Implantations









Nota : l’étude est effectuée à partir des collections départementales numérisées, qui dans certains cas, débutent un peu plus tardivement que les collections communales, comme c’est le cas de Saint Astier, dont la collection communale possède quelques feuillets dès 1612, la collection départementale, débutant en 1669.

Nous allons tenter de découvrir les origines géographiques et connaitre les motivations qui ont « poussés » les différents migrants, qui, dans le courant du XVIIème puis du XVIIIème siècle, ont « colonisés » environ, 16 villages, avec en règle générale, la présence d’un ou deux couples par village.

Les motivations du départ :

Si l’on se réfère à l’ouvrage de Georges Rocal « Croquants du Périgord », on note « L’épreuve des guerres de religion fut de toutes la plus terrible. Les reitres, nommés « cavaliers noirs ou cavaliers du diable », utilisés par les deux partis, parcourent les campagnes en tournant en rond dans tout le Périgord. "Les pauvres laboureurs sont chassés de leurs maisons, spoliés de leurs meubles et bétail, rançonnés et s’enfuyent comme des bêtes sauvages". Les Doléances des États du Périgord, en 1576 mentionnent « les habitants sont réduits à quitter leurs maisons et familles, pour n’avoir plus moyen de rester, estant la plus part bruslées, renversées et saccagées ». 

En 1582, il est impossible de recenser les villages, les bourgs, et les habitations incendiées en Périgord. Le nombre de morts est effrayant. Pendant une trentaine d’années, la paix revient en Périgord. « Le règne de Louis XIII est à nouveau troublé, ainsi après 1630, vols, incendies se multiplient. Les sergents et recors qui poursuivent le paiement des impôts sont assassinés. Une supplique au roi, signée « La commune du Périgord » explique en 1637 les motifs de la révolte des Croquants, le Périgord est épuisé ; le commerce du bétail, du vin, et des châtaignes est en berne, les tailles excessives, les gens de guerre commettent des méfaits innombrables ».

La plupart des couples que nous rencontrerons sont, laboureurs, bordiers ou métayers de bourgeois de la ville de périgueux, journaliers, peut-être, parfois, employés par la famille de Chilhaud, qui possède au XVII de nombreuses propriétés aux alentours de Périgueux.

Remarque : L’arrivée d’un couple Neyssensas dans un village intervient parfois peu de temps après le mariage d’une des sœurs de la famille.

Les deux aires d’implantation, avant 1600, se situent au nord d’une ligne Neuvic - Périgueux, de l’amont vers l’aval, délimitée par l’Isle, rivière d’environ 255 km, qui traverse trois départements.

Périgueux et Léguillac sont habités par des Neyssensas depuis 1580,

Avant 1700, 8 lieux, au nord de l’Isle, sont occupés par des Neyssensas, contre 3 au sud.

Entre 1700 et 1800 un équilibre s’établit, entre le nord et le sud, avec respectivement 9 occupations au nord, entre Saint Germain du Salembre et Périgueux, et 9 occupations au sud, entre Saint Léon sur l’Isle et Lacropte.

D’autres villages ont pu être « colonisés », mais dans une moindre mesure, et ne sont pas répertoriés sur les quelques sites de généalogie mentionnant notre famille en décembre 2011.

Un bref historique présente chaque village, puis à destination des généalogistes, on retrouve le détail des actes des premières familles Neyssensas qui "colonisérent" chaque village








Etude par village



Bassillac
                                               


Neycensas Neyssensas village de Bassillac


Située à 9 km à l’est de de Périgueux, Bassillac conserve quelques témoignages de l’époque néolithique avec les sites de Boulogne et l’abri rocheux du Goudeau, lieux de surveillance entre l’Auvézère et l’Isle à Charrièras. Les vestiges du domaine gallo romain de Bassilius (Basceilhac dans l’Hérault) avec le suffixe « acum »  nous rappelle l’occupation Romaine. 


Courant du Xe siècle, l’abri du Goudeau est à nouveau utilisé en fortin (RupemBassilhaco) contre l’invasion Normande. Le village fait à nouveau parler de lui pendant la guerre de Cent ans, les guerres de religion et, plus proche de nous, par quelques révoltes paysannes.

Château de Rognac
Bassillac habrite un prieuré au XIIe siècle, disparu aujourd’hui, seule l’église Saint Etienne témoigne de ce siècle. Le château de Rognac au nord-est du bourg est édifié entre les XVIe et XVIIe siècles. Il habrite les insurgés pendant la Fronde au XVIIe siècle.

Les d’Abzac de la Douze possède quelques biens à Bassillac - Sous série 2E – archives familiales et titres féodaux - 2E1806 AD entre 1464 et 1819, et gère le domaine du Goudeau – 12 J 63.

La section E dite de Meycourbi tracé par Mr Fayolle vers 1825.

Cadastre 1808

Sans lien établi avec les familles Neyssensas de Léguillac de l’Auche, le premier couple présent sur les registres de Bassillac apparait quelques années après la Fronde (1648 – 1653), en 1672.


Le huit septembre est « baptisée Marguerite Naissensas, fille d’Anthoine et de Jane Lachaises dans le bourg ». Son parrain se nomme Jean Naissensas et habite lui aussi le bourg, ce qui acrédite peut-être d’une implantation plus ancienne des Neyssensas à Bassillac.




En 1670, le patronyme « Maufangeas » apparait sur Bassillac et Corgnac et peut semer le trouble, serait-ce une variante de notre patronyme, une erreur d’écriture et de phonétique de la part du curé de Bassillac ?

En 1657 la forme « Maufrangeas » est présente à Agonac avec la naissance de Gaston. Aujourd’hui, d’autres variantes du patronyme sont présentes sur les sites Généanet et Bigenet. Maufrangeas est un personnage du roman d’Eugène le Roy « Le moulin du Frau ». Dans « Lo Bornat », en 2006, la définition suivante est proposée : « mal » adjectif signifiant mauvais et « frange » pourrait désigner un vêtement effrangé, effiloché, surnom de quelque pauvre hère, Malfrangé devient en occitan Maufrangeas. Avec ces données linguistique nous nous éloignons de la signification de notre patronyme.

Il semble qu’il n’y ai eu qu’un couple sur Bassillac entre 1670 et 1800. Marguerite Neysensas enfant du couple Anthoine et Jane Lachaises décède le 1er décembre 1748 au lieu-dit Meyrinas. Son frère né vers 1683, décède le 20 septembre 1748 lieu dit La Frontie.



Le 2 juillet 1752, Marguerite Neysensas fille de Pierre et de Marie Yuer ( ?) à La Frontie.



Entre janvier 1801 et février 1897, on dénombre 4 mariages sur Bassillac.

Le 10 Pluviose An 9 - 1801, Jean Naissensas 32 ans, cultivateur, originaire d’Eyliac, épouse Anne Mignot habitant du lieu dit La Roquette à Bassillac.

Le 21 Janvier 1827, Pierre Neissensas, cultivateur, fils du couple cité ci-dessus,  épouse Mathilde Boujart, cultivatrice, habitante du lieu-dit Boulogne, à Bassillac.

Le 2 février 1840, Jean Neyssensas, cultivateur, demeurant à Boulogne, fils de Jean Neyssensas, demeurant à Milhac, épouse Pétronille Roche, cultivatrice, habitante du Pradou à Bassillac.

Le 20 mai 1869, Pierre Neyssensas âgé de 29 ans, demeurant aux Chambiers, commune d’Eyliac, né à la Besse, commune de Milhac d’Auberoche, épouse Marie Chadourne, 18 ans, originaire de Saint Pierre de Chignac.

Le 27 février 1897, Germain Neysensas, 27 ans, né à Bassillac, fils de feu Pierre Neysensas et de « vivante » Catherine Latour, habitants tous deux au Change, canton de Savignac les Eglises, épouse Marie Jeannet, 21 ans, habitante de Bassillac, cultivatrice.

A l’occasion du mariage de Germain, en 1897, nous découvrons les premières signatures de membres de la famille Neyssensas de Bassillac.



Quelques statistiques issues de l’état nominatif des habitants de Bassillac en 1836

Mise en ligne sur Internet en 2014 :

Sur 810 habitants on dénombre 418 hommes et 392 femmes. La population masculine est composée de 250 garçons, 149 hommes mariés, et 19 veufs. La population féminine se compose de 210 filles, 137 femmes mariées et 45 veufs.

Peu de Neyssensas à cette époque :

Jeanne Neyssensas, 24 ans, Jean, 34 ans, cultivateur domicilié avec sa mère Anne Mignot, 67 ans, François Neyssensas, 6 ans et Jeanne Neyssensas, 25 ans.

65 ans plus tard, en 1901, un nouvel état nominatifs des habitants dénombre 740 habitant, pour un total de 176 maisons, 25 composant le bourg de Bassillac et 151 en habitat dispersé.

Les Neyssensas sont répartis en deux lieux-dit.

Meyrinas, avec Germain Neyssensas, 32 ans, cultivateurs, gendre du « chef » Jean Jeannet, 62 ans, cultivateur, Marie Neyssensas, 60 ans épouse du « chef » Jean Jeannet, Jeanne Jeannet, 25 ans, fille de Jean Jeannet, et Noémie Neyssensas, 2 ans, petite fille du « chef » de famille.


Boulogne avec simplement un membre, Pierre Neyssensas, 72 ans, agriculteur, et cousin du « chef » de famille Jean Bouchard, 64 ans, tailleur.




Razac sur l’Isle



Razac sur l’Isle, canton de Saint Astier, porte l’appellation de Razacum dans un pouillé du XIII siècle – archives de Quinta, puis Rezac en 1248, Resac en 1312, Raszac en 1397 dans le livre noir de Périgueux. Razac est un ancien repaire noble dépendant de la Chatellenie de Périgueux au XIVe siècle. Périgueux possède haute justice sur Razac vers 1760. Pendant la guerre de Cent-Ans le château de Razac est tenu à maintes reprises par les Anglais. En 1451 le comte Jean de Périgord octroya la seigneurie de Razac à Hugues de Bayly. La famille Bayly conserve la seigneurie pendant près de 340 ans. Henry de Bayly s’exile à la Révolution et meurt en émigration.



Si l’on se réfère au relevé effectué par le Cercle d’histoire et de généalogie du Périgord, d’après la collection communale, , une première famille habite Razac dès 1618. Le 28 janvier, Arneaud nait de Marot et Hélis Lagarde. Sont parrain, Arneaud Lagarde et marraine Marie Martrenchard. Le 5 avril 1620, un deuxième enfant nait, Guilhiaume.

Alain de Bayly est seigneur de Razac en 1618.

L’unique lien avec des Neyssensas de Leguillac de l’Auche peut s’effectuer à partir des prénoms Marot et Guilhiaume, présents à Leguillac de l’Auche dès 1599 et 1614.

En 1668, Simon et Martial Brouilhaud naissent, de Jean et Anne Neysensas, habitants au lieu du Pinaud. Aucun membre de la famille Neyssensas n’est parrain ou marraine.

Bertrand de Bayly est seigneur de Razac.

En 1692, la famine débute, puis la peste pour s’interrompre début 1694 en décimant près d’un dixième de la population. Notre patronyme disparait des registres de Razac près d’une quarantaine d’années.





Le registre ci-dessus est un extrait du nombre de décès dans la paroisse de Razac.

Le septième jour d’aout 1712, Guihonne Neyssenssas, se marie avec Guly Bleynie, habitants le Moulin à Razac. Aucun membre de la famille Neyssensas n’est parrain ou marraine.






Le temps des Lumières :

En 1716, Joseph de Lagrange Chancel, dramaturge, nait et décède au château d’Antoniac. Il s’en prend au duc de la Force, puis au Régent, au travers d’une satire violente « les Philippiques ».

Le 20 février 1721, Marie Neyssensas, fille de feu Pierre Neyssensas et Catherine Lacoux, habitante du village du Moulin, se marie avec Etienne de Biras, laboureur, du village du Soulier. (Pierre le père de Marie est peut-être le marguillier de Montrem entre 1668 et 1719 - voir l’étude du village de Montrem. Pierre et Catherine Lacoux habitent Montrem en 1700.

Joseph de Bayly est seigneur de Razac.


Le 23 novembre 1723, Marie Neyssensas, fille de Sicaire et Françoise Bourgoin, habitants Montrem, se marie avec Jacques Bourgoin de la Foret à Razac.

Le même jour, Sicaire Neyssensas, du bourg de Montrem, se marie avec Françoise Bourgoin. Sicaire est vraisemblabement le marguillier de Montrem entre 1719 et 1767.

Les deux couples sont inscrits sur le même acte en 1723.

Le 18  janvier 1724, Pierre Neyssensas originaire d’Annesse, se marie avec Marguerite Rongeras du village de Boussac à Razac.


Le 24 avril 1768, Sicarie Nayssensas, fille mineure de feu Jean et Simone Mourcen, habitantes au village de Gintrat, à Razac, se marie avec Jean Mouvignier, fils de Pierre et feu Catherine Bordas, du village de Beylecout, paroisse de Coursac, en présence de Jean Grangier, Léonard Daudou, et Jean Nayssensas, ne sachant signés. L’acte est dressé par le vicaire de Razac, Desmottes.
 
Le curé Conte inscrit, sur le registre paroissial, le décès de Sicarie le 25 septembre 1771, à l’âge de 53 ans.
 
 

Le 20 janvier 1733, Jeanne, habitante du bourg, se marie avec Guilhen Rongieras du Soulier. Jeanne décède à l’âge de 72 ans, le 24 novembre 1774.
 
 
 

1737 - afferme de Jean Neyssensas

Au temps du Seigneur d’Ambois de Mensignac

 

L’acte présenté ici, référencé 3E797, émane des recherches effectuées par Mme Raluy, aux archives départementales de Périgueux, en 2016, dans le cadre de son ouvrage sur Léguillac de l’Auche.

 

Ferme de 5 années, Jean Neyssensas et Elie Porcher pour 18 livres annuelles

 

Aujourd’hui, dixième du mois de novembre, mille sept cent trente-sept, après-midi, au bourg et paroisse de Razac sur l’Isle en Périgord, et dans la maison du notaire royal soussigné. (Desdoit)

 

 

Par devant les présents et les témoins ci-après nommés :

A été présent et personnellement constitué, Jean Neyssensas, laboureur à bras, habitant du village de la Croze, paroisse de Mensignac,

Audit Périgord, lequel a affermé pour les temps et espace de cinq années et cinq récoltes prochaines et consécutives, à commencer d’aujourd’hui et finir à pareil jour,

 

Tous les biens et bâtiments appartenant à Françoise Madier, sa femme et à ses enfants, et de feu Adrien Barzat, son premier mary, qui sont sis et situés au village de Gravelle et dans la paroisse d’Annesse,


 

Et exception d’une maison ayant appartenu audit feu Barzat et située audit village de Gravelle et qui joint la maison des héritiers de feu Maitre Anthoine Soulhier, vivant, notaire royal, qui n’est pas compris dans ladite ferme faite en foncier d’Elie Porcher, marchand-bonnetier, qui est ici présent,

Acceptant et habitant au présent bourg et paroisse de Razac, lesquels bâtiments compris dans ladite ferme consistent en :

« Deux chambres basses, l’une d’elle n'a aucun plancher que seulement trois planches de bois de chêne ou autre bouts posés sur les soliveaux et l’autre chambre et son grenier planché, excepté qu’il y manque sept à huit planches et dans lesquelles chambres il y a de la paille, des cottes de blé d’Espagne et du foin recueillis la précédente année »,

  

Dans lesdits biens affermés et la fin de ladite ferme ledit Porcher sera tenu de laisser le fourrage qui sera recueilli dans les mêmes biens l’année qui fera la fin de la dite ferme, laquelle a été faite pour chacune de cinq années, pour la partie, et sommer de dix-huit livres, le prix de laquelle ferme pour les deux premières années revenant à la ferme pour les deux premières années revenant à la somme de trente-six livres,

Ledit Porcher a tous présentement baillé de payer audit Neyssensas en six écus de six livres la pièce. Ladite somme de trente-six livres que ledit Neyssensas après avoir compté, examiné et vérifié, a pris et retiré et s’en est contenté et a concédé quittancement,

Porcher lequel s’engage de payer le prix de ladite ferme des trois dernières années en deux pactes et deux termes, chaque année, chaque pacte, et tant la somme de neuf livres qui échoiront aux fêtes de Noel et de Saint Jean-Baptiste de l’année que l’on comptera mil sept cent quarante, et ainsi consécutivement année par année, et sans interruption, à peine de tous dépens, dommages et intérêt, et outre le prix de ladite ferme ledit Porcher sera tenu de payer pendant le cours de la même ferme, la taille et impositions qui seront faites sur les biens et bâtiments affermés,

et ledit Neyssensas payera la rente de laquelle ils sont sujets, dans lesquels biens affermés, ledit Neyssensas, n’a laissé aucun bétail ni semences que seulement un boisseau de graine de chanvre que ledit Porcher remettra audit Neyssensas à la fin de ladite ferme, desquels biens et bâtiments affermés ledit Neyssensas promet et s’engager de laisser et faire jouir ledit Porcher pendant les cinq années, et lui, après tous troubles et empêchement  à peine de tous dépens, dommages, et intérêts et pour l’entretement des présentes lesdites parties ont obligées et hypothéquées tous leurs bien présents et renoncent à tous, moyens et exceptions, aux présentes contraires a quoi faire de leur vouloir et consentement ont été gagés et condamnés sous le sceau royal des présentes,

Dont François Robert sergent royal habitant au lieu de Montanceix, paroisse de Montrem, audit Périgord, et Elie Pajot, journalier, habitant au présent bourg et paroisse de Razac, témoins connus le Sieur Robert a signé et non lesdits Neyssensas et ni ledit Pajot pour ne savoir et interpellé par moi.

Desdoit notaire royal.


 

Enregistré à Saint-Astier en 1737, la somme de six sols par Mazeau.

L’acte est passé devant le notaire royal, Desdoit, notaire à Razac entre 1705 et 1754.

 

 

Des protagonistes et des lieux

 

Jean Neyssensas habite à quelques minutes du manoir de La Croze à Mensignac


 

« La Croze : le 16 décembre, noble Eymeric de Meredieu, écuyeur, Seigneur d’Ambois, afferme au nommé Sicaire Vergnaud dit Didy, son métayer, deux métairies à la Veyssière et à Larcy et proroge le bail pour le domaine de la Croze du 5 janvier 1735 ». Le lieu semble avoir été un rendez-vous de chasse, selon les actuels propriétaires. Regards sur un Village du Périgord - Mensignac par Nectoux et Caignard en 1991.

« Eymeric de Meredieu, où les tribulations d’un maire imposé, riche propriétaire, seigneur de la Croze, des fiefs de Boulazac, Boribru et Champcevinel, consellier du Roi et maire perpétuel de la ville de Périgueux ». Etude historiques sur la révolution en Périgord, par Bussière en 1877.


 

Jean Neyssensas / Neysensas se marie, avec l’autorisation du curé de Mensignac, quelques mois auparavant, le 7 févier 1737 à Annesse avec Françoise Madier, habitante de Gravelle. Le curé De Linard bénit les époux.


 

La famille Madier est originaire de Champniers-et-Reilhac, partie nord du Périgord.

Françoise Madier est née à Gravelle, paroisse d’Annesse.

La famille Barzat ou Barzac est présente à Périgueux dès 1599, puis Léguillac de l’Auche vers 1640 ; peut-être originaire du village de Barzac en Gironde. On rencontre un Gabriel Barzac, dit Laverdure à Armagnac, paroisse de Léguillac, en 1734, quelques décennies plus tard, un Jean Barzat, habitant le quartier de la Cité à Périgueux, prend pour épouse Jeanne Neissensac d’Annesse, fille de Sicaire et Jeanne Dalesme en 1786.

Le sieur François Robert, sergent royal est fils de Martial Robert, notaire royal de Montanceix.

Elie Porcher, razacois, est marchand-bonnetier ; il vend des articles de bonneterie, de l’habillement en maille, des chaussettes, des bas et de la lingerie en laine et en coton ; afin de compléter son son activité il prend à ferme les biens de Françoise Madier situés à 1 km 700 de son domicile.

 

Le souvenir de la signature du notaire Soulhier en 1730


1901 - Quelques habitants de Mensignac




Décès de Pierre, âgé de 75 ans, le 29 mai 1761, à Gintrat.

Le 3 mars 1783, Sicarie Neyssensas, fils de Jean et de feu Margueritte Cuminal, de la paroisse de Laiguillac de Loche, se marie avec Marie Rousseau, fille de Bernard et de Marie Pajot, habitants la paroisse de Razac. Le curé Limousin signe l’acte.


Le dernier acte présent sur les registres de Razac est l’acte de mariage de Pierre Naisensas, établi le deux ventose an III (1794). Pierre, habite Laiguilliac de Lauche. Il est tisserand et fils de feu Guillaume et de Marguerite ? (Druis) habitants Laiguilliac. Sa future épouse Jeanne Veissière, âgée de 21 ans, est fille de feu Bernard Veissiere et de feu Jeanne ( ? ) habitant le village de Razac.

Après environ deux cent ans de présence de membres des familles Neyssensas, sur Razac, notre patronyme n’apparait plus après 1800.

En réalité, il est difficile d’établir la permanence d’un ou deux couples sur la paroisse de Razac. Qu’ils soient originaires d’Annesse, de Montrem, ou Léguillac de l’Auche, les couples présents entre 1700 et 1800, semblent être de passage, en effet on ne note pas de naissance sur les registres paroissiaux.

Les patronymes rencontrés : Veyssière, Chastanet, Gintrat, Payenchet, Brachet, Bourgoin, Fargeot, Charenton, Veyry,

Annesse et Beaulieu

Sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle, Annessa e Beuluoc en occitan, apparait pour la première fois sous l’appellation Anessa en 1076, nom construit sur la racine « ana » marais et du gallo-romain « itia » ou « icia ».

1663 : Relevée dans l’Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790

« Enquête criminelle - Me Jean Mourcinq, prêtre, docteur en théologie et curé de la paroisse d'Annesse, se plaint de ce que Guillaume Allen, son domestique, allant recueillir la dime de la paroisse d'Annesse, rencontra un nommé François, valet du prieur d'Annesse, auquel il fit observer qu'un sieur Lalouette et d'autres dimeurs avaient fait perdre sept ou huit gerbes du blé de la dime, ce qui causait un grand préjudice à son maître. Alors ledit François se jeta sur lui en jurant, lui donna de grands coups de bâton, de pied et de poing sur la tête, le visage et d'autres endroits du corps et lui dit qu'il le tuerait. Entendant crier, le sieur Mourcinq se dirigea du côté du bruit et voulut remontrer au valet du prieur qu'il avait tort de battre son domestique et qu'il en aurait raison en s'adressant à la justice: l'accusé lui répondit en blasphémant qu'il ne craignait ni lui, ni la justice, et qu'il le tuerait lui et son valet. Il prit alors deux grosses pierres pour les jeter audit Mourcinq et demanda même une épée pour le tuer, mais quelques personnes intervinrent pour l'empêcher ».


4 novembre 1629 naissance de Pierre Neyssensas

Nous allons croiser la signature du prêtre Mourcinq dans quelques actes cités ci-dessous.

Pierre Neyssensas et Martialle Bournet donnent naissance à Pierre, le 4 novembre 1629 au village des Fieux, parrain Pierre Neyssensas.

Unique couple présent durant la décennie, naîtront de l’union, le 2 janvier 1632, Marguerite, parrain, Léonard Chastanet, marraine, Marguerite Langlade, puis Jehanne, le 14 décembre 1639, parrain, Isabeau Beyney, marraine, Jehanne Jassailhat.

En février 1639, à la naissance de Thomas Bournet, Thomas Neyssensas est parrain, domicilié au bourg de Leguillac de l’Auche. C’est le premier lien avéré entre les Neyssensas d’Annesse et de Leguillac.

Le 19 juin 1646, mariage entre Peyronne Meyssenssas, de Mensignac, et Guilhou (illisible).

Le 19 mars 1650, Jehan Neyssenssas nait de Thomas, habitant le bourg, et ? Filhol, parrain Jehan Lacueillle, marraine Jeanne Gareau.


 En 1653, un nouveau couple apparait, au village des Fieux, avec la naissance d’Anthoyne Neyssensas, d’Ivan et Peyronne Gintrat. Ivan est laboureur à bras, la mention du métier reste rare à l’époque. Parrain, Anthoine Constant, laboureur à Merlande, marraine Françoise Simon.

Le dernier jour de septembre 1654, Pierre Neyssensas, dit «Chatard», habitant des Fieux, est enterré dans le cimetière d’Annesse.
 
Les Fieux
 
Le 27 septembre 1654, nait Yvan Neycenssas, de Thony et Anne Viau, habitants les Fieux, parrain, Yvan Viau, laboureur, et marraine, Marie Neycenssas.

Le 30 novembre 1657, nait Marie Neycenssas, de Simon, tisserand, et Ivanne Gintrat, habitants de Gravelle, paroisse d’Annesse, parrain, Pierre Garreau, marraine, Marie Neycenssas.

Le 2 février 1672, est enterrée dans l’église de Saint Blaise d’Anesse, Marguerite Neyssensas, habitante du village des Fieux, âgée de 42 ans, en présence d’Arnaud et Sicaire Desenrens, marguilliers.

15 janvier 1676 naissance de Sicaire Nayssensas

Le 15 janvier 1676, nait Sicaire Nayssensas, âgé de 7 jours, fils naturel et légitime de Marot Nayssensas, laboureur, et Sicarie Boisseau, du village des Malloques, parrain Sicaire Boisseau, et marraine Magdeleine Neyssensas.

Le 14 février 1677, dans l’église Saint Blaise, est baptisée, Catherine Neyssensas, âgée de 3 trois jours, fille de Jean et Catherine Trimoulet, habitants du village de Chignac, parrain, Sicaire Neyssensas, marraine, Catherine Desenrens.

Le 22 avril 1677, Pierre Neyssensas, âgé de 4 jours, de Philibert Neyssensas, et Jeane Vergnau, du village de Lagrange, parrain, Pierre Rey, marraine, Jeane Neyssensas.

En février 1679, mariage entre Simon Neyssensas, de Leguillac de l’Auche, et Jeane Gintrat d’Anesse.

Le 15 janvier 1679, nait Maryse Neyssensas, fille de Jean et Peyronne Gintrat, habitants des Fieux, parrain, Gabriel Vergnas, peigneur de chanvre, marraine Maryse Neyssensas.

Le 5 mars 1679, nait Jane, âgée de 2 jours, fille de Jean, tisserand, et Jane Neyssensas, du village des Fieux, parrain, Girou Neyssensas, marraine, Jane Neyssenssas.

Entre 1629 et 1679, cohabiteront 8 couples sur la paroisse d’Annesse et, entre autre, au village des Fieux.
 
 
 

Marguerite Meyssensas violentée en 1653

 

Le 2 février 1672, le prêtre Mourcin inhume dans l’église Sainte-Blaise d’Annesse, Marguerite Meyssensas habitante du « village » des Fieux, agée de « 42 ans ». Les marguilliers présents sont Arnaud Desenrens, époux de Marie Dufour et Sicaire Desenrens, époux de Marguerite Bouchillou. L’inhumation de Marguerite dans l’église n’est peu être pas étrangére aux évènements fqui se déroulèrent en juillet 1653, évènements que nous allons découvrir à présent.

 

Marguerite est enfant du couple Pierre Meyssensas et Martialle Bournet. Deux filles du même couple nommées Marguerite naissent, l’une le 14 mars 1627 au lieu dit Linard paroisse de Léguillac de l’Auche, le parrain se nomme Pierre Meyssensas, la marraine Marguerite Broulhaud, la 2ème  le 2 janvier 1633 (Ad Dordogne-94/648) à Annesse. Le parrain se nomme Léonard Chastanet, la marraine, Marguerite de Langlade, en présence de Guilhou Simon et à nouveau Pierre Meyssensas.

 

Dans les deux cas le curé lors du décès de Marguerite, en 1672, commet une erreur sur l’age de décés, Marguerite est soit agée de 45 ans, soit de 39 ans.

En 1629, le curé d’Annesse, Labrue, baptise le petit Pierre, sœur de Marguerite.

Entre 1629 et 1679, cohabiteront 8 couples Meyssensas sur la paroisse d'Annesse et, entre autre, au village des Fieux.

Le 28 avril 1687 un accord est passé entre Jean Meysensas, laboureur à bras et sa sœur Marguerite (autre Marguerite des Fieux) portant sur une vente d’un lopin de terre au lieux dit les Fieux et la construction d’un mur mitoyen. Le notaire note « attendu la misère et pauvreté et misère de la dite Marguerite que du dit Constant son mari, ils avaient priés le dit Jean de vouloir faire construire le dit mur ».


En effectuant des recherches sur l’inhumation « ad sanctos » de Marguerite je  découvre en aout 2023, l’acte de baptême de son fils unique, Pierre, fruit d’un viol pendant la Fronde qui sévit en Périgord entre 1648 et 1653. Marguerite a été abusée sexuellement en juillet 1653 par un cavalier de l’armée du Seigneur de Sauveboeuf.

Un généalogiste-paléographe du site Geneanet me communique en septembre 2023 la traduction de l’acte. Faute de découvrir aisément les noms et surnoms des protagonistes, après quelques heures de recherches sur des documents historiques personnels, je retrouve enfin les patronymes exacts malgrè la difficulté de décryptage de la graphie du curé d’Annesse. (Ad 253/648). 

 


 L’enfant est nommé « Batar » mais ce n’est pas son patronyme (il le deviendra peut-être s'il survit).

Le vinneufviesme du mois de mars mil sis sean cinquante et catre dans l’églize paroissialle du bourg d’Anesse par moy soubz sinné, a été baptizé Pierre, batar fils d’un cavalier de gans de guere et de Marguerite Meyssensas du village des Fieux, ladite Meyssenssas ayant eté prinze par forsse et violansse de cavalier de l’armée du seigneur de Sauveboeuf. A été son parin Piere Lanaud dit « Montouban » et mareine Mariote de « Montouban » a été faict le dit baptesme en prezansse de Jehan Grosuallet et Sicaire Desenrens.

 

 

Les témoins sont Pierre Lanaud dit Montouban, époux de Marie Pecou, de la même génération que Marguerite. Le surnom « Montouban » peut avoir deux significations : issue de Mont-tout-blanc, ou plus vraisemblablement en lien avec la ville de Montauban ; le père de Pierre participa peut-être à la bataille de Montauban en 1629 opposant les forces du Roi aux Huguenots. Pour rappel la ville de Montauban est commandée par le protestant Jacques Nompar de Caumont, seigneur, marquis, duc de La Force en Périgord, pair de France, gouverneur du Béarn, vice-roi de Navarre sous Henri IV, maréchal de France sous Louis XIII.


 

Pierre Lanaud dit « Montouban » est inhumé dans les tombeaux de l’église en 1660.

 

 

Les présents, peut-être des marguilliers : Jehan Grosuallet du village de Lachenal est présent sur Annesse par mariage depuis 1650, quant à Sicaire Desenrens, sa famille est présente sur Annesse depuis au moins 1590. Sicaire est l’époux de Marguerite Bouchillou.

Il fut impossible de retrouver la trajectoire individuelle de Pierre, de son mariage ou de son décès sur les registres paroissiaux de Dordogne, peut être changea-t-il de patronyme !!.

En fin d’année, Marguerite assiste à l’inhumation de son père, Pierre dit Châtard, dans le cimetière de l’église paroissiale d’Annesse. Pierre est « enssevely » le dernier jour du mois de septembre 1654.

 


 

 

Contexte historique : la Fronde

Peu de temps après la fin des guerres de religion, un nouvel épisode d’instabilité éclate au temps de la Fronde. Elle regroupe l’ensemble des troubles qui éclatent en France entre 1648 et 1653 pendant la régence d'Anne d'Autriche (Louis XIV (1638-1715) est encore un enfant) et le ministère du cardinal Mazarin. Unis contre l'absolutisme monarchique et la politique fiscale de Mazarin, les différents acteurs sociaux de ces troubles conservent des motivations et des aspirations peu conciliables. Les officiers, notamment les parlementaires, protestent contre les pouvoirs accrus des intendants et du Conseil du roi ; les nobles n'acceptent plus leur exclusion du pouvoir au profit de commis d'origine roturière ; la bourgeoisie et plus encore le peuple, éprouvé par les mauvaises récoltes, sont exaspérés par l'accroissement de la pression fiscale qu'engendre la guerre contre l'Espagne. 

 

La Fronde des princes

Peu de temps après la révolte parlementaire, les grands seigneurs s'estimant mal récompensés de leur aide au gouvernement royal se révoltent à leur tour et mettent à leur tête en 1651 Le Grand Condé. Commence alors la « Fronde des princes » avec le soutien du peuple. Cette rébellion est marquée par de multiples épisodes et de nombreux changements d'alliance de la part des grands seigneurs.

En fin d’année 1653, les nobles sont ruinés, incapables de se soulever à nouveau. Le peuple est accablé de misère et d’impôts, mais il préfère subir ces conditions plutôt que celles d'une guerre civile. Les parlements sont asservis, muselés, le clergé dépendant de la Cour.

 

 

L’agression sexuelle de Marguerite

L’agression sexuelle dont est victime Marguerite, à l’age de 21 ans, se déroule entre les 11 et 26 juillet 1653 durant la dernière période des troubles de la Fronde.

Observons les déplacements des troupes des deux partis en 1653. Bordeaux est le principal foyer des guerres de la Fronde depuis 1650. Le parti du prince de Condé s’établi à Bordeaux et étend son action et son influence dans toute la Guyenne. De Bordeaux la guerre civile rayonne en Guyenne, les armées vivant à l’aventure, se divisant et s’éparpillant au loin pour subsister.


L’armée et la flotte royales assiègent Bordeaux. La paix est enfin proclamée le 31 juillet 1653. En même temps le seigneur marquis Charles-Antoine de Ferrières Sauveboeuf, un temps du parti de Condé. Il devient commandant en Périgord pour le roi le 23 avril 1653, sous l’autorité du Duc de Candale, en remplacement du sieur de Folleville en disgrace depuis sa défaite devant Montanceix face à Bathasard. Sauveboeuf réduit, autour de Sarlat et Périgueux, les places et chateaux acquis aux Condé à l’aide de deux compagnies. Le siège royal de Périgueux est transféré à Nontron de 1651 à mars 1653.

Histoire généalogique de la maison de Ferrières-Sauvebeuf, par Paul Huet et le Vicomte Paul de Chabot Huet, Paul (1847-1924 ; généalogiste).

Il est difficile de suivre les allées et venues successives du marquis de Sauveboeuf en Périgord. 

Le 22 juin 1653, Sauveboeuf s’enquérit de 100 hommes en armes afin d’attaquer Périgueux, tentative une fois de plus infructueuse.

Marguerite est la témoin victime involontaire du passage d’une partie des troupes de Sauveboeuf non loin d’Annesse dans le courant du mois de juillet 1653.

En effet le seigneur d’Argence est rétabli dans son château de Montanceix par le Marquis de Sauveboeuf le 11 juillet 1653. Montanceix est situé à 5 km du village des Fieux. L’occupation du château est dévastatrice, les papiers, les titres, les meubles, granges, écuries, moulins bannaux sont détruits…..

Peu après, l’armée de Sauveboeuf débute le siège de la Chapelle Faucher le 26 juillet 1653 avec 400 hommes à pied et 200 cavaliers afin d’y rétablir l’autorité du roi. Dans la nuit du 10 au 11 aout le château est libéré. Sauvebœuf, lieutenant général des armées du roi est présent à nouveau le 11 aout 1653 lors de la prise du château de Puyguilhem.

 

La Chapelle Faucher - Puyguilhem

 

 Les exactions des troupes de Sauveboeuf en 1653

Le procès-verbal de Jean Charon, Conseiller au présidial de Périgueux, décrit le 8 aout 1654 les exactions commises par l’armée du seigneur de Sauveboeuf au château de Puyguilhem.

« Dans le château une garnison de troupes régulières complétée par une milice recrutée dans le pays, mais particulièrement à Nontron sous le commandement du lieutenant Laterrière de Nontron. Cette troupe pendant plus de neuf mois que dura cette occupation pilla le château où elle ne laissa que les murailles (du 11 août 1653 au 19 mai 1654). Elle se répandait dans les environs, battait le pays et y vivait largement, aux dépens du voisinage, rançonnait les habitants et y commit des excès, pillage du château et des terres de Puyguilhem, meurtres, forcement et viollements de femmes et plusieurs autres crimes... ».

En 1654 les Chapt de Rastignac intente un procès au marquis de Sauveboeuf pour « raison de prise et pillage du chàteau de Puyguilhem ».

 

Les témoins comme Laurence Desmaison ou Sicaire Alary décrivent les exactions des troupes de Sauveboeuf.

Laurence Desmaison, habitante du village de Verneuilh, paroisse de Champagnat, âgée de 29 à 30 ans dépose des pillages et des violences que commettent les soldats de Sauveboeuf après la prise de Puyguilhem et dans les villages d'alentour ; les soldats l'enlevèrent elle-même au village de Verneuil dans une de leurs excursions et la conduisirent au château de Puyguilhem où ils la retinrent pendant un mois pendant lequel temps ils « la contrainsrent à diverses foys à consentir à leurs volontés » , parmi les soldats qui occupaient le château, elle entendit nommer « Le Fourbier ou Fouchier et le nommé Chomel et son frère ».

Sicaire Alary, laboureur, habitant le village de Verneuilh, paroisse de Champagnac, âgé de 30 ans.

Après la prise de Puyguilhem par le Seigneur de Sauveboeuf les soldats de la garnison qu'il y mit se répandaient dans les villages pour piller et voler tout ce qu'ils trouvaient à leur convenance ; ils lui prirent deux vaches, deux veaux et tout son bétail, « et pour retirer ledict bestailh il bailhia la somme de trente livres au nommé à Fouchier qui commandoict ». Dans le château il vit des filles de la terre, entre lesquelles il reconnut la nommée Laurence du village de Verneuilh, « qu'on avait prise par force ».

En août 1653, Périgueux reste la seule ville du Sud-Ouest hostile au roi, situation qui dure jusqu'au 16 septembre lorsque finalement ses habitants expulsent les frondeurs de Condé.

Château des Ferrieres - Sauveboeuf à Aubas, près Montignac


Le statut de bâtard au 17ème siècle

Le terme bâtard est issu de l’étymologie « engendré sur le bât » ou « dans la grange ».

Le viol est un sujet auquel les historiens n’ont que très peu porté attention. Les bâtards de roturiers ne représentent sous l’Ancien régime que 1,2 pour cent des naissances.

L’église baptise les illégitimes et purifie ainsi le batard. Le curé d’Annesse à l’obligation morale de s’informer sur l’identité du père, dans notre cas on sait seulement qu’il s’agit d’un cavalier d’un Seigneur Périgourdin ; sa mention est indiquée en début, avant celle de Marguerite. Si le baptême légitime l’enfant, dans notre cas le viol est expréssement mentionné ce qui est extrêmement rare, la plupart du temps le curé indique en effet « enfant naturel ».

Une discrimination s’inscrit, notamment en Périgord dans le courant des 19ème et 20ème siècle, lors du cérémonial, le bâtard ne bénéfie pas du son des cloches du village. Une autre discrimination s’inscrit lors de la cérémonie, le parrainage intra-familial par les membres de la famille maternelle, en second lieu ceux de la famille paternelle est absent la plupart du temps, c’est le cas pour Marguerite en ce milieu du 17ème siècle.

Aucun autre viol n’est intervenu ou mentionné sur les registres paroissiaux d’Annesse entre 1653 et 1654.

 

Le viol, une stratégie en temps de guerre

Le viol est presque systématique lors de la prise d’une paroisse, d’une ville ou d’un village, et les victimes font bel et bien partie du butin de guerre en permettant aux officiers de maintenir l’obéissance de leurs effectifs. Les violences sexuelles sont aussi présentes lors des passages, retraites ou défaites des troupes.

En 1618, Mathieu Meyssensas, agé de 55 ans, laboureur au hameau d’Armagnac témoigne devant la justice en décrivant les exactions commises par les gens de guerre hébergés à Léguillac de l’Auche, souligne et « dict que pandant et durant ces dernieres guerres et esmotions - dont il aura trois ans en lhiver prochain - il fust faict tant de logementz de gens de guerre, a pied et a cheval , en ladite parroisse de Lagulhac et autres circonvoysines que ledit deposant ne scauroyt bonnement specifier et fust faict plus de vingt et cinq ou vingt et six logis en ladite parroisse, vivantz les soldatz desdites compagnies a discretion sur ladite parroisse et y exerceantz tous les ravages et pilheries que gens de telle sorte ont acoustumé uzer, ainsin que ledit desposant auroiyt veu et pour son particulier, senty et experimenté lesditz ravages et pilheries que luy ont esté faictes. 


De laquelle sienne maison il nestoyt party ne peu partir, pour la crainte quil avoyt que sen absentant , elle ne fust du tout ruynée et pilhée. Estantz pour lors, tous les habitantz de ladite parroisse de Lagulhac en grand crainte, de peur que ledit cappitaine Latour n'uzast en leur endroit de pareilh traitement quil avoyt au paravant faict aulx habitantz du bourg d'Agonnac qui avoyent esté par luy - ou lesdites trouppes quil conduysoyt - de fons en comble ruynés par les plus execrables traictementz quon scauroyt jamays : comme forcementz de femmes, perte de papiers que furent jettés au feu, la plume des lictz jetée au vent et toute autre sorte dextorsions dont ilz se peurent adviser ».

Ce recours volontaire à l’exaction est progressivement avalisée par les autorités au 17ème siècle.

Quelques nobles locaux présents sur les registres paroissiaux d’Annesse en 1656 au temps de Marguerite.

 

 

Charles et Charlotte d’Aloigny, enfants de Claude 1er d’Aloigny, sire du Puy-Saint-Astier.

Jean de la Rochemon, en réalité de la Roche Aymon, haut justicier d’Annesse.

De Bellet de Saint-Aquilin, sieur de Solminihac, sieur de Belet et écuyer.

Radegonde Grimoard peut-être une sœur d’Isabelle Grimoard épouse de Raymond de la Porte sieur du château de Puyferrat à Saint-Astier.

De la Porte,  Charlotte épouse de Charles d’Aloigny.

Décembre 1696 - registre paroissial d’Eymet

 
 
 


1690 : Relevée dans l’Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790

« Bernard-Charles de Berbezières, écuyer, chanoine prébendé de l'église cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême, prieur d'Annesse et de Sainte-Elisabeth de Beaulieu, son annexe, expose au sénéchal qu'en la qualité de prieur de Beaulieu, il a toujours joui paisiblement, ainsi que ses auteurs, de la moitié des grands blés et de la moitié du vin qui se récoltent annuellement dans la paroisse, de tout temps et ancienneté, sans aucun trouble ni empêchement; néanmoins cette année, ses fermiers ayant voulu prendre sa moitié des grands blés, François Riboulet, habitant du village de Chiniac, paroisse d'Annesse, s'y est opposé sous prétexte que les habitants se plaignaient de ce que le curé d'Annesse ne leur rendait pas le service qu'un curé est obligé de faire, et qu'un autre prêtre avait desservi la paroisse et perçu les fruits. Mais comme le prieur n'a aucun intérêt dans les contestations du curé et des paroissiens, son prieuré n'étant point sujet à faire faire de service, il requiert qu'il soit défendu tant audit Riboulet qu'a tous autres de le troubler lui ou ses fermiers dans la perception et la jouissance des revenus décimaux de Beaulieu ».

Beauronne de Chancelade

Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, sur la carte de Cassini, la paroisse est identifiée sous le nom de Beauronne de Chancelade. En 1793, Beauronne prend le nom de Chanselade puis Chancelade en 1801. Beauronne se trouve sur le tracé de la voie romaine de Vésone à  Saintes.


L'abbaye Notre Dame de Chancelade est une étape - la voie Lemovicensis - pour les pèlerins en chemin vers Saint Jacques de Compostelle.

L'abbaye fondée en 1125 adopte la règle de Saint Augustin dès 1133. En 1370, Du Guesclin reprend l'abbaye aux Anglais. En 1575, lors des guerres de religion, après la prise de Périgueux par les huguenots, Langoiran s'empare de l'abbaye. Pillée et incendiée, il ne reste que la croisée du transept, la coupole et le clocher. La voûte, la nef et le cœur roman sont détruits. Seuls trois religieux hantent les lieux.
Alain de Solminihac
Entre 1622 et 1636, Alain de Solminihac, jeune abbé austère et rigoureux, né en 1593 au château de Belet à Saint Aquilin, s’entoure d'une cinquante de religieux et entreprend la reconstruction et la réforme de l'abbaye. Il semble que la restauration se termine vers 1633.

Comment Alain de Solminihac obtient-il suffisamment d'argent pour effectuer l'ensemble des travaux ?

Au début des travaux, l'abbaye possède peu de biens et des revenus faibles. Les fermiers du voisinage ont peu d'empressement à faire des prêts et encore moins des dons. Mais petit à petit, pris de remords, ils restituent les terres appartenant à l’abbaye, terres que les protestants leur avaient cédées à bas prix.

Alain de Solminihac à l'angoisse de la charité dans un pays fréquemment touché par les épisodes de famines et de disettes, et transforme l’abbaye en asile de charité. L'abbé de Chancelade imagine  un système de distribution alimentaire : il secourt environ 800 personnes par jour, et incite, avec succès, la classe aisée à écouter les pauvres. En 1631, ce fut la peste, et la charité d'Alain se manifeste de nouveau, allant jusqu'à assister 100 personnes par jour.

L'abbé Alain désire rapidement insérer ses religieux dans le ministère paroissial, afin qu'ils vivent avec le peuple et pour le peuple. Dans le but de lutter contre les abus qui ont cours à l'époque, il impose un quatrième vœu à ses religieux en les engageant, au moment de leur profession, à ne pas se procurer bénéfice, paroisse, aumônerie, sans la permission de leur supérieur.

L'abbé Alain devient administrateur des revenus conventuels de l'abbaye de la Couronne en Charente, puis évêque de Cahors en 1638 tout en maintenant vivante la réforme de l'abbaye en gardant la qualité d’abbé de Chancelade jusqu’à sa mort en 1659.

À Chancelade, les vocations sont nombreuses et l'avenir semble assuré. Mais des mesures de rétorsion du Cardinal de La Rochefoucault empêchent Chancelade d'exporter ses chanoines dans les abbayes désireuses d'adopter la réforme. La surpopulation engendre alors des tensions qui dégénèrent en révoltes. On se bat... il y a des blessés!... Il y a des procès. On fait appel au pape, mais on n'accepte pas ses juges. Influent dans l’église de France, étroitement lié à Saint Vincent de Paul, membre de la Compagnie du Saint Sacrement, Alain joue un rôle important dans les affaires de son temps.

En 1790 l'abbaye est vendue comme bien national.

L’apparition du patronyme à Beauronne de Chancelade

Les actes paroissiaux de Beauronne débutent en 1589. Jusqu’en 1643 notre patronyme est absent des registres.


1644 - naissance de Mathieu Neyssensas

La présence d'au moins trois familles Neyssensas est attestée dès 1644, peu de temps après 1628-1634, période où le Périgord subit les dernières flambées de peste. Mathieu nait, fils de Jean Neyssensas et Marguerite de Ligounat - nom d'un lieu-dit Ligonat à Chancelade. Le chanoine de Chancelade Decescaud mentionne sur l'acte " Mathieu de Neycensas, fils de Jean de Neycensas ".

Le chanoine régulier Decescaud appartient à une famille religieuse apparut au XI siècle et soumise à la règle de Saint Augustin. Le chanoine Decescaud se distingue du moine, retiré du monde, en assurant la charge de l'église paroissiale de Beauronne. Il vit en communauté et mène une vie de prière à l'abbaye de Chancelade.


Maison de Bernard de Chilhaud
Comme pour Périgueux, Jean Neyssensas est peut-être venu cultiver les terres de la famille de Chilhaud.

En effet dès 1642, Bernard de Chilhaud, seigneur des Fieux, de la Jarthe, d'Andrivaux habitent vraisemblablement le repère noble d'Andrivaux.

Le 1er mai 1647, Marguerite Neyssensas nait au village de Peychey, de Jean Neyssensas et Marie de Ligounat, baptisé à l'église Saint Saturnin de Beauronne, parrain Anthoine Veissière de la paroisse de Saint Silain de Périgueux, marraine, Marguerite Neyssensas. Le chanoine régulier, Pierre Huon écrit notre patronyme " Esseinsa ". Le métier de Jean est inconnu, il est vraisemblable que le couple est employé par Anthoyne Veissière, habitant Périgueux.




 
 
Le 25 avril 1648, est ensevelie au cimetière Saint Jean, paroisse de Beauronne, une petite fille nommée Marguerite Neyssensas fille légitime de Jean Neyssensas et Marie Faroc, deuxième couple présent à Chancelade, l’acte est signé par le chanoine Lafon de " Chancellade ". Le petit édifice Saint Jean est de type roman et fait, à l’époque, partie de l'abbaye.

Eglise Saint Jean

Le 1er novembre 1648, naissance de Léonard de Jean et Marie de Ligounac. Le chanoine Lafon mentionne, une nouvelle fois, " de Neyssensas ".

Le 4 mars 1649, Léonard âgé de 4 mois, fils de Jean Neyssensas et de Marie de Ligounac est enseveli au cimetière de l'église Saint Jean. Le père de Léonard est maitre menuisier, et participe peut-être à la rénovation du presbytère - logis de Bourdeilles -  qui fut fortement retouché au 17e siècle.

Le 20 mars 1650, est baptisée Marie de Jean Neyssensas et Marie Seret. C’est le troisième couple de Chancelade, habitant le village de Peychey, marraine Marguerite de Ligounat, signé par le chanoine vicaire Lafon.

Le 8 octobre 1652, Jean Neyssensas, né en 1592, est enterré au cimetière Saint Jean par le chanoine de Chancelade et vicaire de Beauronne Lafon.

Page de l'histoire de Chancelade - décembre 1652 selon le livre journal de Pierre Bessot

Deffense de l'abbaie de Chancelade contre les troupes de Sauveboeuf.

" Le 14 ou 15 au mois de décembre, Mr de Sauveboeuf ayant grossi la garnison de Chasteau Levesque et ayant d'i subsiter, parce que l'année estoit très disetteuse en bled, il songea de se saisir de l'abbaie de Chancelade, et pour y mieux réussir, il feit un gros de cavalerie de deux cent maistres ou environ et de cent fantassins, avec lesquels, le tambour battant, ils se rendirent à Chancelade, derrier le moulin de l'abbaie, croians entrer par la. Les pères et religieux, advertis de leur dessein, qui ne leur pouvoit qu'estre très nuisible, se munirent de quelques gens du paréage et de leur terre au nombre de quelques cinquante, et avec ce peu de secours, en feirent demeurer sur la place dix ou douze cavaliers et memes des officiers et en blessèrent jusques à une trentene, ce qui les obligea à faire sonner la retraitre et porter les nouvelles de leur deroulte à Mr de Sauveboeuf,  qui s'en estoit retourné d'asses proche de l'abbaie les croians asses forts, ce qui les recula les espérances qu'il pouvoit avoir d'entrer dans Périgueux par l'intelligence de quelques particuliers,  ce qui ne leur peut réussir, la ville estant préservée de ses embusches par une bonne garde aux portes et murailles. "

Correspondances entre Alain de Solminihac et Saint Vincent de Paul en janvier et octobre 1651

« Monsieur, je vous ai témoigné diverses fois par écrit et de vive voix le désir que j’ai de me décharger de l’abbaye de Chancelade que j’ai retenue pour la défendre contre ceux qui en ont si grande envie, et pour n’abandonner pas les bons religieux qui m’ont prié de ne la quitter pas pendant les poursuites de leurs parties. A présent il faut que je vous die que j’ai un si grand désir d’y renoncer qu’il me semble que je n’aurai point de satisfaction que cela ne soit quoique je me trouve bien empêché pour cela et que je prévoie de grands maux qui arriveront à ces religieux si leurs affaires ne sont plus tôt terminés. »


« Monsieur, vous apprendrez, par la lettre que M. Treffort vous écrit par mon ordre l’état de la ville de Cahors, qui a la peste à ses portes et croit-on qu’elle est dans un faubourg. Il faut que je vous die la peine en laquelle je me trouve, pour vous y demander vos sages conseils et assistances. J’ai résolu de m’exposer et de donner de bon cœur ma vie pour le service de mon peuple, si Dieu veut le châtier de ce fléau, qu’on croit inévitable………..
Pour ce qui est de Chancelade, il y a longtemps que je n’attends autre chose que la liberté du chemin pour faire élire un abbé. Mais, comme il est nécessaire qu’une personne de qualité soit présente en cette action, afin qu’elle se fasse dans l’ordre, j’ai répondu de prier mondit seigneur de Sarlat d’y aller ; ce que je m’assure qu’il fera. ».

En 1670, la publication du ban de mariage entre Marie Neyssensas et Toni Bonnet a lieu à l'église Saint Saturnin de Beauronne. Marie est fille de feu Jean Neyssensas, maître-menuisier et Marie de Ligounac, du village de " Peycheux ". Le père du marié est laboureur à Sauvagie, commune de Preyssac. Est présent Toni Neyssensas, laboureur, frère de Marie, habitant la paroisse de Beauronne. L'acte est signé par le chanoine régulier de Beauronne, Dunoyer.
 
1670 - publication du banc de mariage de Marie Neysensas et Tony Bonnet

Les Neyssensas habitent le hameau de Peychey, écrit Pey-cheix en 1670 sur un acte notarié, Cheix signifie " hameau ". Le hameau se situe à environ 2,5 km au nord de l'abbaye et 2 km de la commanderie des Andrivaux, la plus importante en Périgord au XIIe siècle.


Carte de Cassini - Beauronne

La commanderie des Andrivaux est une étape sur la voie romaine Vésone Agen. Sa décadence intervient avec l'appropriation progressive de ses biens par la famille de Chilhaud. Le village des Andrivaux, malgré sa situation écartée, n'est pas à l'abri des épidémies, comme en aout et septembre 1661 où l'on dénombre 16 décès. L'Andrivaux prend sa source à la fontaine de Peychey, se jette dans la rivière de l'Isle au Pas de l'Anglais et serpente sur environ 1km300.


Hameau de Peychey

Le hameau de Peychey se situe dans l'ancienne forêt de Lancinade, don du seigneur de Montanceix au temple vers 1150, partagée par la suite entre la commanderie et l'abbaye. En 1775, la forêt appartient entièrement à l'abbaye.

Après 1670, seules quelques membres féminins représentent les familles Neyssensas avec :

Le 16 aout 1686, Marie, âgée de 40 ans décède à Peychey.

Le 15 juin 1688, Marie Neyssensas, née en 1667, fille de François et Marguerite Perrier habitants à " Veyrinas ", Chapelle Gonaguet, se marie avec Jean Gibaud, maître recouvreur - couvreur à Chancellade.

Est présent Gabriel Monteil, laboureur à Peychey.

 Le 5 mai 1695, Catherine Neyssensas décède à l’âge de 20 ans à Chancelade.

Le 1er février 1697, Jeanne Neyssensas, fille de Marguerite Barrière et de feu Mathieu Neyssensas, habitants le lieu dit " les granges " à Léguillac de l'Auche, se marie avec Louis Sarran. Louis est laboureur, ses parents métayers à Barbadeau.

Le 18 juillet 1707, Marguerite Neyssensas décède à la Fontaine à l’âge de 60 ans.

Le 10 décembre 1707, Marie, âgée de 40 ans, femme de Jean Gibaud, décède à Chancellade.

En 1707, Raymonde Neyssensas, servante, se marie avec Jean Granier. Les parents de Raymonde, Mathieu et Marguerite, décédés, sont originaires du hameau des « granges », à Leguillac de l'Auche.

En 1710, Jeanne, 30.ans, épouse de Louys Sarran décède à Lavaure.

Au XVIIIe siècle, plus aucun membre Neyssensas n'apparait sur les registres de Beauronne.

Les noms de familles rencontrés sur les registres paroissiaux entre 1639 et 1652

 Rey, De Ligounac, Dubreuil, Fargeot, Beyney, Gadeau, De Lagarde, Marquet, Gervayse, Passerieu, Maly, Passeriou, Ventenac, Reveillas, Reydi, Planche, Vedrenne.


 
Peinture murale du mur nord du chœur
Abbaye de Chancelade - XVe siècle























Quelques belles signatures au fil du temps




1600

1607




1668

1782


Montrem  - Montanceix


Commune du canton de Saint Astier, libellé Montrent dans un pouillé du XIII siècle, Montrenc en 1365, Sanctus Petrus de Montrenco en 1490, patron Saint Pierre.


 La collection communale débute en 1606. De lecture difficile car écrit en « ancien Français », on découvre la présence d’un premier membre de la famille Neyssensas le 26 octobre 1648, avec Guironne Naissenssas, lors de la naissance de son fils Gay Madrix. Le couple habite le bourg.


1648 - présence de Guironne Naissensas

Il est probable qu’une famille originaire de Léguillac de l’Auche, pour le compte du baron de Montanceix, Bernard d’Abzac de la Douze, s’installe après la grande peste de 1631 afin de travailler ses terres.

Un autre membre est présent le 4 octobre 1668. Pierre Neyssensas, marguillier du village de Montrem durant 51 années, entre 1668 et 1719. Notre patronyme est ainsi présent au bas des actes lors des baptêmes, mariages et décès des familles habitantes le plus souvent le bourg de Montrem, comme les Grégoire, Garreau de Montanceix,  Montillat, Roudier, Lavaud, Vidal. En novembre 1677, Pierre est parrain d’Antoinette Desfarges.


1675 - registre dse baptêmes, mariages et mortuaires

Les métiers n’apparaissent sur les registres de Montrem qu’à compter de 1675


1631 - la peste à Montrem

1634 - extrait actes de naissances



























1655 - exrait registre paroissial de Montrem

 « Le 6 octobre 1691, nait François Gareau, fils de Charles Gareau et Roseline Jalage, conjoints du lieu de Montanceix, ont été parrain François Gareau, marraine Jeanne Veyri, du moulin de Prat, paroisse de Razac, le présent baptême a été fait en présence de Jean Neissenssas, praticien, et de Pierre Dauche, le dit Jean Neissenssas a signé et non les autres » acte rédigé par le curé Dumazeau.

1691 - Jean Neissensass - praticien avec signature


L’acte est important dans notre généalogie puisqu’apparait pour la première fois la signature d’un Neyssensas.

Jean est un jeune juriste qui exerce les fonctions de clerc ou stagiaire dans un office de notaire.

Jean est peut-être le frère du marguillier de Montrem.

Le 25 juillet 1700, Marie, âgée de 2 jours, nait de Pierre Neyssensas et Catherine Lacours, habitant Montrem. Pierre est peut-être le fils du marguillier de Montrem, Pierre. Marie se marie à Razac en 1721.

Le 10 may 1703, un deuxième enfant nait de l’union entre Pierre et Catherine Lacours. Sicaire est baptisé par le curé Dumazeau. Parrain Sicaire Meynard et marraine Catherine Lacaud.


Le 7 juin, sont présents lors de la naissance de Catherine Martrenchard, Jean et Pierre Neyssensas, Le curé Dumazeau mentionne présents « illettrés ».

23 juillet 1717 - mariage de Jean Neyssenas avec Jeanne Sénéchal

L’unique lien entre les Neyssensas de « Leguillat » et Montrem, a lieu le 23 juillet 1717, Jean Neyssensas de la paroisse de Leguillat se marie avec Jeanne Sénéchal de Montrem. La bénédiction est donnée en présence de Jean Lacroix, Etienne Chabannas, Pierre Neyssensas, et Antoine Ranouil, tous « illétrés ».

 Le 6 octobre 1719, Pierre met un terme à la profession de marguillier. Sicaire devient, dès le 13 octobre, le nouveau marguillier de Montrem en compagnie d’Antoine Ranouil, et du curé Dumazeau.

Le 11 may 1767, le curé Mandavy est présent pour la dernière fois au côté de Sicaire Neyssensas. Sicaire met un terme à la profession de marguillier après 48 années passées au service de la paroisse de Montrem.

Le 16 octobre 1782, est décédée Sicarie, de Puyauzard, âgée de 90 ans a été inhumée par curé de Montrem, Mandavy.

Le 12 novembre 1782, le curé Mandavy baptise Suzanne Neyssensas, fille naturelle de Guironne Neyssensas, de Montancey, en présence de Jean Neyssensas, parrain, marraine, Suzanne Lamy, habitants Montancey.

Le 13 février 1783, le curé Château donne la bénédiction nuptiale à Thomas Neyssensas et Marie Martrenchard, en présence de Jean et François Gintra, marguilliers, Pierre Martrenchard et Pierre Fournet. Aucune mention quand au lieu d’habitation, au métier, n’apparait sur l’ensemble de la décennie.

Le 27 may 1786, Maria nait à Montanceix, de Thomas et Marie Martrenchard.

Le curé de Montrem, en 1786 et 1787, note quelques statistiques intéressantes.

Il décompte en 1786, 43 baptêmes, 8 mariages, et 33 décès, en 1787, 36 baptêmes, 3 mariages et 39 décès.

 
Un peu de phonétique

Le vicaire Desmoulin, le 16 novembre 1790, lors du décès de Jean, 45 ans, époux de Marie Martrenchard, nous apprend comment notre patronyme se prononçait en occitan, à la fin du XVIII siècle, « Neychenchas ».



Le patronyme en parler occitan

Le troisième enfant du couple Thomas et Marie Martrinchard, Jean, nait le 3 juin 1790 à Montanceix. Le parrain, son grand père, se nomme Jean, sa marraine, Marie Lacoste ne savent signer.

Le 14 juin 1792, un enfant appelé Jean, décédé la veille à Montanceix, est enterré à l’âge de deux ans, en présence de Jean Neyssensas.

Le 9 may 1792, Jeanne Neisensas, fille d’Annet Neissensas est enterrée à l’âge de 60 ans.
Le 12 septembre 1792 se marient Jean Neisensas et Françoise Beyle. C’est le dernier acte de la fin du XVIII siècle présent sur les actes paroissiaux de Montrem-Montanceix.

Notre patronyme n’apparait plus sur les tables décennales de Montrem-Montanceix après 1800.

Noms de familles rencontrés dès 1615 - 1650 : Mourcin, Meynadio, Chirouze, Lanet, Bardon, Lamote, Nicoulau, Lacueille, Meynard, Desfarges, Cuminal, Rongieras, Fournet, Mercadier, Eyssalet, Urgel.

En guise de conclusion : sur Montre, un couple semble être présent vers 1650, puis deux couples vers 1720. A Montanceix, deux couples sont présents vers 1783 - 1792.

Mensignac

Mencinhac en occitan, avec un repère important en octobre 1568. Pendant les guerres de religion, le catholique comte de Brissac attaque dans une embuscade au lieu-dit Chantegeline (aujourd'hui Chantepoule) le baron de Mouvans qui meurt de ses blessures. En 1693, une épidémie de peste s'abat sur le village qui perdra un dixième de sa population (147 morts).

Le village est identifié sous le nom de Minsignac sur la carte de Cassini, entre 1756 et 1789.

La paroisse de Chantegeline sera brièvement transformée en commune avant d'être rattachée à Mensignac dans les toutes premières années de la révolution.

La migration des premières famillles Neyssensas n'intervient qu'après 1630. En effet, en consultant le registre de la taille royale de Mensignac de 1630, aucune famille n’apparait.


Extrait Taille Royale - IV E 221
 
 
Quelques patronymes rencontrés :

Dans le village : 26 foyers imposables, dont Louyze Lamy, Charlotte Vidal, Hélie Soulhier, Jehan Chassaingt, Mariotte Poitavin, Marguerite Lacombe, Jehan Lombard, Marie De Puillongt, Françoise Pécou.

Lavaure : 12 foyers imposables, Jehan de Lauche, dit La Petitte, Pierre De Billat, Siquaire La Forge.

La Lambertie : 17 foyers imposables, Etienne Guischard, Pierre Poumeyrou, Anthoine dit Mathaly, Jeahanne Lamy, Jehanne Beau, Jehan Guischard, Arnaud Dumas.

La Jourdounye : 45 foyers imposables, Jehan Cheyron, Jehanne Lamy, Phélix Lamy dit Biby, Jeahnne Guay, Jehan beyney, Pierre Valade, Guilhou Beau, Pierre Dupeyrat.

Las Vaux : 12 foyers imposables, Jehan Maureau, Guillaume Dit Fouissard.

Les Combareaux : 16 foyers imposables, Bertrand Bouthier, Léonard Chastand, Hélie Beyney.

La Chazardie : 7 foyers imposables.

Le Vaure : 9 foyers imposables, Pierre Dubreuilh, Guillou Beau.

Le Brueilh : 6 foyers imposables, dont Hélie Naboullet, Jehan Hospital, Pierre et Marot Guischard.

Chantegelline : 24 foyers imposables dont Nardou Lamy, Louyze Daniel, Sicarie Poitevin, Pierre Doche, Louys Rampnouilh, Mariotte Bernard.

Les Vignes : 16 foyers imposables dont Sicquarie Guilhardeu, Guilhou Hospital, Catherine Thomasson.

Le Trimoullet : 6 foyers imposables dont Geoffroid De La Jugie, Simon Beyney, Cathy Nicoulaud.

Las Jognias :  4 foyers imposables dont Jehandillou Robin.

La Veyssière : 18 foyers imposables dont Anthoine Simon, Jeandillou Veyssiere, Jehan Fargeot, Jacques Simo, Jehandillou Veyssiere dit Mathally.

La Croze : 6 foyers imposables, Pierre Cluzel, Jehandillou Mondissou dit Linard.

Goutet : 5 foyers imposables dont Thomas Dumazeau.

Fondel’Auche : 36 foyers imposables, Gabriel Poutard, Cathy de Savignac, Marguerite De Fouissard, Jehan Simon, Guabriel Chababat.

La Guardie : 6 foyes imposables, dont Pierre Bonnet.

Les Chaslards : 15 foyers imposables dont Guillaume De Pelletingeas, Bibaud Pecou.

Villoche : 24 foyers imposables dont Jehan De Fouissard, Etienne Chassaigne, Jacques Guailhard, Jehan De l’Auche.

Peyrrefiche : 9 foyers imposables dont Martin Vedrenne.

La Guarde : 2 foyers imposables.

Combecouyere : 9 foyers imposables dont Marguerite Trimoullet, Marguerite De La Vignat, Pierre Nadaud.

Arzilloux : 14 foyers imposables dont Pierre Duprat, Jehan Simon, Mondissou Guishard, Pierre Duprat.



Année 1669 :

Le 9 octobre 1669, Catherine Neyssensas nait au village de la Font de l’Auche, à environ 1km 500 de Leguillac de Pierre et Sicarie Desenren, parrain, Mandy Rey de la Font de l’Auche, marraine, Catherine Labrousse, du village des Fieux, paroisse d’Anesse.



Le 23 juin 1669, naissance de Sicarie Bartholomé de Jean et Jane Neysensas, parrain, Jean Neysensas du village du Chalards, marraine, Sicarie Bartholomé de Périgueux.



Le 27 octobre 1671, mariage de Jehan Neyssensas, âgé de 25 ans environ, et Françoise Tamarelle, âgée de 30 ans environ, habitants la Font de l’Auche, signé par le curé Rey.

Le 6 février 1670, est baptisé, Jean Rey, fils de Picandy Rey et Toinette Neyssensas du village des Champs, ont signés Arnaud Brachet, bourgeois de Périgueux, Anthoine Soulier, clerc habitant du village de Mensignac.

20 mars 1674 - naissance de Sicarie Neysensas

Le 20 mars 1674, nait Sicarie Neysensas, de Jehan et Françosie Tamarelle, parrain, maitre Nardou Vignaud, notaire royal, habitant le village des Champs, marraine, Sicarie Renaudie, habitants la paroisse de La Guilha, en présence de Martial Aymeri, maréchal, et Jean Mignot, tisserand, habitants du bourg. L’acte est signé par le notaire et le curé Rey.


19 juillet 1674 - naissance de Sicarie Neysensas

Le 19 juillet 1674, est baptisée Sicarie Neysensas, fille de Pierre et Sicarie De Senren, parrain, Jean Neysensas,  marraine, Sicarie Poutard, de la Font de l’Auche, l’acte est signé par le vicaire Prévost.
 
 
 

1773 - La sépulture de Simon

 

Le privilège de reposer dans l’église

 

 

Tabernacle - Mensignac

 

Rencontre avec Simon Meyssensas, paroissien de Mensignac.

 

Le 8 février 1699, nait à Mensignac, Simon, fils légitime de Simon Meyssensas et Sicarie Tailleferie, mariés quatre années auparavant, le 28 février 1696.

Ont été parrain autre Simon Meyssensas et marraine Marguerite Tailleferie, les témoins se nomment Martin Gervayse, marguillier (marié le 23 octobre 1714 avec Jeanne Mastrenchard) et Bernard Vergnaud « qui n’ont signé pour ne scavoir de ce interpellé ».

 

Quelques jours après, le 24 février 1699, nait au château, Anthoine de Sanzillon fils d’Arnaud de Sanzillon, écuyer et seigneur de Mensignac et Beaulieu et d’Anne de Beyly.


La petite sœur de Simon, Marie, nait le 5 février 1702 au lieu-dit Les Chalards.

Simon se marie le 12 février 1732 à l’âge de 33 ans (sans filiation) avec Anne Raphnouil. Les témoins se nomment Elie Vaudou, Jean Tailleferie, Jean Pecout et Jean Robinet.

 

Simon vécut jusqu’au crépuscule de sa 74ème année aux Chalards, (ancien château féodal - du latin médiéval « castellare »), hameau situé à 3 km 17 de Mensignac.

 

L’acte qui nous intéresse est l’acte de décès de Simon en 1773, décès survenu une année avant la fin du règne de Louis XV en période de disettes céréalières (1771 et 1775). Simon est âgé de 74 ans.


 

« Le douze may 1773 est enterré dans l’Eglise en des tombeaux de la fabrique, Simon Meyssensas décédé au village des Chalards âgé d’environ 76 ans, présents Léonard Varaillon et Jean Chabreyrou tous deux sacristains de la présente Eglise qui n’ont signé pour ne scavoir de ce enquis ».

Le signataire de l’acte se nomme Charles de Guines de Lagarde, en possession de la cure de Mensignac depuis 1755. De la même famille, un Raymond de Guines de la Garde est écuyer, conseiller secrétaire du Roi, maison et couronne de France, receveur des tailles en l’élection de Périgueux le 29 aout 1721 - Armorial de la Noblesse du Périgord.

 

Un autre membre des Meyssensas de Mensignac, trois années auparavant, la petite Catherine De Meyssensas, 4 ans, des Combareaux, est enterrée dans l’église.


 

 L’église, le cimetière…… par le passé

Les témoins matériels du passage de Simon présents aujourd’hui : l’église du 12ème siècle et son chœur du 15ème siècle possèdent un tabernacle en bois réalisé par Jean Chaminade, ébéniste et sculpteur, mort en 1726 ainsi qu’un tableau représentant la Sainte Famille daté du 18ème siècle.

 

La seconde partie du 17ème siècle est marquée par la grande visite canonnique de 1688 au diocèse de Périgueux avec ses quinze archiprêtrés, ses 442 paroisses, ordonnée par Mgr Guillaume Le Boux et accomplie par seize délégués de l'évêque.

 

Le but de la visite est « d’établir un état général des lieux et des choses consacrées au culte, église, presbytère, cimetière, mobilier d’église ». J. Roux chanoine in Shap de 1927. Mensignac appartient à l’archiprêtré de Valeuil.

Le 11 novembre 1688, le délégué de l’évêque, en présence du curé Barthélémy Rey, note que le cimetière « qui peut se fermer » est situé autour de l’église et s’étend sous les fenêtres de quelques citoyens. Un chemin public le traverse et les gens qui l’empruntent marchent sur les sépultures, Tailleferie y possède un jardin, Sanzillon une maison le long du chemin. « le sanctuaire et la nef sont voutés, pavés et vitrés avec un pluvial et deux dalmatiques, de beaux ornements, trois cloches, il n’y a pas de presbytère seulement un petit jardin dépendant de la chapelle. Les chapelles et autels sont bien ».


L’église est en bon état, et cependant un siècle plus tard, en 1790 ce n’est plus le cas, l’église est complétement délabrée, la couverture en partie à refaire, la chapelle Notre-Dame à sa voute en mauvais état, la charpente a chuté. Le clocher s’effondre sur le cimetière et n’égrène plus les heures ….. « les défunts sont à présent enterrés sous un auvent devant l’entrée de l’église, sous les fenêtres de plusieurs habitants et quotidiennement fouillés par toute espèce d’animaux ».

Du temps de Simon, l’auvent accolé aujourd’hui à la façade de l’église, n’était « qu’un espèce d’engard soutenu par des poteaux de bois qui n’avait d’autre usage que de mettre les paroissiens un peu à couvert de la pluie lorsqu’ils arrivaient de la campaigne pour assister aux offices ».

Le 8 octobre 1775, les paroissiens sont réunis sur la parvis de l’église afin d’envisager sa rénovation.

« Regards sur un village du Périgord, Mensignac » - Christianne Nectoux et Robert Caignard - 1991.

Remerciements à Mme Nectoux qui m’a transmis de nombreuses informations sur les membres Neyssensas en 1991. (Photo page 315, Henri Neyssensas, se tient debout les mains croisées au devant de l’Evêque, en 1935, Henri est élu sur la liste de Jean Nectoux).

 

La pratique de l'inhumation dans l'église de Mensignac,

Un contexte de superstition et d’ignorance

 

 

L’âme du corps de Simon placé à l’intérieur de l’église est supposée aller plus rapidement au plus prés de dieu au paradis ceci moyennant finance. Les places situées à proximité du chœur sont bien sur plus chères. Les familles achètent un « tombeau » à un emplacement précis et leur descendance élisent leur sépulture dans la tombe où se trouvent leurs « prédécesseurs », en mentionnant parfois sur leur testament l’emplacement « à côté de la chapelle de la Vierge Marie».

« Les nobles, les privilégiés ou toute personne acquittant un droit pouvait se faire entérrer dans l’église. En 1694, Arnaud de Sanzillon, chevalier seigneur de Mensignac est maintenu dans la jouissance de ses tombeaux qui sont la balustre et la largeur de la nef jusqu’à la vieille chaire. Défense est faite à Jean Roche seigneur de Fontenille de le troubler dans l’exercice de son droit ».

Les familles aisées comme les Brachet enterrent leurs défunts dans la chapelle de Notre Dame du Rosaire - dénomination de la Vierge Marie - ainsi Jean Brachet, greffier de la juridicion en 1712, Marguerite Brachet de la paroisse de Lisle en 1773, (relevé effectué par l’abbé Brugière en 1886).

Le corps de Simon est enterré « ad sanctos » peut-être sous l’une des dalles du pavement, dalle soulevée à l’occasion de son enterrement ou plus vraisemblement directement sous le sol en terre battue.

 

L’acte de sépulture ne mentionne pas l’endroit exact où le corps de Simon est inhumé et le tombeau dans lequel il repose n’appartient pas à la famille Meyssensas, il est indiqué que Simon est enterré « en des tombeaux de la fabrique ».

 

Ce que l’on sait des paroissiens enterrés dans l’église en l’an 1773

Le 26 avril, Marguerite Veyssière, du village de la Veyssière, 40 ans, est enterrée dans « les tombeaux que sa maison a acquis de la fabrique ».

« Le douze may est enterré dans l’Eglise en des tombeaux de la fabrique, Simon Meyssensas décédé au village des Chalards âgé d’environ 76 ans, présents Léonard Varaillon et Jean Chabreyrou tous deux sacristains de la présente Eglise qui n’ont signé pour ne scavoir de ce enquis ».

« Le 27 may, est enterrée Marie Planche, agée d’environ cinq mois, fille à Jean Planche et à demoiselle Beau, habitants au bourg ».

« Le 6 juillet a été enterré dans l’église de Mensignac en des tombeaux de la fabrique, Sieur Jean Girard, lieutenant du juge de la juridiction de Mensignac, décédé le 5 audit village de la Jourdonie, agé d’environ 82 ans ».

« Le 26 juillet a été enterrée dans l’Eglise de Mensignac, Demoiselle Marie De Guines de la Boisserie, décédée ledit jour après avoir reçu les sacrements au présent bourg dans la maison de Monsieur le Curé dudit Mensignac, son frère agée d’environ 68 ans, l’enterrement a été fait par moy, vicaire soussigné, assisté de Mrs Buffenoux, Curé de Léguilhac, Feydy, Curé de Saint-Aquilin et Ladignac, Curé de Tocane, présents Bernard Varaillon et Jean Chabreyrou, tous deux sacristins de la présente Eglise, qui n’ont signés pour ne scavoir de ce Enquis ».

« Le 16 aout, a été enterré dans l’Eglise et dans les tombeaux de sa famille, Monsieur Bertrand de Sanzillon, Ecuyer, Chevalier de l’ordre militaire de Saint-Louis, brigadier des gardes du Cors Duroy, décédé le 15 au présent bourg dans le Château de Mensignac, agé d’environ 69 ans, en présence du prieur de Saint-Apre, le Curé de l’Eguilhac, le Curé de Montrein, le vicaire de Razac ».

Joseph de Sanzillon, 3 ans, le 9 novembre « est enterré dans les tombeaux de sa famille, fils à Messire Louis de Sanzillon, seigneur de Mensignac et Madame Marie-Claire de Bailly, habitant dudit Château au présent bourg ».

Les Sanzillon sont descendants de Pierre de Sanzillon qui naquit vers l’an 1280, au tout début du 13ème siècle, « en la ville de Saint-Yreix en Limosin ».

Jacques II de Sanzillon est l’auteur de la branche de Mensignac et Beaulieu par mariage avec Nicole de Montferrand, dame de Beaulieu et de Mensignac, le 17 novembre 1609.

Château de Mensignac en 1827
 

Le château est en partie démoli par décret du 4 aout 1794, le cadastre de 1808 indique une grande batisse et ses dépendances, en 1827 le château possède sa forme actuelle.

Messire Louis de Sanzillon, seigneur de Mensignac, se marie le 2 septembre 1761 à Razac-sur-l'Isle avec Marie-Claire Bayly, fille de Joseph Bayly, chevalier et marquis de Razac, seigneur de Rognac.

Louis de Sanzillon est né en 1728 à Périgueux, écuyer, chevalier, seigneur et marquis de Mensignac, de Beaulieu, de Lancinade, du Lieu-Dieu et autres places, garde du corps du roi, compagnie des écossais, maire de Périgueux en 1775, il décède le 30 octobre 1806 au Château du Lieu-Dieu à Boulazac à l'âge de 78 ans. Marie-Claire Bayly donnera naissance à 13 enfants.

 

 Déclaration royale

Trois années après la disparition de Simon, la déclaration royale de Louis XVI du 10 mars 1776 interdit l’inhumation dans les églises pour raisons de salubrité. L’édit mentionne que des exceptions seront cependant admises pour « les archevêques, évêques, curés, patrons des églises et hauts justiciers et fondateurs des chapelles », sous la double condition qu’ils soient inhumés dans l’église, siège de leurs fonctions ou de leur droit, à condition qu’ils réalisent des caveaux pavés de grandes pierres et que l’inhumation soit faite à six pieds en terre au-dessous du sol intérieur.

Les paroissiens sont ensevelis à très faible profondeur sous le sol de l'église, d’ailleurs le plus souvent en terre battue, rarement recouvert de dalles. Les Mensignacois vont respirer les émanations putrides susceptibles de propager épidémies et maladies jusqu’à l’enregistrement de la déclaration royale à la sénéchaussée de Périgueux le 12 novembre 1778 !!

Concernant les cimetières, « ceux qui seraient trouvés insuffisants devaient être agrandis et ceux qui placés dans l’enceinte des habitations, pourraient nuire à la salubrité de l’air devaient être transférés hors de l’enceinte, autant que les circonstances le permettront ». L’édit prêtant à confusion, Mensignac ne possédant pas d’enceinte et ses habitations étant peu serrées elles ne formaient pas d’obstacle à la circulation de l’air.

En 1695, un édit royal oblige les habitants à clôturer leur cimetière, dèjà en 1688, le cimetière de Mensignac « peut se fermer ». En 1715, la plupart des cimetières de campagne sont clôturés.

Peu à peu, à partir de 1730 les cimetières sont transférés à la périphérie des villes pour des raison d’infection. Cette coutume n’est définitivement adoptée qu’à partir des années 1780.

L’acte de décès de Simon nous indique que l’inhumation dans l'église de Mensignac n'est pas uniquement réservé aux nobles, même s'ils ont leurs tombeaux de famille la plupart du temps placés dans la nef, au plus près de l'autel. En effet quelques familles plus modestes mais suffisament aisées peuvent acheter un emplacement dans les tombeaux gérés par la fabrique.

 

La fabrique : deux significations, elle représente l’ensemble des biens et revenus affectés à une église, à son édification, à son entretien, temporel mais aussi le Conseil composé de clercs et de laïcs chargé d'administrer le temporel de l’église et qui s'occupe de la gestion des biens matériels de l'église.

Le curé devait faire une annonce à la messe du dimanche lorsqu’un emplacement se libérait et l’octroyait à celui qui avait rendu quelques services à l’église (travail d’un artisan à la réfection de l’église ou à un marguillier…..) soit en fonction d'un prix payé, et, parfois, à une connaissance proche du curé.

En 1670, Jean Tailleferie, marchand de la Font de l’Auche, est inhumé dans l’église paroissiale « en considération de la somme de 10 livres promise à la réparation d’icelle, sans pourtant tirer à conséquence et sans que ses héritiers puissent à l’advenir prétendre aucun droit de sépulture ».

En 1773, « Le 26 juillet a été enterrée dans l’Eglise de Mensignac, Demoiselle Marie De Guines de la Boisserie, décédée ledit jour après avoir reçu les sacrements au présent bourg dans la maison de Mr le Curé dudit Mensignac, son frère agée d’environ 68 ans ».

 

La portée sociale et les caractéristiques de l’inhumation

Le rituel funéraire qui accompagne la sépulture de Simon est réservé seulement à quelques parroissiens et bien sur plus couteux que celui des corps destinés au petit cimetière de Mensignac. L’inhumation dans l’église représente annuellement en moyenne 4% des sépultures de la paroisse.

Comment connaitre le profil social des personnes enterrées ?

Les seules informations à notre disposition sont les registres paroissiaux en fonction de la qualité de tenue des registres par le curé Charles de Guines de Lagarde et de la présence ou non d’épidémie. Afin de compléter l’étude il serait nécessaire d’étudier les minutes notariales, testaments, donations etc…..

En ce qui concerne le curé De Guines de Lagarde, à aucun moment, sur aucun des actes paroissaux, il ne précise la profession des paroissiens, exception faite des nobles et magistrat…… nous allons tenter cependant de mieux connaitre les groupes socio-professionnels à partir d’autres documents.

Tout d’abord, les seigneurs, clercs, bourgeois, artisans : ils ont chacun des positions de prestige, d’autorité et d’influence à un moment donné de la vie locale.

Quelques cultivateurs aux revenus supérieurs à la moyenne peuvent accéder à l’inhumation dans le sol de l’église. La pratique de l’inhumation n’est donc pas uniquement lié au privilège social ou à l’exercice de charges. Dés lors se seront les réseaux de sociabilité, ceux liés à la parenté qui vont entrer en ligne de compte ce qui est le cas de Simon.

En effet de par sa mère, de la maison Tailleferie et son épouse de la maison Rapnouil, Simon, sans que l’on connaisse son métier, bénéficie de ses liens de parenté et accéde à une inhumation « ad sanctos ». « Simon des Chalards » comme le nomme le curé est aussi parrain de la petite Catherine Robinet, fille de Jean et Marguerite Tailleferie le 24 février 1703, parrain du petit Simon Tailleferie, fils de Sicaire dit « la Jeunesse » et Charlotte Pautard le 14 novembre 1719, né à la Font de l’Auche. Sicaire Tailleferie habite le prieuré de la Faye. Il décédera en 1744 à l’age de 70 ans environ.

Inversement, d’autres malgré leurs statuts socio-économiques ne sont pas inhumés dans l’église peut être parce qu’ils ne sont pas insérés à la communauté Mensignacoise, qu’ils ne pratiquent pas ou qu’ils ne le souhaitent pas, comme Marguerite de Sanzillon, demoiselle Gerbeaud, veuve du sieur Gerbaud, bourgeois de Périgueux, inhumée en 1759 dans le cimetière des pauvres « parce qu’elle l’avait demandée », le 13 avril 1773, Demoiselle Marie Viligente, Demoiselle du Claud, habitante du bourg, veuve du Sieur Rey du Claud, bourgeois, est enterrée dans le « cimetière des pauvres » à Mensignac.

En définitive l’élection de sépulture est un mélange de croyances religieuses et d’interêts sociaux qui affirme en définitive le rang social dans la communauté villageoise.

 

Simon inhumé aux côtés de ……

Retrouvons, entre 1675 et 1778, quelques uns des membres des familles inhumés dans l’église de Mensignac. La plupart sont notables ou bourgeois installés depuis peu d’années à Mensignac avec quelques représentants des familles souches tel les Rey de la Vaure, originaires de Douchapt, installés à Mensignac dès le 16ème siécle ; ils seront hommes de loi, greffiers, notaires ou hommes d’église. En 1678, Jean Rey Sieur du Lac du hameau des Planches est enterré dans l’église. En 1683, Messire Jean Rey, prêtre curé de Mensignac agé de 46 ans est enterré dans l’église tout comme Géraud Rey lieutenant de la juridiction en 1693, Jean Rey sieur de la Chambaudie, 45 ans ou Jacques Rey sieur de la Motte, ancien capitaine au régiment de Languedoc Infanterie en 1745.

Les Lamy de la Borie ou de la Jourdonnie sont au départ de gros laboureurs à l’origine de la création de la chapelle de Notre Dame du Rosaire. Appellée plus communément la « chapelle des Lamy » elle est construite peu de temps avant 1691. La famille Lamy « une famille religieuse, plus persévérante que riche, batie cette chapelle qui fut dédiée à la Vierge. La Chapelle mesurait 7 mètres de large sur 4 mètres de profondeur, voutée avec colonnes ». réf archives Ms 102.

Puis nous rencontrons les Planche de la Borie, les Varaillon, dont au moins l’un d’eux est enterré dans l’église de par l’exercice de sa charge de sacristain ou les Vedrenne dont l’un est tailleur d’habits vers 1700.

Quant aux Pecout, Dalesme et Rapnouil de la Chabanne ils sont originaires de Léguillac de l’Auche. On rencontre Pierre Pecout meunier à Veyrieras, Messire Dalesme de Laborie, bourgeois de Périgueux, et Jean Ranouil maitre-menuisier à Léguillac de l’Auche.


Outre les Sanzillon, nous rencontrons la famille Du Cluzel, connue en Périgord dés le 14ème siécle qui donne à la ville de Périgueux des maires aux 16 et 17ème  siècles, tel Pierre du Cluzel en 1549 et autre Pierre en 1681 et 1682. Les Du Cluzel possèderont les fiefs de la Jonie à Mensignac, de Fareyrou, de la Bénéchie, de la Chabrerie…..

En 1683 le vicaire Meilhac inhume Geronne du Cluzel dans l’église « à condition que leurs parents montreront leurs titres come ils promy faire voir »

 

 

Dans la famille du Cluzel :  Léonard du Cluzel (1680-1765)

 

 

Manoir de la Jonie

D’autres patronymes sont moins représentés en l’église Saint-Pierre et Saint-Paul de Mensignac, comme les Tremoulines, dont au moins deux sont notaire en 1682 et maitre chirurgien en 1684, un Girard procureur en 1683, Thomas Beyney, 10 ans, et Judith de Chantemerle en 1689, un Durieux, famille originaire de Périgueux, un Bouthier présent sur Mensignac dès 1696, originaire de Léguillac de l’Auche, un Naudou, mais aussi un Martial de Boisset juge de Mensignac et Léguillac de l’Auche, 55 ans, en 1717. La veuve Champradou, la veuve Sauvinet, un Sauvinet est maitre maçon en 1728 à la Jourdonnie. Jean Veyssiere, 90 ans, dans la chapelle, « sous condition que s’il n’avait pas droit de sépulture dans ladite chapelle, il en paierait le droit à la fabrique » en 1734. Un Dauriac est laboureur vers 1772, la Demoiselle Du Vaure dont la famille est présente sur Mensignac depuis au moins 1632, les Du Vaure sont laboureurs. Jean Soulier procureur d’office de la juridiction en 1760. Demoiselle Joussein de Puychautu en 1767. Vergnaud Catherine, alliée aux Lamy en 1768 et dont la famille est originaire de Léguillac de l’Auche, la famille compte un laboureur à la Veyssière et un tisserand, Demoiselle Marguerite Girard, veuve du Sieur Lavès, médecin, 82 ans, dans l’église en 1769.


 

L’ascension d’une famille de laboureurs

Les Tailleferie des Chabannes et du bourg. L’abbé Mallet, curé de Mensignac entre 1836 et 1877 les citent : « Ils se sont fixer dans le bourg vers l’an 1724. Après avoir travaillé la terre, par l’éducation, le commerce, la fortune, les alliances, (avec les Varaillons) ils deviennent bourgeois, puis disparurent comme tant d’autres pour l’éclat et pour le sang ». Un Jean Tailleferie, patricien, fait construire un tombeau dans l’église pour sa famille avant 1765. Maurice Tailleferie, marchand boucher et aubergiste, avant la Révolution de 1793 posséde déjà une belle maison qui fait face au clocher. Maurice devient procureur et maire de la commune ». Notes sur Mensignac, ses familles, ses maisons, son clergé - réf archives Ms 102.


 

Les évènements dans la paroisse du temps de Simon

En 1692, Messire Pierre d’Abzac abbé de Ladouze et prieur commendataire du prieuré de La Faye, « se plaint de ce que depuis quelques mois les habitants des villages du Chalard, la Chabanne et Chignac, voisins de la foret de La Faye, vont y commettre des dégats considérables, y coupent beaucoup d’arbres par le pied, chenes et chataigniers, en ébranlant d’autres, emportent beaucoup de bois de brasse et des fagots de chenes ».

Inventaire-sommaire des archives départementales antérieures à 1790 : Série A. Série B (nos 1 à 1147).

Simon Meyssensas, père, fut-il l’un des protagnonistes de ce fait-d’hiver ? On peut mettre en parallèle les évènements survenus dans la foret de La Faye avec la période 1692-1694, période de grande misére avec l’apparition de maladies épidémiques qui feront périr un tiers de la population et un enchainement de mauvaises récoltes, de famines et de grave crise économique.

Les chemins autour de Mensignac ne sont pas sur…..

1710 - 1721 : Yrieix Gauchet, sieur des Deschamps, fermier de la terre d’Excideuil auquel on a volé sur le grand chemin, au dessus du bourg de Mensignac, la somme de 1350 livres qu’il portait à Monsieur le prince de Chalais.

1726 : Bertrand de Sanzillon, écuyer, seigneur de Mensignac et Beaulieu est en conflit avec le nommé Rey, sieur Desbrousses, bourgeois de Périgueux qui aurait mis un tas de décombres devant la porte du château de Mensignac et aurait répondu avec insolence.

1734 : Jean Pontard et Jacques Lamy doivent payer solidairement à Messire Pierre d’Abzac de la Douze, seigneur abbé prieur commendataire du prieuré de La Faye les arrerages de la rente due sur le ténement appelé du Puy du Tirat à Mensignac.

1744 : Le sieur Sanzillon de Beaulieu est condamné à 7 ans de bannissement et le Sieur Sanzillon de Mensignac à 3 ans, l’un et l’autre hors de la sénéchaussée et tous deux solidairement à la somme de 2000 livres de dommages et interets envers le sieur Eymer, bourgeois de Périgueux sur lequel ils ont commis des excés réels avec armes à feu et prémédiation. Henri Eymer récuse ses propres dires quelques temps après et dit « les Sanzillons sont des gens de biens et d’honneur et non de la qualité portée dans ses esprits qu’il est fasché de les avoir traités dans ses éscrits d’assassins ». La justice a-t-elle modifié son jugement par la suite ?

 

Le curé de Mensignac écrit sur le registre paroissial

« Pendant l’année 1770 la pauvreté et la misère a été très grande dans le Périgord et dans le Limousin de sorte que dès le mois de mars le froment s’est vendu 7 livres le boisseau, mesure de Périgueux et qu’il a toujours allé en augmentant ; un mois de juillet, il s’est vendu 12 livres le boisseau et le boisseau de blé d’Espaigne 8 livres. Le gros pain s’est vendu 5 sol la livre ; encore avoit on grand peine a en trouver pour de l’argean ».

Un an avant le décés de Simon, nous sommes dans la nuit du 28 au 29 mai 1772, « le puit commun du bourg de Mensignac a tarit a sec ».

Simon est enterré en 1773 au son « de la plus grosse cloche de Mensignac refondue par Me Guischard, fondeur, le 2 juin 1772, et il y a ajouté sur 15 quinteaux et 2 livres qu’elle a pesé rompue, 400 livres de métal ».


 

 

En d’autres lieux en Périgord …….

« Le curé de la paroisse de Corgnac se plaint, en 1692, de ce que messire Charles Chapt de Rastignac, fit enterrer malgré lui dans un tombeau de l’église, sans vouloir payer le droit de tombeau à la fabrique, le corps du nommé Bernard Bourdier, demeurant au bourg de Corgnac, disant que ce tombeau appartenait au seigneur de Laxion, son frère, lequel avait le droit de faire enterrer ses domestiques dans l’église sans donner rien à la fabrique.

Le curé répondit qu’il fallait savoir si le tombeau appartenait bien au seigneur de Laxion, ensuite qu’il ne croyait pas que le dit Bourdier fut domestique de ce dernier.

Le seigneur de Rastignac se mit alors à injurier le curé, à le menacer de le jeter dans la fosse avec le corps, à menacer de coups de bâton le marguillier qu’il força d’ouvrir le tombeau. L’enterrement eut lieu sans aucune solennité, sans prière et sans l’assistance d’un prêtre.

Cette violence a été faite dans l’église, un jour de fête, à l’heure où on devait dire la messe de la paroisse, ce qui a causé un scandale public ».

Inventaire-sommaire des archives départementales antérieures à 1790 : Série A. Série B (nos 1 à 1147).

 

Statistiques sur les inhumations

 

On constate une hausse de 34 % du nombre de décès en 1773 par rapport aux années de référence : 1768 - 1774, vraisemblablement liée à la disette. Sur ces 4 années le nombre de femmes inhumées dans l’église est identique à celui des hommes. Annuellement 4% de la population Mensignacoise disparait contre 0,72 % aujourd’hui soit 5 fois moins que pour la période considérée.

 
Seuls sont admis à la sépulture dans l’église de Mensignac, les nobles, notables et familles alliées, mais aucun artisan, laboureur. L’âge des défuntes et défunts se situe entre quelques mois à 82 ans pour le plus âgé. Sur 14 défuntes et défunts 6 sont âgés de 60 ans et plus (82 ans) et 5 ont moins de 6 ans (5 mois). 5 décès ont lieu au second semestre contre 9 lors du 1er semestre. 6 décès ont lieu dans le bourg et 8 dans les hameaux.
 
 
 
 
 
 

Saint Léon sur l’Isle

Sent Léon d’Eila en occitan


L’origine du nom serait lié à saint Léonce, en 1416 Saint Léons, nom de plusieurs saints vénérés par l’église, et notamment le pape Léon le Grand, qui dirigea l’église romaine pendant près de 20 ans, dès 440, fait face à une époque troublée par les invasions des Francs, des Wisigoths, des Vandales.  
La présence d’un membre Neyssensas est attestée dès le 23 février 1659, par l’acte de mariage de Magdalene Neyssensac, d’Annesse et Jean Boysseau.

Le premier couple répertorié, Marot Neyssensas, est originaire d’Annesse, situé à 3 km de Leguillac de l’Auche. Marot se marie le 12 février 1675 avec Siquarie Boissel. Le couple n’aura pas de descendance. La même année, Jeanne Neyssensas de Saint Germain se marie avec Siquere Boissel.

Françoise Neyssensas se marie le 2 mars 1688 avec Guilhen Queyrel.

29 janvier 1691 - congé de Jean Neyssensa pour mariage

Le site Périgen relève le 29 janvier 1691, la présence de Jean Neyssensa, qui se procure un congè auprès du prêtre Dumond, afin de se marier à Bourrou.

Un autre couple apparait en 1693 avec Anthoyne Neyssensas. Source : Cercle d’His

toire et de Généalogie du Périgord. 


 
 
 
 
Ces quelques familles habitèrent le hameau de Puypinsou, à 2 km au sud de Saint Astier, de l’autre côté de la rivière l’Isle, ancien site du bronze final en Périgord, situé sur une colline en éperon dominant le lieu-dit la Massoulie.

Après 1700, le site Périgen relève la présence d’Annet Neycensac, marié avec Jeanne Fruchou de Montrem, sur présentation du congé rédigé par le curé de Montrem. Le mariage a lieu le 18 avril 1717.

Le 26 février 1732, d’Annet du village de Pagnol, marié avec Marie Jobert, originaire de Vallereuil,

Le 27 novembre 1744, par acte de mariage, de Jean Neyssensas de Puypinssou, et Jeanne Fanarcillas de Douzillac.

Le 7 juin 1750, Jeanne nait de Jean et Jeanne Favareillas, de Puypinssou.



18 avril 1717 - présence d'Annet Neycensac

Le 12 janvier 1790, le décès de Léonarde, âgée de 88 ans.

Entre 1659 et 1790, 5 couples auront vécus à Saint Léon sur l’Isle.


La Chapelle Gonaguet



 
 
A la fin du XII le village porte la mention Capela d’Agonaguet, la Chapelle du petit Agonac. En 1663 le curé écrit « La Chapelle Gounaguet » sur l’acte de naissance de Gilhone. On rencontre la même orthographe au XVIII avec la carte de Cassini. En 1809 Merlande, dépendant des Andrivaux, fusionne avec La Chapelle Gonaguet.

Victor Hugo dans son roman les Misérables fait passer son héro Jean Valjean au château des Brunies.
 

Les registres paroissiaux débutent avec la collection communale en 1662. Le patronyme Neyssensas apparait pour la première fois, le 30 octobre 1663 avec la naissance de Gilhone Nayssensas, fille de François et Marguerite Perrier, baptisée en l’église Saint Marguerite de la Chapelle Gounaguet par le curé Laurent Grillet. Parrain Jean Nayssensas.

Baptême de Catherine Nayssensas le 13 septembre 1670

Du même couple naissent, le 11 mars 1667, François, puis, Catherine le 13 septembre 1670, le père, François est laboureur, le couple habite le hameau de Veyrinas. Jean Nayssensas, parrain, est cabaretier à Périgueux.

Nous ne connaissons pas le lieu d’origine de cette famille. Par contre on retrouve une nouvelle fois la présence de Jean de Chillaud, fils ainé de Bertrant de Chillaud, seigneur des Fieux et de la Chapelle Gonaguet.

 
Dans le milieu du 17ème siècle, l’unique famille, habite le village de Veyrinas, haut ou bas, au sud du bourg. Veyrinas est le lieu d’un ancien prieuré indiqué Veirines en 1158 et mentionné dans le cartulaire de l’abbaye de Ligueux. Veyrinas proviendrait de Vassilius, nom gallo romain. Sur le plan cadastral de 1808, les deux sites sont entourés
principalement de châtaigniers.

Le 15 avril 1672, Tonie Beyneis, fille de Jean et de feu Tonie Nayssensas, nait au village des Reyssoux. Le couple est métayer de Jean Cosar, maître fourbisseur d’épées à Périgueux.

En aout 1692, la famine débute faute de grain, puis la peste en octobre pour s’interrompre début 1694 en décimant près d’un dixième de la population. En 1709, l’hiver rigoureux de janvier fait éclater les arbres, le pain se coupe à la serpe, le cidre et le vin fendent les barriques, les bêtes périssent dans leurs étables.

Le 21 septembre 1735, Marguerite Neisensa nait de Pi…. et Catherine Pécou, baptisée le 29 septembre par le curé Duchassaing Delasalle Elie Joseph.

Le patronyme Neyssensas n’apparait plus après 1735. Le curé Duchassaing décède en 1738. Peut-être le couple Neyssenas disparait lors de la terrible épidémie qui touche La Chapelle en 1739 et fait 37 décès. Une disette s’installe et perdure jusqu’en 1741. De nombreux Chapelois décèdent et les survivants se nourrissent d’herbe. En 1744, la terre gèle à près d’un mètre de profondeur.


Les noms de familles rencontrés sur les registres paroissiaux entre 1639 et 1750

Marquet, Feydi, Manem, Chaminade, Doche, Pecou, Senren, Tailleferie, Nadal, 

 
La paroisse de Merlande


Merlande – nom d’origine celtique : « mer lande » signifie vaste solitude

Registre paroissial 1668

Les actes paroissiaux de Merlande sont classés avec les actes de La Chapelle Gonaguet. En 1668, le registre présente les épousailles, baptêmes et mortuaires de la paroisse Saint Jean de Merlande.

La paroisse compte à peine 38 feux soit une centaine de personnes. Trois lieux de sépulture coexistent au début du XVIII, le premier dans l’église, destinés aux personnes importantes jusqu’en 1778, le cimetière d’en haut, réservés aux familles les plus aisées, et le cimetière des pauvres.

Seuls un membre Neyssensas ou deux habitent Merlande.


Marguerite Neyssensas, épouse d’Antoine Constant met au monde le 29 mai 1681, Bernard. Le couple habite le village des Granges. Sont présents, lors du baptême, Bernard Deichen, natif des Grèzes, paroisse de Saint Cernin de Beauronne, menuisier habitant Merlande, marraine Philippe Gintrat, habitante des Fieux, paroisse d’Annesse, et Jean Neyssensas peut être habitant Merlande. Le deuxième enfant, Marguerite nait le trois septembre 1684. Sont présents, Martial, menuisier, Pierre de la Gardelle, et Jean Deichen. Bernard et Marguerite sont devenus bordiers. Ils exploitent une borderie dans le bourg de Merlande en payant une rente annuelle à un propriétaire, bourgeois de Périgueux.  En général les borderies inférieures à 10 ha sont plus petites que les métairies, le batiment principal ne comporte qu’une ou deux pièces. 

Merlande : le prieuré

 
 
Une première église est construite en 1143, par le deuxième abbé de Chancelade, Elie Audoin. Le prieuré de Merlande, blotti dans une combe silencieuse, au milieu des chênes et des châtaigniers, est un lieu propice à la méditation, et vit au grès des évènements de l’histoire de l’abbaye de Chancelade. Située à proximité de la route romaine Périgueux Saintes, dans un vallon solitaire de la forêt de Feytaud, près d’une fontaine, la première chapelle, chœur du sanctuaire actuel, est dédiée à Saint Jean Baptiste. 





Saint Germain du Salembre


Saint Germain du Salembre, se situe dans le canton de Neuvic, à environ 7 km de Saint Astier, connu en 1104 sous l’appellation Sanctus Germanus de Salembre.  Le village a pour patron Saint Germain.

On note la présence d’un château des XVe et XVIIe siècles, bâti sur l'emplacement d'une ancienne villa gallo-romaine. Le premier donjon devait dater du 12e siècle. Il fut détruit pendant la guerre de Cent ans, puis une seconde fois pendant les guerres de Religion, le château fut brûlé et détruit.

L’église du XIIe siècle pour sa partie romane, possède une partie gothique construite en 1537.

Les registres de la collection départementale débute en 1668.
On note une émigration réduite vers Saint Germain du Salembre avant 1700, avec peut-être la présence, en 1669, de Françoise Neyssensas, marraine lors d’une naissance, mais difficilement lisible.

Le premier acte significatif est l’acte de décès, le 13 novembre 1673, de Léaunard Neyssensa, maistre suchier, âgé de 55 ans environ, habitant le village de la Boureille, et enterré dans le cimetière par le curé Poumies. Le suchier ou sugier fabrique les sabots ou « suchous ».

13 novembre 1673, mortuaire de Léaunard Neyssensa


Le 8 octobre 1677, Léonarde Dupit nait de Siquaire Dupit et Sicarie Neyssensas, parrain Guillaume Marracher dit Guillou, marraine, Léonarde Seyra. Marie nait du couple, le 20 juin 1686, le curé Ducluzel mentionne « Sicairie de Naysensats », sont parrain et marraine, Simon Fruchou et Marie Laporte. Le lien avec Leguillac et Saint Astier s’effectue avec Guillaume Marracher, habitant les fauxbourgs de Saint Astier.


Le 2 mars 1688, Guilhien Queyrel, du lieu de la Mithoque à Saint Léon sur l’Isle, se marie avec Françoise Neysensas de la paroisse.

Siquaire et Françoise sont peut-être les filles de Léonard, mais aucun acte ne le confirme.

Un fait d’hiver en 1562 à Saint Germain :

Dans l’Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790.

« Pierre Roche, dit le basque, détenu dans les prisons royales de Périgueux et convaincu d’homicile
commis avec guet-apens, est condamné à avoir la tête tranchée au lieu de Saint Germain du Salembre, où son corps sera mis en quartiers par l’exécuteur de la haute justice, à cinquante livres d’amende envers le Roi, à vingt cinq livres pour la nourriture des pauvres, à vingt cinq livres aussi destinées à faire prier Dieu pour l’ame du défunt et qui seront applicables aux couvents et hôpitaux de la ville de Périgueux, et à cent livres envers le procureur de ladite juridiction de Saint Germain du Salembre ».

Noms de famille rencontrés vers 1670 : Verninas, Cellerier, Lavignac, Jalage, D’hoche, Laronze,

Les métiers dans le village en 1675 :

Jardignier, maistre sculpeur et huguenot, vigneron, tuillier, praticien, lieutenant, tixeran, maistre cordonnier, marchant, laboureur, meunier, tailheur d’habits, marchand de sel, sergent royal, notaire royal, cieur de « tables », sargettier, menuizier, chirurgien, suchier, mestayer, marguillier,

Notre patronyme n’apparait pas sur les tables décennales de Saint Germain.


En marge de l’histoire de Saint Germain du Salembre


27 avril 1674 - baptême d'Ivane Maigne

Les protestants en Périgord :

Le 27 avril 1674, Ivane Maigne nait de François Maigne, maître-sculpteur et huguenot, et d’Anne Deponté, aussi huguenote, habitants le bourg.

Durant la période qui s’écoule entre 1685, la révocation de l'édit de Nantes et 1787, l’unique source disponible, ou presque, est constituée par les registres paroissiaux catholiques. Il faut donc être attentif afin de découvrir la mention « huguenot », car nombreux sont ceux qui sont restés en France, malgré une émigration massive, et beaucoup de nos contemporains cherchant leurs racines ont des chances de tomber à un moment ou un autre sur des ancêtres protestants.

Un fait divers :

Le 3 février 1675, Estienne Lafon décède au moulin de Lagraux de Vincent, estropié d’un bras, agé de 26 ans environ, son corps a été  entérré dans le cimetière de Saint Germain, signé curé Poumies.
 


1675 - décès au moulin de Lagraux



1678 - registre de Saint Germain du Salembre

 
Marsac sur l’Isle

L’origine du nom de la commune peut provenir d’un patronyme romain « Marcius » ou peut-être de « marcidus » signifiant lieu sauvage et stérile.


C’est en 1181, que la mention Marszac apparait sur le cartulaire de Chancelade, Marsat au XVIIe siècle, puis Marsac sous la révolution. L’église Saint Saturnin romane du XIIe est construite sur des vestiges mérovingiens, au centre du bourg.

Les statistiques sur la population de Marsac de 1692 jusqu’à la révolution souligne une nette diminution des « feux ».
Victime des famines et autres calamités de la fin du XVIIe et du début du X
VIIIe, la population de Marsac passe ainsi de 200 feux en 1692 à 92 feux en 1720.

On n’a pas sur Marsac de présence de familles Neyssensas significatives.

Le 10 avril 1721 Sicarie Neyssensas décède au lieu dit Courtes. C’est le premier acte mentionnant la présence d’un Neyssensas à Marsac.

Sur les registres d’état civil le hameau se nomme Courtes, sur la carte de Cassini, les Courtes, sur le cadastre Napoléonien de 1829, aux Courtes et sur l’IGN, aujourd’hui les Courtes. Courtes, peut-être issu de l’occitan « cort » qui signifie court ou petit, les terres d’un homme de petite taille ou peut-être issu « cotz » terres pierreuses.

En 1257, on note la présence d’un « mas de las Coutz » est ce le même lieu ?.

Le cadastre Napoléonien indique la présence de seulement quatre habitations.

C’est lors d'une période plus faste pour Marsac qu’un couple Neyssensas s’installe le 17 janvier 1758, avec le mariage de Bernard Neissensas de Leguillac avec Catherine Begou de Marsac.
Le nombre de feux à Marsac s’élève alors 142 feux, pour diminuer à nouveau jusqu’à la révolution, pour atteindre 120 feux en 1789.

Par contre aucune naissance n’apparait par la suite. Il est vraisemblable que le couple migre vers un autre village.

 
Journiac

Le petit village de Journiac, Jornhac, est niché dans un petit vallon verdoyant où coure un petit ruisseau, la Douch, affluent de la Vézère, qui alimenta  au fil des générations pas moins de 5 moulins à huile et farine.

Occupé dès la période paléolithique, au Treil, puis par les Gallo-Romains, le nom de Journiac proviendrait du latin Juronius, le domaine de Juronius.

Un premier couple est présent dès 1729 à Journiac. C’est la première famille située à plus de 20 km de Leguillac – Saint Astier au XVIIIe. Guillaume Leyssensas, nommé, au fil des époques, Guilhem, Guilliou, puis Guillaume. Guillaume est journalier, au bas de la société rurale et faute d’argent, le couple s’en va travailler de ferme en ferme, à Roquerie, Fontendrieux, ou Pelletine. Guillaume dépend totalement du salaire de ses journées. Le couple vit dans quelque masure, louée, prêtée, selon le cas, possède une chèvre, quelques moutons, parfois une vache. Les employeurs fixes lui confient de gros travaux de défrichements, d’abbatage de bois, ou de petits travaux pour le compte de métayers et petits propriétaires, moissons, fauchaisons ou vendanges.
 

Le premier enfant du couple se nomme Aymar, « né le 4 avril 1729, de Guilhem de Licensas et Isabeau Montet, habitants la Rocarie », aujourd’hui la Roquerie, en 1818, la Roqueyrie. Sont parrain et marraine, Marc de Licensas et Marguerite Chaminau.

 
 
 
Jeane née le 20 mars 1733, « de Guilliou Lencensas et Isabeau Dumontet, parrain Bernard Licensas, marraine Jeane Licensas, lieu Fontendrieux ».
 




Jean Leyssensas nait le 1er aout 1734, « fils de Guilhem de Eyssensas et d’Isabeau Dumontet, au lieu de la Pellettie. Parrain Jean Giraudi, marraine Marguerite Lastoulas ».





Quelques années plus tard, dans les années 1750, l’un des enfants du couple, Jean Leyssensas est meunier à Journiac. Il habite l’un des 5 moulins, situés à 28 km au sud-est de Périgueux. On le surnomme « champagne » champanha en occitan, peut être un surnom dérivé du village de Campagne village situé à 11 km de là, ou peut-être a-t-il appartenu au régiment d’infanterie de Champagne.


Métier : meunier au XVIIIe siècle

En France, par habitant la consommation quotidienne de pain est immense, le pain étant à la base de l’alimentation. Le moulin peut appartenir au seigneur local, au clergé, à un propriétaire terrien. La plupart du temps, son fonctionnement s’effectue à l’aide de roues hydrauliques à axe vertical ou horizontal. Les moulins à vent restent rares.

Extrait d’un bail signé à Ribérac le 1er juin 1731 entre un seigneur abbé et un meunier-fermier.

« les precedans meuniers et ceux qui y sont a présent ont accoutumé de jouir en qualité de fermier et ce pour le temps et espace de quatre années quatre jouissances prochaines et consecutives qui commenceront au jour et feste de saint jean baptiste prochain venant pour finir a même et semblable jour, lesdites quatre années echues revolues et passées, ladit sous ferme ainsi faite moyenant le prix et somme de deux cent cinquante livres en argent et quatre boisseaux de froment et une charge de mesture en espece bon et marchand mezure de perigueux, deux paires d'oisons, deux paires de canards, quatre paires de chapons et quatre douzaines d'anguilles pour chacune desdites quatre années payables aux pactes ci apres reglés chacune année scavoir pour la premiere année la somme de soixante deux livres dix sols a la feste de saint michel archange prochain venant pour le premier pacte qui sera echu audit jour pareille somme de soixante deux livres dix sols et les quatre boisseaux de froment a la feste de noel, même somme de soixante deux livres dix sols et les huit boisseaux de mesture au jour et feste de pâques le tour prochain venant et semblable somme de soixante deux livres dix sols du jour et feste de St jean baptiste qui vient en un an, les oisons canards et chapons aux feste de st michel et de noel et les anguilles dans le temps qu'il s'en prendra le tout d'une chacune année et ainsi consecutivement les années suivantes ».


Année 1767 :

Dans l’inventaire sommaire des Archives Départementales antérieures à 1790, entre 1766 et 1786, une procédure et une sentence criminelle ont lieu à la requête de la partie civile contre Jean Leyssensas, dit « Champagne », meunier, et sa femme Françoise Gontier ou Gauthier, prisonniers, accusés de crime de vols.

Jean est accusé de crime de vol, et condamné par le Parlement de Bordeaux, le 9 février 1767 à 20 ans de  travaux forçés. Il est détenu à la prison de Bordeaux, jusqu’en juin 1767.

Son épouse n’est pas condamnée.

Si le vol simple est faiblement réprimé, l’ensemble des autres vols est qualifié de crime, avec circonstances aggravantes lorsqu’ils sont commis de nuit dans une maison habitée.

Il incorpore le bagne de Rochefort le 26 juin 1767, en compagnie d’un autre Périgourdin, Jean Delpey, originaire de Lacropte. Le bagne, en réalité ceux sont plutôt quelques anciens hangars. Le bagne créé le 9 octobre 1766, ne possède en réalité aucun bâtiment pour recevoir les condamnés. On décide de les loger et cela jusqu’en 1776, dans un magasin de la tonnellerie, servant de dépôt des futailles, dont l’une des façades est en bois. En 1777, Jean est déplacé dans un nouveau hangar aux affuts pouvant contenir environ 550 hommes. Entre 1766 et 1773 le nombre de malades augmente considérablement, l’Intendant doit établir un hôpital provisoire destiné à recevoir les galeux et les scorbutiques et les blessés légers. Jean dés son entrée reçoit une casaque, un gilet à manche, une culotte d’étoffe, un bonnet de laine ….. Avant 1783, l’ensemble des détenus quelque soit leurs condamnations vivent ensemble. Jean couche au bagne, sur un lit de camp, élevé à environ deux pieds et demi du plancher au sol.

En 1766 on dénombre 539 bagnard, Jean fait parti des 222 forçats qui incorpore le bagne de Rochefort en 1767.

Sur le registre des bagnards, Jean est âgé de 29 ans, en réalité Jean est né en 1734, est donc âgé de 33 ans. Les actes judiciaires de ces époques «  recèlent » souvent des incohérences. Jean est mentionné « sans profession » contrairement à l’inventaire sommaire des Archives de Dordogne sur lequel il est meunier.

Son numéro matricule est inscrit 11083 sur l’un des registres noté 1.0.25 et 2631 sur un autre registre noté 1.0.24.

Son épouse se nomme Françoise Gautier. Jean est fils de Guillaume et d’Isabelle Dumontet. Jean bénéficie d’une remise de peine (d’une grâce) et quitte le bagne de Brest le 3 octobre 1779, pour une détention de 12 années.

Le signalement de Jean : taille 4 pieds (1 pied - 30cm48) 10 pouces (1 pouce - 2cm54) et 11 lignes (1 ligne - 0cm22) soit 1m50. Cheveux et sourcils châtains bruns, barbe rousse, visage long penchant à gauche et marqué.

La vie au bagne de Rochefort en 1767

Créé en 1766, le bagne de Rochefort est l’un des plus terribles de France, le climat insalubre et la proximité de marécages, rendent les conditions de détention insupportables. La population carcérale, comme d’ailleurs la population locale sont régulièrement confrontées à la « fièvre des marais ».

Les condamnés arrivent au bagne par convois de 200 ou 300, voyageant à pied, les uns les autres enchaînés, image lugubre de ces forçats en sabots, en tenue rayée, traversant villes et villages sous le regard des habitants friands du spectacle.  Durant la première période, les forçats sont peu nombreux et effectuent peu de travaux.

En France, les coupables, dès le XVème siècle et surtout sous le règne de Louis XIV étaient « envoyés » aux galères, premier système pénitentiaire employé dans le royaume. A partir de 1748, les Arsenaux et les bagnes maritimes, peu à peu, sont rattachés afin de réduire les coûts de fonctionnement et de construction des grands voiliers. La main d’œuvre forcée, appelée « chiourme » est utilisée à Toulon, Cherbourg, Brest et Rochefort. Les principaux travaux des forçats, en 1767, attelés péniblement à une chaîne ou à une longue corde, sont de tirer la vase qui encombre le lit de la Charente et nettoyer la rade du port, tandis que d’autres laminent le plomb, ou broyent, dans les magasins, les couleurs qui servent à la peinture des bâtiments. 

La mortalité était telle que la condamnation aux travaux forcés, équivaut, pour la très grande majorité de ces malheureux, à la peine de mort. Entre 1767 et 1778, le taux de mortalité est de 1 sur 4,8. Jean Delpey décède le 26 juillet 1771, comme Jean Chauvetou, de Jourgniac, le 11 avril 1774. En 1810 « les hommes condamnés aux travaux forcés sont employés aux travaux les plus pénibles ; ils trainent un boulet à leurs pieds, ou sont attachés deux par deux avec une chaine ».

Après 1828, les forçats condamnés à dix ans sont envoyés à Toulon. Les forçats condamnés à plus de dix ans, sont dirigés sur Brest et sur Rochefort, et répartis de telle manière que les condamnés à vie ou a plus de vingt ans sont entièrement séparés de ceux dont la peine ne doit pas durer au-delà de vingt années.

Quelques détails de la vie de Jean Leyssensas

Jean Neyssensas et Jean Delpey font partie de la chaine au départ de la cour d’assise de Bordeaux. C’est le convoi de prisonniers en partance pour le bagne de Rochefort. La chaine avance par étapes, escortée par des gendarmes et dragons, à chaque étape Jean et les autres forçats sont logés dans des étables ou des granges réquisitionnés pour l’occasion. Le trajet se fait à pied ou en bateau avant l’arrivée de voitures cellulaires en 1837.

Jean pénètre dans la cour du bagne le 26 juin 1767, c’est un ensemble d’anciens hangars, à proximité du port et de l’Arsenal, au centre de l’enceinte, une fontaine dont l’eau provient du réservoir du port. Se situe, à proximité du bagne, le magasin général, dont les bâtiments s’étendent jusqu’à la première cale, non loin de la fontaine du Dauphin.

A son arrivée, le gardien place à la partie inférieure de la jambe de Jean, une manille. C’est une pièce de fer parabolique, de deux à trois livres, et percée à chaque bout d’un trou dans lequel on met un fort boulon, qui est arrêté lui-même par une clef de fer rivée à froid. La manille, est l’attribut essentiel du forçat ; ensuite, Jean est attaché avec Jean Delpey, au moyen d’une chaine. Le poids de la manille et de la chaine est de douze livres. On appelle cette chaine « guirlande », parce que, remontant du pied à la ceinture où elle est fixée, elle retombe en décrivant un demi-cercle, dont l’autre extrémité est rattachée à la ceinture du camarade de chaine.


Dans les Annales d’hygiène publique et de médecine légale de 1831, Villermé indique « C’est à la misère des forçats, aux travaux qu’on en exige, à la réunion de toutes les mauvaises conditions hygiéniques qui pèsent sur eux dans le bagne de Rochefort, qu’il faut attribuer la fréquence de leurs maladies, la grande tendance que celles-ci ont à se terminer par la mort ou, en un mot, l’épouvantable destruction de ces hommes. »

Si le bagne apporte sa "manne" de cadavres pour les exercices pratiques des élèves médecins et chirurgiens, il est aussi un lieu d’observation des populations criminelles pour les philanthropes et les phrénologues de l’école de médecine navale inaugurée en 1788.
Les criminels n’échappent au désir des phrénologues de mesurer la forme d
es crânes, des bosses et des tares humaines, inventorier les formes des visages, des nez, des mains et expliquer à tout prix que le crime est inscrit dans les gênes et donc visibles par certains signes extérieurs.

 Préface du livre d’André Chamart consacré au bagne de Rochefort

 
" Une ville, on la voit mieux, elle vous devient plus chère lorsque l’on sait toute la charge d’âmes qui pèse sur ses pierres." Les milliers de bonnets rouges et verts qui aménagèrent les infrastructures portuaires, les magasins à vivres, les formes de radoub aux côtés d’ouvriers libres semblent avoir été gommés de la mémoire Rochefortaise ou remisés dans un coin obscur et presque honteux. Les vaisseaux de la Royale, puis les navires à voiles des régimes successifs furent construits, réparés, armés dans ce site stratégique et le gros œuvre fut souvent confié aux forçats de la "grande fatigue". Certains acheminaient même les vaisseaux depuis le port jusqu’à l’estuaire de la Charente, hâlant les navires comme des bêtes de somme, tous tirant la "cordelle" sur les chemins de halage le long du fleuve. Les rudes tâches de l’arsenal, de la corderie épuisaient les hommes et le climat malsain de la ville entourée de marais contribuait à la sinistre réputation du bagne de Rochefort. La mortalité y était beaucoup plus élevée qu’à Brest et à Toulon. Le bagne de Rochefort ferme ses portes en 1852.
 
 

Jean quitte le bagne le 3 octobre 1779. Le motif de sortie indique « passé à Brest ». Jean a bénéficié d’un recours ou d’une remise de peine. Sous certaines conditions, lorsque le forçat accepte d’exécuter des tâches périlleuses, par exemple, lors de la mise à l’eau d’un navire, construit sur une rampe de lancement en pente, et retenu par une simple cale en bois, et réussit à retirer la cale et se réfugier assez rapidement dans le trou d’évitement, il est gracié. S’il n’est pas assez rapide il est écrasé par le navire. Un « congé forçat » est remis à Jean, l’administration peut très bien choisir le lieu de résidence. Jean perçoit la somme qu’il a gagné au bagne pour ses travaux. Pendant la présence de Jean, entre 1767 et 1778, sur 9951 forçats admis au bagne 1371 décèdent, dont Jean Delpey et Jean Chauvetou.

Quelques statistiques sur le bagne de Rochefort

Entre 1766 et 1813, 16848 forçats ont été incarcérés. 9212 sont décédés, 3696 libérés comme Jean, 70 amnistiés, 1682 évadés, 1079 transférés vers d’autres bagnes, 1612 restent au bagne en 1813.

Quelques motifs de condamnations aux travaux forcés :

Vols d’une charrette, quantité de blé et farine, une pièce de toile, un traversin, du chanvre, 20 ans
Vol de fourrage dans une maison, 5 années de travaux forcés.
Vol d’argent à sa patronne, 5 années.
Vol d’une poêle à frire dans une dépendance d’une maison habitée entre le coucher et le lever du soleil, 1 an de prison.


Dans l’Inventaire sommaire antérieure à 1790 – Villepelet, on lit : « Information à la requête du procureur du Roi, contre Jean Delpey, tisserand et Marc Leyssensas, dit Marcou, meunier, prisonniers accusés de vols ».
Si Marc n’apparait plus dans les condamnés au bagne, suite à la requête du Roi, Jean Delpey est condamné à 20 ans de bagne le 26 janvier 1767. Il entre au bagne de Rochefort le 26 juin 1767, en même temps que Jean Leyssensas. Marc est vraisemblablement de la même famille que Jean Leyssensas, étudié ci-dessus. On retrouve dès 1729, le prénom Marc, lors de la naissance d’Aymar.

Jean Delpey est présent sur le registre des bagnards numéro 1.0.24, numéro matricule 11056.

Il est âgé de 21 ans, tisserand, célibataire, et habite au village du Faux, paroisse de Lacropte. La cause du jugement est « différents vols ». La taille de Jean Delpey, 5 pieds, 2 pouces, 6 lignes,(1m60) cheveux noirs, sourcils noirs, barbe naissante, visage ovale, yeux bruns, nez gros épaté. Son père se nomme Jean, sa mère Jeanne Guichard.

Jean décède, 4 années après son admission au bagne, à l’hôpital de Rochefort, le 26 juillet 1771.

Quelques années plus tôt, en 1773, un habitant de Journiac part au bagne de Rochefort. Jean Chauvetou, charpentier, célibataire, 18 ans, taille 1m50, condamné le 1 septembre 1773, à 10 ans de bagne, suite à vol. Il entre au bagne le 21 septembre 1773 et décède le 11 avril 1774.

Martial Boutier, laboureur à Journiac, époux de Marguerite Tourneviau, est admis au bagne de Marseille, matricule 5455, registre des bagnards, 1.0.109. Martial est âgé de 65 ans, fils de Jean et Jeanne Léonarde Puissart. Son année d’admission n’est pas mentionnée.


Après 1779, on ne retrouve plus de membres dont l’écriture est Leyssensas sur Journiac, plus de trace de Jean, où le retour vers le Journiac fut sans doute impossible, et peut être fut-il une nouvelle fois « condamné » à migrer vers une autre contrée.

Un nouveau patronyme apparait sur Journiac le 22 nivôse An 10, 12 janvier 1802. Jean Neysselou, nait à deux heures du matin, fils de Bernard et Françoise Bouissou, journaliers, au lieu dit Lafage.

Le deuxième Vendémiaire An XIII, année 1804, décède Jean, 2 ans, de Bernard et Françoise Bouissou.

Le 19 fructidor, année 1813, Jeanne, âgée de 5 mois, fille de Bernard, journalier, et Françoise Bouissou décède à Lafage.

Afin d’éloigner le passé de Jean, le bagnard de Rochefort, l’officier d’état civil a-t-il modifié le patronyme en Neysselou, devenu surnom ?





Lacropte


Situé à environ 45 km de Saint Astier, une famille Neyssensas est présente vers 1760.

Pour information, la collection départementale débute en 1668.

Le 23 février 1744, nait Bertrande Delage d’Etienne et de Jeanne de Lissensas, habitants Lacropte, parrain, Jean de Lissensas, marraine, Bertrande Deluey. On remarque la même écriture du patronyme que sur le village de Journiac en 1729, « Licensas ».


1744 - Jeanne de Lissensas

La famille Neyssensas est localisée au hameau de la Durantie, par mariage, le 1er septembre 1760, de Pierre Leyssensat et Jeanne Buisous. Hélas, La filiation, le lieu d’origine et le métier de Pierre ne sont mentionnés sur l’acte.

1760 - Pierre Leyssensat


Pierre Leyssensat et peut-être l’un des fils de Guillaume et d’Isabelle Dumontet, habitants le village de Journiac.

Le 24 avril 1761, est baptisé par le curé Roquet, Léonard Lestang, fils de Jean et Charlotte Leyssensat du village de Chatoubrier.

Le 30 janvier 1764, Marie, fille illégitime de Jeanne Exsensac, la même habitant habituellement chez son père, Jean Exsensac, du village des Baleytoux.


1764 - Jeanne Exsensac


Quelques mois plus tard, « le 11 mars 1764, est inhumé le corps de Marie, fille illégitime a Jeanne Exsensac, dont le père est inconnu, décédée au village des Marquey, commune de la Douze».

Le 20 juin 1765, au village de la Durantie a été baptisée, par le curé Durand, Catherine Exsensac « fille a Pierre et a Jeanne Buis », marraine Catherine Meda et parrain François Louis.

1767, l’écriture de notre patronyme se transforme : Exsensac avec le curé Durand se transforme en Leyssensas avec le  curé Dutard.

Le 6 septembre 1767, est enterrée dans le cimetière de Saint Aignan de Lacropte, Catherine, fille de Pierre Leyssensat et  Jeanne Buis, habitants la Durantie.

Le 11 juillet 1767, nait Louis, fils de Pierre Leyssensat et Jeanne Buis. La marraine se nomme Jeanne Buis. Le curé Dutard signe l’acte.

1768, Marguerite Leyssensat épouse d’Antoine Chanchar, donne naissance à Jean Chanchar,

Le 18 octobre 1770, le curé Dutard baptise François, de Pierre et Jeanne Bouix, habitants toujours la Durantie.

Le 2 septembre 1792, le curé Dutard enterre Pierre Leyssensat, veuf, âgé d’environ 70 ans.

C’est après 1805 qu’apparait le patronyme Neysselou ou Neycellou à Lacropte avec le couple Bernard Neysselou, cultivateur, et Françoise Boiras, originaires de Journiac, situé à environ 14 km.

Jane nait le 23 novembre 1811 au lieu dit Triode, Marie nait le 26 février 1824.


1829 - plan cadastral

La sœur de Bernard Neysselou, Marie, mariée avec Antoine Daubisse donne naissance à Antoine le 14 janvier 1825. Antoine décède le 9 aout 1826.

Manzac


Manzac est situé à 12 km de Saint Astier, commune du canton de Saint Astier, patron Saint Pierre, libellé Menzac en 1243 sur un manuscrit du chapitre de Saint Astier, Manzacum en 1471. L’un des onze prieurés dépendants de l’abbaye de Brantome au XVII ème  se situe sur la commune de Manzac. Le portail de l’église est daté du 12ème siècle.

L’immigration des Neyssensas, sur Manzac, se situe  entre 1600 et 1640 .

1734 - mortuaire de Jean à l'âge de 30 ans

Le premier acte indiquant la présence d’un Neyssensas est daté du 11 avril 1649, avec la naissance de Jean Meysenzas, à La Faye, à Manzac ur Vern, fils de Jehan et de Lucie Lafaye, premier couple présent sur Manzac. Un autre Jean décède le 30 octobre 1734. à l’âge de 30 ans après avoir reçu les sacrements par le curé Courtois, en présence de Jean Fonmarti et Léonar Robinet. Après recherches, il s’avère que Jean n’est pas né à Manzac.


1736 - baptème d'André Meissensas
La présence d’un deuxième couple es avérée en 1736.

Le 12 aout, André Neissensas, âgé de 3 jours, est baptisé par le curé Courtois. Les parents, Jean et Anne Bourdarie sont installés à Manzac il y a peu de temps. Le lien avec Saint Astier s’effectue peut être grâce au parrain de l’enfant. En effet, le nom de famille du parrain André Daleme, est bien implanté sur Saint Astier. La marraine se prénomme Catherine Aujoy.

La famille de l’épouse Anne Bourdarie est une vieille famille de Manzac. Le curé ne donne aucune précision sur le lieu de naissance de Jean et son  métier.

Le couple donne naissance, le 25 janvier 1739, à Jeanne, le 21 octobre 1742, à Jérôme.

Jean Neissensas décède le 7 janvier 1752, à l’âge de 40 ans, au lieu dit Fraisse.

Hormis le décès de Marguerite, le 8 novembre 1788, à l’âge de 55 ans au hameau des Meneaux, plus aucun Neyssensas n’apparait sur les registres paroissiaux entre 1760 et 1882, soit pendant plus de 120 ans.

Le 27 octobre 1882, Etienne Neyssensac, 28 ans, fils d’Antoine et Anne Bordas,  originaire de Saint-Astier, se marie avec Marie Peypelut, 30 ans, de Grignol.

Le 26 octobre 1887, Catherine Neyssensas, originaire de Saint Astier, fille de Martial et Catherine Daleme décède au lieu de la Gelinerie, à l’âge de 72 ans.


Un J. Neyssensas est inscrit sur le monument aux morts de la 1ère guerre mondiale.

En marge de l’étude sur le village de Manzac :


En 1710, le curé de Manzac, Dereyssac, pour ne pas oublier peut-être les 20 messes en l’honneur de Pierre Lamy inscrit sur le registre paroissial le nombre exact de prières, avalisée par le tailleur de pierre et le fossoyeur.

Écrit par le curé Dereyssac, en règlement du travail effectué par le peyrier de Manzac.
« La compte du peyrier, le 18 juin 1713 il luy a été délivré vint et sept livres de pain et deux pintes vinaigres, plus 2, plus 5, plus 18, plus 19 en pain d’orge, le 10 millat, pus 25 de blé d’orge, plus 15 de pain plat, 8 en argent, plus 1 cartonne, plus 1 liant en pain, plus 3 cart. Froment …… 


Le peyrier est un vieux métier du moyen âge, en réalité, il s’agit du tailleur de pierre, dans notre exemple le peyrier, est qualifié pour tailler les pierres tombales du cimetière de Manzac.

Toujours en marge des registres paroissiaux :

Dereyssac écrit « Je promet et me suis trouvé redevable envert le dit Pierre Payrony, Maître sargeur de la somme de 15 sous, que je luy payé à la décharge de feu Guylhou Filiol et il m’a dit délivrer deux obligations qu’il a contre le dit Fihlol lorsque je payeray la dite somme de 15 sous pour les dites obligations que interêts au dépens, le 25 juin 1713 ».


Noms de famille rencontrés sur Manzac entre 1611 et 1750 : Lafaye, Fonmarti, Jay, Cumenal, Bourdarie, Beaugier, Robinet, Bardon,


Saint Aquilin



 
 
Sanctus Aquilinus, Saint- Agulin - forme ancienne - de Gourgues - Patron - Saint Eutrope
Saint Aquilin vécut en compagnie de Saint Astier à proximité de Saint Astier.

Saint Aquilin, évêque d’Evreux de 670 à 695, est l’un des protecteurs de l’abbaye de Cluny. Cinq autres communes en France porte le nom d’Aquilin, Saint Agoulin en Auvergne, Saint Aigulin en Saintonge.

Notre patronyme apparait le 10 janvier 1737, au village de la Vigerie, avec Sicaire Naissensas, épouse d’Etienne La Loue. Un lien existe avec le village de Leguillac de l’Auche en octobre 1738, lors de la naissance de Catherine La Loue, fille de Sicaire, le parrain est Jean Dubois de Leguillac.

Le 9 may 1747, Jean Naissensas est présent au baptême d’Etienne Latournerie, au village des Charroux. Aucune mention indique que Jean habite Saint Aquilin. Le 12 may Etienne, âgé de 4 jours décède. Le curé Constantin signe l’acte.

On remarque, en consultant les registres de Saint Aquilin, entre 1750 et 1770, une importante migration de couples en provenance principalement de Saint-Astier et Leuillac.

En 1751, Bernard Naissensas, de Leguillac de l’Auche est parrain lors de la naissance de Marie Lavignac. Bernard « ne sait signer ».

Seulement deux couples Neyssensas, originaires de Leguillac, migrent vers Saint Aquilin au XVIII siècle.

Château du Bellet - XV siècle

Le premier couple réellement implanté à Saint Aquilin, est domicilié au village de Chantepoule, écrit Chante Poule.

Sa présence sur Saint Aquilin marque le début de l’histoire de la famille Neyssensa de Nantes - voir paragraphe « Une famille Nantaise ».

Le hameau de Chantegeline, rattaché à la commanderie des Andrivaux, connait une densité de population égale à celle des hameaux les plus importants de Mensignac, dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle, avec environ 10 à 15 feux.

Jean Neisensac, nait vers 1730 au village de Charroux, à Saint Aquilin, de Rousseau Neissensac. La disette sévie les hommes meurent comme des mouches, de pauvreté, les bêtes périssent dans leurs étables. En 1744, la terre gèle à près d’un mètre de profondeur.

Jean, cultivateur, se marie avec Toinette Mica en 1751. Contrat de mariage - Notaire Fourgeaud.

Jean Neisensac et Toinette Mica sont parents de Marie, le 16 octobre 1753. Les parrains et marraines sont originaires du village. Le curé Ginestet signe l’acte.

« En 1750, 26 tenanciers se partagent le paiement de la rente due au Commandeur, soit 32 boisseaux de froment, 8 gélines, et 8 livres d’argent ». Extrait de Regard sur un Village du Périgord – Mensignac. La tenance appartient entre autres à Jean Dupuy, Sieur de la Faye.

Le 12 octobre 1762, est enterré, par le curé Reydi, Michel Neyssensas, âgé de 15 ans, dans le cimetière de l’ancienne église au milieu du bourg.

Sur trois décennies, on note trois écritures différentes. Naissensas - Neisensac - Neyssensas.
Un nouveau couple apparait sur Saint Aquilin avec la naissance, le 12 décembre 1762, de Michel Neyssensas, fils de Sicaire et Catherine Laronze.


Le 31 aout 1766, un nouvel enfant, du couple Jean et Antoinette Micard, Gabriel, nait à «Peypissot», écrit Puypisse, comme sur la  carte de Cassini.

Le 29 janvier 1770, nait Jean, de Jean et Antoinette Micard à «Peypissot».

1770 - naissance de Jean

En 1772, des mendiants errent toujours dans les campagnes et villages.

Le 2 février 1782, François Neyssensas, vivant au village de Tamarelle, à Saint Astier, épouse Marguerite Simonet originaire du hameau de Peypissot à Saint Aquilin. Le couple habite Saint Astier et donne naissance à 6 enfants, avec ascendance encore aujourd’hui. L’un des petits fils du couple, Jean, se marie en 1842, avec Jeanne Duranthon. Le couple habitera le hameau de Davaland à Saint Astier.

Naissance de Sicaire le 2 juin 1791 de Jean et Jeanne Pichon.

Un autre enfant du couple Jean et Antoinette Micard, Michel Naissensas, 26 ans, le 28 fructidor 1796, est présenté au Tribunal de Montpon. Menuisier, il est acquitté pour un vol de chevaux, mais sans passeport, est « accusé de désertion après s'être caché à Saint-Aquilin chez sa mère ».

Michel Naissensas n’est autre que le grand-père de Pierre, capitaine au long cours.

Ainsi, trois couples vécurent sur Saint Aquilin entre 1751 et 1790.

Le 31 janvier 1802, Jean agé de 72 ans, époux de Toinette Micas décède au village de Ferronie.

Dans l’ouvrage « Saint-Aquilin », le recensement de 1851 mentionne à Jaubertie, la présence de Lucie Neyssensas, 33 ans, épouse de Jean Dumas, cultivateur, un enfant adopté Adrien Fajol, 7 mois.


 
 
Saint-Aquilin


Un contrat notarié dans l’urgence, peu après l’été caniculaire de 1762 ….

 

 

Maître Fourgeaud et le prêtre Paradol

Les actes notariés de Maitre Fourgeaud sont issus de recherches effectuées par Monsieur L. Dumarche en mai 2021 aux archives départementales du Périgord.

Je te remercie Lionel pour le temps passé à noter ces actes et pour la grande qualité des copies numériques.

 

Les paysans pauvres et dépendants représentent souvent la moitié de la population rurale. La médiocrité de leur patrimoine leur donne rarement l’occasion de passer la porte du notaire.


Le premier acte notarié du 8 octobre 1762

Le premier acte notarié est passé en octobre 1762, à la Clavelie, commune de Saint-aquilin, en la maison de Michel Neyssensa et Marie Rastouil, devant Maître Jean Fourgeaud, notaire royal à Charroux, commune de Saint-Aquilin - réf 3 E 3886.

Les demandeurs sont dans l’attente du paiement des arrérages de pension viagère dus par Laurent Laronze, praticien, habitant la Clavelie, fils de feu Pierre Laronze, procureur d’office de Monset.

Le praticien est un conseiller juridique présent dans de nombreux villages et entend l’ordre et la manière de procéder en justice.

La somme s’élève à 175 livres pour une durée de 7 années, déduction faite de 156 livres en paiement ou fournitures déjà versées (en denrées diverses peut-être).

Laurent Laronze s’engage à régler la dette au 1er novembre 1762.

L’acte est rédigé en présence des témoins, Jean Aspaillier, journalier, et Messire Jacques Paradol, prêtre vicaire de la paroisse, acteur majeur de la vie intime des familles, des plus humbles aux plus aisés. Jacques Paradol prend en charge le devenir de l’âme de Michel dont le décès intervient 5 jours après. En 1740, un Jean Paradol est tisserand à la Clavelie - « il était une fois Saint-Aquilin en Périgord » Association des amis de Saint-Aquilin.

Pierre Laronze, par acte passé en 1755, verse une rente viagère annuelle aux époux Neyssensa en échange d’une donation entre vif par laquelle la famille Laronze héritera, au décès des époux, de la totalité de leurs biens. Beaucoup de personnes agées, sous l’ancien régime, trouvent un appui familial en « vivant à feu et à pot communs » avec un enfant, soit bénéficient d’une pension viagère en contrepartie d’une donation.


Le deuxième acte notarié du 12 octobre 1762

Le notaire Fourgeaud, les praticiens, Laurent Laronze, Pierre Laqueuille et Jean Lajugie, témoins, se rendent au petit matin du 12 octobre 1762 chez la veuve Marie Rastouil afin de procéder à l’inventaire de l’ensemble de ses modestes biens, pièce par pièce, « effets, meubles, or, argent, titres et papiers » le tout en présence de son mari décédé quelques heures auparavant.

L’ensemble des biens (petits meubles, habits usagés, petit outillage et céréales) est évalué à 110 livres soit environ 1243 euros.

L’inventaire après décès est sans aucun doute le document le plus important. En effet il donne des indications permettant le classement social du foyer en évaluant l’importance de la « fortune » de la famille (valeur du cheptel, matériel agricole, stocks…).

Rien de tout cela dans l’habitation de Michel et Marie en 1762. On peut imaginer Michel, journalier ou domestique démuni ne possédant pas son habitation, la présence, en qualité de témoin, de Jean Aspaillier, journalier le confirme peut-être.

L’habitation, ou plutôt la masure, ne possède qu’une pièce, faisant office à la fois de cuisine et de chambre : le défunt, sur un lit, côtoie une maie à pétrir le pain, une cheminée, quelques pots en étain et ustensiles de cuisine, un coffre en fer.

L’inventaire décrit le contenu d’un appentis de grange avec quelques barriques dont l’une pleine de vendange de treillage, deux boisseaux de froment, les seuls vêtements de Michel, « des vieux habits de cadix, une paire de culotte même étoffe, couleur de sendre, le tout aussy usé, quatre chemises d’homme très mauvaises », quelques outils agraires, puis, dans le grenier, « deux sacs d’Etoupes, des boisseaux, trois picotins de froment, un boisseau de bled despaigne ».

Les ustensiles de cuisine : l’absence de couteau nous laisse à penser que l’alimentation de base se compose souvent de soupe, il n’y a pas de fourchette, seulement « cinq cuillières plus une petite pour tremper la soupe…. deux petits plats, une assiette et deux écuelles à boire, une poele à frire ». Michel fabrique-t-il son pain, on note la présence d’une maie à pétrir et de picotins et boisseaux de froment. Le froment et le blé d’Espagne sont toujours cultivés en 1835, un peu plus de 70 ans après…. (Voir l’enquête de Cyprien Brard - anecdote : le maire de Saint-Aquilin, Fourgeaud, reçoit le questionnaire en février 1835 ; fera-t-il parti des premiers réticents ? en tout cas le préfet rappelle que ce travail « n’avait pas de rapport à une augmentation possible de l’impôt, mais ne cherchait qu’un but scientifique ». 13% des communes de l’arrondissement de Périgueux ne répondent pas à l’enquête).

Les objets sont faits de fer ou d’étain, le plus souvent d’un état moyen.

En ce qui concerne l’hygiène de la famille : le notaire relève la présence  « d’un petit bassein aussy en étein le tout aussy usé et quatre serviettes tricotés ».

Marie nous dévoile le contenu de trois coffres munis d’une ferrure, l’un en bois de noyer usé, renfermant « ses hardes, une nape uni, deux napes presque neuves ».

Une petite cassette de bois noyer ferrée contenant « une petite mauvaise nappe et un perce- barrique de fer ».

Et une vielle caisse en bois avec sa serrure sans clef, contenant « un petit paqué de chanvre, un quenoullier, trois cruches à huile et un linceul à moitié usé ».

Un quenouiller (ou quenouille), instrument ancien utilisé pour le filage, consistant en une tige de bois ou d'osier servant à maintenir et stocker les fibres qui ne sont pas encore filées.

Pas d’atelier ou de matériel nécessaire à la pratique d’un métier.

Quelques petits outils sont répartis entre la chambre et la grange,

Un « perce barrique de fert », qui servait autrefois à percer les barriques pour en soutirer un peu de vin sans être obligé de retirer la bonde et, ainsi, ne pas risquer une oxydation du liquide,

Un « acheraud », petite hache de charpentier, en forme de marteau tranchant d'un côté,

« Un fossé ou serpe, en bon état », outil agricole et forestier polyvalent, à lame épaisse, large et au tranchant long et courbé à son extrémité,

Le « fer à passer le lainge » de Marie, « presque neuf »,

« Une comporte » sorte de baquet de bois servant au transport de la vendange,

Un « petit entounoir » pour le vin,

« Quatorze planche de bois chêne de six pieds et demy de longueur sur neuf à douze pouces de largeur », mais aussi,

« Une binette », véritable outil de jardin, polyvalent puisqu'elle permet de biner, sarcler, aérer le sol et butter les légumes et,

« Un ferchaud le tout aussy usé », avec lequel le maréchal-ferrant retire l’excédent de corne du pied du cheval avant d’appliquer le fer à cheval.

Finalement le notaire, estimant les biens du couple de faible valeur, effectue une estimation globale.

A-t-il oublié volontairement la présence d’au moins deux chaises et d’une table ?

Il n’y a point de contrat de vente ou titre de propriété, ce qui accrédite que la maison n’appartient pas aux époux. Le notaire mentionne, le 8 octobre, que Michel et Marie ne savent signer « ny les Neyssensa et Rastouil conjoints pour ne scavoir de ce enquis ».


Le hameau de la Clavelie




Le hameau de la Clavelie, tout proche de la départementale 39, à quelques 2 km de Saint-Aquilin, est situé à 159 mètres d’altitude à peu de distance du ruisseau de Combenègre et à peine 500 mètres du manoir de Moncé.

Le paysage autour de la Clavelie en 1762 ne devait pas être bien différent de celui de 1808-1821, date des relevés effectués par le géomètre Laroque ; seule référence de l’étendue des quelques prés, mais surtout terres et bruyères. Le hameau se compose de trois gros corps de ferme.

On ne sait si la masure de Michel est encore en état en 1808, peut-être est-ce l’un des petits bâtis, parcelles 60 et 36. Point de parcelle de vigne à la Clavelie, si ce n’est quelques pieds pour les besoins quotidiens de Michel dans un jardin attenant à la maison.

« Si le hasard d’une promenade vous conduit du côté de Saint-Aquilin, vers Boisset, vers Belet, le Meynichou, ou Peyrebrune, vous sentirez la frêle brise qui caresse les vallons, filtrée par les ramures parfumées des pinèdes ou les frondaisons des peupliers ; vous tendrez l’oreille pour écouter le clapotis du ruisselet, quand il s’infiltre entre les pierres, sous les petits ponts de bois. Vous entendrez au lointain le chant du coq, l’appel de la fermière et la cognée du bucheron ; vous apprécierez alors la discrète rumeur de la vie champêtre ».

Serge Avrilleau




Le château de Belet du temps de Michel et Marie


« Il va sans dire qu’aux alentours de ces fiefs dominants, furent construits, avec les moyens rudimentaires de l’époque, des hameaux et maisons isolées que n’envieraient pas nos animaux domestiques….

Pour la plupart de ces méchantes habitations, ne restent que des ruines, un tas de pierres, souvent dissimulées sous un taillis impénétrable, pour d’autres, un pan de mur, parfois soutenu par un arbre poussé là, à l’endroit même où jadis habitait une famille. Ces rustiques demeures que les familles paysannes avaient construites au temps où il n’y avait rien d’autres, pour tout matériau, que la pierre sèche récupérée dans un champ rocailleux et le mortier d’argile…. ».

André Jean Lacoste - Une clé sous les ronces – 1982


Traduction de l’acte


Quittance de 200 livres donnée par Michel Neyssensa et Marie Rastouil conjoints à Laurent Laronze, praticien

Le 8 octobre 1762



Aujourd’hui quatrième du mois d’octobre mille sept cent soixante-deux après midy, au village de la Clavelie, paroisse de Saint-Aquilin en Périgord, maison ou habite Michel Neyssensa, par devant le notaire Royal soussigné présents les témoins bas nommés ont été présents le dit Michel Neyssensa, la dite Marie Rastouil, conjoint d’ycelle Rastouil procédant sous l’autorité du dit Neyssensa son mary pour effet des présentes, habitants de la présente maison d’une part,

Et Laurent Laronze praticien en qualité de fils héritier de feu Pierre Laronze, habitant du présent village d’autres, lesquels sont tous présentement venus à conte des arrérages de la pension viagère due aux conjoints par le dit feu Laronze,

énoncée au contrat de transaction entre eux passé le trente mars de l’année 1755, reçu par Gareau notaire Royal rapporté par copie dument en forme a raison de vingt-cinq livres par an, il s’est trouvé sept années arréragées puis la datte de la sus dite transaction jusqu’à ce jour qui montent à la somme de 175 livres les dits payments ou fournitures fait annuellement en différents temps en déduction de la dite pension par le dit Laronze aux dits Neyssensa et Rastouil, les payments et fournitures se sont trouvés monter à celle de 156 livres ainsy que ces derniers l’ont reconnu, cette dernière somme déduite sur la sus dite de 175 livres reste celle de 19 livres.

Laquelle a été tout présentement contée par le dit Laurent Laronze avec celle de 25 livres pour ladite pension qui échoira le jour de la fête de tous les Saints prochaines lesquelles deux dernières sommes jointes ensemble forment celle de 244 livres et ce en sus de 6 livres puis les autres bonnes monayes ayant cours la mise faisant cette dernière somme de 44 livres pris et retirée par les dits conjoints après due la bonne vérification dont s’en sont contentés les dites 8 années de pension qui forment la somme de 200 livres en concèdent quittance au dit Laronze, ce comme sus,

dit acceptant avec promesse de ne luy en faire à l’avenir aucune action ny demande a cette peine que de droit en ce que le dit Laronze ne pourra leur faire valoir aussy a l’avenir aucune fournitures ou payements fait par eu par le dit feu son père en considération de la dite pension et sera tenu de payer le dit Laronze au premier jour des frais d’une sommation à eux faites à la requête des dits conjoints pour se procurer le reliquat de la dite pension sans préjudice à eux de celle a échoir non comprise aux présentes dont acte requis par toutes parties que leurs avons concédé sous le sceau Royal en présence de Messire Jacques Paradol prêtre vicaire de la présente paroisse habitant du bourg dycelle et de Jean Aspaillier, journalier, habitant du présent village témoins connus le dit Paradol a signé avec le dit Laronze et non le dit Aspaillier, ny les Neyssensa et Rastouil conjoints pour ne scavoir de ce enquis.

Consigné à Saint-Astier le 4 octobre 1762, 37 sols signé Mazeau.




Le curé Reydy enregistre le décès de Michel, âgé d’environ 75 ans, le 12 octobre 1762.

En remontant le temps seul une naissance correspond à la date de naissance de Michel, il s’agit du 1er septembre 1688, à Neuvic, des parents Léonard et Siquairie Dubreuil.



Inventaire des meubles et effets

de Michel Neyssença

Arrêté a la somme de 110 livres


Du 12 octobre 1762




Aujourd’hui douzième jour du mois d’octobre 1762, environ les 5 heures et demy du matin au village de Charon, paroisse de Saint-Aquilin en Périgord.

Par devant le notaire Royal soussigné présents les témoins cy après nommés ont comparu en personne Laurent Laronze praticien fils de feu Pierre Laronze habitant du village de La Clavelie, présente paroisse, lequel nous a dit que Michel Neysença, habitant ledit décédé au dit village de La Clavelie.

Environ l’heure de minuit de cette dernière nuit, ce qu’il dit de son intérêt que les meubles, les effets, or, argent, titres et papiers délaissés par le dit feu Neyssença soient conservés attendu que ledit feu avoit fait entre autres choses conjointement avec Marie Rastouil, sa femme, donation entre vif audit feu Pierre Laronze, père du comparant par acte qu’il nous a dit être tenu par Laveaud, notaire Royal,  et être en bonne et due forme, à ces fins il nous requiert dé vouloir tous présentement nous transporter audit village de La Clavelie, dans la maison dudit décédé, le dit Michel Neyssençà, pour faire état et inventaire de tous les effets, meubles, or, argent, titres et papiers qui se trouveront dans la dite maison appartenant au dit Neyssença.

En présence de Pierre Laqueuille, Jean Lajugie, praticiens, habitants du présent village témoins connus qui ont signé aussi le dit Laurent Laronze.

Nous notaire Royal, Fourgeaud, susdit soussigné sommes partis en conséquence et dudit requis de notre dite étude accompaigné dudit Laronze et de nos susdit témoins. Nous sommes transportés audit village de La Clavelie et dans la maison où le dit décédé est encore le cadavre du dit feu Neyssença. Où étions arrivé environ l’heure de 7 heures du matin avons fait rencontre de la personne de ladite Marie Rastouil veuve du dit feu Neyssença à laquelle nous avons fait connaître le sujet de notre transport enquoy elle nous a dit n’empêcher qu’il soit par nous procédé à l’inventaire de tous les effets délaissés par son dit mary. A cet effet, nous offrant de nous faire à voir du tout, sans cependant entendre approuver directement ny indirectement l’acte énoncé dans le susdit requis ny se préjudicier en rien faisant contre tout cela ses réserves et protestations, celles que de droit ; dans laquelle maison avons remarqué,

Un chalit de bois noyer garny de ses rideaux,

D’étolle étoupes primes avec son sousciel,

Le surciel de toile blanche, de peu de valeur, le tout dy celuy étant détoupes grises unies presque neuf, sur lequel châlit qui est placé à cotté de la cheminée.

Sur la gauche avons remarqué un cadavre que la dite Rastouil nous a dit ettre celuy du dit Neyssença son feu mary, couvert,

D’un linceuil détoupes primes presque neuf,

Sous lequel cadavre elle nous a dit ettre,

Une coyte avec son traversain de couty de pais, le tout garny de plume du pais du poid d’environ trente-cinq livres, plus qu’à demy usé,



Plus avons trouvé dans la même chambre :

Une petite met à pétrir le pain avec son couvercle de bois de chêne aussy plus qu’à demy usée,

Plus dans la cheminée une craimaillère de fer attachée à la dite cheminée assez en état,

Plus trois petits pots de fonte de la contenance d’environ six pintes chacun, le plus petit d’yceux en bon état, et les autres deux de peu de valeur, ces deux derniers ayant leurs ances de fert,

Plus un grand pot de la même matière, de la contenance d’environ deux seaux sans couvercle ny ance,

Deux petits plats de village,

Une assiette,

Cinq cuilliers,

Deux petites écuelles à boire, le tout en étein commun,

Plus une lampe à queue de cuivre jaune, avec sa queue de fert,

Plus une petite cuillière d’érein (airain) a tramper la soupe, 

Un petit bassein aussy en étein le tout aussy usé,

Plus une poele à frire de peu de valeur,

Plus un coffre feré fermant à clef étant en bois de noyer aussy usé, lequel nous a été ouvert par la dite Rastouil, dans lequel il s’est trouvé les hardes de cette dernière,

Plus quatre serviettes tricotées,

Une nape unie, le tout toile étoupes primes presque neuf,

Plus deux autres napes étoupes d’une aune chacune aussy presque neuf,

Lequel coffre a été refermé par la dite Rastouil qui a retiré la clef devers elle le dit que tain le susdit coffre, que vesselle le bassein d’erein de même que les pots de fonte, le tout sur inventories luy appartenant en propre,

Plus nous avons trouvé dans la même chambre,

Une petite cassette de bois noyer aussy feré et fermant à clef. Laquelle cassette qui est à my usée nous a également été ouverte par la dite Rastouil, dans laquelle il ne seit rien trouvé,

Qu’une petite mauvaise nappe et

Un perce barrique de fert, laquelle a été aussy refermée par la dite Rastouil qui a gardé la Clef devers elle,

Plus un petit un petit acheraud,

Un fossé ou serpe, en bon état,

Plus une autre serpe de peu de valeur,

Plus un fer à passer le lainge presque neuf,

Plus un chapeau presque neuf que la dite Rastouil a dit ettre celuy de son feu mary,

Plus une vielle quaisse de Bois de menuizerie avec sa serrure sans Clef, dans laquelle il s’est trouvé,

Un petit paqué de Chanvre Etoupes primes,

Un quenoullier du poid de huit livres,

Poid de marc,

Plus trois Cruches à huiles dans lesquelles il ne s’est trouvé,

Un Linceuil d’Etoupes amy usé,

 

De la dite chambre avons été conduits dans un appanty de grange y attenant dans laquelle avons trouvé,

Quatre Linceuils d’Etoupes plus qu’à my usé et un autre de même toille presque neuf,

Plus un fus de Barrique en bon état,

Un autre de demy Barique le tout foncés des deux bouts,

Les deux autres foncés par un bout seulement en bon état, l’une desquelles bariques est remplie de vendenge de treillage,

Plus un autre de demy barique foncé seullement par un bout,

Plus une comporte et,

Un petit entounoir, le tout asses bon,

Quatre douzaine de poignées de chanvre non tissée,

Plus deux sacs de toille, Etoupes dans l’un desquels il y a,

Deux boisseaux froment mesure de Saint-Astier,

Plus un de pièce de peu de valeur,

Plus quatorze planches de bois chêne de six pieds et demy de longueur sur neuf à douze pouces de largeur,

Plus avons remarqué sur une latte suspendue 

Un vieux habits de cadix

Une paire de culotte même étoffe, couleur de sendre, le tout aussy usé,

Quatre chemises d’homme très mauvaises,

Le tout étant audit feu Neyssença ainsy que la dite Rastouil la déclaré, plus avons trouvé,

Une hache moyenne ayant étée chaussée,

Une binette,

Un ferchaud le tout aussy usé,

Plus un seau de forme presque poury,

De la dite grange avons repassé dans la dite maison ou nous sommes montés dans le grenier d’ycelle par une échelle à main ou étain avons trouvé, dans deux sacs d’Etoupes aussy usé,

Des boisseaux,

Trois picotins de froment,

Dans un autre sac aussy amy usé, un boisseau de bled despaigne,

C’est tout les effets qui nous ont aparu dans la présente maison, après avoir interpellé la dite Rastouil de nous dire si elle n’en sait pas d’autres dans ycelles ou ailleurs elle nous a déclaré ne scavoir icy ny ailleurs d’autres meubles, les effets, or, argent, titres ny papiers dépendants de la succession du dit Neyssença son dit feu mary que ceux cy dessus énoncés, de tous lesquels elle a demeuré volontairement chargée, sans quelle entende se préjudiciér sur ses droits qu’elle a sur yceux, au contraire se réservant de les faire valoir et d’en uzer ainsy que de droit,

Le dit Laronze de sa part se réservant aussy de faire valoir d’exercé tous les siens ainsy qu’il avisera, déclarant les dits Laronze et Rastouil que les susdits meubles et les effets, compris au présent inventaire sont de la valeur de Cent dix livres, le tout au peine de droits, a l’effet et exécution de tout le contenu en ces présentes ils ont respectivement chacun en ce qui les concerne obligé et hypothéque tous leurs biens présents et futurs ci-après avons renoncé a tous moyens et exceptions aux présentes contraires,

Nous ont requis acte que leurs avons concédé sous le sceau Royal, en présence de Pierre Laqueuille et Jean Lajugie, praticien habitant le village des Charroux témoins, qui, comme dessus, ont signés avec le dit Laronze et non la dite Rastouil pour ne scavoir de ce enquis.

Signé Fourgeaud, notaire royal

Ce même jour, Jacques Paradol inscrit sur le registre de la paroisse de Saint-Aquilin la naissance de Michel Neyssensas, fils de Jean et Antoinette Laronze, parrain, Michel Rastouil, marraine Anne Laronze.


Quant à Laurent Laronze, marié le 28 octobre 1760 avec Anne Doche de Davaland, paroisse de Saint-Astier, il décède le 30 juin 1796 à la Clavelie.


Saint-Aquilin - vue aérienne





1796 - un procès sous la Révolution




Pierre Yrieix DAUMESNIL né à Périgueux en 1776
Général Français du Premier Empire et de la Restauration








Le citoyen Gabriel Neyssensas


Et son voyage à Saint-Aquilin les mercredi 31 août et jeudi 1er septembre 1796




Saint-Aquilin en Périgord






Présentation


Sources complémentaires de la série L pour l'étude de la Révolution en Dordogne - 2ème partie fonds judiciaires - 28 L de Ribérac.

L’orthographe respecte le document original, la ponctuation étant ajoutée pour faciliter la lecture.
Nous conserverons le prénom «Michel» » tout au long de l’article puisqu’il est ainsi nommé par le juge Seignolles. En réalité Gabriel est appelé autrement «Michel» ou Jean ».


Le document




L’an 4 de la république française et le vingt-huit fructidor à cinq heures de relevée (après-midi) par devant moi pierre Seignolles, juge de paix et officier, de par devant ce canton, le citoyen henri Jourdain lequel nous a requis pour rédiger la plainte ci-après détaillée, à quoi nous avons procédé d’après les déclarations dudit citoyen Jourdain qui nous a dit :

« Que dans la nuit du quatorze au quinze courant et environ une ou deux heures du soir, et, ayant été réveillé par ses domestiques, se levèrent et l’appelèrent en lui criant qu’on volé ses juments qu’il avait à l’habitude à son écurie, dont la porte était ouverte, qu’il avait sa jument, dont il a coutume de laisser toute enharnachée, et à laquelle il ne manquait que la bride avait été serrée desfois dans l’intérieur de la maison.

Qu’il avait aussi ses deux autres juments toutes sellées et bridées et attelées à la queue de l’autre, et que, si ses domestiques s’étaient levés un instant plus tard, ses juments auraient été infailliblement volées.

Quand ses domestiques lui firent remarquer que les attaches des deux selles étaient défaites et qu’on avait enlever les deux manteaux qui y étaient attachées.

Qu’ayant examiné par où le voleur ou les voleurs avait pu s’introduire, qu’on avait démoli le torchis à un endroit de l’écurie et que par cette ouverture un homme pouvait aisément passer.

Que ses domestiques chercher en vain celui qui avait commis ce délit, qu’ils ne trouvèrent personne.
Que seulement ils remarquèrent des traces de pas auxquels ses domestiques crurent reconnaitre les pieds d’un individu nommé Jean, menuisier de profession, que le plaignant avait reçu et gardé à ce titre dans sa maison depuis quelques temps, mais qu’ayant donné des sujets de mécontentement à l’épouse de lui plaignant, en avait reçu plusieurs fois.

Il était parti dans la matinée pour aller, disait-il, à Saint-Aquilin voir ses parents.

Quand visitant dans l’écurie on trouva un très mauvais mouchoir appartenant audit Jean.

Que le dit plaignant, se promenant au dehors pour faire s’il étoit possible, quelque découverte, trouva, en effet à une certaine distance de la maison, le filet oublié de la jument.

Que vers midi dudit jour 15 du courant que, l’un de ses domestique trouva sous le torchis démoli, à l’endroit où avoit été pratiqué une ouverture à l’écurie, un éperon qu’il apporta sur le champ à l’épouse du plaignant, que cet éperon, qu’il dépose sur notre bureau, fut reconnu par son  épouse et par lui-même pour être précisément celui qu’il avait donné audit Jean quelque temps auparavant ».

Tous lesquels faits, le plaignant a attesté être tels quels qu’il les a déclarés, ajoutant qu’il nous auroit porté plutôt sa plainte s’il n’en avoit été empêché par des occupations, parce qu’il eut été à désirer qu’un procès-verbal par nous fait, eut constaté l’effraction à l’écurie et jusqu'au départ des voleurs. Mais qu’ayant fait fermer l’ouverture pour ne pas être à nouveau exposer à être volé à nouveau, cette mesure devenue auparavant inutile, qu’au surplus tous les faits pour lui rappelés dans sa présente plainte pourront être attestés par les témoins qui seront produits.

Et le plaignant signé avec nous au bas de l’autre et à la fin de la présente plainte écrite sur les deux pages d’un feuillet de papier à lettre.

Sur quoi, nous juge de paix et officier de police, susdit et soussigné, donnons acte que le citoyen Jourdain de la plainte ci-dessus, et d’autre part écrite, ordonnons qu’il est instruit sous scellé conformément à la loi.

Donnons pareillement acte audit Jourdain de la Devise qu’il vient de faire tout présentement sur notre bureau d’un éperon en fer garni de la boucle aussi en fer, été un cuir noir et un sous-pied de cuir jaune, que nous avons enveloppés d’une feuille de papier blanc et scellé de notre cachet, ordonnons que ledit éperon restera joint à la production.

Fait à Montpon, le 28 fructidor an 4 de la république française.

Notes des réponses rendues, aujourd’hui 29 fructidor an 4 de la république française, après -midi, par le ci-après nommé, prévenu de vol au préjudice du citoyen Henri Jourdain, et par devant moi Pierre Seignolles, juge de paix et officier de police judiciaire du canton de Montpon, département de la Dordogne.






Le juge :

« De son nom, surnom, age, profession, et demeure »,





Réponse :

« Le nommé «Michel» Naissansac, être agé de 36 ans ou environ, menuisier de profession, avoir esté pendant 18 mois chez le citoyen Jourdain à la Devise, avoir resté auparavant environ 5 ans chez le citoyen Fayolle à Epluches et autrement originaire de Saint-Aquilin.

Le moulin de la Forge - Bourgnac


Qu’il partit de la Devise le 14 du mois, environ deux heures après le lever du soleil, qu’il partit pour aller à Vanxains, de là, à Epluches, puis Saint-Aquilin pour voir ses parents, qu’il passa à Bourgniac où il déjeuna chez Ferrand, vitrier, avec deux marchands de bœufs.





 
 
 
 
Halle ouverte de La Jemaye
 
 
Qu’il continua sa route sud jusqu’à la Jemaye, ou il dina avec trois personnes, scavoir Michel de Ponteraud (village de Ponteyraud)
, son frère, et le neveu de Ferrand.


Moulin de Farge aujourd'hui disparu
 
Que pendant le diner, le meunier de Farges, surnommé annet du fond et son domestique, nommé Rousseau, survinrent et burent avec eux, que de la, il partit avec le meunier de Farge et son domestique, qu'il les accompagna au moulin de Farge, et qui l'accompagnèrent à leur tour, jusqu'à Vanxains.







Qu’ils arrivèrent à Vanxains à environ 4 heures de l’après-midi, qu’il y soupa avec les dits deux meuniers et plusieurs autres personnes, qu’il y coucha après avoir fait ses adieux aux meuniers qui se retirèrent, que le lendemain, il partit de Vanxains à environ 6 heures du matin, après avoir déjeuner, pour se rendre chez le citoyen Pericaud où il arriva à 7 heures.





Qu’il passa la journée du 15, soit chez le citoyen Pericaud, soit à Comberanche chez le citoyen Delage, et qui de fait, il vint coucher à Epluches chez le nommé David, aubergiste, que le lendemain 16, il partit de chez David, à environ 8 heures, et il … avec le citoyen, le neveu du citoyen Fayolle qu’il accompagna jusqu’à Saint-Vincent, ou ils dinèrent chez la bardonne, que là ils se séparèrent et que lui, qui répond, il se rendit tout droit chez le citoyen Larissonne, où il soupa, et d’où, il se rendit, après souper chez lui à Saint-Aquilin où il ne vit que son père et sa mère ».




Le juge :

« Pourqu’il ne vouloit pas être connu attendu qu’on lui faisait peur en lui disant qu’il était compris parmi les volontaires, qu’après avoir resté deux jours chez ses parents, sans être vu, il revient chez le citoyen Larissonne, de là chez le citoyen Pericaud, de chez lui, à Vanxains, et de la, enfin, à la Devise en suivant le même chemin qu’il avoit fait auparavant ».

Le juge :

« Pourquoi il passoit à Vanxains pour aller à Saint-Aquilin » ?

Réponse :

« Qu’il passa par Vanxains pour faire valoir par Vignaud le compte que celui-ci lui donnoit, et, qu’il alla à Epluches pour prendre chez Pericaud un bissac qui lui appartenait et dans lequel il y avait un peu de linge à lui ».

Le juge :

« S’il avait sur lui quelqu’arme lorsqu’il partit de la Devise » ?

Réponse :

« Qu’il avait sur lui un pistolet du citoyen Jourdain, que celui-ci l’invita à prendre, qu’il l’avoit chargé avec de la poudre à canon et des morceaux d’une balle d’épervier, et qu’il prit la poudre fine qui étoit au bassinet du fusil du citoyen Jourdain ».

Le juge :

« S’il avoit coutume de porter des armes quand il voyageait » ?

Réponse :

« Que non, et qu’il ne prit cette fois que parce qu’il présageait qu’il arriverait à la nuit chez lui ».

Le juge :

« Si avant de partir de la Devise, il ne garnit pas les éperons du citoyen Saujean de courroie de sous-pieds en cuir ou de basane jaune, en même temps qu’il ne garnit pas ses éperons de sous-pied du même cuir ».

Réponse :

« Il est vrai qu’il y garnit ses éperons de sous-pieds de basane rousse (peau de mouton tannée) mais que ce  n’est point le jour de son départ de la Devise, c’est-à-dire le 14 du courant, mais bien la veille de la foire de Coutras, c’est-à-dire le dimanche précédant et que cette dernière fois, il ne fit point de sous-pieds pour les éperons du citoyen Saujean et qu’il lui en avoit fait plusieurs jours auparavant ».

Le juge :

« Si en partant de la Devise il emporta avec lui ses éperons » ?

Réponse :

« Qu’il ne les emporta point et qu’il les laissa, ou dans la remise ou dans la cuisine, sans qu’il se rappelle pas auquel des deux endroits il les laissa ».

Le juge :

« Et lui ayant représenté les éperons déposé à notre greffe, l’avons interpellé il déclara s’il le reconnait » ?

Réponse :

« A répondu qu’il se souvenoit parfaitement pour être le ….. et que c’est lui qui y a mis les sous-pieds en basane qui y est actuellement ».

Le juge :

« Si avant de partir de la Devise, il ne témoigna pas le désir de faire ferrer auparavant les juments du citoyen Jourdain ».

Réponse :

« Qui est possible qu’il ait témoigné ce désir parce qu’en effet il le fit ferrer le samedi avant son départ ».

Le juge :

« Si ce n’est pas lui qui était dans la nuit du 14 au 15 du courant, il s’introduit dans l’écurie de Jourdain et scella ses juments » ?

Réponse :

« Et nie formellement, le susdit interrogé, ajoutant que la nuit il a fait son voyage vu se convaincra de la fausseté de l’accusation ».

Le juge :

« A lui représenté, qu’il est vraisemblable qu’il dissimula la vérité parce que l’éperon, que nous lui montrons et qui est envoyé sur le bureau, n’a été trouvé ni dans l’écurie ni dans la cuisine mais bien au pied de l’ouverture pratiquée à l’écurie de Jourdain, et dans la nuit du 14 au 15 de jour, les débris de torchis on sans doute ou le laissa tomber soit en voulant entrer dans l’écurie soit en fuyant à l’apparition des domestiques ».

Réponse :

« Que l’éperon représenté n’est pas un des deux éperons qu’il a dit dans ses précédentes réponses avoit laissé dans la cuisine où dans la remise de la Devise lorsqu’il partit, que celui-ci quoiqu’il ne reconnoisse pour sien, s’étoit égaré dès avant la foire de Coutras, cet à dire avant le lundi, parce qu’il ne le trouva jamais quand  il voulait aller à la foire, que si cet éperon s’est trouvé sous le torchis démoli, c’est pour une cause qu’il ignore, dont il n’est point l’auteur, et peut-être au reste, parce que quelqu’un l’y mis pour lui faire faire de la peine ».

Le juge :

« S’il n’a point pris les deux manteaux qui étoient attachés chacune à une selle » ?

Réponse :

« Que non, qu’au surplus, pour prouver qu’il est honnête homme, il produit le certificat qui lui fut délivré par la municipalité d’Epluches, le 2 nivose an 3, que pour prouver encore qu’il n’est pas l’auteur du délit qu’on lui impute, il apporte une déclaration du citoyen de Vanxains qui atteste qu’il a coucher dans la nuit du prétendu mal ».

Vanxains

Et plus n’a été interrogés lecture a lui faite des réponses a dit montrer vérité y a persisté et n’a signé pour ne savoir de ce interpellé.

Et de suite, nous juge de paix, susdit soussigné, avons, en présence dudit Naissansac, repris l’éperon à lui représenté dans une feuille de papier à lettre, que nous avons scellé de notre cachet, et, sur laquelle nous avons apposé notre signature, in variatus, et après avoit pareillement nous signé variatus, la déclaration du citoyen de Vanxains produit par le dit Naissansac en date du 26 du courant, et écrite sur une demie feuille de papier marginé, nous avons ordonné que la déclaration restera jointe à la mouture, et ayant interpellé ledit Naissansac, étant sur la déclaration que sur leur développement, il nous a répondu comme ci-devant ne scavoir, de tout quoi, avons dressé le présent procès-verbal à Montpon le 29 fructidor an 4 de la république française.

Vu les réponses du citoyen Naissansac, ensemble les déclarations des témoins,

Attendu que ce citoyen a suffisamment instruit, avant son inculpation, dont il était prévenu,

Mais d’autre part, attendu qu’il n’est point muni d’un passeport, conformément à la loi sur la police intérieure des communes, que d’ailleurs il a dit dans ses réponses, que tandis qu’il étoit chez son père et mère à Saint-Aquilin, il n’a voulu voir personne pour qu’on lui fit peur en lui disant qu’il étoit compris parmi les réquisitionnaires, que cette réponse faite naître le doute, que «Michel» Naissansac pourrait être un déserteur, et constant, que par son age il n’étoit point compris parmi les réquisitionnaires.

Moi, juge de paix du canton de Montpon, avons fait remettre en liberté ledit «Michel» Naissansac, cependant nous l’avons renvoyé devant l’administration municipale pour être, par elle, pris envers lui telle mesure, qu’elle avisera, de quoi, avons dressé le présent procès-verbal à Montpon, le 29 fructidor an 4 de la république française.


Témoignages :

"Je soussigné et déclare que le citoyen Michel Nessansas, natif de la commune de Saint-Aquilin, menuizier de son état, et arrivé chez moy le trente et un aout anviron les quatre heures après-midit et à souppec, et a couché, et a partit le jeudit au matin premier septembre environ le six heures du matin mille sept cent quatre ving seize, en foit de quoit jait pour bon lui valoir signet fait à vanxaint le 26 fructidor an 4 Républiquaine".


Jean Rigaud

"Je déclare que le citoyen nommé ci-dessus, et moi, avec plusieur autre, ont soupé ensemble chez le citoyen Jean Rigaud, obergiste de ce bourgt, le mercredi aux environs les cinq heures du soir".

fait a vanxaint le 26 fructidor, 4ème année - 12 septembre 1796

Signé Pierre ChenutAntoine Chabaneix, Revepeix







Les faits

Gabriel Neyssensas dit «Michel» » est employé en qualité de menuisier sur la propriété d’Henry Jourdain à Saint-Barthélemy de Bellegarde, la Devise. Il quitte le château, le 14 fructidor, pour visiter ses parents à Saint-Aquilin.

Dans la nuit du 14 au 15 fructidor 1796 - 31 août au 1er septembre - les domestiques du château, alertés par des bruits, découvrent la tentative de vol des juments dans l’écurie. Deux selles sont détachées et leurs manteaux disparus. Des pas au sol sont reconnus par les domestiques comme étant ceux de «Michel», alias Jean, le menuisier et l’un de ses « mauvais mouchoir » découvert dans l’écurie. Les domestiques font allusion aux mauvaises relations entretenues entre «Michel» et Sibille Déalis de Saujean, l’épouse du plaignant.

Le propriétaire découvre, quelques heures après, le filet de l’une des juments oubliées au sol et un éperon près de l’ouverture pratiquée par le voleur dans le torchis de l’écurie.

Le tribunal compétent en la matière est celui de Montpon. Le juge se nomme Pierre Seignolles.

«Michel», pour sa défense, produit les témoignages des personnes rencontrées à l’auberge de Jean Rigaud, à Vanxains, le 14 fructidor 1796.

Après une rapide délibération le 28 fructidor (14 septembre 1796), le procès-verbal déclare «Michel» libre et innocent de la tentative de vol, mais le renvoi devant l’administration communale en l’absence de passeport en sa possession. Hélas en l’absence d’élément on ne sait ce qu’il est advenu de «Michel» après son passage devant l’administration communale.



La bataille de Roveredo en Italie





La législation sur les passeports


Après avoir été supprimés au début de la Révolution, les passeports intérieurs et extérieurs sont rétablis par décret du 1er février 1792 : article 1er « Toute personne qui voudra voyager dans le royaume, sera tenue, jusqu'à ce qu'il en ait été autrement ordonné, de se munir d'un passeport».

Destinés à surveiller les déplacements et identifier les citoyens, et interpeller le cas échéant les étrangers au territoire, les passeports intérieurs seront supprimés sous la 3ème république. Le passeport permet aux autorités locales de surveiller brigands, révolutionnaires ou mendiants et de « repérer » les indigents. Si les registres d’état civil permettent d’identifier les individus, ceux qui se déplacent fréquemment échappent à la règle en l’absence de passeport.

«Michel», devant le juge, indique « être âgé de 36 ans ou environ ». Est-ce la volonté de «Michel» de masquer sa vraie identité en se vieillissant de 6 années et délivrer un prénom erroné, puisqu’il se nomme en réalité Gabriel. Son employeur et ses domestiques quant à eux, le surnomment « Jean ».

«Michel» est employé à Saint-Barthélemy de Bellegarde, donc hors de son canton, ne respectant pas l’obligation de détenir un passeport, il tombe sous le coup de la nouvelle loi du 10 vendémiaire an 4 (2 octobre 1795) sur la police intérieure des communes.

La police de Montpon va devoir vérifier auprès de la police du canton de Saint-Aquilin si «Michel» est bien inscrit sur le registre des passeports. En l’absence d’inscription, «Michel» arrêté sur le champ, peut être réputé « vagabond et sans aveu » et traduit comme tel devant les tribunaux compétents.

Pour sa défense, «Michel» produit un certificat, vraisemblablement de civisme, délivré par la municipalité d’Epeluche, lorsqu’il était employé chez le menuisier Léonard Fayolle.

«pour prouver qu’il est honnête homme, il produit le certificat qui lui fut délivré par la municipalité d’Epluches, le 2 nivose an 3 ».

Le certificat de civisme atteste que le porteur a rempli ses devoirs civiques. Un grand nombre de citoyen le réclame sous la Terreur. La loi sur les suspects, votée le 17 septembre 1793, déclare « suspect » toute personne qui ne le possède pas et peut en conséquence être arrêtée. Le certificat de civisme est supprimé au début de septembre 1795.

L’aubergiste Jean Rigaud de Vanxains, qui témoigne de la présence de «Michel» dans son auberge dans la nuit du 31 aout au 1er septembre, du respecter la loi concernant « les aubergistes, maîtres de maisons garnies et logeurs, doivent veiller à la stricte tenue d’un registre d’inscription des noms, prénoms, professions, et domiciles habituels, dates d’entrée et de sortie de tout ceux qui coucheraient chez eux, même une seule nuit ».



« Michel », réquisitionnaire ou volontaire


« Chez son père et mère à Saint-Aquilin, il n’a voulu voir personne pour qu’on lui fit peur en lui disant qu’il étoit compris parmi les réquisitionnaires, que cette réponse faite naître le doute, que «Michel» Naissansac pourrait être un déserteur, et constant, que par son age il n’étoit point compris parmi les réquisitionnaires ».





Pendant la période Révolutionnaire, les levées de volontaires ou la désignation des réquisitionnaires s’effectuent à l’échelon communal. Le 27 octobre 1795 le Directoire succède à la Convention, la situation militaire n’est toujours pas stable et les problèmes de recrutement persistent.

En 1793, l’armée procède à deux conscriptions avec appel au « volontariat »

Si en 1791 et 1792 le recrutement s’effectue sur la base de vrais volontaires, la  1ère levée de 300 000 hommes du 24 février 1793 et tout autre. L’élan de volontariat faiblissant, la Convention met en place un dispositif obligeant les communes à fournir un certain nombre de « volontaires » soit par tirage au sort soit par réquisition ; sont concernés les hommes célibataires et veufs sans enfants, âgés de 18 à 25 ans.

La première levée ne réunissant pas le quota souhaité, une deuxième levée intervient le 23 aout 1793 concernant les jeunes entre 26 à 35 ans. Après 1794, découvrant le triste sort réservé aux soldats, mal équipés, mal nourris et mal vêtus, et devant les inégalités de recrutement croissantes, le nombre de déserteurs augmente sensiblement. D’autre part, en 1796, les soldats plus âgés sont encore engagés alors que les contingents des plus jeunes ne sont toujours pas appelés. « Recrutement de l’armée en Périgord pendant la période révolutionnaire - 1789 1800 » - par le Lieutenant de Cardenal chez Joucla en 1911.





A partir de l’an 3, de septembre 1794 à septembre 1795, de nombreux départements Français sont confrontés à des revendications contre-révolutionnaires croissantes, il suffit de comptabiliser le nombre d’arbre de la liberté arrachés ….

Le vote pour la Constitution de la 1er République française du 5 fructidor an 3, fondant le Directoire, montre bien la présence importante de forces royalistes, d’ailleurs le Directoire va mettre en place un contrôle accru des passeports et une surveillance des aubergistes et cabaretiers.

Le 31 aout 1796, à Saint-Aquilin, «Michel» « n’a voulu voir personne pour qu’on lui fit peur en lui disant qu’il étoit compris parmi les réquisitionnaires ».

Lorsque «Michel» indique « être agé de 36 ans ou environ » est-il victime de la rumeur véhiculée par les prêtres réfractaires qui laisse croire à une deuxième réquisition des 25 - 35 ans, dans le seul but de les inciter à devenir déserteur et rejoindre le parti de la contre-révolution ?

Selon le juge Seignolles, «Michel» Naissansac pourrait être un déserteur, et constant, que par son age il n’étoit point compris parmi les réquisitionnaires ».

Le renvoi de l’accusé devant la police municipale ne permet pas de dire si celle-ci le condamna pour manquement à la réglementation sur les passeports, mais elle ne le pût en tant que « déserteur »,

C’est peut-être cet évènement qui pousse «Michel» à partir définitivement pour Saint-Jean d’Estissac, entre 1797 et 1804.




Insécurité et état des routes






Retrouvons l’état des chemins du Périgord en 1789 et leurs descriptions, en particulier, sur le cahier de doléances de Vanxains.



Références : procès-verbal et cahier de doléances
Assemblées préliminaires des paroisses de la sénéchaussée de Périgueux en 1789
Cote 6 C 14

« Le seul grand chemin qui se trouve dans cette partie du Périgord et qui a occupé inutilement tous les bras de ces campagnes, a fait négliger même les plus urgentes. Les chemins de communications, d’un lieu à un autre, de façon qu’il faut attendre, pour pouvoir y marcher sans danger, que les chaleurs de l’été, en ayant pompé l’humidité et raffermir le sol. Le grand chemin, lui-même, ne présente pas une route plus commode, que l’inexpérience à rendre plus téméraires, sont arrêtés à chaque pas par des bourbiers, que la négligence laisse subsister, à part le défaut de communications devenue très difficiles, ou souvent même impossible depuis l’enlèvement des ponts près de Ribérac et de Saint-Aulaye, que les débordements emportèrent ».

Le rédacteur souligne peu après, que « les voyageurs en hiver évitent les mauvais chemins et leurs cloaques en foulant les terres voisines et détruisant ainsi les grains ».

Généralement les chaussées empierrées ne dépassent pas les huit années sans entretien. En décembre 1793, l'ingénieur en chef La Chaussée-Gaillon dit : « il est facile de voir combien le département de la Dordogne est peu avancé dans la perfection de ses routes ». En 1796, les travaux routiers révolutionnaires n’ont toujours pas permis, en Périgord, de rénover l’ensemble du réseau. Les chemins qui relient les villages et hameaux sont dans un état de dégradation avancé, d’autant plus que le défaut d’entretien est victime de la pénurie d’hommes partis pour l’armée.

De nombreux chemins ne permettent même pas aux chevaux, charretiers et voituriers de circuler tant il y a de bourbiers …. Et en particulier l’hiver, sans compter les brigandages ….

Le juge demande à l’accusé « S’il avait sur lui quelqu’arme lorsqu’il partit de la Devise » ?

L’accusé répond « Qu’il avait sur lui un pistolet du citoyen Jourdain, que celui-ci l’invita à prendre, qu’il l’avoit chargé avec de la poudre à canon et des morceaux d’une balle d’épervier, et qu’il prit la poudre fine qui étoit au bassinet du fusil du citoyen Jourdain ».

Le juge, « S’il avoit coutume de porter des armes quand il voyageait » ? et l’accusé de répondre « Que non, et qu’il ne prit cette fois que parce qu’il présageait qu’il arriverait à la nuit chez lui ».




L’insécurité des années 1790 se fait sentir particulièrement au sein du monde rural et surtout après l’hiver 1793 - 1794, le plus difficile du siècle. Les miséreux sont poussés sur les routes, mendicité et brigandage sont quotidiens, déserteurs et troupes de voleurs sillonnent le réseau routier et tentent d’échapper à l’armée, et bien sûr, à la pauvreté.

Une autre preuve de l’insécurité en campagne en 1796 : les habitants voyagent souvent accompagnés comme c’est le cas les 31 aout et 1er septembre ; «Michel» « partit avec le meunier de Farge et son domestique, qu’il les accompagna au moulin de Farge, et qui l’accompagnèrent, à leur tour, jusqu’à Vanxains », le 1er septembre, « avec le citoyen, le neveu du citoyen Fayolle qu’il accompagna jusqu’à Saint-Vincent ».



Cahier de doléances - Vanxains - Cote 6 C 14




Un trajet de deux jours, fatiguant ….


En deux jours de trajet, «Michel» aura parcouru près de 212 kilomètres soit, environ, 17 heures à cheval et 16 étapes. «Michel» parcourt en moyenne 13 kilomètres entre chacune des étapes avec trois étapes plus importantes, de 25 à 28 km chacune, entre Saint-Aquilin et Bourgnac, Bourgnac la Jemaye et de chez le citoyen Larissonne à Saint-Aquilin. Le temps passé à cheval en moyenne et d’un peu plus d’une heure, et, entre 1h45 et 2h00 pour les étapes plus importantes.

L’objet de ses déplacements, outre deux visites chez ses parents, il s’agit pour «Michel» de passer à Vanxains pour « faire valoir par Vignaud le compte que celui-ci lui donnoit, et, qu’il alla à Epluches pour prendre chez Pericaud un bissac qui lui appartenait et dans lequel il y avait un peu de linge à lui ». (Bissac ou besace : sac fendu en son milieu et fermé à ses extrémités, formant deux poches lorsqu'il est porté à cheval sur l'épaule)

Détaillons les étapes des 31 aout et 1er septembre 1796









Ce que l’on raconte à l’auberge du citoyen Rigaud

Le mercredi 31 aout 1796, « aux environs les cinq heures du soir », «Michel» soupe avec «Michel» de Ponteraud, son frère, et le neveu de Ferrand, que pendant le diner, le meunier de Farges, et son domestique, nommé Rousseau, survinrent et burent avec eux ».

Tous se souviennent et en parlent encore ce soir du 31 aout ; à une douzaine de kilomètres de là, à l’auberge Cathusier de Saint-Aulaye, le 5 janvier 1794 , « pris de vin », quelques citoyens  crient bien haut « au diable les Rois, ils étaient tous des gueux, vive la Nation, vive la Loi !! », puis à nouveau le 15 mai 1795, et là, l’événement se transforme en une véritable insurrection religieuse : c’était un « ci-devant dimanche », environ quatre cents femmes se rassemblent devant la porte de l’église réclamant la clef afin de sonner les cloches et faire leurs dévotions. 

S’étant emparée de force de la clef la cloche sonne « à toute volée ». Elles sortent en injuriant les représentants de l’autorité en déclarant qu’elles « veulent venir tous les dimanches à l’église, sonner et faire leurs prières ; que les représentants peuvent suivre leur loi et qu’elles veulent suivre la leur ». Le groupe accompagné des maris et frères armés de gros bâtons répète « que l’on ne les mènera pas à l’avenir comme au passé ». 

Le maire refusant à nouveau l’accès à l’église, celles-ci forcent la porte en démolissant la serrure et sonnent le tocsin pendant deux heures au moins. On ne connait pas le sort réservé aux séditieuses, la veuve Pointet et sa fille de chez Marjou, la nommée Nazat de la Berganie, la servante de Sicaire Dumoulin, la Bécheresse, la femme de Besnier mais quatre d’entre elles seront mises aux arrêts à la maison d’arrêt de Ribérac. D’autres actes séditieux relatifs au culte se manifestèrent dans le Ribéracois comme le témoignent les registres des municipalités de Montagrier, Cumond et Chassaignes.



Robespierre guillotinant le bourreau
après avoir fait guillotiner tous les Français






Retrouvons les protagonistes du procès

Pierre Seignolles, juge de paix de canton de Montpon

Henry Jourdain, habitant du domaine de la Devise

« Michel » Naissensas, menuisier, accusé de vol et de désertion, 

Michel de Ponteraud, habitant du village de Ponteyraud

Ferrand, vitrier du village de Bourgniac

Etienne Pericaud, habitant d’Epeluche, meunier

Delage habitant à Comberanche

David, aubergiste à Epeluche

Le citoyen Fayolle, Léonard, menuisier, agriculteur et adjoint au maire d’Epeluche, âgé d’environ 62 ans en 1796, dont le fils Martin appartient au Régiment de fusiliers chasseurs, entre 1806-1814.



1789 - Cahier de doléances d’Epeluche


La Bardonne, auberge située à Saint-Vincent

Le Citoyen Larissonne, habitant peut-être le lieu-dit Larisonne à Vanxains

Jean Rigaud, aubergiste à Vanxains




Un certain Rigaud menuisier à Vanxains est présent sur les cahiers de doléances, est-il de la même famille que Jean Rigaud l’aubergiste ?

Pierre Chenut, père charpentier, décédé le 28 février 1838, époux de Marie Chéron


Antoine Chabaneix

Antoine Chabaneix, 28 ans, habitant Vanxains, tisserand, sacristain et sonneur de cloches, époux de Françoise Peytoureau

Revepeix et Dumoulin, greffier ?



Le procès et le contexte historique





A la fin du 18ème siècle, les paysans ne mangent pas à leur faim, la bourgeoisie rejettent à présent les privilèges, la France accumule les déficits, la crise profonde pousse enfin le roi à convoquer les Etat Généraux. Sous la pression de l’assemblée nationale constituée, la monarchie absolue se termine. Après la prise de la Bastille, en juillet 1789, l’abolition des privilèges et la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, la Constitution de 1791 met en place une monarchie parlementaire. La Révolution achevée, la France va se trouver en état de guerre presque permanente de 1792 à 1815. L’armée élargi progressivement son recrutement.

Le 6 juillet 1792 l’entrée en guerre de la Prusse et de l’Autriche oblige l’Assemblée législative à proclamer la patrie en danger - discours de Danton le 28 aout - et demande à tous les volontaires de converger vers Paris.

La fuite du roi met un terme à la monarchie en septembre 1792, la République proclamée, le roi décapité.

En février 1793, la Convention décide la levée de 300 000 hommes de 18 à 40 ans, désignés par élection ou tirage au sort, mais en l’absence d’un nombre suffisant de volontaires, la levée se fait finalement en masse dès aout 1793, par une réquisition des jeunes gens de 18 à 25 ans.

Robespierre, sous la Terreur, confronté à la pression des puissances Européennes, malgré une oppression sans concession, n’enrayent pas la guerre civile, le Directoire, à son tour, ne permet pas le retour au calme. La conscription est instaurée par la loi Jourdan le 5 septembre 1798.

Durant la décennie la stabilité de l’armée est en péril et fait face à l’ampleur d’un phénomène nouveau, des déserteurs quittent leurs unités pour rejoindre les leurs, les réfractaires refusent de partir à la guerre, des volontaires se mutilent. La République du 11 novembre 1796 prévoit alors la peine de mort pour la désertion à l’ennemi. Les jeunes réfractaires ou insoumis, dès le 2 septembre 1795, font l’objet de recherche et de conduite à leur corps par les gendarmes du canton.

1796 - la première campagne d’Italie débute sous les ordres du général Napoléon Bonaparte en Italie du Nord, de mars 1796 à avril 1797.

Ceux qui ne peuvent échapper aux forces de l’ordre et que l’armée arrache à leurs foyers, ne sont pas mieux lotis une fois sur le champ de bataille, comme le dit Daumesnil en 1796, « l'armée va bien mal, point de pain, point de viande, point d'argent, et enfin tout nus, voilà comme nous sommes tous, les soldats sont réduits au quart de pain dans les montagnes et bien souvent à cinq ou six onces de châtaignes ».




Les officiers sont en haillons et maraudent même avec les soldats, pillent les maisons et dévalisent les habitants d’Italie.

Après le coup d’état de 1799, Bonaparte instaure le Consulat et se fait sacrer empereur en 1804, sous le nom de Napoléon 1er.




Origine géographique de la famille Neissensac



Archives de la Dordogne - Registres paroissiaux et d'état civil de Saint-Aquilin – 5 E 366/2

Jean Neissensac, cultivateur, père de Gabriel dit «Michel» », nait vers 1730 au village de Charroux, à Saint-Aquilin, fils de Rousseau Neissensac. La famille de Rousseau est originaire du village de Léguillac de l’Auche.



Village de Charroux


En ce début du 18ème le Marquis d’Argenson dans son Journal écrit en 1739 : « La disette sévie, les hommes meurent comme des mouches de pauvreté, les bêtes périssent dans leurs étables ». L’abbé Floride de Lassus décrit l’hiver 1744, « la terre gèle à près d’un mètre de profondeur ».

Jean se marie avec Toinette Mica, ou Micard, en 1751. Un contrat de mariage est signé devant le notaire Fourgeaud.

Notre patronyme apparait encore le 10 janvier 1737, au village de la Vigerie, avec Sicaire Naissensas, épouse d’Etienne La Loue. Un lien existe avec le village de Léguillac de l’Auche en octobre 1738, lors de la naissance de Catherine La Loue, fille de Sicaire, le parrain est Jean Dubois de Léguillac.

Le 9 may 1747, Jean Naissensas est présent au baptême d’Etienne Latournerie, au village des Charroux. Le 12 may Etienne, âgé de 4 jours, décède. Le curé Constantin signe l’acte.

En 1751, Bernard Naissensas, de Léguillac de l’Auche est parrain lors de la naissance de Marie Lavignac. Bernard « ne sait signer ».

Gabriel, alias «Michel» ou Jean », nait le 31 août 1766 à Saint-Aquilin, fils de Jean Neyssensas, cultivateur et d’Antoinette Micard. Le parrain se nomme Gabriel Soulier, la marraine, Toynette Veyssière. Le curé Rey baptise l’enfant.




Gabriel, nait le 31 août 1766 à Saint-Aquilin








Le petit Gabriel nait à Peypissot ou Peypisse comme l’indique l’acte de baptême, à quelques encablures du château de Belet.









Roumejoux (1832-1902)



Château de Belet




Ce n’est pas avec son père que «Michel» » apprend le métier de menuisier, en effet, Jean est cultivateur. «Michel» » est peut-être « placé » en apprentissage chez un maître menuisier, comme Jean Delord de la Vigerie-Haute à Saint-Aquilin. Le contrat est signé devant notaire et spécifie la gratuité, ou pas, de l’apprentissage. Habituellement d’une durée de 4 à 5 ans environ, l’apprentissage du métier de menuisier-ébéniste peut durer jusqu’à 8 années.

L’âge moyen d’engagement se situe aux alentours de 15 ans. Très rarement, le contrat stipule « que les parents hypothèquent leurs biens en cas de fuite ou d’absences diverses de l’apprenti », la plupart du temps, il s’agira plutôt d’une punition, effectuer, par exemple, le double de temps dans l’atelier du maître. 

En région Parisienne 80 pour cent des apprentis savent signer, ce qui n’est pas le cas de «Michel» » encore en 1811, lors de la naissance de son premier fils, Pierre. La famille Neyssensas de Saint-Aquilin fait partie de ces rares familles ne faisant pas partie du milieu dans lequel ils vont placer leur fils «Michel» », mais plutôt le recommander auprès d’un artisan menuisier grâce à leurs connaissances. 

Ce qui est sûr c’est que «Michel» n’atteindra pas ses 5 années d’apprentissage puisqu’il n’est jamais cité en qualité de maître sur les documents en notre possession. En 1796, «Michel» à 30 ans. Il est employé dans la propriété de la Devise depuis 18 mois, auparavant, chez le citoyen Léonard Fayolle pendant environ 5 années, si l’on comptabilise 3 à 4 années d’apprentissage, «Michel» entreprit le métier de menuisier, aux alentours de ses 18 ans, vers 1784. 

A moins qu’il ne fasse son apprentissage pendant 5 années chez le citoyen Léonard Fayolle, âgé d’environ 55 ans, dit « Laborie », agriculteur, menuisier et adjoint au maire d’Epeluche, dans ce cas «Michel» débuta sa carrière de menuisier vers 23 ans, en 1789.

Il est fort probable qu’il aida son père aux champs jusque-là.

Habillé d’un « cadis ou droguet pour l’hivert, la toile pour l’été, tiré le tout du ménage »«Michel», employé par un maître-menuisier, ou indépendant, se déplace à cheval de château en maison bourgeoise, et notamment, chez un certain Henry Jourdain, bénéficiant du gîte et du couvert ; le séjour peut durer plusieurs mois.

On imagine Jean, avec un attachement tout particulier à ses outils, transportant sur une charrette louée auprès d’un voiturier, peut-être Jacques Neyssensas de Tamarelle à Saint-Astier, une multitude de précieux outils, vilebrequins et mèches, rabots, scies, équerres, compas, mètres, poinçons, marteaux et ses pointes, varlopes pour dégauchir le bois, réglets, valets de pieds, entailles, pieds de biche, grains pour affûter, colle, guillaume, feuilleret d’établi, fermoir et ciseaux à bois, maillets en charme ou frêne, bouvets pour les rainures, vis, mouchettes pour arrondir les baguettes, gorgets ou rabots, gouges droites, limes en tiers-points, vrilles, tenailles, bouvement pour les moulures, et triangle.

Mais quelles œuvres réalise-t-il ? En 1796, plusieurs spécialités sont recensées, la menuiserie en bâtiment, en grands meubles, en carrosse, fauteuil et chaise, en petit meuble massif, en bâtons pour lit et l’ébénisterie en meubles plaqués. Le menuisier en meuble effectue un travail plus grossier que l’ébéniste. Les corporations sont supprimées sous la Révolution en 1791.





Descriptions des arts et métiers in « L’art du menuisier » par Roubo André Jacob (1739-1791) et Roubo le fils (1769-1770).





Le séjour de « Michel » au domaine de la Devise

chez les gentilshommes de verre



Le lieu-dit la Devise se situe à 3,5 km à l'ouest du bourg de la bastide de Saint-Barthélémy-de-Bellegarde fondée sur ordre d’Édouard II en 1306.

En 1916, un article de la Société Historique et Archéologique du Périgord décrit le château de la Devise ainsi : « dans le délabrement de ses murs et de ses toits, il montre encore l’orgueil de ses girouettes fleurdelysée et de son escalier de pierre ».

C’est dans le milieu du 16ème siècle qu’apparaît le fief de la Devise, reconnue à l’époque pour être le siège de la plus importante verrerie de la Double, dont il ne reste que le souvenir. Bâties le siècle suivant, une cheminée et une charpente à chevrons portant-ferme et sous faîtière du comble en sont les témoins, la demeure se compose d’un corps de logis environné de bâtiments de ferme et d’un pigeonnier construit en 1777.

Après les Juilhot de La Plante, surnommés les « gentilshommes de verre », dernier verrier de la Devise, la propriété passe aux Déalis de Saujean, originaires du Blayais en 1722, avec le mariage de Jean-Paul Déalis de Saujean et Marie Juilhot. La tradition situe le berceau des Déalis en Irlande avec une migration dans la suite d’Edouard III, roi d’Angleterre.

Henry Jourdain de la Fayardie, officier d’infanterie, maire de Montpon, l’accusateur, se marie le 22 juin 1790 à Saint-Barthélémy de Bellegarde, avec Marie Sibille Déalis de Saujean, dont le père Antoine, fut garde du corps du Roi et chevalier de la Devise.

Le père d’Henry Jourdain, Henry François, magistrat de profession, conseiller en la chancellerie de Guyenne, seigneur de La Fayardie, Chalibat, écuyer, est connu en Périgord par sa pratique de l’archéologie. Voir sa description de la tour de Vésone et du camp de César en 1760.



Les bâtis constituants les lieux où séjourna « Michel le menuisier » en 1796




La Devise


Maison de gardien

Pigeonnier

Linteau du pigeonnier


Grange Etable

Grange Etable


réf : région Nouvelle-Aquitaine - Inventaire général du patrimoine culturel



Carte de Cassini



La carte de Cassini nommée aussi carte de l'Académie est la première carte générale du royaume de France. Dressée par César-François Cassini et son fils Jean-Dominique au 18ème siècle.




Un repère dans le temps



Bataille de Castiglione le 5 aout 1796

On sait avec exactitude que Jean est présent à la foire de Coutras le lundi 29 aout 1796, et qu’il indique que l’éperon dont parle Henry Jourdain dans sa déposition « s’étoit égaré dès avant la foire de Coutras, c’est à dire avant le lundi, parce qu’il ne le trouva jamais quand il voulait aller à la foire ».

L’ouvrage « Histoire de Libourne et des autres villes et bourgs de son arrondissement » édité en 1845, mentionne bien la date de la foire de Coutras du 29 aout 1796, et en cela, corrobore la déclaration de Jean. « La foire de Coutras consiste en vin, eau de vie, et surtout grains et farines, à cause des moulins à eau mus par la Drone dans la ville même et dans le voisinage et d’autres par Lisle. En grains par la fertilité de la plaine dont la renommée est accrue par la bonté de ses prairies des bords de Drone ».

Jean parcourt, le 29 aout, une soixantaine de kilomètres aller-retour à cheval pour se rendre à Coutras, soit environ 4 heures, en compagnie du sieur Saujean.




L’emploi du torchis dans l’architecture paysanne





Le sieur Jourdain déclare visitant l’écurie « Qu’ayant examiné par où le voleur ou les voleurs avait pu s’introduire, qu’on avait démoli le torchis à un endroit de l’écurie et que par cette ouverture un homme pouvait aisément passer ».

Traditionnellement le torchis est un mélange d’argile, d’eau, et de fibres naturelles tels que la paille, le foin, ou le crin de chevaux venant se lier par enrobage aux clayonnages de bois des murs extérieurs de l’écurie de la Devise. Utilisé depuis le Néolithique, puis par les Celtes, et, plus près de nous, comme matériau de construction dans les habitations européennes dans le courant du 15ème et 16ème siècle.

« La construction en bois, c’était de la construction bon marché. Enduite, la façade pouvait passer, de loin, pour une façade en pierre.

Dans la Double et le Landais, pays sans pierre à bâtir, il reste quelques vestiges de granges et de maisons, entièrement en pan de bois. Le système d’assemblage employé est très rudimentaire …. Et si les maisons de la Double sont en bois, c’est plus parce que ses habitants étaient pauvres ».

J.P. Simon - L’architecture paysanne en Périgord et sa restauration - Fanlac - 1991.





Après 1796, «Michel» quitte définitivement la région de Saint-Aquilin pour Saint-Jean d’Estissac, à une trentaine de kilomètres de là.

Bientôt «Michel» se marie, nous sommes en 1807, avec Marie Montferrier, puis en 1811, c’est dans l’une des 5 habitations du hameau de la Simonette à Montagnac la Crempse que le premier enfant du couple, Pierre nait, puis en 1815 et 1819, Marie et Pierre à Saint-Jean d’Estissac.

« Michel » décède à l’âge de 56 ans, le 31 juillet 1822, à « 4 heures du matin dans sa maison ».


L'officier d'état civil inscrit l'acte et ne mentionne pas le prénom Gabriel mais celui de Michel








Chanterac


Située à 6 kilomètres au nord-ouest de Saint-Astier, la commune de Chantérac est traversée par deux affluents de l'Isle, à l'ouest la Beauronne, et à l'est le Salembre. Au centre du bourg s’élève une imposante église romane, mémoire d’un monastère de l’an 1000, Cantérac en 1122, puis Cantairac en 1104, l’église Saint Pierre datée du XII est remaniée au XVI siècle. Chantérac au XIV dépend de la châtellenie de Saint Astier.



Chantérac est le siège d’un archiprêtré en 1732, nommé Pardusensis, qui se composait de 13 paroisses, Beaurone, Chantérac, Douchapt, Douzillac, Puycorbier, Saint-Aquilin, Saint-Astier, Saint-Germain-du-Salembre, Saint-Jean-d'Ataux, Saint-Mer, Saint-Pardoux-de-Drone, Segonzac, Tocane.

Sur le village pas de membre masculin, pas de mariage avant 1902. On note la venue en 1769, de Catherine, après son alliance avec Martial Bonnet, né à Chantérac en 1732. Le couple est meunier au moulin de Parentie. Les moulins, propriétés nobles ou bourgeoises, sont affermés par habituellement par baux de 3 ou 9 ans à de petits métayers.

« Le vingt troisième may 1769, se déroulent les fiançailles et bans de mariage entre Martial Bonnet, meunier, fils de Pierre Bonnet et Anne Lavignac, habitants du moulin de « Parantie », paroisse de Chanteyrac et Catherine Neyssensas, fille de Marty Neyssensas et de Aquiline Garreau, habitants du village de Tamarelle, à Saint Astier. La publication du mariage est faite pendant trois dimanche consécutifs au cours de la messe paroissiale. Le mariage est accepté par Verneuil de Reynaud, archiprêtre de Chanteyrac, en présence de Pierre Dalesme, sacristain, françois Lamothe, Thoumieux Peyrony. »

Catherine, née en 1749, apparait dans la généalogie de la famille des Laborde de Monpezat. Par alliances successives, un lien éloigné, de par son mariage, existe avec Louis de Laborde de Monpezat, né à Seron dans les Hautes Pyrénées en 1711, décédé à Taron, Pyrénées Atlantique en 1761. Louis est un membre de la branche cadette des Laborde de Monpezat, totalement démunie après la Révolution, branche qui tomba dans la condition paysanne.

La famille Bonnet est citée dans l’histoire de Saint Aquilin - p 68 - Le 10 octobre 1774, André fils de Martial et Catherine Neyssensas nait au moulin de Parentie et décéde au moulin du Belet le 28 avril 1852. voir contrat de mariage chez le notaire Pierre LAVAUD du 22 avril 1769 - Ad Dordogne - 3E 5289 - Acte 75 par Ph Lagorce en avril 2020. 

Le 21 juillet 1823, André Bonnet signe avec Jean George de Ribeyreix, prêtre et curé d’Allemans, au lieu dit Meynichoux, un bail à ferme pour la gestion du Moulin de Fenêtre, à Saint Aquilin.

Le  bail est d’une durée de 7 années pour un moulin dit à « bled » avec « deux meules tournantes faisant farine avec pressoir à huile ». André Bonnet occupe le moulin depuis octobre 1802.

Le preneur, André Bonnet, hypothéque, les biens meubles et immeubles qu’il possède à Maisonneuve de Fonvaleix commune de Saint-Astier.

André achète le Moulin de Belet en 1823 à Mlle de Fayolle pour la somme de 4200 francs. La famille Bonnet maintient l’activité du moulin jusqu’en 1953. L’acte de succession de la famille Bonnet, en page 71, indique de façon précise le contenu du moulin en 1852.




Des remèdes surprenants dans le village : dans l’enquête de Cyprien Brard, « le peuple prétend que le vin qui reste dans les burettes après qu’on a célébré la messe a la propriété d’enlever les fièvres ».

Beaucoup plus tardivement, le 1er février 1902, Pierre Neyssensas, cultivateur, âgé de 22 ans,  fils de Sicaire Neyssensas, 55 ans, cultivateur, et Marie Bunlet, domiciliés à Davaland – Saint Astier, se marie avec Marie Bouchillou, habitante de Chantérac. Le couple habite le village du Bouyssou à Chantérac.

Coursac


 
Le nom Coursac provient du latin Corsascum, du nom gallo-romain « Corsacum » pour Curtius, patronyme suivi d’acum. Le village s’est construit sur une ancienne villa gallo-romaine, un ancien domaine aujourd’hui disparu. Le patron du village est Saint Martin. Les évêques de Périgueux sont seigneurs de Coursac jusqu’en 1790. Dans les Annales Périgourdines, Frotaire de Gourdon, évêque de Périgueux, est assassiné par son diacre à Mourcing, paroisse de Coursac, le 8 décembre 994.

 
Le château de la Jarthe, appartient aux Puy de la Jarthe du XIVe à 1583, de Chillaud de 1583 au XVIIe, du Saillant du XVIIe au XVIIIe et de La Roche Aymon du XVIIIe à 1836.

L’occupation tardive par des membres Neyssensas débute le 22 février 1773 avec le mariage de Jean Neyssensac, fils légitime de feu Jean, et feu Jeanne Dalesme, habitants Razac, et de Jeanne Boutier, veuve, fille légitime de feu Jean Boutier et de Catheryne Redy, habitante du Bost, présente paroisse, en présence d’habitants de Coursac.

1787 - décès de Jean Neyssensas

Le 27 avril 1784, le curé Decourtat constate le décès de Jean Neyssensas, le jour précédent au lieu de Bost, agé de 67 ans, né vers 1717, présents Jean et Pierre Bondi, sonneurs de cloche, ne sachant signés.

S’agit-il du même Jean marié en 1773 ?






En 1733, mariage de Jean Meysensas de Leguillac à Clermont l’Hérault



Jean Meysensas, boulanger, natif du bourg de Leguilac de l’Auche, fils de Sicaire Meysensas, travailleur de terre, et de feu Antoinette Conchon, se marie le 14 avril 1733, à environ 520 km de son village natal, dans l’église paroissiale de Clermont l’Hérault avec Marianne Ronsier. Marianne, dont l’un des ancêtres, originaire de Saint Flour vers 1570, Rongier,  migre et se marie à Clermont l’Hérault en 1627. Le patronyme devient alors Ronsié puis Ronzié vers 1664. Une partie des membres de la famille Ronzié décède lors de l’épidémie de peste en 1652.


1733 - mariage de Sicaire Meysensas de Léguillac de l'Auche

Registre : 79 EDT GG 14 / Clermont - l'Hérault : registres de l'année 1721 - 1735 - Vue : 452/517

Marianne, née le 11 février 1699 à Clermont, est fille de feu Joseph Ronsier, et d’Anne Fadat ; sont présents Antoine Lavesque, maître-tisserand de draps et Jean Aguilhon.

Le couple est présent à Clermont en début d’année 1734, lors de la naissance, en février, de Marie.
Notre patronyme est écrit Mainsensac. Jean ne sait signer.

Marianne, issue d’une fratrie de douze enfants, est marraine de l’un de ses frères, Etienne, habitant le village de Lacoste, en 1730.

Jean Meysensas, habite le village de Clermont, en 1733. Le maître-boulanger, Pierre Benezech, décède le 19 juin 1733, peut-être la communauté eu-t-elle besoin d’un nouveau boulanger ?.


Le couple est peut-être présent, lorsqu’en 1745, une inondation ravage la ville et la campagne, en septembre de la même année, une grêle meurtrière détruit une grande partie de la récolte. Deux ans après une bande armée, dont quatre frères, armés jusqu’aux dents, terrorisent la région par leurs crimes et pillages.

Après recherches les années suivantes, sur Clermont et Lacoste, entre 1734 et 1738, n’apparait aucune naissance, on perd la trace de Jean ……….. le couple a vraisemblement migré vers un autre village.

 
Quelques homonymies patronymiques

Une carrière militaire - Les Messensac de Sélestat - Bas-Rhin,

Sont-ils originaires du Périgord ?

En 2012, la présence de notre patronyme sous les formes « Mesensac » et « Messensac » apparait sur Internet.

Le patronyme « Mesensac » est présent dans l’ouvrage de Clément de la Jonquière dans « l’Expédition d’Égypte 1798 - 1801 – Tome V ».

Il est écrit « le chef de bataillon (Commandant) Mesensac montrait des sentiments bien opposés à ceux de ses camarades ».

Rappel des faits :

 
Nous sommes en 1799, l’expédition en Méditerranée, dirigée par le Vice Amiral Bruix, organisée par le Directoire, afin de ravitailler l’armée d’Orient prend corps. Bruix, âgé de 40 ans, est Ministre de la marine d’Avril 1798 à juillet 1799. Il affrète la plus importante flotte que la France ait connue depuis longtemps. L’armement s’accélère dans les ports de la Manche et de l’Océan. Dans quelques semaines Bruix va combattre les marines Anglaise, Turque, Russe et Portugaise, et surtout approvisionner les armées de Corfou, Malte, et l’armée d’Orient à Alexandrie.

La durée du voyage entre Toulon et Alexandrie est évaluée à 40 jours en mer avec escale à Malte.

Bruix quitte Brest, aux alentours du 31 mars, avec 24 vaisseaux, 6 frégates, 8 corvettes et avisos. Courant juin, il entre en Méditerranée et atteint Toulon, tandis que les alliés Espagnols quittent Cadix et mettent le cap sur Carthagène. Le Directoire conseille à Bruix d'aller vers cette ville pour assurer la jonction des deux flottes. Bruix disposera bientôt de 44 vaisseaux réunis sous ses ordres. Mais des renforts Anglais sont annoncés en mer, et Bruix ne croit pas en sa chance et ne profite pas de sa situation avantageuse. Le Directoire est inquiet. Après avoir ravitaillé Gênes, Bruix, rentre à Brest le 7 août, n’ayant pas réussi à rejoindre Malte ni l'Égypte, premier objet de la mission.

Le contexte de l’époque :

On lit dans l’ouvrage de La Jonquière : « Les marins désertent aisément, les chefs paralysent le zèle et l’ardeur de leurs soldats ». C’est dans ce contexte que Bruix, pour « condamner, sans les punir, leurs agissements coupables », fait nommer Mesensac, Colonel.
Ce patronyme n’apparait plus après 1800, sur aucun site de généalogie en France.
Le seul lieu commun entre les patronymes « Mesensac » et « Messensac » est leur appartenance à l’Armée.

Le patronyme Messensac :

Il apparait en Périgord vers 1675-1670 avec Marie Messensac sans lien avéré avec les Messensac que nous allons découvrir à présent :
En consultant le « bulletin des lois du Royaume de France » d’Aout 1842, règne de Louis Philippe 1er, on lit : « Mensencin Jean Jacques dit Messensac Joseph, Sergent au 49ème régiment d’infanterie de ligne, 34 ans de services effectifs et 7 campagnes », né en 1790, dans le Bas-Rhin, à Sélestat.

Mais surprise, à la lecture du répertoire alphabétique des naissances de Sélestat (Schlestadt, avant 1871), le patronyme Messensac n’apparait pas. Seul est écrit, en latin, « Mensencin » Johannes Jacobus, en français, Jean Jacques, né le 20 septembre 1790 de Jean Mensencin et Barbara Félicité Chaumont. Jean est soldat au Régiment de Boulonnais, régiment qui devient en 1791, le 79ème régiment d’Infanterie de Ligne.

1790 - naissance de Jean Jacques Mensencin

 
 
Jean signe au bas « Mensencin ».

Dans l’historique du 79ème régiment d’Infanterie, le bataillon est effectivement en garnison à la citadelle de Strasbourg de janvier 1790 à mai 1791, puis participe à la bataille des Pyramides le 3 thermidor An VI – 21 juillet 1798.

«  Mesensac » cité ci-dessus serait-il de la même famille que Jean-Jacques Mensencin ?
Jean Jacques, dit Joseph Messensac, en souvenir de ce parent, a t-il décidé de porter ce surnom ?, après 1810 vraisemblablement.

Joseph, au sein du 49ème régiment de ligne, participe à 7 campagnes dont ; l’expédition d’Alger en 1830, de Staoueli Juin 1830, la prise d’Alger le 5 juillet 1830, l’expédition de Bône en Algérie le 25 juillet 1830, puis rentre en France fin 1830. Il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur, à Dijon, le 1er juillet 1837 et décède le 4 octobre 1848 à l’age de 58 ans.

 
Nous retrouvons la présence, à Navarrenx d’un autre membre Messensac, en 1819, Jean Joseph, fils de Jean Joseph et Thérèse Félicité, né à Sélestat le 12 mai 1787. Si l’on consulte les archives du 79ème régiment ex Boulonais, Joseph, est stationné dans le nord de la France, entre Cambrai et Saint Omer. Après recherches sur les actes de Sélestat, l’acte de naissance est introuvable, le prénom de la mère, Félicité est en partie le même que celui de l’acte du 20 septembre 1790. Lors de son mariage avec Marie Tristan, fille de feu Jean Tristan, cabaretier, et Marie Lafon, Jean Joseph est Caporal tambour, enfant de troupe, au 1er bataillon de la Légion du Lot, en garnison à Navarrenx.

L’officier d’état civil mentionne le patronyme, par deux fois, entre parenthèses, ce qui confirme l’utilisation du patronyme Messensac en tant que surnom.

Du couple, nait le 3 avril 1827, à Vannes, Morbihan, Émile-Charles. Jean Joseph est Sergent de Grenadier au 49ème régiment. Joseph, signe « Messensac ».

En 1849, dans « Note ministérielle sur les travaux Topographiques et Militaires » Joseph, promu Sergent Major, effectue la reconnaissance de la route de Saint Vallier à Sillon.
Emile Charles, incorporé au 74ème régiment, participe à la bataille de Crimée (actuelle Ukraine) entre 1853 et 1856. Le conflit oppose l’Empire Russe à une coalition composée de l’Empire Français de Napoléon III, l’Empire Ottoman, et le Royaume Uni, Les pertes en hommes sont importantes de part et d’autre. Près d’un million d’hommes décèdent au front, dont 95000 Français. Emile-Charles fait parti du petit-état-major des grenadiers à pied.
Emile porte « l’habit bleu de roi, le même que celui des grenadiers, revers, pattes, parements, collet, passe-poil et doublure cramoisi, pattes de manches bordés en galons d’or de 10 lignes, à bâton simple, brandebourg en or à franges simples, vestes et culottes blanches, bottes à retroussis, épée et ceinturon blanc, avec dragonne d’or mélangé de soie rouge, chapeau bordée en galon d’or, à bâton et à crêtes, orné de ganses, simple galon d’or de 6 lignes de crêtes, glands à frange d’or, intérieur garni de plumes rouges et blanches, plumet blanc. Le petit uniforme est celui du grenadier galonné en or, au collet, aux parements et à doublure rouge. En hiver, pantalon bleu et bottes à la Souvarow, en été, pantalon de nankin et bottes pareilles, le chapeau est uni avec la ganse de cocarde et les marrons en or, plumet rouge, épée avec ceinturon blanc ».
Le 1er octobre 1856, le musicien  de 1ère classe, Émile-Charles, 74ème régiment d’Infanterie, obtient la médaille de Crimée, puis est nommé Sous-chef de musique le 4 février 1858. Il appartient, par la suite, au 77ème régiment d’Infanterie. Il se remarie avec Marie Madeleine Fontas.

Nous retrouvons Émile-Charles, Sous-Chef de musique, le 14 octobre 1860, dans le Journal de Toulouse, Politique et Littéraire, présenté lors d’un concert du 77ème de ligne, aux Allées Louis-Napoléon, et jouant « Souvenir d’une sœur » (Polka-mazurka).
En 1893, Émile-Charles est cité dans l’annuaire des Artistes de l’enseignement musical, directeur de l’harmonie de Biarritz à l’age de 66 ans.



On lit dans La Gaudriole de 1897, journal de joyeux récits, contes gaulois et romans illustrés : « et le petit des Esbroufettes lui-même, qui sanglé dans son kurka de lancier, recevait les invités à la porte en sa qualité de grand organisateur, fut obligé de convenir que Mesensac (70 ans) portait beau comme pas un ; tout à coup, l’orchestre entama l’air « Partant pour la Syrie » et la belle Judith de Siam fit son apparition en reine Hortense ……….. ».


La chanson « Partant pour la Syrie », chanson évoquant l’esprit du Moyen Age et des troubadours est un genre très répandu aux Premier et Second Empire. La mélodie attribuée à Hortense de Beauharnais, devient presque le deuxième hymne national de l’Empire, et, est jouée à chaque cérémonie.

Le fils d’Emile-Charles, Alexandre Émile Messensac, ancien des enfants du 18ème régiment d’Infanterie, est admis à l’école militaire préparatoire de Saint Hippolyte du Fort, dans le Gard, le 9 octobre 1894. Il se marie le 25 octobre 1925 avec Gratienne Darmendrail.


Entre 1825 et 1925, d’autres membres Messensac apparaissent en région Parisienne, tel Jean Marie marié avec Louise Fromont en 1838, ou Ernest né 1855, dans le 7ème arrondissement, peut-être descendants du couple de Sélestadien.

En 1884, un Hippolyte Messensac, né le 7 octobre 1834 à Valencienne, est cité dans le Journal de Potsdam, peut-être le fils de Joseph. (à vérifier aux archives de Valenciennes).

En conclusion :

Le patronyme Mensencin n’apparait pas dans les registres des baptêmes et mariages de Sélestat avant et après 1790. Il n’existe pas aujourd’hui en France et a peut-être simplement disparu.

La famille Mensencin ne semble pas originaire du Bas-Rhin. On pourrait effectuer un rapprochement harzardeux : Mensencin serait-il devenu Messensac, surnom en lien avec la présence du pays Messin - Metz, situé à 200 km environ du Bas Rhin. Le terme « Messin », est une appellation connue dès le Moyen-Age, comme entité territoriale comprenant environ 200 villages.

La racine Messin, Mesin, Messen, ou Mesen n’existe pas dans les dictionnaires de langue latine, Occitane ou langue d’Oil.

Aujourd’hui le patronyme Messensac n’apparait pas ou plus en France. Les dérivés de Messensac sont présents en Périgord avec Meyssensac entre 1650 et 1850, pour ce stabiliser par la suite sous la forme Neyssensas.

On relève dans « Revue des études anciennes », Volume 14 - 1912 - Centre National de la Recherche Scientifique (France) la présence de : Neyssen (de) Alexandre, lieut colonel d’infanterie, Chevalier de Saint Louis, Capitaine des Grenadiers, Régiement du Roi décèdé en 1763.
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1710 - Jean Messinsas - Martizay dans l’Indre





Jean Messinsas, Sieur de la Combe, se marie le 10 août 1710 avec Louise Emery, à Martizay dans l’Indre. Louise se remarie le 7 juillet 1711, avec Antoine Jacquet.

1710


Jean est originaire de Montrem en Périgord. Sait signer dès 1691.

1691








1678 - Léonard Meyzinzas - Affieux en Corrèze

Quelques instants le patronyme Meyzinzas laisse à penser qu’il puisse y avoir un lien phonétique avec Neyssensas.

Dans cet exemple, le patronyme Meyzinzas est un patronyme toponymique formé de la même manière que le notre. En effet, à une quinzaine de kilomètres d’Affieux existe une village nommé Mezinge, commune de Saint Augustin – Sent Augustin en Occitan - Plan cadastral de 1829. Une famille, par extension, devient Las Meyzingeas et autres graphies. Nous découvrirons en fin d’article la signification du lieu Mezinge.

 
Léonard se marie vraisemblablement en Corrèze avec Marie Cornils vers. La famille Cornils est implantée à Affieux - Le Lonzac dès 1600. Les Cornils sont laboureurs de père en fils. De leur union, naît Françoise, vers 1650, mariée le 18 janvier 1678 à Affieux, lieu dit Espinet, avec Michel Chadourne. Les bans de mariage ont lieu le 6 janvier 1678 et 16 janvier 1678, les fiançailles le 9 janvier 1678. Le couple à neuf enfants, entre 1678 et 1688. Françoise décède le 30 juillet 1723 à Affieux.


Une deuxième fille, Léonarde se marie avec Léonard Triviaux le 28 février 1680 à Affieux, le couple a 5 enfants entre 1680 et 1688. Léonarde décède le 20 avril 1695, Léonard Triviaux en 1707, tous deux à Affieux.

Une troisième fille, nommée elle aussi, Léonarde mariée avec François Regaudie ou Rigoudye a deux enfants, Pierre le 28 avril 1678, et Antoine le 24 janvier 1682. Léonarde décède le 20 avril 1695. Le couple Léonard et Marie n’a vraisemblablement pas de descendance masculine.



A la même époque, un autre couple, Catherine Meygingeas ou Mezinzas, et Léonard Fromonteil sont présents dans la région de Treignac-Affieux.

Marie Mezinzas, décédée avant 1678, est mariée avec un autre Léonard Fromonteil. Le couple vit au lieu dit Espinet. Quatre enfants naissent de l’union.

Trois autres couples sont présents, toujours à Affieux, les époux se nomment Peyraux en 1686, De Giry en 1713, et Taupe en 1713.

Au fil du temps l’écriture du patronyme évolue au grès de la plume du curé, avec Meigenjas, Meigingeas, Meyzingas, Meyzinzas ou Meissengeas en 1813 lors du mariage de Marie avec Jean Félix Delmar.

Léonard et Marie auront eu vraisemblablement cinq filles. Après 1800, plus aucuns membres Meyzinzas n’est présent à Affieux. Le couple n’a pas eu de descendance masculine.


Ces différents couples vivent à proximité du Massif des Monédières, non loin du plateau de Millevaches. Le village d’Affieux se situe entre 340 et 700 mètres.

lieu dit Espinet : plan cadastral napoléonien 

Dans « Faune Populaire de la France » d’Eugène Rolland en 1877 on lit : Les mésanges dans certaines localités sont en nombre, c’est la qu’on leur tendait des pièges, de la, le nom de certaines localités comme Mezinge, Messange, Mesangers, Mésangière …

Remarque de Monsieur Jacques Astor du 17 septembre 2015 :

« les rapprochements avec le nom de famille Meyzinzas et avec les noms de lieux Mezinge / Meissengeas sont tout à fait intéressants et vont permettre d'ouvrir une autre  issue aux recherches. 

Mieux vaut, dans un premier temps, ne pas se laisser troubler par les volées de mésanges (étymologie populaire chère au 19ème siècle). Il sera toutefois difficile d'avancer une hypothèse digne d'intérêt pour ces noms de lieux. L'avenir travaille pour nous. De toute façon, il faudra établir une hypothèse pour ces noms de lieux dans les mois à venir et donnerontils un autre visage encore à la racine de Neycensas ».


« Les Messinsards » dans la Drome - un lieu dit de Donzère

Lors de la vente des biens nationaux durant la Révolution, la Chapelle Saint-Jacques possédait aux quartiers de la Beuze, des Messinsas, du Planary, cinq parcelles d’une contenance totale de 18 sétérées. (Société d'archéologie et de statistique de la Drôme, Valence - 1944).


Sur le plan cadastral Napoléonien de la commune de Donzère, dans la Drome, en 1810, une section se nomme section dite des « Messinsas ». L’orthographe est modifiée lors de la rédaction du plan. Messinsards est rectifié en Messinsas. On retrouve l’écriture Messinsards sur le plan cadastral actuel.

On lit dans : « Histoire de la Principauté de Donzère » par Jules Ferrand en 1887, « du temps d’Olivier de Serres, possesseur à Donzère, de divers immeubles, acquis en partie en 1609, par la commune, il y avait sur quelques points de notre territoire des mûriers déjà gros, à Combelonge, à Fontachard, au Missensac …… ».
Comment ce nom de lieu a pu naître ?


Dans « Faune Populaire de la France » d’Eugène Rolland on retrouve, de la même manière qu’à Affieux, un lieu-dit en lien avec l’oiseau, la mésange, Messinsards, Messolières …..Etc.

Une deuxième piste envisageable communiquée par Madame M. Nicolas en 2012, de l’association des « Amis du Vieux Donzère ».

J.C.BOUVIER (qui est une référence dans la région) indique dans notre revue de 1985 sous le titre :

"Les lieux-dits de la commune de Donzère" à propos de Messensas : "Quand aux toponymes d'origine gallo-romaine, c'est à dire ceux qui témoignent directement de l'occupation romaine sur le sol gaulois, dans les premiers siècles de notre ère, ils ne sont guère plus de 4 ou 5 dans cet inventaire. On peut penser qu'appartiennent à cette catégorie plusieurs noms en -as représentant sans doute un ancien -ac, parfois attesté dans les variantes : le suffixe -ac, qui a été si souvent utilisé pour former des noms de domaines gallo-romains, s'est réduit à -a dans cette région, en raison de la chute des consonnes finales, et ce -a a pu être ensuite écrit -as ou même -at. Ainsi Messensas (Messenssac en 1505) : probablement le nom de personne latin Messentius + -acus."



Dans « Annales de philosophie chrétienne » en 1847, il est écrit « les habitans du Latium- Italie – disent indifféremment Messentius, Mezentius », l’existence d’un Messentius est confirmée dans Essai sur le « roman d’Eneas », de 1856, « les latins opposent à Eneas une vigoureuse résistance. Mort de Messentius et de Lausus ».

On retrouve la même graphie "Messensas" dans les cadastres de 1495, 1546, 1594, 1640. En 1505 "Messensac"; en1583 "Missenssas" ; en 1692 "Melssensas et Musensas" ;  en 2000 "Messinsard". Mais les vieux Donzérois disent toujours "Messinsas".

En ce qui concerne la chapelle, Madame Nicolas pense qu'il y a là une erreur. En effet, légèrement plus à l'ouest, il existe un quartier dit St Christol où une chapelle a été répertoriée. En outre, une chapelle St Jacques existe aussi, mais à l'intérieur même de l'église paroissiale dans le village.

Remarque de Monsieur Jacques Astor en  septembre 2015 :

« L'analyse de monsieur Bouvier est fort voisine de la mienne.Le nom d'homme latin Messentius est une racine fort valable pour Messensas. Mon Maxentiusrend compte du eyde Meyssensas. Peut-être est-il à l'origine de Messensas où eyserait passé à e (chose fort possible sinon probable) ».

Meysenzahl - Meissenzahl - Meisenzahl

Si l’on trouve quelque Meysenzas en Périgord vers 1640, à Manzac sur Vern ou en 1710 à Atur, ces patronymes homonymes n’ont aucun lien avec le patronyme Meysenzahl, et ses dérivés.

L’origine du patronyme Meysenzahl est germanique, spécifique à une région précise, lié à une langue définie.

Un Meysenbach se marie en 1630 à Saverne dans le Bas-Rhin.

La France des Meisenzahl, dont une famille en Moselle, en 1891, par exemple, fait partie des 21 % des noms de famille germanique.

On retrouve de même une famille Meysenzahl dans les Ardennes en 1770 à Charleville. En 1795, l’instituteur  Ignace Meisenzahl,  habite Mayence en Allemagne, ville tantôt Française tantôt Prussienne, et devient directeur de la maison des enfants pauvres et orphelins. De part la présence de la frontière Allemande, l’Alsace et la Moselle possèdent une prédominance de patronymes germanique.

Les significations du patronyme Meisenzahl  peuvent être les suivantes : Die Meisen en Allemand signifie « mésange », et meisenzahl « plus nombreux ».
Les Meisenzahl peuvent être originaires de la ville de Meissen en Saxe Allemande, on retrouve alors la même formation que notre patronyme, les Meisenzahl au pluriel. En 1584 décède Hans Meysenzahl. Quelques familles Meisenzahl migrent aux U.s.a. avec Katrina née à Burgstadt – Allemagne en 1781, ou Friedrich Meizenzahl à New-York.


Eissensac, Eissenssac, Eysensac, Eyssenssac, Eysensac, Eysensas

Ces graphies sont utilisées en Périgord dans le courant du XVIIème siècle pour disparaître par la suite.
Ainsi nous trouvons Marot Eysensas en 1697, Martial Eissensac en 1775, ou Eysensac Jean en 1675.

Remarque de Monsieur Jacques Astor en  septembre 2015 :

L'analyse de Eyssensac>Eysensas offre un autre module parallèle à Meyssensas ancien Meyssensac. Ici on pourrait avoir un cognomen latin Exemptius sur l'épithète exemptus "retiré, enlevé" avec un sens voisin de "exempté" moderne (à comprendre sans doute avec un autre sens que celui que nous lui donnons).




Essensa, Esensa

Ces deux patronymes découverts en 2012 sur Internet, sont sans aucun lien avec le Périgord, implantés au Canada et aux États-Unis depuis 1770 environ, avec l’arrivée d’un premier migrant nommé Henry, soldat de la cavalerie de Hesse. Esensa est un patronyme allemand, habitant originaire de la ville d’Esens. Henry, cavalier  parvient à Broad Bay, en Colombie Britannique, sur la côte Ouest du Canada, près de Vancouver, après 1770.

Bataille de Bennington
 
Printemps 1777, la Guerre d’indépendance des États-Unis fait rage. L’armée britannique du général Burgoyne descend la rivière Hudson afin de diviser les colonies Américaines en deux. Les miliciens rassemblés dans le Vermont et le New Hampshire, sous les ordres de John Stark, s’affrontent, le 17 aout, les Anglais à Bennington dans l’état de Vermont. Parmi les forces Anglaises, des soldats Allemands de Hesse Hanau dont Henry Essensa.




La victoire des rebelles Américains, puis l’entrée en guerre des Français, permettra de mettre un terme à la guerre d’indépendance le 3 septembre 1783 par le traité de paix de Paris.
 


D’autres Essensa sont présents dans le New Brunswick, à l’Est du Canada et dans l’état du Maine, entre 1800 et jusqu’à nos jours. On retrouve le patronyme Essensa sur une sépulture du cimetière de Sandy Point à Sainte Croix Parish, à peu de distance de Fredericton.


Mejansac - Mejensac


Mejansac, se situe à 239 km de Léguillac, dans le département du Cantal. C’est l’un des quelques hameaux de Saint-Martin sous Vigouroux.




Signification envisagée :

Dictionnaire d'ancien occitan auvergnat : Mauriacois et Sanflorain (1340-1540) de Philippe Olivier - 2009 – « mejan » signifie « du milieu », « médian », où « l’étage d’une maison ». Le hameau de Mejansac, se situe à mi- coteau, au sud du bourg de Saint-Martin sous Vigouroux.

Plusieurs orthographes sont admises au fil du temps, sur la carte de Cassini, tout d’abord, vers 1750, avec Mejanzac, puis sous Napoléon en 1807, Mezansac, et Mejansac aujourd’hui, parfois Mejensac.



C’est probablement René de Greil de La Volpilière, (1540-1603 qui est à l’origine de la branche des De La Volpilière-Mejansac, en qualité de seigneur de Méjansac en 1603. La famille noble de La Volpilière trouve ses origines avec Poncet de la Volpilière qui vivait en 1086, à Saint-Martin sous Vigouroux, Volpilière évoque le terrier du renard, issu de l’occitan « volpilhiera ».

Quelques familles Mejansac descendent aujourd’hui de cette lignée, après suppression du nom de famille de La Volpilière.

Personnalité : Jacques Méjansac, né le 27 septembre 1750 à Pierrefort et décédé le 14 octobre 1837 à Saint-Flour dans le Cantal.


Avocat à Aurillac, puis procureur général du département du Cantal, pendant la Révolution, il est élu député et siège à la Convention Nationale entre 1792 et 1795 puis au Conseil des Cinq-Cents entre 1795 et 1798, tour à tour appartenant au groupe de droite puis des modérés.  Il vote pour le maintien en détention de Louis XVI. Il est nommé membre du Comité des Transports, Postes et Messageries.
Après la Révolution, il deviendra inspecteur des contributions puis juge au tribunal de Saint-Flour. Il accéde en qualité de bourgeois de Saint-Flour à la propriété en faisant l’acquisition de 156 hectares de terres sur le versant sud du massif à Malbo précisément.

Lors du jugement de la Convention contre Louis XVI, Jacques Mejensac répond aux questions  suivantes :

Louis Capet est-il coupable de conspiration contre la liberté publique et attentats contre la sûreté générale de l'État ? oui

Le jugement de la Convention nationale contre Louis Capet sera-t-il soumis à la ratification du peuple ? oui

Quelle peine sera infligée à Louis ? La réclusion pendant la guerre et bannissement à la paix.


 
Extrait de l’Histoire impartiale des révolutions de France depuis la mort de Louis XV - 1824

Quelques jours plus tard, lorsque qu’est abordée la dernière question, y aura-t-il un sursis à l'exécution du jugement de Louis Capet ? Jacques Mejensac est mentionné ce jour-là absent pour maladie.

François Mejansac est colonel d’artillerie de marine, né à Piérrefort en 1752, décédé en 1825.

En 2017, en consultant le site Geneanet, apparaissent Jacques Méjansac, bourgeois de Pierrefort marié avec Anne de la Vaissière, et décédé le 10 avril 1736,  Marie Mejansac mariée le 10 février 1740 à Pierrefort avec Balthazar de la Volpillière, tous descendants vraisemblablement de la branche des seigneurs de Mejansac. Aujourd’hui quelques familles Mejansac sont présentes sur les registres d’état civil, le patronyme Mejensac semble avoir disparu.




Messenas et Meyssenas en Isère


Deux lieux distants de 113 kilomètres, le premier situé dans le nord-Isère, à proximité de Bourgoin Jallieu, le second dans le sud-Isère, près du village de Mens dans le Trièves.





Messenas est un hameau important sis sur la commune de Saint-Marcel Bel Accueil. Au moyen-âge Saint-Marcel et Messenas sont deux paroisses à part entière.



Libellé Mecenas sur la carte de Cassini et celle d’Etat-Major, entre 1820 et 1866, le nom est aujourd’hui définitivement nommé Messenas.

Le lieu est occupé depuis les temps anciens, de l’Épipaléolithique (- 9 800 à - 8000) au Néolithique (5 500 à 2 100 av. J.-C.), l’ensemble du matériel lithique étant issu de la grotte de Messenas. L’étude de l’occupation humaine sur la commune de Saint-Marcel Bel Accueil indique une occupation continue jusqu’à la fin de l’âge de Bronze, puis de la fin de l’âge du Fer à la toute fin du haut Moyen-Age. Mais la période la plus importante et la mieux documentée est la période romaine avec une grande villa située sous le village de Saint-Marcel Bel Accueil.

La chapelle de Messenas, ancienne église attestée dès le 12ème siècle pris vraisemblablement la suite d’un antique site romain.

Le second lieu nommé Messenas, Maissenas, dans le Trièves, fut aussi le patronyme de l’une des plus anciennes familles du lieu :

les Meyssenas, premiers seigneurs du château de Rivoiranche près de Monestier de Clermont parmi lesquels, vécurent en 1267, Gauthier de Meyssenas, Guillaume de Meyssenas, en 1293, puis Guillon de Meyssenas en 1394.




En 1298, Pons de Meysenas est qualifié châtelain du Désert dans le diocèse de Die.

Une autre branche des Meyssenas du Trièves possède, en partage avec d’autres seigneurs, une partie de Rochebrune, terre de la baronnie de Montauban, commune de Buis les Baronnies, en Drôme provençale.




Le castrum de Ruppe Bruna est cédé par les Meyssenas, en 1351 aux Arcellarii, qui le cèdent à leur tour aux d’Alauzon en 1413, puis aux Thollon en 1457 - Dictionnaire topographique de la France - 1891.

Un autre Meyssenas, Pierre, en 1330, est coseigneur de Vinsobres toujours dans la Drôme - Généalogie et Armoiries Dauphinoises -1870 de Maignien.


La branche des Meyssenas se situe entre les gouvernances de :


Guigue VII de Viennois, dauphin de Viennois, de 1237 à 1269, comte d'Albon, de Grenoble, d'Oisans, de Briançon, d'Embrun et de Gap, puis Humbert 1er, dauphin de Viennois de 1282 à 1306, son fils, Jean 2ème de la Tour du Pin, dauphin de Viennois de 1306 à 1318, puis enfin, Humbert 2ème de la Tour-du-Pin, dernier dauphin de Viennois de 1333 à 1349.

La famille Meyssenas s’éteint au 14ème siècle ou quitte la région.

Le hameau de Maissenas est orthographié sur la carte de Cassini Messenas.







Les randonneurs aujourd’hui se rafraichissent à la fontaine du lieu, à quelques pas du domaine de Messenas (Espace Equestre du Trieves).



Toponymie


Origines envisagées des noms Messenas ou Meyssenas

Issues peut-être de l’occupation romaine et formées à partir du nom d’un tenancier gallo-romain nommé Mecenas - chevalier romain, ami d'Auguste, protecteur des Lettres. L’occupation romaine est attestée très fortement à Messenas Bel Accueil, dans une moindre mesure à Messenas dans le Trièves, à proximité de Roissard, avec la découverte de tombes gallo-romaines.

Ou,

D’une particularité du relief, d’un gouffre comme celui de Messenas Saint-Marcel Bel Accueil ou, d’une source, comme à Messenas dans le Trièves. Dans ce cas on serait en présence d’une mélecture, une lecture fautive transformant le N en M. La racine « Neyssen » en Occitan signifie « naissance » pour une source ou une fontaine. Neyssenas se forme alors à partir de « Nascentias » devenu en occitan, « Neyssen » ou « Meyssen », suivi du suffixe «às »,  marqueur d’origine géographique comme « az » en Savoie, ou « ec » en Bretagne.


La famille Meyssenas dans le courant du 13ème siècle


L'origine de ce nom de famille est, selon toute apparence, un nom de lieu passé à l'habitant, dans ce cas, le patronyme ne subit que peu ou pas de transformation - 1267, Gauthier de Meyssenas.

On peut aussi envisager l’existence d’un nom de lieu originel comme identificateur du groupe formant le hameau de Meyssen et la présence d’une famille s’appropriant le nom du lieu à laquelle fut ajouté le suffixe «-às » dans ce cas, formateur de gentilés - Guillaume de Meyssen « as », en 1293.

Dans quelques cas j’ai pu remarquer que des lieux portant les noms de Meyssan en Gironde, Meysse en Ardèche, Meysse dans la Loire, ou Pou-Meyssen à Rocamadour dans le Lot, étaient systématiquement situés à proximité de lieux humides, fontaines, étangs, ou gouffres.






Des cousins vignerons en Bordelais






Le château Fongaban appartient à la famille TAIX depuis 1936. Grace à différentes acquisitions, la superficie du vignoble est passée de 8 à plus de 40 hectares actuellement. Le vignoble se situe au Sud ouest de Puisseguin. Le terroir de Fongaban est relativement homogène parce qu’il s’agit essentiellement d’un sol de type argilo-calcaire. Le château Fongaban est un vin très structuré, puissant et apte à la garde. Son propriétaire est Georges Taix. Arbre en annexe


On trouve deux appellations à Fongaban, Côtes de Castillon avec 32 ha, et Puisseguin Saint Emilion avec 8 ha.


D’autres appellations appartiennent à la famille Taix comme le Château Rigaud ou le Château La Maurianne, - appellations Puisseguin Saint Emilion.

A une cinquantaine de kilomètres de Fongaban, Monsieur Jack Neycenssas produit l’AOC Château Petit Gueyrot à Saint Laurent des Combes.



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