchard, fils de Jean et Sicarie De Linard habitants tous le bourg.
Le parrain Jehan de Linard signe l’acte.
La
plupart des baptêmes se déroulent entre décembre et mars, pic des naissances, en
dehors donc des impératifs de la vie économique et des travaux agricoles.
Marguerite en 1672 à Annesse
Le 2
février 1672, le prêtre Mourcin inhume dans l’église Sainte-Blaise, Marguerite
Meyssensas, habitante du « village » des Fieux, paroisse
d’Annesse, agée de « 42 ans ». Les marguilliers Arnaud (épouse
Marie Dufour) et Sicaire Desenrens (épouse Marguerite Bouchillou) sont
présents. Les litres funèbres extérieure et intérieure des de La Roche-aymon sont
déjà présentes sur l’église Saint-Blaise.
Marguerite
est vraisemblablement fille de Pierre Meyssensas et Martialle Bournet née le 2
janvier 1633, décédée à l’age de 39 ans et non 42 ans. (Ad Dordogne-94/648).
Le parrain se nomme Léonard Chastanet, la marraine, Marguerite de Langlade, en
présence de Guilhou Simon et Pierre Meyssensas.
L'emplacement
du village d'Anesse aurait été choisi par Saint-Hilaire de Poitiers lors d'un
voyage en Périgord pour venir vénérer les reliques de Saint-Front. S'ensuivit
la construction d'un oratoire vers l'an 360 puis son évolution en chapelle au 9ème
siècle et enfin l'édification de l'église au 11ème siècle.
Au 15ème
siècle, le choeur polygonal est bâti et témoigne du remaniement important de ce
bâtiment roman.
En
effectuant des recherches sur l’inhumation « ad sanctos » de
Marguerite, j’ai découvert l’acte de baptême de son fils unique, Pierre, fruit
d’un viol. Marguerite a été abusée sexuellement en juillet 1653 par un cavalier
de l’armée du Seigneur de Sauveboeuf lors de la Fronde qui sévit en Périgord
entre 1648 et 1653. (voir l’article sur l’agression sexuelle de Marguerite
paragraphe « Implantations » - Annesse).
Le
château de Belle-Ile à Annesse, à la toute proximité de l’église Sainte-Blaise,
est l’une des demeures de la famille de
Bourdeille dont est issue la première femme de Joseph de La Roche-Aymon,
Marguerite de Bourdeille. Le portail et la demeure du 17ème siècle
conservent encore le souvenir du passage de Marguerite Meyssensas en 1672. L’inhumation
de Marguerite dans l’église a-t-elle un lien avec l’évènement survenu en
juillet 1653 ?
Jeanne en 1679 à Léguillac de l’Auche
Jeanne
Meyssensas, agée de 20 ans, est inhumée par le curé Château dans les tombeaux
de ses prédécesseurs par le curé Château le 27 septembre 1679 (Ad-Dordogne
777/782). En étudiant attentivement les écrits du curé Château, les mentions « les
tombeaux de ses prédécesseurs » correspondent bien à des inhumations
dans le petit cimetière de Léguillac de l’Auche.
Le
notaire Rondet Pierre est inhumé « dans l’église » le 2
octobre 1679.
Thony en 1681 à Léguillac de l’Auche
Le curé
Mazouny à la particularité de mentionner « dans les tombeaux de ses prédessesseurs »,
« dans le cimetière » ou parfois même sans indication. Thony
est enterré le 16 janvier 1681 à l’age de 70 ans, les présents, marguilliers la
plupart du temps ne sont pas indiqués (Ad - 1/259).
Thony ou
Antoine est l’époux de Guilhonne Roquet marié avant 1643. Lors de la naissance
de l’un de leurs enfants, Marie, son parrain se nomme Pierre de Linard, fils de
Pierre de Linard bourgeois de Périgueux.
Catherine en 1681 à
Léguillac de l’Auche
Le 3
février 1681, Catherine Meyssensas est enterrée par le curé Mazouny dans « les
tombeaux de ses prédessesseurs » à l’age de 50 ans après avoir reçu
les sacrements (Ad - 1/259). Est-ce l’une des sœurs de Thony, du village « d’Armaignac » ?.
Le curé Mazouny ne mentionne que très rarement le lieu d’habitation du défunt.
Thony et Catherine sont inhumés dans le petit cimetière de Léguillac de
l’auche.
Marsaudou en 1688 à Léguillac de l’Auche
Le 8
juillet 1688, Marsaudou Meinssesas, 60 ans, métayer à Sainte-Geline
(Chantegeline), habitant le village de Merle est inhumé dans « les
tombeaux de ses prédessesseurs » par le curé Vidal en présence de Jean
et Marot Chabanas. Lors de son mariage en 1651 avec Guilloune Bibaud, Marsaudou
est laboureur. Son fils Sicaire dit Garçon eu maille à partir avec le prieur de
La Faye au temps de Louis XIV. Marsaudou est inhumé dans le cimetière de
Léguillac.
Jean en 1754 à Saint-Sulpice de Mareuil
Jean
Meissensas est né en 1694. Lors de son décès le 30 janvier 1754, Jean habite
Saint-Sulpice de Mareuil. Jean est « enseveli dans les tombeaux de ses
ancêtres » ors Jean n’est pas originaire de Saint-Sulpice. Le curé Saunier
est le desservant de la paroisse, cependant c’est un curé différent qui inhume
Jean Meyssensas accompagné de Jean et Léonard Ranou qui n’ont signé « pour
ne scavoir de ce enquis ». Le curé Saunier indique la plupart du temps
« enseveli dans le présent cimetière », ou « enseveli
dans la présente église », plus rarement « enseveli dans les tombeaux de ses
prédécessseurs », on trouve une seule fois le 28 avril 1752 la mention
enterré « dans les tombeaux de ses prédécesseurs dans le
cimetière ».
Il
parait peu probable en effet que Jean, étranger à la commune, ait pu être
inhumé dans le cimetière dans un espace réservé à une famille Meyssensas.
L’église
romane de Saint-Sulpice-de-Mareuil fut construite au 12ème siècle. Elle possède une nef
unique et un avant-chœur voûté d’une coupole au-dessus de laquelle se dresse un
clocher carré. Le portail est richement décoré (anges, griffons)
Le nom de
la paroisse est lié à Saint-Sulpice, archevêque de Bourges au 7ème
siècle qui selon la légende serait né près d'Excideuil.
Catherine en 1766 à Mensignac
Le 16
mars 1766 est enterrée dans l’église de Mensignac, Catherine Messencas agée de
4 ans décédée au village des Combareaux en présence de Léonard Varaillon et
Jean Chabreyrou, sacristains. Le curé desservant se nomme Banizette.
(Ad-77/535). L’inhumation dans l’église a-t-elle un lien avec la famille
Meyssensas du village des Chalards dont l’un des membres, Simon sera enterré en
1773 dans l’église ? voir article « 1773 - La sépulture de Simon -
Le privilège de reposer dans l’église » dans Implantations. Les
Combareaux dérive de Combe en gaulois « Cumba », la vallée
sèche.
Léonard
Varaillon sera inhumé dans l’église de par sa fonction de sacristain. La
famille Chabreyrou est implantée sur Mensignac aux alentours de 1600 comme les
Varaillon. (réf : registre paroissial de Mensignac)
Simon en 1773 à Mensignac
En 1766,
Simon est « enterré dans l’église en des tombeaux de la fabrique »
de Mensignac. Le curé Guines de Gardes officie avec deux sacristains, Léonard
Varaillon et Jean Chabreyrou. Voir article consacré à l’inhumation de Simon
dans la rubrique « Implantations » et village de Mensignac.
Le
tableau répertorie les inhumations « Ad Sanctos » et « dans
les tombeaux des prédécesseurs ».
En 1683 le curé
Mazouny les 14 et 20 du mois d’octobre inhume deux enfants en bas âge de la
famille Veissière habitant la Font de l’Auche à Mensignac. Une enfant Veissière
d’un an sans prénom « en danger de mort à la maison dans le village de
la Font de l’Auche par certificat du curé Rey de Mensignac en présence de son
père Pierre Veissière et de Naillat Grandou, qui l’avont ondoyé ». Une
deuxième tout jeune enfant d’un jour décède 7 jours plus tard, sans prénom, « fille
de Martin Veissière, maître menuisier, de la Font de l’Auche et de Gabrielle
Tailleferie, ondoyée en la maison en danger de mort, en présence de Guillaume
Guinabert, maître serrurier, et Pierre Veisière qui ne savent signer »
1628 - Sicarie Meyssensas marguillier
Sicary
et Mathieu Meyssensas sont marguilliers de la paroisse pour un mandat
déterminé. Ne sachant signer, leurs attributs, en janvier 1628, sont
peut-être l’entretien de l'église, la sonnerie des heures, la
préparation des cérémonies, l’allumage et l’extinction des cierges,
l’ouverture et la fermeture des portes de l’église. Plus tardivement le
métier de marguillier, même si cela n’est pas vraiment considéré comme
une profession mais plutôt comme une fonction élective, consiste à tenir
les registres des revenus de la Fabrique. Sous l’autorité du curé
Charrière, Jean Rampnouilh, clerc, en 1629 est chargé de la tenue du
registre paroissial. Au 19ème siècle, on nomme le marguillier,
sacristain.
Les litres à l’intérieur et à l’extérieur de l’église sont aux armes des d’Abzac de la Douze accolées aux armes des Mérigat de Beaulieu depuis leur alliance en 1636. «
Le 16 novembre 1636 Bernard d’Abzac de la Douze, seigneur de Reillac,
l’Eguillac de Lauche en Périgord, et de la baronnie de Montançais,
épouse par contrat, Sibylle Mérigat, fille de Louis, Ecuyer, Sieur de
Beaulieu, l’un des cent Gentilshommes de la Maison du Roi. Jean d’Abzac
de la Douze est prieur de la Faye et de Léguillac de Lauche » Dictionnaire de la Noblesse par François-Alexandre Aubert de La Chesnaye.
L’autel du 16ème est « mis à l’honneur dans la nouvelle église ».
Faisant
échos aux guerres de religion et à la croissance extrême des taxes
fiscales entre mai et juillet 1637 le Périgord fait face à l’un des
soulèvements les plus importants de l’époque, plusieurs dizaines de
milliers de paysans se rassemblent.
|
Les curés de Léguillac au 17ème siècle |
La Fronde
1648,
le début d’une nouvelle guerre civile, la Fronde, où le moment clef de
la résistance nobiliaire contre l’absolutisme royal en France.
Le
Périgord devient le théâtre d’affrontements entre chefs de guerre
étrangers au pays, d’Harcourt, de Montausier et Folleville pour le Roi,
Balthasar, La Roque et Montarneau pour le parti des Princes. Les
laboureurs comme Guirou, même s’ils souffrent cruellement des
affrontements, ne comprennent pas les raisons de cette nouvelle guerre
civile.
Le
journal de Pierre Bessot décrit en mars 1652 l’intervention à Léguillac
de l’Auche du frondeur Chanlost, gouverneur de Périgueux :
«
Monsieur De Chanlost fait faire une autre sortie ayant appris que la
cavalerie de Bourdeille dont Monsieur le comte De Besse en était le
commandent depuis le départ de Monsieur le comte d'Harcourt, au nombre
de deux ou trois cent, étaient à Léguillac de l’Auche, c'est pourquoi,
partie du régiment de Condé avec vingt-cinq maîtres anglais, furent à
Léguillac où étant arrivés,
soit que les cavaliers en eussent été avisés, ils furent d'abord
chargés par trente ou quarante maîtres, les autres s'étant retirés dans
l'église et dans les maisons.
La
charge fut bien si rude et la défense des nôtres aussi bonne, que
Monsieur De Roquebi, commandant la cavalerie, y perdit son cheval, et
s'étant tiré des escadrons ennemis le plus promptement qu'il put, il se
monta au dépend d'un cavalier qu'il tua ; incontinent, le paréage, qui
s'était joint avec l'infanterie de Condé et de la ville, fait aussi, en
ce même temps, assez bien la décharge et obligea tous les escadrons de
quitter la place ».
Quelques
jours après, le 8 avril 1652, au matin, Marsandou Meyssenssas pense ses
derniers instants venus, en effet, une éclipse de soleil « asses consydérable » commence entre neuf et dix heures de matin. La peur est si grande dans le village que «
chacun s’est disposé comme si c’était les derniers jours du monde.
L’ensemble des habitants de Léguillac se confessent et communient ».
Marsandou « fait ses provisions d’herbes et de bois pour parfumer sa
maison afin de chasser les mauvaises vapeurs des ténèbres de l’éclipse ». On raconte que quelques huguenots se seraient convertis à la religion catholique ……
Le curé Parades ne mentionne pas l’éclipse sur son registre paroissial peut-être par
« l’apréhantion qu’on avoict de la mort au temps dudict esclipse de soleil » Le Livre vert de Périgueux portant sur la période 1618 à 1716 paru dans le bulletin de la Shap en 1942 page 300 - 301.
Le 28 mai 1652 Balthasar prend Saint-Astier, brûle quelques maisons et pille l’église.
Les lieutenants de Louis II de Bourbon-Condé prennent les deux dernières places aux mains des partisans du Roi,
Grignols et en juin 1652, Montanceix.
On note dans le bulletin de la Société Historique et Archéologie de la Corrèze en 1923
«
la cavalerie du Roi après quinze heures de marche chemine en hâte, par
Léguillac laisse à sa droite Annesse, pénètre dans la plaine qui s’ouvre
librement devant elle, le château de Montanceix est en face sur son rocher et n’a pas capitulé ………. ».
Lors de la bataille qui s’ensuit De Montausier est blessé et amené à
l’abri sur une petite hauteur au lieu-dit Brouillaud à quelques lieues
au sud de Léguillac. Le fait d’arme parvient aux oreilles de Guirou, 50
ans, logé au fond du vallon de Font-Chauvet.
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Montanceix |
La Fronde se termine en 1653
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Extrait de la carte de l’Evêché de Périgueux édité en 1679 réalisée par Guillaume Sanson - (1633-1703) et ses incohérences. |
Aout 1678 - transactions ente Mathieu et le curé Parades
Le
curé Parades note en fin d’année 1678 sur le registre paroissial
l’ensembles des denrées achetées auprès des habitants de la paroisse,
certaines sont cochées après livraison ou paiement. Le quartier de
mouton livré par Mathieu Meyssensas, en aout 1678, coûte 10,5 sols et 4
deniers, début septembre 10 sols et 10 deniers, mi-septembre 11 sols et 3
deniers, fin septembre 11 sols et 8 deniers.
Le
curé achète quelques picotins de froment, des quartiers de pourceaux,
porcelet, pour sa consommation personnelle ou fête patronale.
1684 - un testament sous l’Ancien Régime
Sous
l’Ancien Régime le testament est un acte civil mais surtout religieux
comme nous le découvrons avec le testament de Pierre Meyssensas dit
Grand Pierre en 1684.
«
Au nom du père, du fils, du benoict Sainct Sprit, amen, Scaichent tous
presentz et advenir que aujourdhuy neufviesme jour du mois de juillet
mil six cent huictante et quatre … Toutes fois, par la grace de Dieu, en
ses bons sens, memoyre et entendement. Et considerant quil ny a rien en
ce monde si certain que la mort, ny chose plus incertaine que lheure
dycelle et ne voulant deceder abintestat, a fait et ordonné son dernier
et perpetuel testement noncupatif, estreme et derniere volonté, en la
forme et maniere que sensuit. Premierement, a fait le signe de la
Saincte Croix sur luy, disant "In nomine patri, filii, spiritus sancti,
amen ". Et a recommandé son corps et ame a Dieu le createur et a la
benoicte Vierge Marie et a tous les Sainctz et Sainctes de paradis. Les
priant dinterceder pour luy envers Nostre Seigneur Jesus Christ, pour le
salup de son ame. Et a voulu et veut ledit testateur que lors quil aura
plu a Dieu separer lame de son corps, sondit corps estre porté et
ensevelic au semeintiere de lesglize parochielle du bourg de Lagulhac et
tombeau de ses feux predecesseurs trespassés
et
que a sa sepulture, octave et fin de lan, il soit appellé et convoqué
deux prestres - messe chantant et Dieu priant pour le salup de son ame -
payables par son heritiere…. ».
1688 - une visite canonique en Périgord
Le 10 novembre 1688 une visite canonique se
déroule à Lagulhac de Lauche. L’église est sous l’autorité du vicaire
perpétuel, Jean Vidal et le prieur de La Faye, curé. L’église, grâce aux
fonds récoltés par le curé Charrière en 1630, possède une sacristie
bien garnie, un sanctuaire lambrissé, pavé et vitré, comme la nef.
L’église possède deux cloches, un ban à queue, un cimetière ouvert, un
syndic et une maison.
Le
prieuré de la Faye, visité le même jour, est desservi par Monsieur
Pierre Chasteau. Le prieuré possède une chapelle voutée, vitrée et
presque toute pavée avec de beaux ornements. Un seul autel est garni,
les deux autres ne le sont pas. Une belle maison prieurale se situe à
proximité.
1689 - une milice provinciale
Le 23 janvier 1689 au bourg de Lagulhat de l’Auche, jour de dimanche à l’issue de la messe paroissiale, en présence
« Messire Jean Vidal, preptre docteur en théologie curé de la parroisse », Jean Meysensas se déclare volontaire pour la milice provinciale.
Les grandes épidémies à Léguillac
1693 : Les Meyssensas victimes de la famine
De 1690 à la fin de
règne du Roi Soleil, les années sombres s’enchaînent, alternant guerres et
pertes militaires, mauvaises récoltes et famines. Les miséreux sont jetés sur
les chemins pour mendier et mourir au hasard des chemins, à défaut d’être secouru
par le prieur de La Faye, quant aux plus humbles ils se contentent d’une
tranche de pain.
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Guillaume Le Boux |
Entre 1692 et 1694, plus
d’un million et demi d’habitants décèdent à travers le royaume, l’équivalent de
la première guerre mondiale, pour une population cependant deux fois moindre. En
Périgord, peuplé d’environ 450 000 habitants, le nombre de décès avoisine les 60
000, selon l’intendant de Bordeaux, Bezon.
1693 devient rapidement
la plus grave crise de subsistance de l’Ancien Régime et clôture l’épiscopat de
Guillaume Le Boux en
Périgord.
Le registre paroissial
de Léguillac conserve le souvenir des 50 habitants décédés d’épidémies, contre,
habituellement, à peine une dizaine.
Le climat va jouer un
rôle important dans l’apparition de la famine. En 1690 la récolte de blé est en
forte diminution et la grêle anéantit la nouvelle récolte. Heureusement
l’abondance des châtaignes permet encore au peuple de se nourrir, quand
survient l’hiver glacial de 1692. Les organismes, déjà affaiblis par la
malnutrition, ne supportent pas les basses températures, le printemps, désespérément
sec, ne peut nourrir les semences. Quant à l’été, pluvieux, il entraîne une
mauvaise récolte, et naturellement, une forte augmentation des prix des
céréales et du pain, base de l’alimentation. Le setier de blé coûte en 1692, 12
livres, atteint les 25 setiers en mai 1693, puis 43 livres en octobre, et enfin
55 livres en juillet 1694.
Le laboureur Jean
Micard, de Lisle, victime de la disette des blés, échappe à la mendicité en
vendant l’une de ses terres à un notable du village qui accepte à son tour de
lui offrir quelque peu de blé pour survivre encore un peu….
Est-on en présence
d’une épidémie de peste ou de dysenterie ? La consultation du registre
paroissial nous aide à le découvrir.
La peste et la typhoïde
(propagée par l'eau et les aliments souillés) ne dépendent pas du régime
alimentaire contrairement à la dysenterie.
La peste est clairement
identifiable par une répartition des décès par âges très spécifique, en effet
toutes les classes d’âges sont concernées avec une absence de saisonnalité des
décès.
L’étude des décès
montre que la paroisse fait face à une épidémie de dysenterie. Tout d’abord par
la saisonnalité, avec un premier pic au début du printemps, et surtout un
deuxième pic au mois d’août avec 10 décès, ensuite par une importante surmortalité
des plus de 50 ans qui représente la moitié des décès sur la paroisse avec 25
décès.
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Les
décès tout au long de l’année 1693 |
Les organismes affaiblis
par deux années d’épidémies sont peu à peu moins féconds. La natalité fléchit,
le nombre de baptêmes passe de 27 en 1692, 22 en 1693, à 15 en 1694 et ne compense
pas le nombre des morts. L’épidémie cesse brusquement en 1694 avec seulement 7
décès.
Deux
années d’épidémies dans le détail
1692
Le curé Vidal baptise,
en mars, Pierre Meinsessas, fils de Marot. Sont parrain Pierre Micard,
bourgeois de Périgueux, et marraine, Monde Rondet, damoiselle.
Jean Meinsessas est marguillier
en avril 1692 au côté de Pierre Simon lors du décès de Nadau Beau à l’âge de 75
ans puis lors du mariage d’Anneton Meinsessas, le curé Vidal indique qu’aucun
deux ne sait signer.
L’épidémie a déjà
commencée lorsqu’en octobre, le curé Vidal, baptise Philippe Meinsessas, fille
de Jean et Mariotte Veyssière domiciliés à la Chabane.
Les mendiants errants
dans la paroisse sont dirigés vers le prieuré de la Faye. S’ils sont nourris,
certains d’entre eux ne survivent cependant pas. L’un deux, âgé de 28 ou 30 ans
« se disant de Coursac »
est enterré le 31 octobre 1692 par le curé Vidal.
1693
Un autre mendiant
décède le 16 février, Jean Flayet, « se
disant » de la paroisse d’Héliac.
Au village de
Faucherie, un petit pauvre âgé de 10 à 11 ans décède « se disant » de Saint-Laurent en Périgord, mort au
hasard de son errance.
Les premiers membres de
la famille Meyssensas atteint par l’épidémie en 1693.
Le 18 avril, Hélie, du
bourg, âgé de 58 ans, le 2 mai, Jeanne, habitante du bourg, âgée de 18 ans,
puis Marguerite, de Martinie, âgée de 60 ans, Madeleine, du village de Merle,
âgée de 60 ans puis Thomas, 58 ans, décédé le 25 septembre, habitant lui aussi
au village de Merle, en fin d’année, le 27 décembre, Hélies.
L’épidémie n’épargne
pas les « riches », eux même dans la
difficulté de trouver de quoi se nourrir. Jean de Chalup, âgé de 14 ans, fils
de Martial de Chalup, Sieur de Farreyrou et de Caroly, écuyer, et de Jeanne Du
Chassaing, demoiselle de la Roche, décède dans la chartreuse de Farreyroux le 26
juillet.
Une semaine après, le 4
août 1693, Anne de Chalup, sœur de Jean, âgée de 24 ans, est inhumée à son tour
dans l’église.
Le
clergé paroissial paye un lourd tribu
Le dernier baptême du
curé Vidal a lieu le 19 aout 1693 dans l’église paroissiale.
La charité privée reste
impuissante. L’épidémie atteint son pic en aout 1693. Le 30 août, le curé de
Léguillac décède, vers « les dix
heures du soir après avoir reçu les saints sacrements » victime
de son dévouement et des fatigues auxquelles il s’est exposé.
Agé d’environ 50 ans, il est inhumé le
31 devant l’autel Saint-Roch, en présence de Monsieur Dumarsan, curé de
Montreim, le curé d’Annesse, Vidal, Desdoit, curé de Razac, Sauset, prébendier
de Saint-Astier, et Château, prêtre, futur curé de Léguillac.
Un peu plus d’un mois
depuis le décès du curé Vidal, le 7 octobre, le prêtre et religieux de l’Ordre
des Prêcheurs, Joseph Langlade, baptise Marie Martrenchard, « à la place du curé qui est
malade ».
Messire Pierre Château « prestre curé » remplaçant du
curé Vidal, décède à son tour, le 8 octobre. Maître Robert Reynaud, notaire
royal et Guillaume Rondet, Sieur de Puymaud à Saint-Aquilin assistent à
l’inhumation.
Fin novembre, la
paroisse fait appel provisoirement au curé d’Annesse, G. Vidal, pour
l’inhumation d’Ivan Soulhier, décédé en «
bon catholique », puis nomme Beau, nouveau curé du village.
A peu de distance de
Léguillac, Christiane Nectoux, Suzanne et Robert Caignard, dans « Regards sur un village du Périgord
Mensignac », en 1991, p. 84, notent les ravages d’une épidémie de
peste (est-on sûr qu’il s’agit bien de la peste ?) qui s'abattit sur le village
de Mensignac et entraina la perte d’un dixième de la population avec 147 décès.
Un ecclésiastique
retient l’attention de ses contemporains. Peu de temps après sa nomination en
1693, évêque de Périgueux, Daniel de Francheville prodigue tant de charité
pendant ses 8 années d’épiscopat à l’égard des déshérités qu’il sera bientôt
surnommé le Père des Pauvres.
En 1698, lors de la
disette, le prélat s’adresse au Ministre des Finances, « Je n'ay, Monsieur, que des forces bornées. J'offre de donner
tout ce que j'ay, ne me réservant que ce qui est absolument nécessaire pour ne
pas mourir de faim... J'ai quelquefois à ma porte près de mille pauvres ensembles.
Le nombre en augmente tous les jours. Je donnerai, Monsieur, tant que je seray
en état de donner ; mais, sans la charité du roy, la plus grande partie du
peuple mourra... Je vous assure que je ne vis qu'au jour la journée et qu'il
m'arrive souvent de n'avoir pas dix pistolles d'argent. Je ne vous dis point
cela, Monsieur, par ostentation, mais seulement pour vous faire connoistre
nostre misère ».
Quelques
remèdes
Les épidémies sont plus
redoutables et plus fréquentes dans les campagnes que dans les villes, et
cependant le monde paysan est presque dénué de soins médicaux. Les remèdes à
bases de plantes, décoctions, selon le médecin François Charitable en 1683 pour
atténuer la dysenterie, sont destinés aux « puissants
seigneurs » et riches habitants des villes.
La tormentille est une
plante vivace rampante des landes et sols herbeux d’environ 10 cm de haut.
Seules les parties aériennes et les racines sont utilisées en infusion contre
les inflammations de l’intestin.
La thériaque est une
très ancienne préparation complexe, parmi lesquelles plusieurs substances
minérales et végétales, des poisons, la chair et le sang d'animaux sont
mélangés avec du miel. Utilisée au Moyen âge contre toutes les maladies, la
plus connue étant celle de Venise.
Le bézoard est un corps
étranger formé par l’accumulation de substances résidant dans l’estomac des
animaux ruminants et des humains.
La bistorte est une
plante qui pousse dans les prairies humides, fossé et bois clairs et, selon la
croyance populaire sa poudre permettait l’interruption des saignements de nez.
Bilan
démographique
En 1692, selon les
chiffres communiqués par le curé Vidal lui-même, Léguillac compte 190 feux,
soit 760 habitants. En 1709, presque deux décennies plus tard, il n’en reste
plus que 79, avec 316 habitants - Dénombrement du royaume par généralités,
élections, paroisses et feux - soit un
déficit de 444 habitants en presque deux décennies, décédés ou ayant migrés
vers d’autres régions.
En marge de l'épidémie : note de Monsieur L Dumarche - famille Dumarchat
"Mention du remariage de Hélie Simon (tisserand) le 28 novembre 1694 avec Charlotte Pachot, veuve de Thomas Neysenças (AD 24 Léguillac de l'Auche, BMS 1681-1735 vue 94); Thomas, le premier mari de Charlotte, étant inhumé le 25 septembre 1693 à Léguillac, âgé de 58 ans environ (idem BMS 1674-1735 vue 109). Cette mention d'un remariage au moment de la grande crise est d'autant plus intéressante qu'elle est exceptionnelle"
1736 - conflit entre le curé de Léguillac et le prieur de La Faye
Lors de la visite du 14 avril 1736 faite par l’abbé Charles Prudent De Bec de Lièvre, vicaire général, «
le seigneur de La Faye est condamné à payer les ornements et linges
mentionnés sur la susdite ordonnance, à faire faire incessamment les
réparations soit pour ce qui regarde les vases sacrés, lautel, retable,
fonds baptismaux, cloche, balustres, chasuples, drap mortuaire, et
surplis. Le seigneur devra fournir au vicaire, le pain, le vain,
nécessaires au service divin, les faire blanchir à ses frais ».
Le
seigneur d’Abzac de la Douze est à nouveau en conflit avec le curé
Saulnier en 1742. Le curé tente d’obtenir une nouvelle répartition des
dîmes novales et de la portion congrue.
1764 - la cloche de l’église
L’exploration
campanaire de l’abbé Brugière en 1907 publiée par la S.H.A.P. mentionne
la fonte d’une cloche en 1764 par le Lorrain Jean-Baptiste Richard,
fondeur ambulant.
La Lorraine est au 18ème siècle le pays par excellence des fondeurs de cloches ambulants.
« Les fondeurs de Lorraine » ont
donc une solide réputation et n’hésitent pas à quitter leur pays
plusieurs mois et parcourir les provinces de France et d’Europe.
Jean-Baptiste Richard, bissac au dos et
« chantier volant », fond
la cloche de Léguillac durant l’été chaud et sec de 1764 puis se dirige
vers Siorac de Belvés. Il est de retour en Lorraine à l’approche de
l’hiver lorsque le moulage ne peut plus se faire en plein vent.
Le curé Bussenoux s’accorde avec Jean Baptiste Richard, la cloche devra peser 405 kilos et mentionnera l’inscription :
«
SAINT-GREGOIRE ORA PRO NOBIS - SAINT-ROCHE ET SAINT-CLODOALDE -
INTERCEDITE PRO NOBIS - SAINTE-MARIA - ORA PRO NOBIS- 1764 – JEAN
BAPTISTE RICHARD M.F. »
«
Saint-Grégoire pour nous, Saint-Roch et Saint-Cloud pour nous,
intercède (prie) pour nous, Sainte-Marie pour nous, 1764 – Jean-Baptiste
Richard ».
Saint-Cloud
On
honore Saint-Cloud (522-560), prince Mérovingien, petit-fils de Clovis,
1er prince franc devenu ermite et moine, peut-être en référence à
l’occupation Mérovingienne dont la présence est attestée entre
Girondeau, Linard, et Glenon, lieu-dit les Greloux.
Saint-Grégoire
Prénommé
Grégoire de Tours, il nait en 540 à Clermont-Ferrand. Depuis plusieurs
générations, ses ancêtres, sénateurs sous la domination romaine,
exercent en Gaule en qualité de gouverneurs de province, de juges, ou de
magistrats suprêmes. Issu d’une formation essentiellement cléricale
Grégoire est élu évêque de Tours en 573. Grégoire commence en 575 la
rédaction de la toute première Histoire de France des Mérovingiens à la fin du règne de Childebert II et Clotaire II, ses contemporains. Grégoire décède à Tours en 594.
Saint-Roch
Né d’une riche famille originaire de Montpellier vers 1345, c’est après le décès de ses parents qu’à 20 ans
«
il revêtit l’habit de bure du pèlerin, un chapeau à larges bords pour
se protéger de la pluie, un bourdon et une courge utilisée comme gourde,
un manteau de pèlerin qui arrivait au niveau des hanches, une ou
plusieurs coquilles pour puiser l’eau des rivières, et enfin d’une
besace portée en bandoulière » et distribue une partie de sa fortune
auprès des pauvres et soigne de nombreux malades de la peste lors de
son passage en Italie. Saint-Roch est régulièrement représenté au côté
de Saint-Jacques et préserve les malades sur le Chemin de Compostelle.
Saint-Roch serait décédé vers 1376. Comme nous l’avons vu précédemment,
Léguillac se situe sur l’un des
« caminos » vers Saint-Astier et Compostelle.
Le 21 mars 1764, le curé Bussenoux rédige l’acte de baptême de Marie Meissensas fille de Bernard habitant le bourg.
1778 - De la rédaction des actes paroissiaux
Le 5 février 1778, Messire Augustin de Valbrune, seigneur de Belair, adresse à l’Evêque de Périgueux,
Emmanuel Louis de Grossolles De Flamarens, une requête demandant une nouvelle rédaction des actes de baptême de ses enfants.
Le
curé Bussenoux, indique à Messire de Valbrune, qu’il lui est impossible
de répondre à sa demande de reproduction d’actes paroissiaux concernant
la descendance du couple, Augustin de Valbrune et Dame Marie Anne Du
Benoit son épouse.
En effet,
«
entre le 8 janvier 1715 et le 19 septembre 1751, son prédécesseur, feu
le curé Saulnier a tenu le registre avec si peu d’exactitude et de
régularité, n’étant ni cotté ny paraphé, qu’il ne pouvoit faire aucune
foy en justice, qui plus est mesme que durant tous ces jours et ces
années, il n’avoit été remis aucun de ces memes registres au Greffe de
la Séneschaussée de Périgueux, qu’ils contenoine une
infinité d’antidates, de report de dates, ce qui les rendoient
absolument informes et défectueux a raison de quoi il ne pouvoit en
délivret aucun extrait, il y avoit beaucoup de mariages, baptemes ou
décès dont il n’étois pas dutout fait mention ».
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Acte de décès par le curé Saulnier le 20 juin 1726 |
« Le 18 février 1778, avant midy au bourg de Léguillac de Lauche, archiprétré de Valeuil, diocèse de Périgueux, dedant le presbitère, et en vertu de la commission de Monseigneur l’Illustrissime, le Révérentissime Evêque dudit Périgueux, …….. à la demande de Messire de Valbrune, habitant de son château, le fief de La Batut,
paroisse de Saint-Astier, nous a dit scavant et mémoratif, de la
naissance, le bapteme, de ses enfants, en présence de gens connus et
dignes de foy » dont Martin Neyssensas, voiturier du village de
Tamarelle, à Saint-Astier, ne sachant signer, accompagné de Géraud
Lafaye, domestique, Gabriel Dumarchapt dit Ladouze, Martial Gendraud du
présent bourg qui tous témoignent de la naissance de Françoise de
Valbrune, le huit may 1742.
1789 - la Révolution à Léguillac
Bernard et Jacques Neyssensas, comme tout homme du canton de
« Layguillac »,
âgé d’au moins 25 ans et payant une contribution, pour la première fois
et démocratiquement, sont convoqués le 5 mars 1789, de la manière
accoutumée, au son de la cloche.
Le
greffier Linard lors de la rédaction du cahier des doléances écrit
«notre communauté se trouve dans le besoin, et il rajoute entre
parenthèses, (et cecy n’intéresse malheureussement que nous en
particullier), de faire réedifier notre église paroissiale qui menace
d’une ruine totale……
par ceux qui perçoivent la dixme, attendu la misère qui règne parmi notre Communauté».
En un siècle l’église s’est considérablement dégradée et Linard en demande la réedification.
De la rémunération des curés : Linard demande que les vicaires perpétuels perçoivent au moins douze cents livres.
Au sujet de l’église de La Faye, Linard note que la «
grosse dîme et toutes les rentes foncières a un gros bénéficier qui
possède dans notre paroisse une très belle église ne servant à aucun
usage particulier et qui pourrait bien nous servir d’église paroissiale ».
1792 - anecdote
Selon
les dires de Linard, en 1792, le Directoire de Périgueux est d’avis que
la cloche de l’abbaye de Sainte-Marie de la Faye soit échangée avec
celle de Beaulieu considérant que la différence de poids entre les deux
n’est que de cent livres, et qu’il « est indifférent aux intérêts de la Nation de donner celle de la Faye ».
Représentation de l'église par Cassini
Sous la direction de César-François Cassini de Thury la représentation de l’église de Léguillac avant 1800.
1808 - plan cadastral Napoléonien
Réalisé
en 1808, le plan de l’église, parcelle 490, indique bien la partie
gothique, au Nord, à l’Est, Sud et Ouest l’ancien cimetière et, au sud
et à l’est, les contreforts du chevet.
1897 - une nouvelle cloche
La
cloche de 405 kilos est refondue avec le même poids, à Saint-Emilion,
par Emile Vauthier et bénite le 13 septembre de la même année par le
curé Nuc. Dédiée à Saint-Cloud, le maire Bardy est parrain et marraine
Emilie Malherbe, veuve Rapnouil.
Originaire
de la vallée de la Meuse, la famille Vauthier fond près d’un millier de
cloches en bronze et fait ainsi la réputation de Saint-Emilion pendant
un peu plus d’un demi-siècle.
L’histoire tourmentée de l’église se termine ainsi
«
l’église de Léguillac était l’un des édifices romans les plus anciens
et les plus intéressants, non seulement du Périgord, mais même de France
» Marquis de Fayolle en 1903
..
1841 - Epidémie de suette militaire
Statistiques sur Léguillac de l’Auche
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Côte : 41 Fi 12 - A39P20 - dessin réalisé en 1894 par A Roumejoux - Archives Départementales de Périgueux |
La suette militaire, document référencé aux Archives - 5 M 25, est définie par des « sueurs très abondantes accompagnées d'éruption de vésicules emplies d'un liquide jaunâtre, pas plus gros qu'un grain de millet et aussi serrées les unes contre les autres que le sont des grains sur les épis d’une plante. S'y ajoutent de fortes poussées de fièvre ainsi que des maux de tête. »
Le décès intervient dans les 2 jours. A Trélissac, 20 à 30% des malades décèdent avec 42 morts en 16 jours. La létalité moyenne en Périgord s’élève à 13%. En termes de comparaison le choléra atteint les 50%.
Petite encyclopédie médicale du professeur Hamburger :
« La suette miliaire est caractérisée par l'existence de sueurs profuses, de fièvre, d'une éruption vésiculaire, parfois de gêne respiratoire et de troubles cardio-vasculaires ayant pu entraîner la mort. Caractère épidémique localisé possible dont l’origine reste inconnue »
L’épidémie, en provoquant une véritable panique collective, atteint l’ensemble des classes de la population, pauvres comme bourgeois ou nobles, les « mieux nourris ». En presque deux années, le Périgord comptabilise 19281 malades et 1125 décès, soit 6%. Les malades, souvent plus jeunes que plus âgés, en bonne forme, habitent le plus souvent en zone élevée.
Comme chez leurs voisins, la peur s’amplifie au sein des familles Neyssensas. Charles, Antoine et Jean le savent, l’épidémie s’étend rapidement et les victimes meurent le plus souvent en deux jours. Et bien souvent, comme en 1832, la suette accompagne précède ou suit une autre épidémie de rougeole ou de choléra.
Il va falloir pourtant reprendre confiance pour faire échec à la peur, les médecins de Périgueux vont bientôt apporter leurs aides…… et surtout rassurer une partie de la population souffrant brusquement de maux qu’ils assimilent à tort à la suette.
Le recensement en 1841
La paroisse est encore habitée par quelques familles Neyssensas, dernières descendantes en ligne directe de Guillaume Meyssensas, aubergiste dans le bourg en 1526.
Les Neyssensas ont quitté définitivement le bourg après la révolution. Nous les rencontrons localisés dans quatre hameaux.
Armagnac, hameau habité par un seul couple : Charles Neyssensas, cultivateur, son épouse Marie Fénelon et leurs enfants, Charles, Léonard, Louis, Marie, Anne, et Anne Lamy, veuve et mère de Charles.
Charles et sa famille habite la métairie nommée « la petite haute » composée de bâtiments de colons et d’exploitation, jardin, terres à grains, prés, bois de toues espèces, vignes et friches, exploitée par une paire de bœufs. Le hameau sera épargné par l’épidémie. Une autre métairie, plus grande est occupée par un certain Latournerie, non mentionné sur le recensement. La propriétaire des deux métairies, Marie Soulier dite d’Armagnac décède en 1841 dans le bourg à l’âge de 92 ans. La sœur de Marie, Jeanne Rafaillac hérite des biens. Réf : F. Raluy - Léguillac de l’Auche.
Lépine, avec Antoine Neyssensas, 61 ans, agriculteur, décédé en novembre 1841 quelques mois après Catherine, 67 ans, décédée en mars et non mentionnée sur le recensement. On relèvera 3 décès à Lépine.
Le But, comptera 2 décès. L’épidémie épargnera les couples Jean Neycensas, cultivateur, son épouse Antoinette Dupont et Guillaume Neycensas, son épouse, Antoinette Dauriac, leur fils Jean et leur fille Marguerite, leur oncle, Jean, et Elie Neycensas, domestique.
Perpezat, le dernier hameau encore habité par une descendante de Guillaume, Marguerite Neyssensas et son époux Jean Dupeyrat, cultivateur, épargnés par l’épidémie.
En 1841 Léguillac de l’Auche comptabilisent 29 décès dont 11 dus à la suette
Deux Neyssensas décèdent en 1841 : Catherine et Antoine - hameau de Lépine
Le mois de Septembre reste le mois le plus préoccupant pour la municipalité
Les hameaux et l’épidémie
Nombre de décès sur une décennie
Brève analyse de l’épidémie de suette militaire à Léguillac de l’Auche en 1841
Il semble que l’épidémie débute à Léguillac dès 1840, le nombre de décès passant d’une moyenne annuelle habituelle de 14 décès à 20, pour atteindre un seuil de 29 décès en 1841, pour enfin ralentir en 1842, le nombre de décès s’établissant à 18.
Par catégorie socio-professionnelle, 11 habitants sans activité professionnelle décèdent, 6 cultivateurs et 3 agriculteurs, 2 domestiques, 1 apprenti-charron, 1 mendiant, et 5 nourrissons dont 2 venant de l’hospice de Périgueux. L’abandon d’enfants, puis le placement étaient, si ce n’est courant, en tout cas accepté avec, dans la décennie 1 enfant abandonné pour 27 naissances. Les couples pauvres délaissaient plus facilement les filles, les garçons étant potentiellement des bras supplémentaires pour entretenir les terres.
La moyenne d’âge des défunts est de 42 ans tous sexes confondus, 43 ans pour les femmes avec 17 décès, et 40 ans pour les hommes avec 12 décès.
La plupart des décès ont lieu le matin avec 16 décès, 5 l’après-midi et 8 le soir. Les lieux dont le nombre de décès est le plus élevé sont Martinie, le bourg de Léguillac avec 4 décès, 3 décès à Lépine, puis 2 à Belair, le But, le Maine, et Sireix. 10 autres hameaux compteront 1 décès sur l’année 1841.
Le plus grand nombre de décès se situe dans le courant du mois de septembre avec 13 décès.
Les autres mois comptabiliseront entre 1 et 3 décès mensuels.
La presse locale traite quotidiennement de l’épidémie …….
La presse locale et la suette militaire
La presse, l’Echo de Vésone, en cette année 1841 relaye les informations de terrain.
L’Echo de Vésone du 9 septembre 1841
Réf Ad Périgueux : PRE 417-15
L’épidémie continue
Une des conséquences de l’épidémie
Les médecins, Lestang, Piquet, Laferrière, Lanauve, Moreau, Maigne, Larobertie, et Theulier redoublent d’efforts pour soigner les patients, à Razac, Annesse, Marsac, Coulounieix, Trélissac, Antonne, Boulazac, Saint-Aquilin, Léguillac de l’Auche, La Chapelle-Faucher et Saint-Pierre de Côle. Les habitants de Périgueux quant à eux peuvent compter sur les médecins de Limoges et autres villes alentours.
L’abandon
L’Echo de Vésone du 16 septembre 1841
Les remèdes
18 septembre 1841
L’épidémie se termine à Périgueux
La vie du village de Léguillac de l’Auche reprend son cours en fin d’année 1842.
Réf : Mémoire de la Dordogne - une épidémie oubliée par A. Sadouillet-Perrin - page 38.
La maladie et son double par C. Beauchamp en 1993 - Persée.
Parrot - Histoire de l'épidémie de suette militaire qui a régné en 1841 et 1842 dans le département de la Dordogne.
Etude sur les toponymes Léguillacois entre 1598 et nos jours
Les
noms de hameaux créés aux époques celtes, romaines et wisigoths ont été
adaptés, façonnés avec l’introduction de l’occitan à partir du IXème et
Xème siècle, en subissant de nombreuses évolutions phonétiques. A la
fin du XVIIIème siècle leur forme francisée fait son apparition.
Pendant
près de deux millénaires, le Périgord alterne progrès et déclins
profonds, avec l’émergence de nouveaux hameaux et villages, des paysages
couverts de culture, ou, au contraire, la désertification de régions
entières laissées en friches et broussailles par les guerres et les
famines.
Les
Pétrocores, tribu gauloise, occupaient, au moins dès le IIème siècle
avant Jésus Christ, quelques sites défensifs au-dessus des vallées, avec
de rares points commerciaux situés le long des cours d’eau, près de
l’Isle.
Après
la défaite d’Alésia, en 52 avant J.C. et l’occupation Romaine, trois
siècles de paix s’installent. Entre le Vème et le Xème siècle, de
nombreux villages en « ac » comme Leguillac s’établissent sur les
plateaux proches de l’Isle, la plupart du temps sur d’anciennes villas
romaines.
Dans
le courant du Vème siècle, les Wisigoths occupent le Périgord. Grâce à
la présence des comtes du Périgord (Maison de Charroux) avec, notamment,
Archambault III, entre 1251 et 1295, l’extension des terres cultivées,
tout au long du XIIIème, s’accroit.
Une
période de déclin s’installe à la fin du XIVème, puis les terres,
nouvellement travaillées, réapparaissent de la fin du XVème siècle à nos
jours.
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Belleyme |
Les
sources sur lesquelles s’appuient l’étude sont : le pouillé de Charroux
en 1471, l’inventaire du Puy Saint Astier entre 1482 et 1514, les
registres paroissiaux depuis 1598, la liste des tenances du prieuré de
La Faye au XVIIème siècle, le feuillet 70 de la carte de Cassini,
représentant la région de Périgueux à partir de relevés réalisés entre
1756 et 1767, la carte de Belleyme, ingénieur géographe sous
Louis XV, qui cartographie la Guyenne en 1776, le cadastre Napoléonien,
en 1808, et la carte I.g.n. actuelle.
L’étude toponymique porte essentiellement sur les habitats dispersés, des 41
noms de hameaux présents sur le plan cadastral Napoléonien, en sont
donc exclus la majorité des hameaux d’époque contemporaine.
L’orthographe retenue est celle de la carte I.G.N. de 2009.
Un
hameau est un groupe d’habitations en milieu rural, fondé généralement à
partir d’une ferme. Le terme « hamel » au pluriel, diminutif de « ham »
petit village, est utilisé en ancien français, en langue d’oïl. Il est
d’origine germanique par le francique « haim » qui signifie domaine ou
foyer.
Parfois
on trouvera une, deux, voire trois significations à un même toponyme,
classé par ordre de préférence, en fonction du contexte historique,
géographique, ou linguistique.
L’étude
est matérialisée par une représentation chronologique de l’apparition
des toponymes, parfois attestée, parfois hypothétique. En effet,
certains toponymes sont apparus à diverses époques sur un habitat bien
plus ancien, comme les hameaux du But et de Laveyssière sur des sites
gallo-romains.
En résumé, on distingue 5 périodes dans la formation des toponymes
1)
Antérieure à l’époque celtique : avant 1000 av. J.C., avec peut-être
des traces de la langue préhistorique, ces toponymes ancestraux
désignent la plupart du temps, le relief, avec « kal » pour rocher,
pierre, que l’on retrouve dans Chalais, ou l’hydrologie, que l’on
retrouve avec « dur » dans Dordogne, ou « el » pour l’Isle, ou « atur »
avec Atur.
2)
En période celtique, entre 1000 av. J.C. et 50 avant Jésus Christ, avec
tout d’abord, Périgueux, formé à partir de « petrocorii » les quatre
clans, « condate » le confluent, avec Condat, sur Vézère, « vaur » qui
signifie ravin, avec Lavaur, « verno » avec Vergt, « cambo » avec
Chambon.
3)
En période gallo-romaine, de – 50 à 486 après J. C. -Vème siècle,
domine dans près d’une commune sur cinq, les toponymes en « ac » du
suffixe latin « acum » ou gaulois « aco », comme Léguillac, le domaine
d’Aquilius, Mensignac le domaine de Minicianus, Razac, le domaine de
Rhetius, ou Coursac, le domaine de Curtius, tous formés sur des noms
d’hommes.
4) En période Wisigothe, entre
les V et VIème siècles, dont il ne reste que peu de souvenirs, avec
quelques villages se terminant en « ens » à partir du Germanique
« engos », souvent liés à des noms d’homme, Festalens, Maurens, Bauzens.
5)
En période Occitane : jusqu’en l’an 800, nos ancêtres parlent un
mélange de latin et de langue gauloise, puis le Roman apparait entre 800
et 1000, pour parvenir jusqu’au Moyen Age avec le parler occitan, qui
perdurera jusqu’à nous avec un mélange d’occitan et de Français depuis
1914.
Vers le IX et X siècle l’occitan va apporter de nouveaux toponymes mais aussi modeler les anciens.
Les
plus caractéristiques sont liés au relief avec le latin « podium » qui
devient « Puei » francisé en Puy, Puy Chaud, le Puy sur Léguillac de
l’Auche, « comba » pour petite vallée, « bosc » pour bois, « mont » pour
Montreim, « serra » une colline allongée, comme Serres, canton d’Eymet,
ou la végétation avec « fay » le hêtre comme à La Faye à Léguillac.
D’autres
toponymes, à l’époque médiévale vont se créer, de façon importante, à
partir du domaine religieux, comme Saint Léon sur l’Isle, Saint Astier,
Saint Aquilin, mais aussi sur le nom du propriétaire, la Redondia,
francisé en Redondie, la ferme de Redon, ou La Martinie, la ferme de
Martin formés pour la plupart lors des grands défrichements du XIIème
siècle, quelques-uns à nouveau, en fin de XIV, après la guerre de Cent
Ans.
Les migrations Auvergnates, Limousines, et Gasconnes, complètent l’apport de toponymes nouveaux après la guerre de Cent Ans.
A partir du XVIème siècle, on assiste à une lente francisation, et ce, jusqu’à nos jours.
Une
autre méthode de datation de l’apparition d’un toponyme consiste à
repérer les hameaux précédés ou pas d’un article : la langue gauloise et
latine n’utilise pas l’article. Les articles définis, le, la, les, las,
apparaissent dans la seconde moitié du Xème siècle, lorsque la langue
d’oc se met en place.
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Carte de Belleyme |
Mais
il faut être prudent dans la démarche, en effet l’article à tout à fait
pu se « greffer » sur un ancien toponyme, en période occitane, après
l’an mil.
Armagnac
Cité
sur la carte de Belleyme, en 1776, Armagnac est un hameau appartenant
tout ou partie aux tenances du prieuré de La Faye en 1752.
Sur le cadastre Napoléonien, Armagnac est précédé de la préposition « à », comme de nombreux hameaux de Léguillac en 1808.
Un peu d’histoire
La
guerre de cent-ans laisse le Périgord dévasté, en particulier aux
alentours de Périgueux. La reconquête des terres en friche débutent dans
les dernières décades du XV, les propriétaires terriens, seigneurs et
ecclésiastiques locaux font appel à de nouveaux immigrants. La toponymie
souligne l’apparition de nouveaux lieu-dit, du type «les Auvergnats » à
Montravel, « les Gavachoux », à Montclar et Sainte Radegonde, « les
Armagnoux » à Limeuil, tous noms de pays, de provinces ou d’habitants
proches de la région.
Le
lieu-dit « Armagnac » est un souvenir de ces migrations, loin donc du
cliché sur l’immobilité de la vie paysanne médiévale. Il se situe à
environ 870 mètres des premières habitations de la Font-Chauvet, berceau
des familles Neyssensas.
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Saint Astier |
Pourquoi
migrer de l’Armagnac vers le Périgord, à la fin du XVème siècle ? Une
réponse est apportée par Mr Higounet-Nadal dans son ouvrage « Mouvements
de population dans le midi de la France du XI au XV siècle d’après les
noms de personne et de lieu » - 1953. Il souligne « la montée
démographique que l’on est bien obligé de supposer dans ces régions
moins éprouvées par la guerre, et la préférence accordée par les
seigneurs à l’élevage intensif, ce qui limitait inévitablement les
possibilités de culture et par la même le peuplement ».
Comment être sûr qu’il y bien
eu appel à main d’œuvre après la guerre de cent ans à Léguillac de
l’Auche, entre 1453, date de la fin de la guerre et 1489 ?
En
étudiant la généalogie de la maison d’Abzac, on note la présence de
Pierre V, prélat français du XVème siècle, né en 1427, mort en 1502 à la
Douze, évêque de Rieux, Lectoure en Armagnac, puis archevêque de
Narbonne.
L’épiscopat
de Pierre d’Abzac débute à Lectoure en 1488, donc peu de temps après la
fin de la guerre, et surtout après la fin des comtes d'Armagnac en 1473 et la destruction de leur chateau de Lectoure, en ce même temps, un autre d’Abzac, Pierre Ier
d’Abzac, est prieur commandataire du prieuré de La Faye, à Léguillac de
l’Auche, situé à environ 2km du lieu-dit Armagnac et 1km 800 de la Font
Chauvet. Pierre 1er a vraisemblablement fait appel à Pierre V
afin de lui procurer quelques laboureurs pour cultiver les terres du
prieuré, en friches, dévastées.
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Saint Gervais Lectoure |
Pierre
d’Abzac décide la construction, dès 1488, du clocher donjon de la
cathédrale Saint Gervais de Lectoure confiée à l’architecte Mathieu
Réguaneau. On note la troublante ressemblance avec le clocher porche de
Saint Astier, construit pour la partie haute au XVIème siècle. L’évêque
Hélie de Bourdeilles construit la partie basse du clocher de Saint
Astier en 1462, jusqu’à la hauteur de l’église. L’épiscopat de Pierre
d’Abzac se termine vers 1498. Sont mentionnés dans les archives du
château de Borie Petit – 23 J 5 – concernant la famille d’Abzac, les
frais d’enterrements de Monsieur de Narbonne en 1502, en réalité Pierre
d’Abzac.
Le fait du hasard : un microtoponyme « neyssens »
Dans « Société archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers – 1912 », il est noté :
Commune de Castel-Arrouy, dans le Gers, au lieu-dit « à Corné », à 11 km de Lectoure, dans un champ nommé «neyssens»,
en 1912, on a trouvé des débris nombreux de poteries romaines, de
tuiles à rebords, un cippe funéraire sous la forme d'un pilier bas d’1m
28, avec base et chapiteau orné, qui signalait l'emplacement d'une tombe
et portait une inscription funéraire.
L’auteur,
le docteur de Sardac identifie le lieu Neyssens, à l’époque, comme
étant d’origine germanique, comme Flamarens, Pitoulens, commune de
Miradoux, ou Maurens, plutôt qu’une origine occitane, comme celle que
nous connaissons. Au milieu de ces vestiges mêlés de charbons et de
cendres, on est en présence d’une villa romaine détruite par un
incendie. L’inscription mentionne « Aux dieux mânes et à la mémoire de
Jullia Secundilla, Sarmesibia Nepotilla sa fille a eu soin de lui faire
construire ce tombeau, qu’elle a dédié sous l’ascia ».
Si
l’on se réfère au plan cadastral Napoléonien de 1837, un moulin nommé
« moulin de Marsac » apparait parcelle 145, il n’est pas surprenant de
trouver un microtoponyme « neyssens », nous sommes, en effet, en
présence d’un lieu humide.
« Arrouy »
est issu du latin « arrugia » qui signifie ruisseau ou canal.
« Castet » pour château et d’ « arrouy » pour eau, le château d’eau.
Important : On
ne peut en déduire que notre patronyme puisse être issu de ce
microtoponyme, les noms de famille existant déjà en France dès le
XIIIème siècle, donc bien avant la venue de cette communauté familiale à
Léguillac de l’Auche.
Le hameau d’Armagnac se situe à 672 mètres de Léguillac de l’Auche à environ 120 mètres d’altitude.
Baby
Le
hameau porte la même appellation, depuis le XVIIIème siècle, mentionné
« à Baby » sur le plan Napoléonien. On remarque une simple maison ou
ferme isolée en 1776, sur la carte de Belleyme.
Issu de « babis » qui est un genêt épineux ou ajonc dans le Dictionnaire occitan d’Alibert en 1965.
Baby
est porté comme patronyme en Ariège et quelques autres départements du
sud de la France, dans le parler occitan, pour qualifier le « crapaud ».
Le
hameau de Baby est référencé sur le site de la Direction Régionale des
Affaires Culturelles d’Aquitaine avec la présence d’un souterrain du
Moyen Age, sous protection archéologique.
Le hameau de Baby se situe à 2km de Léguillac de l’Auche à 148 mètres d’altitude.
Belair
Le
hameau est écrit « Beler » au XVIIIème siècle, puis Belair jusqu’à nos
jours. Belleyme mentionne la présence d’une ferme isolée.
1) Peut-être issu de l’occitan « bel » et « erm » qui signifie belle lande.
2) Dans Mémoires sur la langue celtique, volume 1 par Bullet en 1759, on note le terme « belhar » qui signifie, herbe.
3) La racine « bel » toujours dans le mémoire de Bullet, évoque un lieu élevé, un rempart une forteresse, et «er » une montagne.
4) Issu de « belar », « belaire » celui qui bêle, (peu probable).
Références historiques :
Ancien relais de Poste pour les diligences, construit au 17ème
siècle. Messire Claude de Valbrune, seigneur de Belair et Faucherie,
vers 1680. Jean de Valbrune, écuyer est seigneur de Belair en 1729,
orthographié parfois Beler. Jean III de Valbrune de Belair est abbé de
Chancelade et meurt en 1730, dans son abbaye, après 40 ans de
gouvernance.
Béniveau
C’est
sur cette petite colline, entre autre Girondeau, que sont découvert, en
1967, des sépultures du haut moyen-âge. La carte de Belleyme, en 1776,
mentionne une maison isolée ou ferme. Le site n’apparait plus sur les
cartes Ign et plan Napoléonien. Un borderage en 1791, appartient aux Dames de la Visitation.
Les Biarneix
Mentionné « le Biarnais » en 1756 - Cassini - et « aux Biarneyx » en 1808.
Dérivé
d’un nom de métier : les Béarnais étaient des travailleurs saisonniers
très appréciés pour leur métier de castreurs de moutons. On peut situer
leur migration après la guerre de cent-ans en Périgord et notamment à
Leguillac de l’Auche.
Entre
1721 et 1729, dans l’Inventaire sommaire des archives départementales
antérieures à 1790, sont présents : Messire Jean de Valbrune, chevalier,
seigneur de Belair, contre Messire Pierre d’Abzac de La Douze, prieur
de La Faye, défendeur, et Messire Gabriel comte de Talleyrand, et Pierre
du Cluzel, sieur des Biarney.
En 1752, le hameau est mentionné dans la liste des tenances du prieuré de La Faye.
La terminaison « eix » est fréquemment utilisé en Périgord et Limousin pour « eis » ou « eys ».
Le hameau des Biarneix se situe à 1km de Léguillac de l’Auche à environ 122 mètres d’altitude.
Blanchou
La
maison ou ferme isolée porte l’appellation « Chez Blanchou » sur la
carte de Belleyme et Blanchoux sur la carte de Cassini au XVIIIème
siècle. Le hameau n’apparait pas sur le plan cadastral Napoléonien.
L’appellation « aux tabas » est présente par contre sur la section C2, à
proximité. Aujourd’hui, sur la carte Ign, Blanchou a perdu son « x ».
L’appellation
« chez » est utilisé à la fin du XIVème, début du XVème, après la
guerre de cent-ans, lors de nouveaux défrichements.
Le
hameau de Blanchou porte le surnom d’une personne au teint blanc ou aux
cheveux blancs, confirmé par la préposition « chez ». Dans le parler
sud et nord occitan « blanca » est la traduction de l’adjectif blanc,
blanche. On rencontre « blanchart » ou « blanchard » dans le nord
occitan, dérivés péjoratifs de blanc, ou parfois comme nom de domaine,
la Blanchardie.
Gourgues dénombre près de 70 « Blanchou » en Périgord.
Le hameau de Blanchou se situe à 578 mètres de Léguillac de l’Auche à 122 mètres d’altitude.
Appellation inchangée depuis le XVIIIème siècle, c’est un hameau sur la carte de Belleyme, mentionné « à Boudeau » en 1808.
Les
chefs de guerre Wisigoths, lorsqu’ils se sont appropriés les terres,
ont communiqués leurs noms aux domaines et hameaux. Boudeau est
peut-être un souvenir de l’occupation germanique en Périgord, issu de
« bodwald », « bod » pour messager, et « wald » qui gouverne. Le hameau
se situe à quelques centaines de mètres des hameaux de Glenon, sépulture
mérovingienne et Girondeau, sépulture du haut moyen-âge.
On trouve les dérivés suivants, Boudaud, Boudeaud, Boudaux, portés comme patronymes.
Sur
la carte de Cassini le hameau est déjà francisé en « Boudeau », a pu se
former à partir de la phonétique « Boudeu » ou « Boudau » - (Occitan et
variantes dialectales de J. Roux -1994).
En
1700, Pierre Laulanie Dugrézeau, écuyer, garde du Roi, fait hommage au
Roi pour les fiefs qu’il tient aux Thuilières et Boudeau. En 1738 le
seigneur Dugrézeau est bourgeois de Périgueux.
La jarrige de Boudau est une tenance du prieuré de La Faye en 1752. Jarrige signifie garrigue en occitan, chênaies rabougries.
Le hameau de Boudeau se situe à 1km 800 de Léguillac de l’Auche à 177 mètres d’altitude.
au But
Ecrit le But au XVIIIème siècle, puis au But jusqu’à nos jours, indiqué maison isolée en 1776, sur la carte de Belleyme.
Gourgues mentionne un ancien repaire noble par acte notarié en 1748, et précise que la forme « but »
pourrait provenir de « bos » qui signifie bois. En effet, « bos » a
formé « Bost », « Boshaud » (abbaye), d’autres ont conservés le « u »
latin, comme Bussac, Bussières, Buzet, et peut-être « le But ». La
première construction est datée du XVème, évolution au XVIème.
En
novembre 1970, des labours ont ramené en surface des débris de tegulae,
des moellons, et des tessons de poterie, dont un fond de bol en
sigillée claire, une ancienne villa gallo-romaine.
Le
hameau du But est référencé sur le site de la Direction Régionale des
Affaires Culturelles d’Aquitaine avec la présence de vestiges
gallo-romains du bas empire et sous protection archéologique.
Jean
de Testard est seigneur du But, en 1647. Dans l’Armorial de la noblesse
en 1789, la famille De Testard est mentionnée « du But », de « la
Caillerie », de « Perpezac ».
Le hameau se situe à 1km 300 de Léguillac de l’Auche à environ 122 mètres d’altitude.
Caroly
Ecrit
parfois Carly, dans le courant du XVIème siècle, Charly en 1740 sur le
registre de la taille, c’est un hameau mentionné sur les cartes de
Cassini et Belleyme, au XVIIIème siècle. Se présente sous la forme
« Caraly » en 1808 sur le plan Napoléonien, aujourd’hui Caroly.
1)
Dérivé du prénom Charles, peut-être le petit Charles, issu du latin
Carolus, emprunté au germanique « karal » l’homme, l’époux mais aussi le
travailleur, l’homme libre.
2)
Dérivé de « carola » la brouette, en occitan, « car » signifiant
chariot ou char, formé à partir de l’étymologie gauloise « carrus » -
(Dictionnaire occitan d’Alibert en 1965),
Dans le glossaire de la langue romane de J. B.B. Roquefort en 1808, page 248, « caro » signifie chariot, « carru » charrette.
2) Mémoires sur la langue celtique, volume 1 par Bullet en 1759, « carolla » signifie treillis, racine « car » enfermer.
3)
Dans « Toponymie générale de la France » en 1990, Ernest Nègre indique
que la racine « car », en préceltique, signifie pierre.
4)
Caroly, mentionné parfois Carly dériverait-il de la racine « car »
comme Carlux, Carlucet, ou Carlus, tous dérivés du latin
« castellucium », postérieur au Vème siècle, signifiant camp, village
fortifié.
On
note dans l’armorial général de France de d’Hozier : Bernard de Chalup,
écuyer, seigneur de la maison noble de Fareirou, hérite du village et
de la métairie de Carly, vers 1592.
Le hameau de Caroly se situe à 1km 600 de Léguillac de l’Auche à 156 mètres d’altitude.
Cayot
Le hameau porte la même appellation, depuis le XVIIIème siècle.
1)
Issu de « calhau » en occitan, qui signifie caillou, le « lh » passant à
l’ « y » et le « au » en « o », . « Cayo » en Moselle, caillou.
2) « Cayot » en Champagne signifie noix.
3)
Formé peut-être à partir de l’étymologie gauloise « caio », en occitan
« caia » qui signifie truie, et « cayot » petit porc, en Dauphiné.
4)
Le terme gaulois, « caio » dans le glossaire du linguiste Autrichien
Endlicher, dériverait de « kagh » contenir, fermer, mentionné dans « la
langue gauloise » de Lejeune et Lambert -1994, désigne une haie, un
enclos et existe aujourd’hui dans le français « chai » et « quai ».
5) Dans Mémoires sur la langue celtique, volume 1 par Bullet en 1759, on note le terme « caya » qui signifie habitation.
En
1357, la fontaine du caillou à Belvés se nomme « Calhau ». En 1649, une
place de Nontron se nomme La Cayo. La terminaison en « yot » se
retrouve dans Guyot, hameau de Saint Michel de Rivière, ou à Cendrieux,
dans le « mas de Poyot », Bayot à Coulounieix, en 1679, pour Beaulieu,
ou Fayot par trois fois dans « Topographie de la Dordogne » de Gourgues.
2 E 1821 – fond Mourcin – titre de propriété de la famille de Laulanie du Grézeau pour le domaine de Cayot entre 1598 et 1806.
Le hameau de Cayot se situe à 1km 700 de Léguillac de l’Auche à environ 122 mètres d’altitude.
La Chabanne
Appellation identique du XVIIème à nos jours, précédé de « à » en 1808.
Dérivé
de « capanna » en bas latin, en parler nord-occitan « chabana »,
« cabana » en parler sud-occitan, pour cabanne ou chaumière.
Les
terrains calcaires du jurassique et du crétacé du Périgord central, de
la région Léguillacoise, sont propices à l’édification des cabanes en
pierres sèches. Leur implantation dans les campagnes est le plus souvent
en marge des terroirs comme le montre le hameau de la Chabanne.
Les
cabanes en pierres sèches appartiennent à l’architecture des temps
modernes, à partir du XVIIème siècle, et construites par le peuple des
campagnes.
Leur
utilisation occasionnelle, temporaire ou saisonnière, et leur fonction
essentiellement agricole, sont parvenues jusqu’à nous par
l’intermédiaire de la toponymie. Dans notre exemple, plutôt qu’une
cabane, le hameau a pu se développer sur l’emplacement d’une chaumière,
maison ou ferme isolée, comme il est indiqué sur la carte de Belleyme,
en 1776.
Le hameau de La Chabane se situe à 1k 500 de Léguillac de l’Auche à 116 mètres d’altitude.
Aux Champs
Le hameau, porte la même appellation, depuis le XVIIIème siècle.
Nommé « Terra de Campi » en 1224, il est probable que le site appartenait au prieuré dès sa création au XIIIème.
Les
champs, pluriel de champ, parler nord occitan, désigne un terrain plat,
dégagé, une étendue cultivée, enlevés au bois afin de les convertir en
culture, issu du latin campus : références - Glossaire de latin vol 7 Du Cange – 1850 et Lexique Latin Français de Lebaigue - 1869
On
dénombre de nombreux hameaux et communes portant la racine « champ » en
Dordogne, en particulier Champsevinel, cité par Lespine sous la forme
Campi Savinelli en 1243.
Le hameau des Champs se situe à 1km 800 de Léguillac de l’Auche à 135 mètres d’altitude.
La Croze
Le
hameau est dénommée « la Crouze » sur la carte de Cassini, la Croze sur
la carte de Belleyme, « à la Croze » sur le cadastre Napoléonien de
1808, sur la carte I.g.n., « la Croze ».
1) Le cros, la croze, du latin « crosa » pour fosse, cavité, grotte, terrier, repaire, ou trou pour Gourgues.
2)
Si l’on considère l’écriture Cassinienne, « la Crouze » ou la Crotz est
une croix, une croisée de chemin, la crousille, de « crosilha ».
Le manoir de la Croze se situe à 2km 200 de Léguillac de l’Auche, à environ 155 mètres d’altitude.
Présence
d’Arnaut de la Croza de Lagulhac sur la liste de la taille de Périgueux
en règlement de la somme de 16 sous tournoi – extrait de « Les comtes
de la taille et les sources de l’histoire démographique de Périgueux au
XIVè siècle » d’Arlette Higounet Nadal en 1965.
Série 2 E 1823 – 1-152, la famille de Méredieu, possession de biens à La Croze entre 1623 et 1776.
Fareyroux
C’est
une habitation isolée écrit « Fareyroux » au XVIIIème et sur la carte Ign
actuelle, et « à Fareyrou » sur le cadastre Napoléonien.
1) Dans le glossaire de la langue romane de J. B.B. Roquefort en 1808, « fara » signifie métairie, ou ferme.
2)
Dérivé du latin « far » et « farris » au pluriel, blé, froment, pain,
« farrarium » en latin signifie aussi grange. Le bâtiment actuel est
daté du XVIIème siècle.
Situé
au sommet d’un coteau, un fief appartenant à la famille de Chalup
existe dès le XVème siècle, avant qu’une chartreuse ne le remplace au
XVIIème siècle. Raymond de Chalup, (fils de Guillaume de Chalup, maire
de Périgueux en 1491), écuyer, sieur de Farreyrou, avocat au présidial
de Périgueux, épouse Marguerite Arnaud le 16 janvier 1554.
La chartreuse de Fareyroux est inscrite aux Monuments Historiques en 2008.
A la fin du XVIIIème les comtes de Chalup cèdent leur chartreuse aux Bertin de Saint Bertin.
Le hameau de Fareyroux est mentionné dans l’inventaire du Puy Saint Astier en 1516, comme ancien repaire noble.
Quelques
hameaux en Périgord possèdent la même racine. En 1484, commune
d’Agonac, dans les titres de Chamberlhac, Fareyrenc, à Queyssac en 1600,
La Fareyrie à Saint Félix de Reillac et Temple la Guyon.
Aujourd’hui Fareyroux est localisé sur la commune de Saint Astier.
Le hameau de Fareyroux se situe à 1km 300 de Léguillac de l’Auche, à 124 mètres d’altitude.
Faucherie
C’est un hameau qui porte la même appellation, depuis le XVIIIème siècle.
Faucherie,
est cité 11 fois dans le dictionnaire des formes anciennes de Gourgues.
On trouve, au fil des siècles, Focheyria, vers 1200, commune de
Bertric, 1408 à Peyzac, et 1471, commune de Grignol, le maynement de la Foscharia à Bassillac en 1474, Foucherie en 1483, dans l’inventaire de Saint Astier,
1)
La Faucheria francisée en Faucherie à partir d’un nom d’homme
« Faucher », la ferme de Faucher, Foschier ou Fochier, Fouchier dans le
parler nord-occitan.
2) Un nom de personne d’origine germanique, Falchari – « falco » faucon et « hari » armée.
3) Lieu ou l’homme fabrique des faux.
On
note dans l’armorial général de France de d’Hozier : Bernard de Chalup,
écuyer, seigneur de la maison noble de Fareirou, hérite du village et
de la métairie de Faucherie, vers 1592.
Messire Claude de Valbrune, seigneur de Belair et Faucherie, vers 1680.
Le hameau de Faucherie se situe à 2km 600 de Léguillac de l’Auche à 156 mètres d’altitude.
La Faye – prieuré de
Fondé
en 1209 par 5 frères, Grimoard, évêque de Comminges, Girard, évêque de
Bayonne, Arnaud de la Faye, chanoine de Saint-Front, Jean, moine de la
Grande Sauve, et Guillaume de la Faye, laïque, afin d’y établir un
monastère et un hôpital pour les pauvres. A sa création, le monastère de
l'ordre de Saint-Augustin, dépend de l’abbaye de la Couronne en
Charente.
Faya issu du latin « fagia », faja ou faia est une hêtraie, francisé en Faye.
Domus de Faya en 1209, Sancta Maria de la Faia en 1224, écrit Fagia en 1240 (Lespine vol. 33).
Le
13 octobre 1304, le prieur Gérard de la Serre, reçoit la visite de
l’archevêque Bertrand de Goth, le futur pape Clément V, pape du procès
de l’Ordre du Temple, sous Philippe le Bel.
1481- Série H des archives départementales de Périgueux - 9H6 – Acensement du moulin de Sieurac à Razac sur l’Isle.
A partir de 1499, 8 membres de la famille d’Abzac sont prieurs.
Guillaume,
conseiller en la cour du parlement de Bordeaux, chanoine de Saint
Front, Hugues en 1505, Pierre, pronotaire du Saint Siège, prieur
commandataire en 1510, 1518, George, chanoine de Saint Front, prieur
commandataire entre 1536 et 1538, Jacques, entre 1528 et 1544, Jean lui
succède. On retrouve à nouveau Georges en 1587. Jean en 1638, puis
Pierre d’Abzac en 1685, 1692 et 1724, que l’on rencontre tout au long
des archives.
1711- 1752 - Série H archives départementales - 9H3 - Liève de rentes et comptes de métayage.
1326 - 1770 - 9H4 - Rentes foncières à Léguillac de l’Auche
1767 - 1770 - 9H5 – Arpentements à Annesse, Beaulieu, Chantérac, La Chapelle Gonaguet, Mensignac et Saint Apre.
En 1692, dans
Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790,
Messire Pierre d’Abzac, abbé de La Douze, prieur commendataire du
prieuré de La Faye, habitant le prieuré, se plaint de ce que depuis
quelques mois les habitants des villages du Chalard, de la Chabanne et
de Chignac, paroisse de Mensignac et Beaulieu, voisins de la forêt de La
Faye, vont y commettre des dégâts considérables, y coupent beaucoup
d’arbres par le pied, chênes et châtaigniers, en ébranlants d’autres,
emportent beaucoup de bois de brasse et des fagots de chênes. Le
plaignant veut avoir réparation d’un si grand préjudice.
En
1752, le prieuré possède 68 tenances réparties sur les paroisses
d’Annesse, Beaulieu, Chanteyrac, Laiguillac, Mensignac et Saint Apre.
19 tenances appartiennent à la paroisse de Léguillac de l’Auche, sans compter quelques lieux disparus aujourd’hui.
Cote aux Archives Départementales : 12 J 365
Le prieuré de La Faye est situé au nord-ouest du bourg de Léguillac-de-l'Auche.
Le
prieuré a été modifié avec la construction des tours et les percements
de l'aile sud aux XVIIe ou XVIIIe siècles. L'église a été détruite à la
Révolution. L'ensemble est constitué de quatre bâtiments fermant une
cour carrée dont l'entrée à l'ouest est défendue par un châtelet.
Le
prieuré Augustinien de la Faye, l’élévation ouest, le châtelet,
l’élévation sur le jardin, l’ancienne abbaye et l’ail de la chapelle du
Moyen age, sont référencés
sur le site de la Direction Régionale des Affaires Culturelles
d’Aquitaine, sont, tout ou partie, sous protection archéologique.
|
Abbaye de la Couronne - Charente |
Le hameau de la Faye se situe à 1km 300 de Léguillac de l’Auche à environ 125 mètres d’altitude.
La Font de l’Auche
La source du Cruzet, affluent de l'Isle, se situe à la Font de l’Auche.
Mentionné « la Font de l’Auche » sur la carte de Cassini et la carte Ign, « à Lafon de Lauche » en 1808. Belleyme.
Issu de de l’occitan « font » qui signifie fontaine, « l’Auche », en occitan, signifiant l’oie.
Ancien
repaire noble, Fons Anseris en 1490 appartient à la famille de
Montozon, de Leguillac de l’Auche, des Chabannes et de la Faye.
1614 : Dans Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790
Enquête
effectuée à la demande de Joseph Vigier, sieur de Lauvadie, voisin de
la famille Neyssensas, contre Bernard Jay, écuyer, prieur de la Faye, et
Pierre d’Abzac de la Douze, écuyer, seigneur de Reilhac. Lauvadie est
une tenance du prieuré de La Faye en 1752.
Les
dépositions sont entendues au village de Danthou, tenance du prieuré de
La Faye, à Léguillac de l’Auche, dans la maison de Me Jean Chamineau,
notaire. Elles constatent que les défendeurs, dont l’un était maire de
Périgueux, envoyèrent loger au lieu de la Font de l’Auche, dans la
maison dudit Vigier, une compagnie de gens d’armes qui lui firent de
mauvais traitements, pillèrent sa maison, et le volèrent.
L’hébergement,
des gens de guerre, pendant ces périodes troublées, entraine à
Leguillac, Mensignac et la Font de l’Auche, en particulier, « la ruyne
des gens d’icelles ».
Plus
de quarante personnes vivent à la Font de l’Auche dans le courant du
XVIIème siècle, comme Jean Neyssensas, qualifié de marchand. On note une
hostellerie, un serrurier, un sergier, un tailleur d’habits, un
forgeron, deux notaires, un chirurgien. Les femmes vont laver leur linge
à la fontaine aménagée en lavoir, les animaux se désaltèrent à
proximité. Les habitants des villages de Charron, Chabannes, Chalards,
de la Gardie, des Granges, et de la Faye, vont à la fontaine. Extraits
Regards sur un village du Périgord. Aujourd’hui demeurent encore 7
habitations.
Familles
Neyssensas à la Font de l’Auche à découvrir dans « Autres implantations
aux XVIIème et XVIIIème siècles » village de Mensignac.
Le hameau se situe à 1km 700 de Léguillac de l’Auche à 102 mètres d’altitude.
Fontchauvet
Le
hameau de Fontchauvet, est écrit Fontchauve sur la carte de Cassini,
Fontchauvet sur Belleyme, Fon Chauve sur le plan Napoléonien et
Fontchauvet sur la carte Ign.
Diverses écritures apparaissent tout au long des XVII et XVIIIème siècles :
En
1598, Fon Cholve, sur l’acte de naissance de Guirou, (arbre – 1), Fon
Choulve, lors de la naissance de Charles en 1648, et, sur la liste des
tenances du prieuré de La Faye en 1752, Fond-Chauvey et Fonchauvé.
A
titre d’exemple, les titres de la famille Chalvet de Rochemonteix en
Auvergne, mentionnent les appellations Cholvet, Chauvet, Chouvet et
Calvet, aux mêmes époques. Le toponyme « Podio-Chalvet », aujourd’hui
Puy Chauvet, à Tocane, est mentionné en 1323, lors d’un hommage à
Archambaud Taleyrand, comte du Périgord.
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Dîme novale de Font Chauvet en 1741 |
La tenance du prieuré, Font chauvet se nomme aussi « Bonbardie », peut-être issu de :
1) « Barda » la boue, terrain boueux.
2)
En Quercy, la Bardiera est un lieu où l’on trouve de l’argile, du
préceltique « barrum » qui signifie argile. Le « bard » que l’on emploie
pour fabriquer le mortier en occitan, ou l’argile pour fabriquer les
tuiles et les briques. Yves Lavalade, dans toponymie occitane du
Limousin, p 21, indique : « bardis » ou « bardys », signifient murs de torchis.
3) « Bardo » de bardon nom propre d’origine germanique, Bardon, Bardou, Bardi, noms de familles.
A
proximité de Léguillac de l’Auche, la même racine « bardie » se trouve
dans le hameau de Leybardie, à Saint Astier, cité sous la forme
« Barda » en 1276 dans les archives de Saint Astier – Chronique du
Périgord en 1856, cité dans Gourgues (Dictionnaire toponymique, p.176)
au sujet d'un procès-verbal de délimitation à la suite d'un acte de
vente par le Comte de Périgord au Chapitre de Saint-Astier en 1276,
prononçait autrefois "Les Bardis" puis est devenu plus tard "Ley Bardis"
puis Leybardie.
Le
fait même que le lieu soit indiqué « Font » montre bien que la fontaine
était relativement importante, en effet, seule la Font de l’Auche porte
l’appellation Font, à l’intérieur de la paroisse.
L’origine de Font-Chauvet provient de « font » - la fontaine, la source -
du latin Fons, fontaine source, de « Fontus », verser, faire couler.
« Fons », dieu des sources, fils de Janus, habite Rome près de la Porte
Fontinalis.
Et
Chauvet, du latin « calvus » qui signifie chauve et pourrait
s’attribuer à une terre dépourvue de végétation, « la source dans un
lieu désert » ; cela semble paradoxal quand on consulte le cadastre
Napoléonien, qui mentionne la présence d’une couverture forestière
importante.
|
Vallon de Font Chauvet - au fond Léguillac de l'Auche |
1)
A moins que le toponyme soit lié à l’une des deux périodes de
défrichements qui eurent lieu après l’an 1000. En effet, Font Chauvet se
situe à quelques centaines de mètres du Moutot, - voir article sur « Le
Moutot », ancien site du premier fortin en bois construit vers l’an
mil. La petite colline fut entièrement déboisée pour recevoir l’enceinte
du fort.
De même en Haute Vienne sur le territoire de Saint-Julien le Petit existait une motte castrale, "coiffée" d'un château vers l'an mil. A proximité de la motte est mentionné le lieux-dit Fonchauvaux.
Monsieur Serge Avrilleau note en avril 2012 :
2)
« L’étymologie de « chauvé » dans le dictionnaire de Dauzat et Rostaing
- page 183 - renvoie à Calviac - page 133 - qui est un village en
Dordogne, plus loin, Chauvé en Loire Atlantique de « cavidius », monnaie
Mérovingienne, or ce petit secteur montre une occupation Mérovingienne.
La Font Chauvet est située entre la motte castrale de Léguillac et les
sarcophages de Linard, à proximité immédiate du grand chemin que j’ai
balisé comme sentier de Grande Randonnée ». Dauzat mentionne en Loire
Atlantique, Chauvé ou Calvac en 1104, nom romain Calvus + acum.
La racine « cal » en celtique signifie tête, ce qui est rond et a été conservée sous sa forme latine « calvus ».
3)
En occitan « chauvé » signifie châtaigne cuite sous la cendre -
dictionnaire normatif français 1975 de G. Gonfroy – éd Limouzi.
|
Ign actuel |
4)
On pourrait penser, de même, avec la proximité du prieuré Augustinien
de la Faye que les moines, dont la tonsure est apparu dès le VIème
siècle, connaissaient le point d’eau, en effet, la Font Chauvet est une
tenance du prieuré attestée en 1752 - Cote - 12 J 365 – des archives de
château de Borie Petit.
5)
Dans le dictionnaire occitan d’Alibert en 1965, la racine cau, cauva,
adjectif chauve, dérive en « cauvet », nom de bœuf blanchâtre. Toujours
issu du latin « calvus ».
«
Le ruisseau sortant de la source, serait beaucoup plus souterrain que
superficiel. Il se manifeste en effet sous le dallage d’une maison du
bourg, continuant sa voie souterraine, pour se diriger vers l’Isle du
côté de La Lande » Mr Avrilleau - avril 2012.
La tenance de Font Chauvet :
Sous l’ancien régime une tenance roturière dépend d’un fief noble.
A
défaut d’archive, à ce jour, sur les modalités de gestion de la tenance
de Font Chauvet, on peut se référer aux accences, dues par les
tenanciers d’Abzac pour d’autres tenances :
|
Au fond du vallon se situait la Font Chauvet et le hameau |
Il
s’agit de rentes en argent, en froment, seigle, avoine, gélines,
journées d’homme à la volonté du seigneur, de deux à cinq par an, taille
aux quatre cas de 10 ou de 20 sous, et moitié de l’acape à chaque
changement d’héritier. Parfois le seigneur, ou prieur se réservent une
partie des tours, étangs, garenne et colombier du repaire, comme en
1460, sur l’accence de la Vigarie à Sanilhac.
Le hameau de Font Chauvet se situe à 633 mètres de Léguillac de l’Auche à 159 mètres d’altitude.
Girondeau
Appellation
inchangée depuis le XVIIIème siècle, « à Girondeau » sur le plan
Napoléonien. C’est une ferme isolée signalée par Belleyme.
Plusieurs variantes sont envisageables :
1)
Un toponyme indiquant une ancienne frontière, ou Girondeau procéderai
alors d’un toponyme gaulois dérivé de « Randa » ou « Equoranda » qui
correspondent souvent à la frontière entre deux peuples gaulois, comme
le souligne A. Higounet Nadal et Pijassou dans l’ouvrage «Histoire du
Périgord » en 1983.
Les
toponymes « Randa » et « Equoranda » qui permettent de fixer
approximativement les contours du peuple des Petrocores (pétro – quatre,
corii – clans) correspondent à l’espace qu’occupait le diocèse de
Périgueux avant le XIVème siècle avec :
Au Nord du département de la Dordogne, des hameaux, « La Guirlande » et « La Ronderie »,
À l’Ouest, « Guirandes », « Puygironde » et « Gironde »,
A l’Est, « La Goirandie » et « Hyronde » et
Au Sud, « Les Milandes » et « Eyrenville », l’ensemble de ces termes désignant les frontières de la tribu des Pétrocores.
Girondeau
peut-il être une des limites de l’un des quatre clans basés à proximité
des quatre rivières, Dordogne, Vézère, l’Isle et Dronne fédérés pour
devenir le peuple des Pétrocores ?
En périgord, entre, l’Isle et la Dronne, on remarque quelques formes similaires : Gironde à Champcevinel - boria de Girounda 1205 cartulaire de Chancelade, Gironda en 1211.
Les Girondarias à Négrondes cité en 1471 dans les titres de Chamberlhac.
Avec la terminaison en « randa » on trouve les Taffarendes, commune de Sorges, cité en 1487 dans les titres de Chamberlhiac et Eygurande nommé Guyranda par Lespine à proximité de Montpont-Ménestérol.
2) Géron ou Giron, diminutif familier, personne germanique « gero » – racine « ger » pour lance.
3) En ancien français « geron » est une pièce d’étoffe en pointe.
4) On ne retiendra pas le nom d’une personne originaire de Gironde.
5) Dans Mémoires sur la langue celtique, volume 1 par Bullet en 1759, « gyro » ou « giro » sont des contours de murailles.
Girondau
ou girondeu est déjà francisé sur la carte de Cassini en Girondeau et
référencé sur le site de la Direction Régionale des Affaires Culturelles
d’Aquitaine avec la présence de sépultures du moyen age, sous
protection archéologique.
Les Religieuses de la Visitation posséde des biens dans le hameau bien avant la Révolution.
Le hameau de Girondeau se situe à 1k 200 de Léguillac de l’Auche à environ 187 mètres d’altitude.
Glenon
Appellation inchangée depuis le XVIIIème siècle.
1)
Issu du celtique « glennos » qui signifie vallée, lieu situé souvent à
proximité d’un ruisseau, à rapprocher de nombreux toponymes comme Glénat
dans le Cantal, Gléon dans l’Aude.
1)
Dans Mémoires sur la langue celtique, volume 1 par Bullet en 1759,
« glen » est une motte ou un fond de terre qui produit, mais aussi une
petite vallée.
2) L’étymologie est gauloise avec « glenare » qui signifie glaner dans le Dictionnaire occitan d’Alibert en 1965.
3) Au XVIème siècle, une glane d’oignons est un paquet, une botte.
4) Dans le dictionnaire normatif limousin-français, de Gonfroy en 1975, « glenan » signifie chevelure, poignée de cheveux.
Un peu d’histoire :
Dans
les archives du prieuré de La Faye – collection Périgord à la Bnf, tome
33, abbé Lespine, abbayes du diocése de Périgueux, le hameau de Glenon
est cité en 1251.
« Ratification
par Guillaume, abbé de la Couronne au mois de mai 1251, d’une
transaction entre maitre Helie de Faia et les frères de la maison de
Faia d’une part et Itier de Chailhac chevalier et Jean son fils d’autre.
Ils étaient en différend au sujet des hameaux de la Traenussia, de Glenom et de la Chambudia et autres terres ».
Glenon en 1514, dans l’inventaire des biens du Puy Saint Astier, est nommé « Mas de Glanon ».
Un
lieu-dit Glenon existe près de Ribérac, cité dans le cartulaire de la
Sauve sous l’appelation « Territorium de Glenonio » en 1090.
Présence
d’une villa Carolingienne sur la terre de Glenon dans le Jura, villa
« glenoni » en 969, « glenonem » en 1029, à proximité d’un cours d’eau,
le Glanon. Quelques siècles auparavant, le village de Glenon est un
atelier de monnayage Mérovingiens.
Le
hameau de Glenon est référencé sur le site de la Direction Régionale
des Affaires Culturelles d’Aquitaine avec la présence de sarcophages
Mérovingiens sous protection archéologique et se situe à 2km 100 de
Léguillac de l’Auche à environ 167 mètres d’altitude.
Les Granges
Dénommé « aux Granges entre 1756 et 1808, le hameau devient les Granges sur la carte Ign.
Issu
du bas latin « granea », lieu où l’on retire le grain, granum, le foin,
devient l’exploitation agricole, la ferme féodale, entre le IXème et le
XIIIème. « Grango » en occitan, granjon, diminutif de « granga », la
grange ou de grangier, le fermier, le régisseur.
Parfois
on nomme « granges », entre les IX et XIIIème siècles, de véritables
exploitations, dépendantes d’abbayes ou prieurés et dirigées par des
moines, peut-être est-ce le cas du hameau.
Au pluriel comme à Léguillac, « Les Granges » désigne un hameau.
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Cultures près des Granges |
Dans la table des formes anciennes de Gourgues, le terme « grange » se nomme grangiae, granjas ou agrandias, à Grange d’Ans.
Le hameau des Granges se situe à 541 mètres de Léguillac de l’Auche à environ 166 mètres d’altitude.
Ferronie (Grange de)
Sur
la carte de Belleyme, en 1776, « grange de Feronnie », aux granges de
Ferronnie en 1808, aujourd’hui, le hameau n’apparait plus sur la carte
Ign, seul Ferronie est présent au nord de l’ancien toponyme – Feronnie
en 1776.
Apparu peut-être vers le XVème siècle - la grange est une ferme féodale, dans
notre cas, proche d’un lieu d’extraction du minerai de fer ou d’une
industrie et du travail du fer.
Le hameau de la Grange de Ferronnie se situe à 2km 800 de Léguillac de l’Auche à environ 143 mètres d’altitude.
La Grezerie
La Grezeria, 1263.
Le hameau mentionné par Belleyme n’a pas varié dans son orthographe depuis le XVIIIème siècle.
1)
En occitan le mot « greso », comme en ancien français le terme
« grez », désignent une terre pierreuse, du latin « gresa » sable
aggloméré. En occitan, « gresinha » signifie landes, terrains boisés,
pierreux et maigres.
2)
De Gourgues, en 1861, dans « Noms de lieux anciens du département de la
Dordogne » précise la possible appartenance du nom propre « grézerie » à
la période celtique, et à d’anciens monuments disparus.
On
note dans les archives de la famille d’Abzac - fond du château de
Borie-Petit - 23 J 82 - la présence d’un inventaire du domaine de la
Grèzerie datant du XVIIIème siècle.
On
ne compte plus, en Périgord, le nombre de hameaux portant la racine
« grez », les Grez, le Grezal, les Grezeaux, la Grézelie, Grezelle,
Grezelou, Grésignac, commune de Cherval, mentionné en 1243, « castrum de
Greziniaco », la Grézille, Grezotte, le Grezou, ou le Grezod.
Le hameau de La Grézerie se situe à 1km 900 de Léguillac de l’Auche à environ 140 mètres d’altitude.
Jalabrou
Mentionnée Jalebrou sur les cartes de Cassini et Belleyme, c’est une maison isolée en 1776. Indiquée Jalabrou depuis 1808.
On est en présence d’un phénomène linguistique précis : la palatisation du « ga » » latin en « ja » dans le parler limousin.
1) Ainsi galabrou devient jalabrou et peut provenir de galabre ou gabre qui est un arbuste nommé « faux-genêts » ou Adenocarpus. La présence de l’arbuste, peu fréquente en Périgord, est relevée en 1836 par J. Gay.
2)
Galabre est dérivé de « gabre », le male des galinacées, dinde,
perdreau, carnard ou oie dans le dictionnaire de langue d’oc de S. J.
Honorat en 1846.
3)
Galabrou est un nom de personne d’origine germanique, mentionné dans le
cartulaire de Saint Cernin de Toulouse, Galambrus en 1122, Galabru de
Castel Mauro en 1160.
4) En ancien français, « galebrun » signifie étoffe commune de couleur foncée.
Le Monastère de la Visitation à Périgueux, en 1641, possède une métairie à Jalabrou dont le rapport s’élève à 4 charges de froment, 2 boisseaux de fèves, 1 boisseau de pesetin…..
Le hameau de Jalabrou se situe à 1k 300 de Léguillac de l’Auche à environ 187 mètres d’altitude.
Labat
L’orthographe
du hameau est inchangée depuis le XVIIIème, et apparait sur la carte de
Belleyme, par contre absent de la carte de Cassini. Belleyme mentionne
une ferme isolée en 1776.
C’est
vraisemblablement un toponyme lié à des défrichements courant XIIème
siècle, peut-être un peu plus tard, comme « Labatut » devenu nom de
famille. Issu du participe passé « abattu » du verbe abattre, en parlant
du bois.
Levrault
Orthographié Levraut en 1756, levraud en 1808 et Levrautl sur la carte Ign. Maison isolée en 1776 sur la carte de Belleyme.
Issu de levrau ou levreau, jeune lièvre.
Le hameau se situe à 1km 600 de Léguillac de l’Auche à environ 130 mètres d’altitude.
Leyterie
Mentionné l’Eterie en 1756, Laytairie en 1808 et Leyterie aujourd’hui.
1) Issu de « leyteyre », vendeur de lait, d’origine Gasconne.
2) Le domaine de Leytier. A conservé sa forme occitane avec le « ey ».
3) D’origine moderne, peut-être en lien avec l’industrie du fer et la présence de scories, de machefer.
4)
Dans Mémoire sur la langue celtique, de Bullet, en 1789, « Leyteria »
signifie litière de voiture de « leter » pour la paille que l’on met
sous les bêtes.
La
diphtongue « ai » tonique se réduit en occitan à « ei » puis « ey »
dans le Dictionnaire occitan d’Alibert en 1965, la laiterie.
Dans
le dictionnaire topographique de Gourgues en 1873, on note 4 Leyterie, à
Allemans, Marsaneix, un maynement à Saint Pardoux de Drone en 1573, et
Salon.
Le hameau de Leyterie se situe à 2km de Léguillac de l’Auche à environ 114 mètres d’altitude
Linard
Les Linards en 1756, puis Linard de 1808 à nos jours.
1)
C’est un champ de lin, issu du latin « linum » avec la terminaison
« ar » désigne un lieu, une plantation ou un établissement. Le lin est
introduit en France par Charlemagne. A partir du XIème siècle, la
culture se généralise.
2)
Accompagné de la terminaison « ard », d’origine germanique, pour
« hard » qui signifie fort ; dans ce cas, cela peut être un augmentatif
quantitatif ou péjoratif qui sert à exprimer les traits
caractéristiques. (Dictionnaire occitan d’Alibert en 1965).
3) Il existe un village nommé Linards en Haute Vienne situé à 167 km de Léguillac de l’Auche.
Le toponyme est antérieur au Xème siècle, est noté Linars vers 1100 dans le cartulaire d’Aureil.
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Le lin |
S’agit-il,
comme dans le cas du hameau d’Armagnac, de la venue, après la guerre de
Cent-ans, d’une communauté familiale de laboureurs, venue cultiver les
terres des d’Abzac ? En tout état de cause, Jean Gain, seigneur de la
Mothe et Linards en Haute Vienne se marie avec Françoise de Frondeboeuf, sœur
de Jean de Frondeboeuf, époux de Jeanne d’Abzac de la Douze, marié le
14 novembre 1486. Le 13 janvier 1538, Charles de Gain, seigneur de
Linars, en Haute Vienne, est sénéchal en Périgord.
Dans
les archives du Château de Borie Petit, concernant la famille d’Abzac,
on note la présence sous les cotes 23 J 29 et 12 J 67, des informations
concernant la seigneurie de Lastours - Haute Vienne entre 1576 - 1643.
Dans
Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790,
Jean de Linards de Léguillac de l’Auche est sergent royal en 1590.
Halinard, né en Bourgogne vers 990, est archevêque de Lyon avant 1052.
Arnaud, ou Alinardus est evêque de Toulouse vers 1040.
Linard est une tenance du prieuré de La Faye en 1752.
Gourgue cite trois lieux nommés Linars, commune de Campagne en 1470, Coursac et Montignac.
Le
hameau de Linard est référencé sur le site de la Direction Régionale
des Affaires Culturelles d’Aquitaine avec la présence de sépultures du
haut moyen-âge sous protection archéologique et se situe à 1km 200 de
Léguillac de l’Auche à 149 mètres d’altitude.
le Maine
Mentionné le Maine en 1756 et sur la carte Ign, au Maine en 1808.
Issu du latin « mansionem » devenant « mayne », lieu qui a pu naitre dans les XI ou XIIIè siècle.
Désigne un domaine, une demeure et ses dépendances. Mayne est francisé aujourd’hui en Maine.
Plus de 60 lieux portent l’appellation en Périgord.
Dépendant
de la famille de Saint Astier, en 1679, dans les archives du Lieu dieu,
2J, on note un arpentement de la « tenance du Gal », appartenant aux
Lambertye du But, puis en 1780, une reconnaissance du tènement de Gat-du
Maine et hommage de la famille de Sanzillon au chapitre de Saint Astier
pour ce tènement, en 1781.
Le hameau du Maine se situe à 840 mètres de Léguillac de l’Auche à 140 mètres d’altitude.
Maison neuve
Le hameau apparait entre 1776 et 1808, nommé « à La maison neuve » en 1808 et « maison neuve » aujourd’hui.
Est-ce le même hameau intitulé « Pose-belle » sur les cartes de Cassini et Belleyme entre 1756 et 1776 ?.
Martinie
La Martenie au XVIIIème, puis Martinie de 1808 à nos jours.
La propriété de Martin. La terminaison en « ie », attachée à un nom de personne, est d’origine médiévale, peut être attribuée, vers le XIème, ou XIVème siècle, après la guerre de cent-ans.
La métairie de Lamartinie à Léguillac est vendue le 13 avril 1791 à Monsieur Chalup pour 18900 livres.
Dans « Noms de lieux anciens du département de la Dordogne », Gourgues note « feudus de la Martinia » à Mensignac, en 1312.
Gourgue dénombre pas moins d’une vingtaine hameaux nommés « Martinie ».
Le hameau se situe à 2km 100 de Léguillac de l’Auche à 160 mètres d’altitude.
le Mas
Mentionné le Mas en 1756 et sur la carte Ign, au Mas en 1808.
Issu
de la racine latine « mansus », l’occitan « mas » désigne les locaux
d’habitation, les bâtiments agricoles, jardin et verger.
On retrouve la même formation que le toponyme « le Maine », et le diminutif « Mazière » par exemple.
C’est l’antique « mansus », élément principal de la propriété du temps des Mérovingiens et Carolingiens.
Au Moyen Age, le « mansus » la manse, est l’unité d’exploitation imposable, la surface exploitée.
Sur
le tableau d’assemblage du cadastre Napoléonien, le hameau n’est pas
mentionné, on le retrouve dans le détail de la section D2 dite de
« Cayot » symbolisé par une grosse habitation et un petit bâtiment.
Au XIVème et XVIIIème, en Périgord, le mot prend le sens de hameau.
Le Mas se situe à 1km 700 mètres de Léguillac de l’Auche à environ 120 mètres d’altitude.
Merlet
Noté Merlet en 1756, à Merle en 1808, Merlet sur la carte Ign.
1)
Issu du latin « merula », nom d’oiseau, Alibert dans le Dictionnaire
occitan, en 1965, mentionne que la terminaison « et » s’utilise pour
désigner un lieu fréquenté par une abondance d’oiseaux, en l’occurrence,
de merles.
2) Un homme qui siffle souvent.
3) Un homme qui possède des cheveux, ou, le teint foncé ou noir.
4) Un homme rusé.
« Merlet » signifie aussi créneau dans le dictionnaire occitan d’Alibert.
Gourgues
cite une trentaine de hameaux portant la racine « merle » en Périgord,
dont le plus ancien, près de Chancelade, la« Merlandia» en 1172, et,
près de Tocane, en 1323, « la Merlia » dans un hommage rendu à
Archambaud, comte du Périgord.
Le hameau se situe à 1km 100 mètres de Léguillac de l’Auche à environ 150 mètres d’altitude.
Mondy
Hameau
disparu aujourd’hui. Situé sur la carte de Cassini, entre Blanchoux et
les Plantes, il n’apparait plus sur le plan cadastral Napoléonien et la
carte Ign.
1) Dérivé du prénom Raymond, mentionné « Mondy » sur la carte de Cassini, et « chez Mondy » sur la carte de Belleyme.
L’appellation
« chez » est utilisé à la fin du XIVème, début du XVème, après la
guerre de cent-ans, lors de nouveaux défrichements.
2)
Dérivé du latin « mundare », verbe mondar, avec le dérivé « mond »
cribler, débarrasser les grains de leur pellicule, dans le Dictionnaire
d’Alibert.
Gourgues dénombre plusieurs hameaux portant la racine « mond », Mondoux, Mondis.
Le hameau se situait à 355 mètres de Léguillac de l’Auche à environ 130 à 140 mètres d’altitude.
Le Moulin du Prieur
Le moulin à
eau, appartient au prieuré de La Faye, sans précision de date, entre La
Poude et Veirieras. Il est signalé par une roue crantée, sur la carte
de Belleyme, en 1776.
« Preds
sous le moulain de Veyrieras » est une tenance du prieuré en 1752.
Comme sur la liste des tenances, le plan cadastral mentionne « moulin
de Vérieras » et non pas comme sur la carte de Belleyme « moulin du
prieur ».
Le Moutot
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Photographie 1949 |
Le toponyme « le Moutot » issu de l’occitan « lo Mouto », la motte, est d’époque contemporaine.
Le lieu se situe à 440 mètres de Léguillac de l’Auche, à environ 195 mètres d’altitude.
Le
Moutot est référencé sur le site de la Direction Régionale des Affaires
Culturelles d’Aquitaine avec la présence d’une motte du Moyen Age, sous
protection archéologique.
On remarque, l’enceinte circulaire de la tour ou fortin,
partie plus claire, sur une photo prise en décembre 1949. Au bas de la
motte, près de la route on distingue un carré entouré de fondations,
serait-ce l’une des dépendances du fort, la basse-cour ?.
La motte : les premiers temps de la féodalité :
La
motte de Léguillac remplit trois fonctions, la résidence seigneuriale,
la défense naturelle ou passive, et le symbolisme culturel et social.
La
motte de Léguillac est une petite fortification en bois, à quelques
centaines de mètres d’un premier point d’eau, la Font Chauvet, puis d’un
deuxième, le ruisseau du Jouy plus au sud.
Edifiée
dans les dernières décennies du Xème siècle, selon les dernières
recherches archéologiques, et qui permet de répondre aux raids et
pillages, commis par des troupes peu nombreuses et très mobiles.
Quelques
historiens avance l’idée d’une présence de quelques mottes, dès la fin
du IXème, d’inspiration Normandes. La motte disparait en France, suivant
les régions, entre la fin du XII et le début du XIIIe siècle.
La
motte de Léguillac, est construite rapidement, selon les possibilités
économiques de la châtellenie, par des paysans corvéables.
Le contexte historique :
La
société médiévale évolue, à partir de 980 le royaume franc est secoué
par la « révolution aristocratique », les campagnes se couvrent de
châteaux. L’empire Carolingien se désagrège courant IXe siècle.
Charlemagne laisse les hommes, devenus libres, de choisir de poser les
armes pour le travail de la terre, plus rentable. La fin IXe siècle fait
l’objet d’invasions et de guerres privées, l’ost Carolingien ne peut
répondre aux raids éclairs des Vikings et autres envahisseurs. La
défense s’organise autour des mottes ………….
Localisation de la motte :
La
motte est située au bout du village de Léguillac, à quelques centaines
de mètres, comme si elle avait servi de point de départ pour une mise en
valeur du terroir, une organisation ou une réorganisation villageoise.
La motte de Léguillac serait alors une motte de défrichement dont la
finalité visait à la mise en culture des terres en même temps que
l’établissement du village et de son église.
On
pourrait alors dater la motte, comme l’église, du XIe siècle, en effet,
dans certains cas l’église est construite sur la motte, ce n’est pas
notre cas.
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Photographie 1949 |
Le
sommet dénudé sur la photo, est occupé par une forte palissade, au
centre duquel se situe un fortin en bois, en rouge, muni d’une tour de
guet, l’ancêtre du donjon.
En
contre bas, une deuxième palissade, en blanc, protège la « basse-cour »
carrée, en rouge, qui comprend les ateliers d’artisans, les écuries,
une chapelle primitive et le logis du seigneur. Les habitants peuvent
ainsi se réfugier à l’intérieur du périmètre.
L’hypothèse Scandinave :
Entre la mort de Charlemagne en 814 et Hugues Capet en 987, un vide historique ….
Quelques
historiens, attribue l’aménagement de mottes et la construction de
quelques forts en bois, aux envahisseurs Vikings, pour la plupart,
originaires du Danemark.
Leur implantation durable en Normandie, après la mort de Charlemagne, en 814, s’étale sur plus d’un siècle.
L’étude par les historiens, de l’occupation Normande en Aquitaine est largement ignorée.
Leur 1ère incursion, dans le milieu du IXème siècle, en Périgord, débute en 849, et s’effectue en remontant la rivière l’Isle.
Particulièrement
attirés par les richesses de l’église, ils pillent l’abbaye de Saint
Astier, puis atteignent Périgueux ; après 866, plus aucune incursion n’a
lieu.
Puis en 904, Périgueux est à nouveau détruite.
On date la fin des incursions Vikings vers la fin du XIème siècle.
Un
petit nombre de Danois a pu fonder quelques bases et mis en coupe
réglée la région autour de Périgueux et Saint Astier ? Certains se
sont-ils installés sur les terres conquises ?
La
motte ne serait qu’un avant-poste destiné à protéger, surveiller la
naissance du village de Léguillac, formé sur le prénom Scandinave
« Egil ».
En 982, les Périgourdins, Gascons et Navarrais chassent les Normands, lors de la bataille de Taller dans les Landes.
Près
de 60 mottes sont référencées dans les deux arrondissements de
Périgueux et Bergerac. Ils se situent sur des massifs forestiers ou de
basses vallées.
les Plantes
Etymologie latine « planta », lieu planté de vignes ou d’arbres. Naissance du hameau entre le XIème ou XIIIème siècle.
Dans une charte de la seconde moitié du XVème siècle (1450-1500), on note :
« Pierre N****, de la paroisse de Léguillac de l’Auche, reconnait tenir à assence du prieuré de La Faye, propré fontem de Lauche,
le mainement de « Las Plantas », situé dans ladite paroisse, moyennant
certaines redevances, entre autres des gélines, huit boisseaux d’avoine à
la mesure de Périgueux, et une journée d’homme ».
Classement 9 H 4 - Archives de Périgueux.
S’agit-il de notre patronyme ?.
Le hameau des Plantes se situe à 1km 900 de Léguillac de l’Auche à environ 136 mètres d’altitude.
Pépinie
Ecrit Pépigni dans l’afferme de dime du prieuré en 1638.
Conserve son orthographe depuis le XVIIIème.
Dérivé du surnom familier « pépin » attribué à un grand-père, un aieul, ou un parrain dans le parler limousin.
On
rencontre de même, « papo » papon pour grand-père attesté dans « La
Paponie » mansus de la Paponia en 1455, commune de Calviac et commune de
Jumillac.
Le hameau de Pépinie se situe à 456 mètres de Léguillac de l’Auche à environ 159 mètres d’altitude.
Perpezat
Son orthographe n’a pas variée depuis le XVIIIème siècle, sur les cartes de Cassini, de Napoléon, la carte Ign.
Un
toponyme Perpesat est mentionné en 1323, à proximité de Tocane,
« mansum de Perpesat » lors d’un hommage à Archambaud Taleyrand, comte
du Périgord, par Géraud de Cassaignol, chevalier, seigneur de Vernode,
et Etienne Cassagnol, chevalier, son frère, pour tout ce qu’ils
possédaient en l’honneur de Vernode et de Saint-Astier – Archives
nationales - M.537 – Dossier Salignac n°96.
Gourgues situe un maynement de Perpezac en 1521 dans l’inventaire du Puy Saint Astier, sur la commune de Chantérac.
Le hameau qui nous intéresse est une tenance du prieuré de La Faye, en 1752, noté « Peyrepeze ».
Dans
l’armorial de la noblesse Française, en 1789, la famille De Testard,
possède les hameaux du But, de Taillefer, de la Caillerie, et de
Perpezac.
1)
La naissance du hameau de Perpezat à Léguillac de l’Auche, se situe,
peut-être, après la guerre de Cent-ans, avec l’arrivée d’une communauté
familiale en provenance du village de Perpezat en Auvergne, situé à
environ 250 km de Léguillac de l’Auche.
En
effet, une importante migration Auvergnate intervient après la guerre
de cent-ans, vers 1455, puis entre 1477 et 1490, la région Riomoise
étant victime de plusieurs séries de tremblements de terre qui
détruisirent une grande partie de la région.
Situé
dans le parc des volcans d’Auvergne, Perpezac au XIII-XIV, puis
Perpezat en 1373. Perpezac dérive de Perpetius + acum dans « toponymie
générale de la France » - Nègre – 1990.
2)
Une autre piste est envisageable, en effet, un village nommé Perpezac
le blanc, en Corrèze, situé à 95 km de Léguillac de l’Auche apparait
dans la généalogie des d’Abzac de la Douze.
Jean d’Abzac 1er,
seigneur de Bellegarde, fils troisième de Bertrand d’Abzac et de Jeanne
de Beynac, se marie une deuxième fois, avec Gilberte de Royère, en
1477, soit peu de temps après la fin de la guerre de cent-ans. Le
contrat de mariage a lieu à l’Ons, paroisse de Perpezac, en présence, de
Jean de Saint Astier, seigneur des Bories. Perpezac apparait sous la
forme « Perpeziacus » en 872, nom latin Perpetuus qui signifie
perpétuel, durable.
Perpezat
serait-il issu de la disparition du « r » de l’occitan « perprendre »,
verbe transitif, signifiant prendre, saisir, avec comme dérivé
« perpresa » entreprise, enceinte, faubourg - étymologie occitane
« per » + prendre.
Le hameau de Perpezat se situe à 2km de Léguillac de l’Auche à environ 150 mètres d’altitude.
Pommerede
Lieu
signalé sur la carte de Cassini par la présence d’une chapelle,
n’apparaissant pas sur le plan de 1808, et devenant quelques parcelles
boisées aujourd’hui.
Le
nom collectif « eda », « pomareda » signifie pommeraie, lieu planté de
pommiers. « Pomarius » signifie verger en latin dans le Dictionnaire de
Gaffiot de 1934. Le suffixe « eda »sert à former un collectif à partir
d’un nom de plante pour désigner un endroit où elle abonde -
Dictionnaire occitan d’Alibert en 1965.
Le lieu-dit, sans habitation sur la carte Ign, se situe à 2km 700 de Léguillac de l’Auche à environ 135 mètres d’altitude.
Poude
La
carte de Belleyme mentionne « La Poude » en 1776, par contre le hameau
n’apparait pas sur la carte de Cassini en 1756. Sur le plan cadastral
Napoléonien, Poude est mentionné « à Poude », puis le hameau n’est pas
désigné sur la carte Ign, seules les habitations apparaissent.
Puy (le ciel)
Le Puy en 1756, au Puy en 1808, Puy le ciel aujourd’hui.
Dérivé,
peut-être, d’anciennes limites primitives de propriétés ou fiefs.
« Puy » en occitan, du latin podium : le tertre, la grande colline.
Les
hameaux Baby - Puy du Ciel sont référencés sur le site de la Direction
Régionale des Affaires Culturelles d’Aquitaine, sous protection
archéologique et se situe à 2km 200 de Léguillac de l’Auche à environ
150 mètres d’altitude.
Puychaud
Puychaud en 1756 et aujourd’hui, à Puy-Chaut en 1808.
En 1172,
Puychaud, est nommé « Nemus de Poichaus », dans le cartulaire de
Chancelade, dérivé peut-être d’anciennes limites primitives de
propriétés ou fiefs.
Puy en occitan issu du latin podium : le tertre, la grande colline.
Dans
« Toponymie générale de la France » d’Ernest Nègre, « chau » signifie
montagne à sommet aplati, de « calmis », origine préceltique, hauteur
dénudée, devenu « chalm » en nord occitan, puis « chaud » avec la chute
de la consonne finale.
Le hameau de Puy Chaud se situe à 1km 100 de Léguillac de l’Auche à environ 170 mètres d’altitude.
Sirieix - ou Boscus Marbu ?
Mentionné Les Cireix en 1756, à Sirey en 1808, et Sirieix aujourd’hui.
Sirieix, orthographié Sirieys sur la liste des tenances du prieuré de la Faye en 1752, mais aussi surnommée « Bosmarbu ».
Or on note, dans la collection Périgord de la Bnf, tome 33, dans « Abbayes du diocèse de Périgueux :
« 1236,
le lendemain de la fête de la conversion de St Paul. Ratification par
Hélie Ramnulphi, Marbus, Hugo, Willelmus et Iterius fratres donzelli
omnes cognomine de Creichac, filii Helye Rampnulphi militis d’Agonac,
d’une donation faite la date ci-dessus, par ledit Hélie Ramnulphi
chevalier leur père, et Ay. de Creichac leur oncle, P. étant évêque de
Périgueux, à la maison et aux frères de Faya, de tout le droit qu’ils
avaient sur le bois apellé Boscus Marbu et ce qu’ils ont dans les
paroisses de Anessa, de Bello Loco et de Mensinhac, entre les mains de
Boson prieur de cette maison ».
Le
hameau prend son origine dans l’occitan « cireix » qui signifie
cerisier, mentionné « cireis » sur la carte de Cassini. La terminaison
« eix » est fréquemment utilisé en Périgord et Limousin pour « eis ».
Le hameau se situe à 1km 800 de Léguillac de l’Auche à 133 mètres d’altitude
Le Sol du Dyme
Lieu
où les fermiers du prieuré, comme Thomas Meissensas, en 1638, et les
habitants de la paroisse viennent payer le dixième en nature ; dans
notre cas, c’est un nom de parcelle un ancien microtoponyme, devenu nom
de lieu.
On
trouve parfois l’appellation « grange de la disme », où l’on
entreposait la collecte de la dime. Le lieu n’est pas mentionné sur les
cartes de Cassini et plan cadastral de 1808.
Le hameau du Sol du Dyme se situe à 1km 200 de Léguillac de l’Auche à environ 140 mètres d’altitude
les Tuilières
Dérivé du latin « tégula », lieu où l’on produit des tuiles vers le XIème ou XIIIème siècle.
En occitan, le « teulier » le tuilier, est le fabricant de tuiles, la « teulera » la tuile.
En
1700, Pierre Laulanie Dugrézeau, écuyer, garde du Roi, fait hommage au
Roi pour les fiefs qu’il tient aux Thuilières et Boudeau. En 1738 le
seigneur Dugrézeau est bourgeois de Périgueux.
1747 – afferme de la Thuilière
« le
fermier sera tenu de livrer au Seigneur Dugrézeau toutes les fois qu’il
fera cuire des tuiles, chaux et autres, un millier de tuiles creuses,
une barrique de chaux , une centaine de grands carreaux et une centaine
de briques ». p 57 - Saint Aquilin.
1752
– Armand Dugrézeau est qualifié de seigneur des Thuilières. Armand de
Laulanie se marie avec Jeanne de Roche de la Rivière. La dame de Roche
est seigneuresse des Thuilières en 1789.
Dans l’Armorial de la Noblesse, en 1789, Messire François Laulanie du Grézeau, écuyer, est seigneur des Tuilières, paroisse de Léguillac de l’Auche.
Le hameau se situe à 2km 600 de Léguillac de l’Auche à 227 mètres d’altitude.
Veyriéras
Trois
orthographes différentes entre le XVIIIème et le XXIème siècle,
Veirieras en 1756, Verrieras en 1808 et Veyriéras sur la carte Ign.
Toponyme
lié à l’industrie du verre, du latin « vitrum » verre, sous la forme
occitane « veyriera ». Le suffixe « as », en occitan, sert à désigner
les habitants d’un hameau.
Le
hameau est cité en 1271, lors de l’affranchissement par Bernard
Raymond, chevalier, moyennant la somme de 39 livres, Itier, Guillaume et
Pierre de las Veyrieras, ses hommes liges et taxables – Archives
communales de Périgueux II-5 voir aussi S.h.a.p. – 1907- p 51 d’E Bayle.
L’émancipation de la classe rurale a déjà commencé en Périgord bien
avant le signal du Roi.
En
1473, une reconnaissance, en 1474 et 1481, une assence de terres sont
effectuées au profit de la famille De Vessac, seigneur de Veyrieras à
Léguillac de l’Auche. Réf 24 J archives du Lieu dieu.
En 1498, une reconnaissance de rentes
est effectuée à Beaulieu, une vente d’un bois à Léguillac en 1553, par
Pecou de Veyrières. Réf 24 J archives du Lieu dieu.
Le hameau se situe à 1km 800 de Léguillac de l’Auche à environ 102 mètres d’altitude.
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