1677-Saint-Astier



Périgueux  en  1598  en  fin  de  page


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Saint-Astier, au cœur du Périgord, petite ville au grand clocher, une promenade en généalogie au côté d’Astérius, le fondateur de la cité et ses descendants,  mille ans d’histoire, deux ouvrages de référence, 30 années de recherche sur l’histoire des familles Neyssensas, Neycensas



 
Gros plans sur les familles Neyssensas de Saint Astier
 
 
 
Robert Neycensas - 1937

 
 
 
 

Ouvrages de référence
 
 
 

 
 
 
 
 
 

 

Remerciements à Mr Serge Avrilleau en souvenir de nos

nombreux échanges et surtout, de son amitié


.






archives départementales de Dordogne, de l’état civil et des registres paroissiaux, des tables décennales, matricules militaires, cartes de Belleyme et de Cassini, cadastre Napoléonien, archives notariales, cahiers de doléances, dénombrements de population, archives communales, archives des cours et juridictions.
Carte de Cassini - 18ème - relevés entre 1756 et 1789

En 1339, notre patronyme n’apparait pas dans le Rôle des rentes et cens dus au comte du Périgord par les habitants de Saint-Astier, Mensignac et autres paroisses.


En 1365, Saint Astier compte 162 feux, et seulement 4 ou 5 après la guerre et les épidémies, vers 1445. Pas une décennie, depuis la Peste Noire de 1348, et jusqu’à la fin du XVIème siècle, ne sera à l’abri des fléaux, famines, pestes ; en 1527 le « mal chaud » éloigne pendant environ six à sept mois les habitants des villes.


En 1548, aucune famille Neyssensas n’apparait sur le rôle des tailles, impôt perçu sur les foyers du village de Saint Astier. Par la suite Saint Astier fera face aux guerres de religion, en 1562, avec le massacre d’habitants qui se réfugient dans le château de Crognac, en 1568, le village et les campagnes aux alentours sont dévastés. En 1584 le Prince de Condé attaque Saint Astier, puis en 1643 la Fronde, contre l’autorité royale, débute dans le pays. Saint Astier est à nouveau détruit en 1652. On assiste au développement de Jacqueries dans les campagnes autour de Saint Astier entre 1596 et 1597. Les Croquants en 1630 menacent l’ordre, incendies et vols se multiplient. Réclamant la suppression de la gabelle et de la taille, les Croquants pillent le château et emprisonnent son seigneur. (traduction du document " rôle des tailles" rubrique annexes)

Sur feuillets plus anciens, dégradés, on ne trouve pas de Neyssensas entre 1612 et 1637.







1672 - Saint Astier – Registre paroissial


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Le dépouillement des registres paroissiaux d’une dizaine de villages entre 1670 et 1740 permet de se faire une idée assez sûre de la démographie des familles Neyssensas à cette époque. Les premières familles, entre 1590 et 1700, sont principalement localisées à Léguillac de l’Auche, Mensignac, Saint Astier et Périgueux : après 1675, Saint Léon sur l’Isle, Razac, Tocane et Beauronne dans une moindre mesure. Les familles étudiées vivent en habitats dispersés, dans un rayon de 6 à 10 km autour de Léguillac de l’Auche avant 1650 et 10 à 15 km avant 1800.

On remarque qu’en 1670 la famille Astérienne est déjà scindée en deux parties. L’une habitant les faux bourgs de Saint Astier, l’autre habitant la campagne environnante.

Si la période 1670-1695 est marquée par un certain recul des baptêmes, et sans doute de la population à cause des grandes crises, la croissance reprend très vite et très vivement à partir de 1695, à tel point que l’on assiste à une nouvelle migration des familles Neyssensas vers Saint Aquilin, Note Dame de Sanilhac, Coursac, Marsac, et Chantérac entre 1700 et 1830. Une nouvelle fois les disettes de 1739 et 1741 entrainent à nouveaux la fuite des familles, toujours à l’intérieur du département.


La première apparition de notre patronyme, dans les registres de Saint Astier, s’effectue le 19 juillet 1669 avec la présence de Catherine Meyssensar lors d’un baptême au lieu-dit Chauze Nicoulou.


Mortuaire d’Ivanne Neyssensas le 2 mai 1670, habitante des faubourgs.

1672 - Saint Astier - Hameau de Rougerie


Mariage d’Anthoyne Neyssensas , laboureur du village de Rougerie, et Ivanne Moreau, du village de Davalant.



Toponymie des hameaux et villages

L’occitan est la langue employée en Périgord dès le IXème siècle. Au fil du temps c’est à partir de l’occitan que les noms de lieux-dits, de villages néolithiques, celtes, romains et wisigoths s’adaptent et que les nouveaux villages se créés.

Les communes commencent à adopter un nom français à partir de la fin du XVIIIe siècle et dans ce même temps l’occitan continue d’être parlé comme langue populaire et cela de génération en génération.

A l’époque médiévale, la naissance de nombreux noms de lieux s’effectue à partir de noms de propriétaires terriens. L’exemple du lieu-dit La Garmanie, à 1 km au nord de Saint Astier, s’est formé à partir d’un nom Wisigothique. Le nom ou prénom Garman est précédé de l’article La, puis suivi du suffixe ie comme dans La Martinie, le domaine de Martin, ou La Gonterie le domaine de Gontier.

Une commune sur quatre, en Périgord, comme Saint Aquilin ou Saint Astier - Sench Astier en Occitan - s’ est formée à partir d’un saint protecteur.

Une commune sur cinq possède un nom d’origine gallo-romaine avec terminaison en AC comme Leguillac de l’Auche, Lagulhac de l’Aucha en occitan, le domaine d’Aquilius puis Aucha pour oie, ou Mensignac - Mencinhac – le domaine de Menicianus.

Le suffixe AC est la contraction du latin acum, ayant pour sens « domaine, grande propriété ».


Les premiers lieux occupés par des Neyssensas sur le canton de Saint-Astier



Entre 1600 et 1691 :


Laborie - Famille Lacueille et Neyssensas en 1670

Rougerie - mariage d’Antoine et Jeanne Mazeau en 1672

Redondie - Famille Durieu et Neyssensas en 1676

Tamarelle - mariage de Charles Neycensas en 1677



Les faux-bourgs - mortuaire d’Ivanne Meyssonsar en 1671

Redondie - mariage de Ivan et Marguerite Dalesme en 
1690








Branche la plus ancienne présente sur Saint-Astier à partir de 1677



Exemple d’habitat rural



Le hameau de Tamarelle à Saint Astier


Le village de Tamarelle apparait vraisemblablement après la guerre de Cent Ans, soit après 1450. Le hameau est mentionné dès 1520, selon le Conservateur des Archives Nationales à Paris. Une famille dénommée Tamarelle vit dans le hameau vers 1633 et 1637.

Localisé sur la route départementale n° 43 reliant Saint Astier à Saint Aquilin, le hameau de Tamarelle affrontera les derniers conflits de 1562 et 1652 qui dévasteront les campagnes environnantes de Saint Astier. On note dans l’Histoire de l’Aquitaine, « partout les pauvres laboureurs chassés de leurs maisons, spoliés de leurs meubles et bétails condamnent la paysannerie à la gueuserie ». Les bandes de mercenaires s’abattent sur les campagnes. C’est à proximité du hameau de Tamarelle, entre la Garmanie et le Puy de Saint Astier que la dime est prélevée par l’abbaye au lieu-dit «le sol de la dime ».

L’étude des actes d’état civil a permis de localiser l’habitat de nos ancêtres à l’aide du cadastre de 1810, série P, et de connaitre les lieux de vie de nos ancêtres.

Familles NEYSSENSAS GARREAU MONTJEAN

Le hameau de Tamarelle est composée d’environ une quinzaine de battis, habitations, granges etc.…. Cinq habitations appartiennent aux Neyssensas vers 1850, aujourd’hui seules trois sont existantes. Les habitations sont éloignées de la route départementale n° 43 d’environ 200 mètres et se répartissent le long d’un chemin rural qui part vers la parcelle nommée le Terrier de Tamarelle en extrémité de village vers l’est. Aucune maison n’a plus de 250 ans.

La plupart des habitations furent construites à partir d’habitats de journaliers, métayers ou petits fermiers et sont antérieurs à 1800. Il est possible que certaines maisons possèdent encore des structures de la période 1700 - 1750.

Notre premier ancêtre, sur Tamarelle, Charles, laboureur à bras, (5 sur l’arbre) apparait en 1677 après son mariage avec Marguerite Tamarelle, patronyme toponymique.

Tamarelle provient du terme « Tamara » qui à 2 significations :

- Plancher en bois reliant deux parties d’une grange à foin au dessus de deux étables.

- Rangée de vignes, de poiriers ou de pommiers dans un verger.

La parcelle 773, en 1832, appartient à Martin, (7 sur l’arbre) et Jacques (8 sur l’arbre), voituriers au lieu-dit « le Terrier de Tamarelle ». Elle est légèrement pentue, orientée ouest. Elle supporte une habitation de type « maison bloc » en hauteur ou module, de forme rectangulaire, autour de laquelle se greffent au fil du temps les annexes, petits édifices pour les animaux, l’outillage. En aucun cas le propriétaire ne vit en compagnie des animaux – maison mixte – au moins à compter du XVIII siècle. La « maison bloc » en hauteur est d’un seul tenant avec une toiture commune à deux pans recouverte de tuiles plates ou canal. La charpente est de construction simple en châtaignier.



On accède à la maison par un petit escalier maçonné qui permet de pénétrer immédiatement dans la pièce à vivre, faiblement éclairée et dont les murs sont blanchis à la chaux. La dépendance en dessous du logis possède un accès de plain-pied et permet de stocker matériaux et outillages, très rarement des animaux, que l’on retrouvera plutôt dans un bâtit annexe. Le matériau de base pour la construction, nous sommes en Périgord blanc, est à base de calcaire crétacé blanc, tendre et crayeux, et de taille facile. On incorpore des moellons ou « libages » de silex ronds, ou coquilliers, pierres grossièrement équarries pour édifier les murs, les plus grosses pierres étant utilisés pour les linteaux et ouvertures. Les murs sont percés par endroit de « fenestrou » pour apporter un peu plus d’éclairage au volume intérieur. Sur le plan cadastral, le plateau de Tamarelle, en 1808, réserve 90% des surfaces en terres labourables, 10% en châtaigniers et 10% en vignes. Aujourd’hui les bois de châtaigniers ont gagnés sur les anciennes parcelles de terres et se sont rapprochés des habitations. Les anciennes parcelles de terres sont transformées en près et gazons.


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Maurice Neycensas - La Garmanie


Après l’occupation du Terrier de Tamarelle, les Neyssensas migrent vers la ferme du Cheval Blanc à la Garmanie à 1 km de là. C’est une habitation en forme d’U. Composée de trois corps de bâtiment avec la maison principale, avec deux chambres et une cuisine, une grange et ses annexes, la maison, aujourd’hui perdue « au fond des bois de châtaigniers » abrita les familles Martrenchard en 1676, Dupuy en 1777, et Neyssensas vers 1800. Le gros chêne, à proximité de l’entrée, bel élément végétal et partie du patrimoine naturel, sert de repère visuel au lieu. Vers 1800, l’habitation était entourée de terres labourables, taillis et châtaigniers. La Garmanie est habitée encore en 1885.

Le nom du lieu-dit apparait dans une délibération du Conseil général de la Dordogne en 1885. Afin de remédier à une situation bloquée depuis près de 30 ans, par les conseillers ruraux, qui refusent tout éclairage public, un nouvel hôtel de ville, un abattoir, et ainsi sacrifient les intérêts des habitants de l’agglomération. « la 1er section comprendrait le chef-lieu, l’avenue de la gare, la gare, le Baty, le Couvent, les villages de Crognac, la Garmanie, le Puy Saint Astier, Brouillaud, La Belonie, et Fareyroux ; cette section compterait 449 électeurs et aurait 10 conseillers municipaux à élire.

Une expropriation retira les quelques parcelles qui appartenaient encore aux Neyssensas, le 1er avril 1969, lors de la création du centre de perfectionnement de la gendarmerie mobile C.P.G.M. (parcelle de 27 ares sur Crognac).


Microtoponymie…… une branche de la toponymie

La microtoponymie est une source d'informations précieuse et permet de mieux connaitre la morphologie, la nature du terrain, la climatologie, les voies de communication, les migrations de peuples, les anciennes activités agricoles, les anciennes coutumes, institutions et règlements. Elle concerne les lieux-dits de faible étendue.

Les actes notariés de 1735, en ce qui concernent les familles Neyssensas,fournissent matière à réfléchir sur l’environnement et les modes de vies de nos ancêtres ; ils détaillent précisément les noms de parcelles.

La donation partage de Martial Neyssensas (9 sur l’arbre) en 1869, à ses enfants, signée à la métairie dite de Saint Astier, indique les noms de parcelles suivantes :


Au Sol des Dîmes, à proximité du château du Puy Saint Astier, symbolise bien le lieu où le pouvoir ecclésiastique prélève la dîme. Dans un premier t
emps, la dîme féodale est prélevée par trois classes de décimateurs, le clergé séculier, les moines, et les laïques. Le taux est uniformément le dixième et s’étend aux produits agricoles principalement, la chasse, la pêche, les semences et grains. A partir du XIV la dîme peut se présenter sous forme de baux de dîmes, chez les notaires, et sous formes de comptabilités décimales chez les ecclésiastiques.

Dans notre exemple, le Sol de la Dîme est dévolu au versement par les habitants, propriétaires ou métayers, au clergé, de prestations matérielles, en « bled d’Espagne » ou mais, vin, chanvre, lin, laine, ou blé noir, suivant la coutume de la paroisse de Saint Astier.

La crise qui touche le Périgord à partir de 1690, diminue sensiblement le produit de la dîme.

La Garmanie, et autres parcelles à proximité, deviennent « Las Garmanias » ; on retrouve, dans cet exemple, une formation identique à notre patronyme, du singulier vers le pluriel.

La Garmanie, ancienne trace de l’occupation Germanique sur les propriétaires romains, provient de Germanus, originaire de Germanie, « le peuple voisin », on trouve ainsi les prénoms Garman, domaine de Garman, et Germain, Germanie.

Aux Brandeloux, terme lié à nos vastes forêts d’antan, et terres incultes.

La Font des Joncs, La Fontanelle, petite source, tout deux, termes issus de la topographie.

Du Pradeau, issu de l’occitan pradeu, pré, petit pré.

Au Grand Bos, Au Bos Soulet, issus de « bois », au grand bois, au bois de Soulet, prénom ou lieu isolé.

Las Feytaux, issu de la tuile faitière.

A Puyonem, issu du terme Puy, origine celtique, signifiant point élevé.


La donation partage entre François Neyssensas, en 1874, et ses enfants, habitants le village de Tamarelle, puis Davaland, mentionne encore d’autres noms de parcelles :

Aux Graves, sable grossier mélangé avec de l’argile, A La Barbellande, terre en rase friche,

A Bonneval, le bon vallon, Au Pinier, en lien avec la végétation, lieu planté de pin, Le Baradés de chez la Thérèse, l’endroit clos, le prés clôturé de barrar – fermé, Le Claud de Fusiller, enclos du latin clausum, Les Chenevières, le champ de chanvre, Le Grand Coderc, cour de ferme, préau, La Combe, le vallon étroit, du gaulois cumba, De Tras la Croix, tras, adverbe et préposition qui signifie derrière, de derrière la croix, De Becadour, en occitan, la bécasse, en français, De Chante Gril, chante grillon, Des Charmes, lieu planté d’arbres à bois blanc, Le Pré Bara, le pré fermé, du latin vara, Des Sablières, lieu d’extraction du sable pour la construction des habitations, Le Bois Carra, le bois fermé, du latin quadrare, De Rote Empeine, du grec rostrum, bec et du latin penna pour plume, Le Rouilhau de sous maison, rouquin, couleur de rouille, l’Eygadour, de egadon, planche de terre ensemencée, mais aussi de gadour, ajoncs, genêts épineux, Le bois du Faure, bois du forgeron, de Merlan, ancien coiffeur, ou merle, Le Clapier, cabane à lapin ou du provençal tas de pierre, Le Raie des fontenelles, le rayon de source, de fontaine, du latin radius, De Coquille, de coque de noix ou d’œuf ou lié à la présence de nombreux fossiles dans le sous-sol des bois de Merland, Les Courroies, bande de tissu servant dans la transmission.

D’autres noms de parcelles : Aux Pradelles, petit pré du latin pratum, La Combe de Milancin, étymologie gauloise, cumba, escarpements calcaires et Milancin peut être issu de milhason, d’épis de mais, Chassaing, peut-être de casa, maison, casin, maison isolée, ou chassanh, le chêne, La Cabane de Cranillière, cabane de la crémaillère, cranilha, Les Granges de Magentou, racine gent, famille, personne, gente, gentil, gracieux,

Un évènement funeste . . . .

"Le trou de la mort" à Tamarelle, canton de Saint-Astier, reste le lieu d'un fait qui marqua une génération. François (10 sur l’arbre) et Pierre, 23 ans, habitent la ferme du Cheval Blanc au lieu-dit la Garmanie. Mariés à peine quelques mois auparavant, ils décèdent tout deux brutalement le 18 Janvier 1852, leur paire de bœufs s'emballe, affolée par un essaim de guêpe, et les précipite avec leur charroi vers la mort.


                                



Cours et juridictions de la Sénéchaussée et présidial de Périgueux


1714



Des témoignages d’époque, des conditions de vie humbles






Sur les hauteurs de Léguillac de l'Auche




En fin d’année 2019, Madame Françoise Raluy, auteure de « Léguillac-de-l'Auche, du paléolithique à l'ère numérique » me communique quelques documents extraits des séries 2 et 2B concernant les Cours et juridictions de la Sénéchaussée et présidial de Périgueux.

De nombreuses petites justices seigneuriales et royales constituent hiérarchiquement le premier niveau de justice, nommées « les affaires courantes », avec en filigrane, la complexité de l'organisation judiciaire d'Ancien Régime.

La cour de justice de Saint-Astier connait au civil, en première instance, des causes ordinaires, au pénal, des petits délits, injures, coups et blessures, scandales publics, ou homicides et vols.

Les Meyssensas, s’ils sont cités très souvent, le sont essentiellement en qualité de témoins.

Deux procédures sont cependant dignes d’intérêt.

La première et la plus ancienne se déroule en 1714 à la Font de l’Auche, commune de Léguillac de l’Auche. Il s’agit de la procédure criminelle de Dominique de Montozon, seigneur de Léguillac, contre un certain Veyssière dit Cafarat, qui, nous allons le découvrir, connait bien les lieux.

Les frères Jean et Pierre Meyssensas, du hameau d’Armagnac, commune de Léguillac de l’Auche, sont témoins de la tentative de vol.

Une deuxième affaire retient doublement notre attention et fait l’objet d’une deuxième partie.

Elle se déroule en 1770 à Saint-Astier et oppose Martin Neyssensas, maître tailleur d’habits, à Anne Peyrouny, épouse Gibeaud, pour injures.

Les deux traductions ont été effectuées le 24 mars 2020 par M-Françoise Sandy du site Paléo – France Gen Web et je l’en remercie vivement.



1ère procédure


Les cinq documents de la procédure sont référencés aux archives départementales de la Dordogne série B - 1714 art. 294. de n° 111 à 115.




Point historique entre 1711 et 1714


C’est sur fond de guerre de succession au trône d’Espagne que le vieux roi Louis XIV connait une fin de règne difficile, entre ennuis de santé et succession assombrie par la perte de presque tous ses héritiers légitimes.


Le 1er septembre 1715, son neveu, Philippe d'Orléans est nommé régent du royaume. Son règne apporta, durant une grande partie du 18ème, une période de calme.

Plus près de nous, Léguillac de l’Auche est sous l’autorité administrative et judiciaire de Dominique de Montozon, écuyer, seigneur de Léguillac et de la Font de l’Auche, conseiller du roi, lieutenant civil et criminel de la sénéchaussée et siège du présidial de Périgueux entre 1694 et 1730.

Photo du bourg : fond marquis de Fayolle - Collections de la S.h.a.p.





Les Meyssensas ont quelque peu oubliés les terribles ravages des hivers 1709 et 1710. Les années suivantes, même si la récolte de châtaignes reste aléatoire, le travail ne manque pas.

Pour rappel la population de Léguillac, le 25 juillet 1692, se composait de 190 feux, soit entre 760 et 950 personnes, pour 780 communiants, les dîmes sont dues au prieur de la Faye, (pension du vicaire : 300 livres : décimes et don gratuit : 40 livres) réf : « curé et vicaires du diocèse de Périgueux en 1692 » S.h.a.p. 1970 par N. Becquart.

Après ces deux hivers dramatiques, la population diminue de moitié, pour passer, en 1714, à environ 79 feux, soit entre 316 et 395 personnes.





Les faits


Les faits se déroulent entre le dimanche 8 et le lundi 9 du mois de juillet 1714 à la Font de l’Auche, commune de Léguillac de l’Auche, pendant l’un des étés les plus froids de la décennie.

Un nommé Veyssière est surpris sortant du grenier du Seigneur Dominique de Montozon après une tentative de vol de blé. Un charpentier participe à l’arrestation du voleur.

Peu de temps auparavant, en début d’année 1714, Jean Meyssensas du hameau d’Armagnac achète trois quarts de journal d’herbe au seigneur de Montozon pour nourrir son bétail. La prairie se situe « sous les fenêtres » du logis noble.

Le dimanche 8 juillet, Jean Meyssensas rencontre François Desmaison, laboureur du seigneur de Montozon, et lui demande de lui indiquer l’emplacement du pré à faucher.

Le lendemain matin dès l’aube les frères Meyssensas, accompagnés d’un autre faucheur, se rendent à la Font de l’Auche.

Afin de s’assurer, encore une fois de l’endroit exact, Jean appelle le laboureur, cependant il est encore trop tôt, celui-ci ne veut pas se lever. Jean et Pierre s’assoient alors près de la fontaine. C’est en attendant le laboureur que les frères Meyssensas sont témoins du délit.

Le voleur sort une première fois du grenier du logis tenant un sac qu’il cache près du chemin, et remonte une nouvelle fois sous les toits du logis. Les frères Meyssensas appellent alors le laboureur.
En présence du valet d’été du seigneur et d’un charpentier, le voleur, caché derrière un lit, est bientôt arrêté dans la chambre de la dame de Montozon, les bras solidement attachés.

L’objet du délit : deux sacs de bled d'Espagne (mais).


Le lieu de la tentative de vol - le logis noble du seigneur de Montozon


Un état des lieux après décès par le notaire de Razac en 1739, décrit la maison de Dominique de Montozon : « d’un petit corps de logis, petite cour, écurie et jardin, plus un cuvier étant devant la maison, séparé d’icelle par un grand chemin, au bout duquel cuvier, il y a une petite maison, plus deux autres petites maisons menaçant d’une ruine imminente et après examen fait de tous les bâtiments, cour, jardin, cuvier et vaisseaux vinaires, nous estimons le tout être de la valeur de deux mille cinq cents livres » - Annie Jarry « Si la Font de l’Auche m’était racontée » - février 2019.




Photographie : Christiane Nectoux, Suzanne et Robert Caignard, Regards sur un village du Périgord Mensignac, 1991

Les Meyssensas d’Armagnac ont bien connu les premiers propriétaires du logis noble de la Font de l’Auche.

Tout d’abord Mathieu, né en 1563, témoin dans « l’affaire Vigier », nom du premier propriétaire connu du logis noble, entre 1564 et 1629, en la personne de Joseph Vigier et de son épouse Jeanne de la Coste, puis c’est au tour des d’Abzac, entre 1647 et 1685, avec Bernard d’Abzac et Sybille de Mérigat. C’est au tour des descendants de Mathieu, Jean et Pierre, de rencontrer les Montozon, entre 1692 et 1712, avec Dominique de Montozon et Marguerite d’Alesme, et, pour la séquence qui nous intéresse, entre 1712 et 1720, le même Dominique de Montozon et sa nouvelle épouse, Marie Borros.
Les dépositions des deux frères Meyssensas - (témoins 111) sont reprises telles qu’elles ont été dictées au greffier à l’époque.


Déposition de Jean Meyssensas


Jean Meyssensas laboureur habitant du village d’Armaignat, paroisse de Léguillac de l'Auche, âgé, comme il a dit, de vingt-cinq ans ou environ, tesmoin assigné par exploit de ce jourdhuy,

Signé Pautard sergent, a nous représenté, auquel avons fait lever la main et pris de luy le serement au cas requis, qui a « promis et juré de dire et desposer verité ».

Enquis sur la connoissance des parties et objets generaux de droit et dordonnance, dit « conoistre lesdites parties et nestre leur parant, amy ny ennemy, famillier, domestique ny debiteur » et ne dira que « la verité ».

Enquis sur le contenu ausdites plainte et requeste a luy leues et données à entendre mot à mot, dit et deppose moyenant sondit serement :

que « dimenche dernier, huictiesme du present mois, estant au present lieu », il auroit « demandé audit Desmaison » precedent tesmoin, « de luy laisser de lherbe du pré dudit Seigneur de Montozon quil avoit ordre de vandre ».

« Et cestant rendus dans ledit pré , ledit Desmaisons luy en auroit marqué trois quartz de journal ». Et « le lendemain, jour de lundy, neufviesme du courant, Pierre Meyssensas frere dudit desposant et un autre faucheur, estant allés à la pointe du jour dans ledit pré pour faucher », ledit depposant « craignant de se tromper sur le choix du pré quy luy avoit esté vandu estant au dessous des fenestres de la maison dudit Seigneur de Montozon, auroit crié audit Desmaisons de se lever pour luy aller montrer lendroit quil luy avoit marqué ».

Lequel Desmaisons luy auroit respondu : « quil estoit trop a bonne heure et quilx ny verroient pas » .




Lors, ledit depposant se « seroit assis sur le bord de la fontaine dudit presant lieu, pour lattandre. Un moment appres, ayant porté sa veue du costé de la maison dudit Seigneur de Montozon », il auroit « entendu remuer quelque chose au dessous du toit de ladite maison. Et ayant regardé attentivement, il vist que cestoit un homme qui sortoit les pieds premiers du galletas de ladite maison, par une petite fenestre qui est au dessus de deux croisées grilhées, lune au dessus de lautre. Lequel homme se servant desdites grilhes estoit dessendu dans le chemin qui joint ladite maison, ayant un sac a la main, dans lequel il paroissoit y avoir quelque chose ».

Et ayant « le dit homme posé ledit sac de lautre costé dudit chemin, dans un recoin où il y a des pierres et des orties, il remonta dabord par lesdites grilhes dans ledit galletas, y entrant la teste premiere ». Ce que voyant ledit depposant, il « cria encore de plus fort audit Desmaisons de se lever promptement. Ce quayant fait et cestant jointz, icelluy depposant luy dit dabort ce quil avoit veu et que cet homme estoit encore dans ledit galletas ».

Et quoy que « ledit Desmaisons eust peine à le croire, il cria neaulmoins au nommé Cousin valet d'esté dudit Seigneur de Montozon de se lever. Lequel Cousin les ayant jointz presque sur le champ, ledit Desmaisons dit ce que ledit depposant avoit veu et de rester dans ledit chemin jusques a ce quil fust de retour du pré où il alloit avec ledit depposant ».

Lesquelz ny furent pas sy tost arrivés quil entendist que « quelqun crioit audit Desmaisons de sen retorner promptement ». Et ledit « Desmaisons ayant acouru a ladite maison dudit Seigneur, cria en mesme temps audit depposant et a ceux qui fauchoient avec luy, de le joindre au plus viste. Lesdquels ayant quitté leur travail et estant arrivés au devant de ladite maison, ils trouverent quelle estoit entourée dun nombre de personnes - partie desquels estant entrés au dedans pour chercher ledit volleur .
Un momant appres, il entendist quon disoit qu'on avoit trouvé ledit Veyssiere dit Cafarat, derriere un lict et qu'on sen estoit saisy » .

Quoy voyant ledit depposant il « s'en retorna faucher son pré et cest tout ce quil a dit savoir ». Et sa dépposition a luy lheue et donnée a entendre mot a mot, a dit icelle contenir verité, y percister et ny vouloir adjouter ny diminuer. N'a voulu taxe de sa journée et n'a signé pour ne savoir, de ce enquis.

Signatures Dudit jour


Déposition de Pierre Meyssensas


Pierre Meyssensas, laboureur habitant du lieu d'Armaignat parroisse de Leguilhac de l'Auche, agé comme il a dit de vingt-quatre ans ou environ tesmoin assigné par exploit de ce jourdhuy

Signé Pautard qu'il nous a représenté, auquel avons fait lever la main et pris de luy le serement au cas requis qui a « promis et juré de dire et deppozer de verité »,

Enquis sur la cognoissance des parties et objets generaux de droit et d'ordonnance, Dit « cognoistre lesdites parties et nestre leur parent, allié, amy, ennemy, famillier, domestique ny debiteur et ne dira que la verité »,

Enquis sur le contenu audites plainte et requeste a luy lhues et données a entendre de mot a mot,


Dit et deppoze moyenant serement que « lundy dernier neufviesme du courant, cestant rendu au present lieu de la Fondelauche pour faucher lherbe que ledit Jean son frère precedant tesmoin avoit achepté dans la prairie dudit Seigneur de Montozon ».

« Et sen estant allé droit au pré », ledit Jean auroit « resté pour appeller Francois Desmaisons qui estoit chargé de la vanthe de ladite herbe qui devoit venir montrer lendroit ou il falloit faucher ».

Ledit « Jean estant arrivé, tandis que ledit Francois tracoit la ligne qui marquoit la ou passoit lherbe quilz avoient acheptée », il dit audit depposant « quil venoit de voir une chose qui lestonnoit beaucoup ». Et luy ayant demandé ce que cestoit, ledit Jean « luy respondist quil avoit veu un homme un homme qu'il navoit pas cogneu a cause de lobscurité. Lequel estoit dessendu et remonté dans le galletas de la maison dudit Seigneur de Montozon, se servant des grilhes qui sont aux fenestres des chambres de ladite maison ».

Et lors, ledit Desmaisons les ayant joint, et entendant quilz parloient de ce que ledit Jean avoit veu,dit audit qui deppose « quil avoit laissé le nommé Cousin pour garder soubz la fenestre où lon avoit veu dessendre et remonter ledit homme » .

Et dans ce moment ledit depposant « entendist qu'on crioit audit Desmaisons de sen retorner au plus viste. Et icelluy Desmaisons estant party sur le champ, dès quil fust arrivé a ladite maison, il se mist aussy a crier audit qui deppose, a son frere et autres personnes quiestoient avec eux, de laller joindre ».

« Ce quayant fait et estant entrés dans ladite maison et montés dans une petite chambre qui est au haut du degré », ledit depposant auroit « veu quon tenoit au corps ledit Veysseire accusé ».

« Et pour lors, le nommé Estienne Mourrinq charpentier, portant une eschelle a main, seroit entré dans le grenier de ladite maison qui est a costé de ladite chambre ».

« Et layant appuyée sur les solliveaux du galletas qui est par dessus ledit grenier et ce, par une grande ouverture doù diverses planches ont esté ostées ».

« Et estant ledit Mourrinq et plusieurs autres dans ledit galletas, icelluy Mourrinq auroit dessendu deux sacs, dans un desquelz il y avoit environ demy boiceau de bled d'Espagne (maïs) et dans lautre, environ six picotins dudit bled. Lesditz deux sacs liés avec chacun sa corde. Appres quoy, ledit depposant vist qu'on dessendit ledit Veyssiere accusé, dans la chambre de ladite dame de Montozon, pour luy attacher les bras et les mains plus etroitement ».

Et pour lors, icelluy depposant se retira et cest tout ce quil a dit savoir.

Et sa depposition, a luy leue et donnée a entendre mot a mot, a dit : icelle contenir verité et y percister et ny vouloir adjouter, ny diminuer, na voulu taxe de sa journée et na signé pour ne scavoir, de ce enquis. Signatures.






Les Meyssensas de la Font de l’Auche


On rencontre dès la fin du 17ème siècle quelques couples Meyssensas à la Font de l’Auche.

En 1684, Pierre Meyssensas dit Grand-Pierre, laboureur à bras dans le bourg, nous confie qu’il est « malade de son corps, couché, mal disposé » - voir son testament.

En 1692, Jean Meysensas dit Gragard, hoste, est cité comme témoin au bas du testament de Christine de Morilhières, hébergée chez son gendre, Dominique de Montozon, magistrat au présidial de Périgueux. Nous le retrouvons en 1714, qualifié d’aubergiste et marchand, époux de Marie Magranges, ne sachant signer comme Pierre Meyssensas, époux de Sicarie Desenren, et Jehan Meyssensas, époux de Françoise Tamarelle.

Leurs sœurs n’ont pas quitté le hameau, Marie Meyssensas est l’épouse d’Hélies Vaudou, Jeanne Meyssensas se marie avec Hélie Veyssière, quant à François Mespiannat, il fonde foyer avec Annette Meyssensas.


Les Meyssensas « d’Armaignat »


Une occupation ancienne : en 1618, Mathieu Meyssensas, 55 ans, est témoin dans l’affaire Vigier - article « 1615 - Mathieu et le logement des gens de guerre ».

Mathieu est surnommé « de Ramonet ». Il vit en couple avec Péronne Pouyadou. Vivent aussi Jean Meyssensas dit le Cadet, ainsi que Boyer Meyssensas, époux de Marguerite Simon.

Quelques décennies plus tard, en 1714, le hameau est composé d’au moins 3 familles, deux métayers, les Barzac et les Simon dont Pierre Simon époux d’Anneton Meinssensas, et deux laboureurs à bras, les deux frères Meyssensas, Jean né le 21 octobre 1688 dans le bourg, et Pierre, né le 31 mars 1692 à Blanchou, tous deux enfants du couple Marot et Sicaire Boisset de confession protestante.




Jean est baptisé 4 jours après sa naissance et Pierre, 5 jours après.

Le concile de Trente prescrit de baptiser le nouveau-né dans les trois jours, or le curé Vidal indique précisément l’écart entre le jour de naissance et la date de baptême. C’est un indice de l’appartenance du couple à la religion réformée. (Article « 1685 - Jean Meyssensas, huguenot Léguillacois »).

A Armagnac on rencontre aussi un Arnaud Soulhier, tailleur, époux de Marguerite Mazière.




La petite métairie d’Armagnac, disparue aujourd’hui - collection Lafaye - ouvrage Mme Raluy.

Lorsqu’au petit matin, Jean et Pierre se dirige vers la Font de l’Auche, ils empruntent la route de Léguillac de l’Auche, passent par le hameau des Granges, se dirigent vers le prieuré de la Faye, après avoir parcouru les 2 kilomètres 700, ils parviennent à la fontaine de la Font de l’Auche.



Les patronymes rencontrés lors de la procédure


Dans l’ordre d’apparition sur la procédure, tout d’abord :

Jean Pautard, clerc, habitant la Font de l’Auche, époux en premières noces de Marie Guille, et père de quatre enfants. La famille est présente sur les registres paroissiaux dès 1598, sous le patronyme Poutard, aux Chabannes, commune de Léguillac de l’Auche. Jean Pautard est assisté d’un certain Betaille, greffier.




S’agit-il de Jean Betaille, né à Périgueux le 17 aout 1682, paroisse de Saint-Front, dont la mère est une Montozon, âgé de 22 ans lors de la procédure ?




François Desmaison, habitant du hameau de Sireix, époux de Marguerite Dumonteil, employé en qualité de laboureur par la famille Montozon, possédant, depuis la fin du 17ème siècle, la propriété de Sireix, composée d’une maison, jardin, vignes, terres et bois. François est présent sur les lieux le jour du vol.




Le charpentier Etienne Mourcin habite la Font de l’Auche depuis la naissance de son premier enfant en 1714. Son épouse Raymonde Simon donne naissance à 7 enfants.

Les plus anciennes familles Mourcin sont originaires de Périgueux. Etienne Mourcin est l’un des intervenants dans l’arrestation d’Hélie Veyssière.

Dominique de Montozon, écuyer, seigneur de Léguillac et de la Font de l’Auche




La famille Montozon s’établie à la Font de l’Auche à la fin du 17ème siècle. Dominique de Montozon possède une partie de la justice de Léguillac et la moitié de celle de la Font de l’Auche pour une valeur estimée en 1739 à 12 000 livres. Après un premier mariage avec Marguerite Dalesme, en 1712, il se remarie avec Marie de Borros.

La famille Montozon possède un logement rue « Eguillerie » à Périgueux.

Le montant de la taille, en 1740, pour les Montozon s’élève à 29,5 livres ce qui les situent après les Dames de la Visitation, le Seigneur du Grézaud, Monsieur du But, et Monsieur de Valbrune de Belair, on note cependant qu’en sont exemptés « Monsieur de Montozon de Laguillat, Monsieur de Valbrune de Belair », membres de la noblesse et le « saunier prêtre curé de la paroisse », membre du clergé.




Le premier contrat de mariage connu de la famille Meyssensas est signé à la métairie de Martinie une appartenance de Dominique de Montozon, en 1698, entre Sicaire Meyssensas et Annette Labruhe.





A la rencontre du voleur Hélie Veyssière dit Cafarat


Hélie Veyssière, 46 ans, est bordier (métayer) du Seigneur de Montozon. Hélie est né à Mensignac le 9 novembre 1668. Son épouse, Jeanne Neyssensas est habitante de la Font de l’Auche lors de son mariage en 1692. Le couple et ses deux enfants, âgés de 5 et 10 ans au moment des faits, quitteront le hameau pour les Chalards, à Mensignac, après la procédure. Sept ans plus tard, Jeanne décède. Hélie se remarie en 1724 avec Marie Teyssandier.




Son chaffre, Cafarat : dans le registre consulaire de Périgueux (1360 - 1449) le terme Caffare est un patronyme, Caffaret, Caffarel, c’est aussi un lieu-dit situé à Coulounieix.

Selon Dauzat, il s’agirait du surnom donné à un joueur - cafar = tirer un numéro impair.

Hélie et Jeanne entretiennent une petite métairie située sur Mensignac et Léguillac.

Il est nécessaire de rappeler, dans ce paragraphe, la difficile condition de vie des métayers.

Déjà en 1637, un extrait de la supplique des communes de Périgord en requête adressée au roi par les communes de Périgord pour obtenir la suppression des nouveaux « droicts » notait :

« A quoy des impositions de bleds sur une province infertile qui n’a que des chesnes et des chastaigniers pour sa nourriture ? ».

En 1714, Hélie partage sa récolte avec son propriétaire, Dominique de Montozon, mais s’acquitte aussi d’une part supplémentaire car Dominique de Montozon est aussi seigneur de la Font de l’Auche.

Quelques décennies plus tard, en aout 1790, les métayers de Léguillac de l’Auche et Mensignac refuseront, lors du partage annuel, de s’acquitter des rentes dues aux propriétaires.

Les petits enfants d’Hélie furent-ils de ceux-là ?

L’abolition des rentes féodales et ecclésiastiques en 1790 ne supprimera pas les charges, elles les transféreront simplement vers les propriétaires. Les métayers, les plus méprisés de la paysannerie, seront encore maintenus dans la misère bien longtemps.

Hélie tente-t-il de voler son propriétaire estimant excessif les prélèvements annuels ou est-ce la cherté du bled d’Espagne qui ne lui permettait plus de nourrir correctement son foyer ?

En tout cas, le pauvre Hélie choisit mal sa victime, en effet, Dominique de Montozon n’est autre que le lieutenant civil et criminel de la sénéchaussée et siège du présidial de Périgueux en 1714 et Hélie écopa surement de quelques mois de prison dans les geôles insalubres du Consulat de Périgueux.


Les prisons du Consulat


Un article paru dans la revue de la Société Historique et Archéologique du Périgord nous en apprend un peu plus sur les conditions de détention dans les prisons du Consulat. Shap - 1976 - N. Becquart.

Fin juillet 1714, Hélie, accompagné de deux gardes de la maréchaussée, est reçu au « guichet de l’entrée par le geôlier Vigier. Au bout du couloir, un cachot dépavé, au premier étage, un deuxième cachot, au deuxième étage, outre la chambre du geôlier, une grande salle est réservée aux hommes, puis à gauche dans une tour, une chambre pour les femmes, une garde-robe et une autre salle, au-dessus de la salle des consuls ». Les prisons sont donc imbriquées avec l’hôtel de ville ce qui inévitablement permet aux prisonniers de tenter l’évasion. D’autant plus que l’état général des prisons est « lamentable », lambris rompus, simples grilles aux fenêtres, poutres et planchers détériorés.

Les prisons accueillent peu de prisonniers, en 1725 on n’en compte que 9 et 13 en 1727.

A la veille de la Révolution « la maison de justice de Périgueux est dans un tel état que l’humanité et la justice y sont outragées chaque jour ». En 1829 les prisons seront démolies.

Il n’en faudra pas plus, Hélie Veyssière s’évade et rejoint les siens à la Font de l’Auche.



L’évasion d’Hélie


En 1715, François de Montozon, fils du lieutenant particulier dresse un procès-verbal d’évasion contre le nommé Cafarat, détenu dans les prisons - Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790 - volume 1.


Découvrons à présent, un peu plus de 50 années plus tard, la plainte de Martin Neyssensas, maître tailleur d’habits, qui, « pour défendre son honneur » s’adresse au tribunal de Saint-Astier.







2ème procédure







Juillet 1770


Plainte de Martin Neyssensas, maître tailleur d’habits,


 « pour défendre son honneur »



Gravures extraites du « Journal des Dames et des Modes », 1799


Double intérêt de la procédure :

Outre la découverte du lieu d’activité de Martin Neyssensas, maître tailleur d’habits au sein d’une institution reconnue dans l’ensemble de la province, une nouvelle piste concernant l’éducation musicale de son fils Jean se dessine. (voir article « 1789 - Rotterdam »)

Le document étudié est référencé 2 B article 365 dans la rubrique « Justice du chapitre de Saint-Astier ».




Il s’agit de deux plaintes déposées en juillet 1770, la première par les épouses de Jean Gibaud, dit « sauvage », et du cordonnier Piarou, contre Martin, maître tailleur d’habits, pour avoir molesté leurs enfants, la seconde, par Martin Neyssensas, suite aux agressions verbales des deux plaignantes subies alors qu’il travaillait dans une chambre de la pension Rivet.

Dans un ouvrage à venir Madame Raluy consacrera un chapitre à la vie mouvementée du couple Rivet, qui défraya la chronique Astérienne pendant la deuxième partie du 18ème siècle.


Les faits selon les témoins

Découvrons quelques-uns des nombreux témoignages. 

Tout d’abord celui d’Arnaud Doche, menuisier âgé de 17 ans, qui travaillait chez le sieur Rivet, dans le haut de la maison neuve. Martin Neyssensas travaillait dans une chambre et le déposant dans une autre ; il vit « monter les épouses de Jean Gibaud, dit sauvage, et de Piarou, cordonnier, qui entrèrent dans la chambre, où travaillait Neyssensas, et criaient comme des diables contre lui » ; elles dirent que le curé de Saint-Astier leur avait rapporté que « leurs enfants avaient volé des pois sur une terre appartenant à Neyssensas ».

Celui-ci leur répondit « que c’était vrai », qu’il l’avait dit au curé que « leurs enfants lui avait volé des pois, et que, s’il les avait attrapés, de même qu’elles, il les aurait rossé » ; les deux femmes s’insurgent, les injures commencent à voler de part et d’autre, et la femme de Piarou dit que « Neyssensas est un coquin comme son père, qui avait suivi Boutinou, celui qui a été condamné aux galères », et aussi, que « son père avait dérobé des raisins au sieur Eymery, que celui-ci l’avait attrapé, fait attacher à un arbre et fouetter par son métayer » ; la femme de Gibaud dit la même chose, ce à quoi Neyssensas répondit à celle-ci, « qu’elle avait suivi des soldats jusqu’à Excideuil, et que, quand ceux-ci n’en voulurent plus, ils la renvoyèrent à coup de pied dans le cul ….. ».

Le dossier conserve aussi le témoignage détaillé d’Anne Peyrouny, l’une des deux plaignantes transcrit par le greffier. Le greffier conserve l’ancienne manière d’écrire propre à la fin de l’Ancien régime. Plus qu’un métier, le rôle du greffier est une fonction, responsable de la mise en écriture et de l’organisation des papiers de la cour, il est le dépositaire de la mémoire judiciaire.

Aujourd’hui vingt-huit du mois de juillet mil sept-cent soixante-dix en la ville de Saint-Astier, après midy dans notre logis, ont comparu par devant nous Pierre Lavaud lieutenant en la présence de monsieur le juge, Anne Peyrouny femme, épouse de Pierre Gibeaud.

Laquelle nous a dit que « le Sieur curé de la présente ville se serait transporté à son domicile ce matin, et luy aurait présenté que Martin Neyssensas, tailleur d’habits, se plaignait d’elle, de ce que son fils et sa fille avaient été vu, de ces jours derniers, dans une pièce de terre audit Neyssensas appartenant, remplie de pois qu’ils lui auraient (r)amassés, conjointement avec les deux fils du nommé Piarou, cordonnier, et emporté ceux qu’ils (r)amassèrent ».

L’exposante « n’ayant pas su que lesdits enfants eussent été dans la terre dudit Neyssensas, et qu’elle n’a pas même, s’en qu’ils luy ayent apporté de pois dans sa maison, ni ailleurs et voulant découvrir la vérité si la plainte dudit Neyssensas était vraye et ayant su qu’il travaillait de son métier chez le Sieur Rivet, maître écrivain ».

Madame Peyrouni, la comparante, et l’épouse dudit Piarou se fesait transporter toutes les deux aujourd’huy, environ midy, à la maison dudit Sieur Rivet, et, étant entrées dans la chambre où le dit Neyssensas travaillait, tant elle que la dite épouse dudit Piarou, se seraient toutes deux adressées audit Neyssensas et luy avaient « demandé la raison pourquoy » ledit Neyssensas « avait suivi avec un bâton leurs dits enfants les dit-jours derniers, en les menaçants jusqu’à la forêt de Beauséjour », qu’il leur aurait répondu qu’il « en aurait fait autant à elles s’il les avait trouvées dans la terre (r)amasser ses pois et qu’il les aurait battues », la comparante luy a répondu qu’il « ne serait pas si hardy de le faire et qu’elle se serait défendu » alors ledit Neyssensas aurait répondu à l’exposante « qu’elle avait été vue seule, qu’elle avait été sortie par les mains des soldats du Seigneur Desfarges, en outre qu’elle avait suivi lesdits soldats, et qu’elle avait passé par les verges » (fouettée) et autres insultes contre l’honneur et la réputation de la comparante et d’autant que de telles insultes montrent qu’elle ne pouvait ignorer que lesdits enfants luy eussent volés les pois même les engueloit en la traitant de « friponne » et cela plusieurs fois.

D’autres témoins sont entendus, comme Augustin Flamenc, chevalier, seigneur de Bruzac, 16 ans, pensionnaire de la pension Rivet, il met en évidence « une accumulation de ragots et d’injures qui ont nourri la furie des protagonistes ».

De même le sieur Michel Roussel, âgé de 15 ans, lui aussi pensionnaire-étudiant, raconte à son tour « qu’il travaillait sur la terrasse de la pension et c’est d’en haut de la nouvelle maison des Rivet que « provint un grand bruit », il s’empressa alors d’aller voir sur place et comme son camarade, n’a rien manqué du contenu des dialogues véhéments entre le tisserand qui traite Anne Peyrouny de femme à soldats, et celle-ci, qui le traite de fils de voleur, qui, attrapé, a été fouetté ».


Remarques

On apprend que dans sa plainte, Martin Neyssensas avait effectivement demandé au curé Jean Leynier qu’il parle aux enfants et à leur mère pour qu’on cessa de le voler et d’aller sur ses terres. Il veut défendre son honneur et celui de son père, Jacques, après les injures et insinuations rapportées. Il dit bien qu’elles ont raconté que son père avait été fouetté, et laissé trois ou quatre jours attaché à l’arbre.



Qui est Martin Neyssensas






Martin est né le 5 janvier 1722 dans les faux-bourgs de Saint-Astier, fils de Jacques et Marguerite Nicaud, Martin est qualifié de maître tailleur d’habits ; parrain de Martin Neyssensas, né à Tamarelle en 1764, il « ne sait signer ».

Epoux de Catherine Greil, Martin est père d’au moins 12 enfants, dont Jean, musicien à Rotterdam.


L’activité du maître tailleur d’habits, Martin

En ce mois de juillet 1770, quelques semaines après le mariage du dauphin Louis, futur Louis XVI, et Marie-Antoinette d'Autriche, Martin, 48 ans, est tailleur d’habits chez Rivet, pension dirigée par Antoine Rivet fils, 36 ans, maître ès arts, qualifié de « mauvais sujet » selon des extraits de procédures…..

Martin loue une « chambre chez Rivet » pour moins de 50 livres par an et pratique son métier à quelques mètres de son logis.

La condition des artisans, si elle diffère selon les corps, reste souvent médiocre ; Martin est maître tailleur d’habits, si on ne connait pas son niveau de fortune, on sait que la concurrence est bien présente à Saint-Astier. On apprend aussi que d’autres tailleurs sont à l’ouvrage chez Rivet, sont-ils salariés-compagnons du maître tailleur ?

Le métier de maître tailleur d’habits est développé dans le chapitre « 1677 - Saint-Astier ».

D’autres corps de métiers sont actifs dans d’autres pièces de la pension, ainsi le menuisier Arnaud Doche « dans le haut de la maison neuve ».





La pension Rivet, « alors l'une des meilleures institutions de la province » (1) située près de la place et des fours banaux du chapitre, héberge et éduque des étudiants de la petite bourgeoisie et de la noblesse locale, ce qui nécessite un travail important de taille, couture, confection d’habits et tissage. (1) J. Durieux - Shap - 1937 page 125.

La pension Rivet, voir le chapitre « 1789 - Rotterdam », est le théâtre d’autres événements tout au long du 18ème siècle, notamment à l’initiative de quelques professeurs…





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Quelques notables Astériens

Sont cités dans la procédure ; messire Antoine des Farges, chevalier, seigneur des Farges et Labatut, ancien capitaine dans le régiment de la Reine, possédant soldats en son château.

Augustin Flamenc, chevalier, seigneur de Bruzac, 16 ans, étudiant de la pension Rivet.

Les Flamenc arrivent à Agonac en 1420, avec le mariage de Jean Flamenc, dit de Bruzac, avec la comtesse de Montardit, de la maison noble de Dome à Agonac.

La maison noble de Dome est sise près du château d'Agonac et appartient en 1512, à Archambaud Flamenc de Bruzac.

Dans le milieu du 15ème siècle, les Flamenc d'Agonac ne conservent que le nom de Bruzac. Le titre de Flamenc est repris à la fin du 18ème siècle. Le dernier des Flamenc d'Agonac, Augustin, écuyer et seigneur de la Borie de Dome, meurt le 19 janvier 1838, sans laisser de descendants directs. Bulletin SHAP - 1898



Le curé Jean Leynier professant entre 1761 et 1773.





Et enfin, les Sieurs Rivet, maître ès arts, de grand-père en père puis en fils.

Tout au long de la vie du pensionnat des familles nobles adressèrent leurs enfants chez « Rivet », comme les De Belcier, seigneurs du Verdier, les De Valbrune, seigneurs du But de Léguillac de l’Auche, ou les Flamenc d’Agonac …..






Conclusion 

La procédure de « la preuve par témoin » est entièrement écrite par le greffier de Saint-Astier qui enregistre tout d’abord les plaintes des trois plaignants, et ce, jusqu’à la procédure définitive, dont nous ne connaissons pas l’issue. Martin a-t-il obtenu un dédommagement de la part des parents des enfants dénoncés pour vol ?

Les plaintes n’ont pu être jugées simplement lors d’une audience, le juge a donc demandé la mise par écrit des plaintes et leur dépôt au greffe sous forme de liasses pour étude. Le « dictum » devient rémunérateur pour le juge, contrairement à l’audience, elle, gratuite.

L’étude des procédures civiles permet de répondre à de multiples interrogations, quel est le tissu économique, social et culturel Astérien en 1770 ?

Quelles sont les conditions d’exercice du métier de maitre tailleur d’habits pour hommes ? le lieu tout d’abord, une chambre louée, Martin n’a sans doute pas les moyens d’entretenir une boutique, à quelle clientèle destine-t-il sa confection ? les étudiants du pensionnat et les Astériens plus généralement, qu’elle population côtoie-t-il ? quelques parents d’origine noble et bourgeoise des alentours et les enseignants de la maison d’éducation Rivet.

Accessoirement, Martin, comme de nombreux habitants des faux-bourgs, cultivent quelques lopins de terre, une terre « remplie de pois ».





Le curé Boyssat enregistre le décès de Martin le 5 février 1776 dans les faux-bourgs de la petite ville, à l’âge de 55 ans. Jean est à présent orphelin de père, à 15 ans à peine, il étudie le basson avec son maitre de musique ……







Un mariage à Besançon en 1791, un mystérieux témoin




Dans le courant de l'année 1791, une coalition se forme contre la France alors en pleine Révolution, les frontières de la France sont menacées, dans quelques semaines il serait fait appel aux premiers volontaires de la Dordogne….

Besançon, le 6 avril 1791, il y a quelques jours que la loi Allarde a supprimée les corporations, Mirabeau est décédé depuis quelques heures, le roi Louis XVI et sa famille vont bientôt être arrêtés à Varennes..........



Les futurs époux, François-Xavier Avril, âgé d’environ 40 ans, tailleur de profession, fils de feu Claude-Joseph Avril et Elisabeth Tabellion, de la ville de Saint-Martin de Langres en Haute-Marne, épouse Catherine Authion, âgée d’environ de 33 ans, fille de feu Jean Antoine Authion, et de Françoise Guy, de la ville de Gray en Haute-Saône. Les futurs époux pénètrent en l’église Sainte-Madeleine de Besançon.














Chazerand réalise 

« L'Assomption de la Vierge » 

en 1791




Sirebon le curé de Sainte-Madeleine note que les futurs mariés « ont contracté mariage en face de l’église conformément aux décrets du Saint-Concile de Trente et aux ordonnances du Royaume et ont reçu la bénédiction nuptiale de nous prête-curé, soussigné, délégué spécialement à cet effet ».



La cérémonie se déroule en présence des témoins « Antoine Gros, Antoine Billard, Jacques Neysensa, Nicolas Magnin, témoins requis soussignés avec l’époux, l’épouse illettrée ».

Sirebon le curé de Sainte-Madeleine note que les futurs mariés « ont contracté mariage en face de l’église conformément aux décrets du Saint-Concile de Trente et aux ordonnances du Royaume et ont reçu la bénédiction nuptiale de nous prête-curé, soussigné, délégué spécialement à cet effet ».

Le parcours du curé Sirebon est décrit en fin d’étude. L’acte de mariage est en annexe 2



Les futurs époux, François-Xavier Avril, âgé d’environ 40 ans, tailleur de profession, fils de feu Claude-Joseph Avril et Elisabeth Tabellion, de la ville de Saint-Martin de Langres en Haute-Marne, épouse Catherine Authion, âgée d’environ de 33 ans, fille de feu Jean Antoine Authion, et de Françoise Guy, de la ville de Gray en Haute-Saône. Les futurs époux pénètrent en l’église Sainte-Madeleine de Besançon.


L’étude de l’acte de mariage paroissial permet d’accéder à l’origine sociale des futurs époux. François-Xavier, est tailleur, vraisemblablement d’habits. Si parfois les futurs époux ont tendance à « embellir » leur position sociale, maître-tailleur par exemple, ce n’est pas le cas de François-Xavier. Quant à l’épouse, Catherine Authion, seul son âge est indiqué, on ne connait pas son métier.

Est-ce un premier indice de la mobilité du couple ? En tout cas les parents respectifs des deux époux sont originaires de Haute-Marne et de Haute-Saône, et cependant les patronymes des mères des futurs époux, Tabellion et Guy, n’apparaissent pas dans ces deux départements, c’est un deuxième indice de mobilité.

Les parents des futurs sont décédés avant 1791, il est vrai que l’espérance de vie à la fin du 18ème siècle ne dépasse guère 30 ans.

Aucun lien existe, à ce jour, entre le futur époux François-Avril et les familles Avril du Doubs.
La famille de l’épouse : Authion est un patronyme essentiellement présent sur Grasse - Alpes-Maritimes. Aucune information pour ce patronyme dans le département du Doubs. A partir de ces éléments on envisage une présence récente du couple sur Besançon.

Quant aux témoins, leurs patronymes, Gros, Billard, et Magnin, sont bien représentés sur Besançon et sur Geneanet. Un seul, Antoine Gros, marchand de bois, est marié avec Jeanne-Pierrette Monnier, un Antoine Billard est marié avec Marguerite Jouvenot, les Nicolas Magnin sont en nombre sur Besançon.


Le dernier témoin, Jacques Neysensa


Est-ce Jacques, tailleur d’habits de Saint-Astier, fils de Martin, maître-tailleur, et de Catherine Greil, frère de Jean, musicien en Hollande, âgé, en 1791, de 37 ans ?

Comparons les signatures, la première est celle de Jacques, tailleur d’habits de Saint-Astier, lors du mariage de sa sœur Aquiline avec le tailleur d’habits pour hommes, Etienne Baugier, en 1776, la seconde, et celle de Jacques en l’église Sainte-Madeleine de Besançon, en 1791, soit 15 années plus tard.

On retrouve bien le S après le Y mais le S final a disparu. On remarque plus d’aisance dans la 1ère signature, la deuxième est plus hésitante et ne démontre pas de progression sociale, cela n’est donc pas le même signataire. Est-ce cependant un membre de la même famille ?















En réalité peu de Neyssensas savent signer en cette fin du 18ème siècle, cela d’ailleurs ne signifierait pas que le signataire sache écrire.

La deuxième signature d’un membre Neyssensas sur Saint-Astier apparait lors de la rédaction des cahiers de doléances en 1789, aucune ressemblance avec celle de Besançon.





Pas plus de ressemblance avec celle de Jean le musicien en 1799





Après de nombreuses recherches sur les registres paroissiaux du 18ème siècle en Périgord, à ce jour, on ne peut identifier ce mystérieux témoin nommé « Jacques Neysensa ».

On connaît, grâce aux registres paroissiaux, et lorsque le desservant de la paroisse le mentionne, le parcours professionnel de quelques Neyssensas dans le domaine de la confection. Martin, maître-tailleur à Saint-Astier, effectue les coupes quant à son fils, Jacques, il taille, cout, et vend les habits pour les gens de la ville, des faux-bourgs et parfois pour leurs cousins de Tamarelle.

Découvrons le métier de tailleur dans le courant du 18ème siècle, métier qui nécessite grands soins et minutieuses précautions. Le tailleur vêt hommes et femmes jusqu’au 17ème siècle, la couturière se cantonnant à coudre les ourlets, en effet, les couturières n'étaient pas habilitées à faire des vêtements et devaient s'en tenir à effectuer la couture des ourlets, resserrer ou élargir les jupes...





Le métier de maître-tailleur en 1769



L’Art du tailleur d’habits d’hommes selon François-Alexandre-Pierre Garsault



« L'ouvrier qui exerce cet Art lequel consiste particulièrement à préserver le corps des injures de l’air et par accessoire à le décorer suivant les degrés d’aisances, de dignité ou d'opulence. Ouvrier, dis-je, ne doit s'appliquer qu'à envelopper son modèle animé de façon qu'il puisse le mouvoir dans son enveloppe sans gêne et sans contrainte ; et de plus que son ouvrage soit accompagné de toute la grâce dont il est susceptible enfin qu'il en résulte un tout ensemble agréable aux yeux et le plus avantageux qu'il est possible à celui pour lequel il est fait ».

Ainsi Martin et peut-être son fils Jacques fabriquent dans leur chambre, « l’habit complet en drap de quatre tiers de large, tracé dans trois aunes et demie de long, l’habit complet en velours, ou autres étoffes étroites d'une demi-aune de large tracé dans neuf aunes de long, l’habit complet séparé, le juste au corps seul, la veste seule, la culotte seule, le surtout et le volant, la fraque et le veston, la redingote, la roquelaure, la soutanelle, la soutane, la robe de Palais, la robe de chambre, le manteau, le manteau court d’abbé, le manteau long ecclésiastique ».

En ce mois de juillet 1770, quelques semaines après le mariage du dauphin Louis, futur Louis XVI, et Marie-Antoinette d'Autriche, Martin, 48 ans, est tailleur d’habits chez Rivet, pension dirigée par Antoine Rivet fils, 36 ans, maître ès arts. Il semble, d’ailleurs, que celui soit considéré comme un « mauvais sujet », d’après des extraits de procédures…..


Martin loue une « chambre chez Rivet » pour moins de 50 livres par an et peut ainsi pratiquer son métier à quelques mètres de son domicile. 2 B article 365 - justice du chapitre de Saint-Astier




Les instruments du tailleur


Albrecht Samuel Anker
1831 - 1910 peintre Suisse


« Comme toute la manufacture du Tailleur ne consiste qu'à tracer, couper et coudre, il n'aurait besoin que de craie, de ciseaux,  d'un dés à coudre d'aiguilles, de fil et de soie, si ce n'était qu'en faisant ces opérations, il ne peut s'empêcher de corrompre et chiffonner un peu les endroits qu'il travaille c'est pourquoi afin de les remettre à l’uni, d' aplatir ses coutures, et de remettre l'étoffe dans son premier lustre, il est obligé de faire une espèce de repassage au moyen du petit nombre des instruments suivants ».


De l’usage des instruments


La craquette pour aplanir les boutonnières, le billot sert à aplatir les coutures tournantes, le passe-carreau à aplatir les coutures droites et longues, le patira à unir les galons une fois cousus, on trouve bien sûr, un bureau sur lequel le tailleur taille ses étoffes, un établi et une table sur laquelle il cout à plat les jambes croisées.

Le début du travail du tailleur : prendre la mesure avec une mesure en papier, puis tracer sur le bureau, à la craie, sur le vêtement, et tailler, monter l’habit complet. La couturière quant à elle prend les mesures pour les enfants et femmes pour les jupons, robe, manteau de lit, et juste.



Le Tailleur d'Habits. Illustrations de l'Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, arts et métiers. Denis Diderot (1713-1784) et D'Alembert (1717-1783)



Le Tailleur d'Habits. Illustrations de l'Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, arts et métiers. Denis Diderot (1713-1784) et D'Alembert (1717-1783)




Revenons à notre témoin mystérieux, où, quand, et comment fait-t-il connaissance avec François-Xavier Avril ?


Une piste à retenir prioritairement


Sous la monarchie, l’apprentissage du métier de tailleur s’effectue au sein d’une corporation disciplinée, la Révolution en termine avec l’institution, avec l’application de la loi « Le Chapelier, promulguée le 14 juin 1791, interdisant les groupements professionnels, en particulier les corporations des métiers, mais aussi les organisations ouvrières, les rassemblements paysans et ouvriers ainsi que le compagnonnage ». Wikipédia

On peut penser que c’est peut-être par l’intermédiaire du compagnonnage (com panis - qui partage son pain avec) que Jacques et François-Xavier se rencontrent lors de leur voyage de ville en ville à travers la France. Les deux compagnons sont intégrés étapes par étapes en s’initiant au métier de tailleur acquérant le savoir, la connaissance, en partageant des moments forts, heureux ou malheureux. On peut situer leur rencontre aux alentours de 1771.

L’institution doit être considérée comme une famille unie où les compagnons prêtent serment à leur entrée en compagnonnage. Durant de nombreuses années l’apprenti va perfectionner son art, pour finalement, à la fin de son tour de France, exécuter un chef-d’œuvre qui l’intronisera dans son nouvel emploi de Maitre. Le tour de France pouvait aisément durer 2, 3, 5 ou 7 ans voir plus….

Le compagnonnage, véritable puissance ouvrière dans le courant du 18ème siècle, capable d’organiser de grandes grèves dans les villes, n’a pas l’adhésion des intellectuels des Lumières, si leurs organisations fait florés jusqu’à la veille de la Révolution, c’est dans la clandestinité que le compagnonnage tente de perpétuer ses pratiques.

Le statut des compagnons, du point de vue financier, n’est pas si différent du tailleur qui doit tenir boutique, augmentant ainsi ses frais, le compagnon n’a d’ailleurs souvent pas ses propres outils. Le statut du compagnon reste provisoire, avant que finalement, après trois années d’apprentissage, il ne devienne Maître. Cependant, de nombreux compagnons n’obtenaient pas leur brevet et le nombre de Maître était limité annuellement.

Jacques, dès ses 20 ans, comme François-Xavier, à l’habitude de fréquents déplacements de village en village, de ville en ville, de boutique en boutique, ce qui lui permet aisément de quitter un maitre indélicat. La durée de son contrat n’excède que rarement le mois et demi. Habitué aux déplacements, le voyage sur Besançon n’effraya pas Jacques, monté sur son cheval, le périple dura environ 6 jours.

Mais tous les jeunes apprentis n’effectuaient pas de tour de France au sein du compagnonnage, en effet, d’autres voyageaient simplement pour « voir du pays », une fois l’apprentissage terminé. On pense à Jean le musicien qui en est un exemple frappant.

François-Xavier, ne devint pas maitre-tailleur, l’acte de mariage indique seulement sa qualité de « tailleur ». Le métier du témoin mystérieux n’est pas mentionné, est ce que le curé Sirebon l’aurait mentionné s’il avait eu la qualité de maitre ?


Découvrons à présent l’histoire de la famille Sirebon


Les frères Sirebon :

Charles Eugène, l’ainé, décédé en 1814 à l’âge de 67 ans, chanoine et curé de la paroisse Saint-Madeleine de Besançon,

François-Xavier, chanoine de la paroisse Saint-Madeleine de Besançon, décédé en 1829 à l’âge de 75 ans, et, ean-Baptiste, curé de Rurey, décède en 1806.

Charles-Eugène, curé de Sainte-Madeleine, et dernier curé de la paroisse du 18ème siècle, signe le procès-verbal de l’assemblée générale du 6 avril 1789.

Le 29 novembre 1791, sept mois après que le prêtre-curé Charles-Eugène Sirebon ait béni la cérémonie, en présence de Jacques Neysensa, l’Assemblée législative vote un décret visant les membres du clergé qui refusent de prêter serment à la Constitution civile du clergé, en n’acceptant pas de jurer et de veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse qui leur ait confiée, d'être fidèle à la nation, à la loi et au roi, et de maintenir de tout leur pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale et acceptée par le roi.

Charles-Eugène fait partie des 22 prêtres composant le chapitre qui ne prêtent pas serment. Le 23 aout 1792, les sans-culottes demandent l’emprisonnement des curés réfractaires, Charles-Eugène a le temps de fuir avec ses deux frères, avant d’émigrer. Les frères rentrent en France avant le coup d’état du 18 fructidor 1797 avant de s’exiler à nouveau de peur d’être envoyé à Cayenne. Charles-Eugène, en 1802, sera nommé à Baume et décèdera après 12 ans de ministère.

Jean-Baptiste est curé de Rurey jusqu’en 1791. Réfractaire, il doit quitter la paroisse après les troubles et divisions fomentés dans les municipalités de Rurey, Epeugney, et Cademène. Il s’enfuit avec ses deux frères, à nouveau, en 1797 après dénonciation du commissaire de Rurey. Il reprendra son ministère à Rurey de 1802 à 1804.

François-Xavier, chanoine de Sainte-Madeleine, avant la Révolution, sera nommé curé de la paroisse de Saint-Xavier en 1802 à 1829.

Charles-Eugène et François-Xavier Sirebon sont mentionnés, sur les états détaillés des liquidations faites par la Commission d'indemnité en 1827, émigrés et dépossédés de leurs biens, Jean-Baptiste déporté.

François-Xavier sera seul et unique héritier de Charles-Eugène et de Jean-Baptiste, après le vote de la loi du 27 avril 1825.


Besançon et Proudhon


Besançon et Proudhon
Pierre-Joseph Proudhon, né en 1809, le futur penseur du socialisme libertaire non étatique, le premier à se réclamer anarchiste en 1840, issu d’un milieu ouvrier, traverse la rue Battant jusqu’à Sainte-Madeleine, il a rendez-vous avec François-Xavier Sirebon, curé de Sainte-Madeleine, son confesseur, qui le reçoit sons premier communiant, l’année 1816 s’achève bientôt…… et Sainte-Madeleine ne possède pas encore ses hautes tours.

Quelques années plus tard, « son curé, l'abbé Sirebon, l'avait pris en affection. Il l'aidera à poursuivre ses études jusqu'au collège, sans imaginer que bien plus tard, son protégé s'en prendrait violemment à l'Église. Non la sienne, il est vrai, dévouée aux pauvres. Mais celle des « nantis ».


Références


La Madeleine de Besançon par le chanoine J. Rossignot - 1902.
États détaillés des liquidations faites par la Commission d'indemnité - 1827.
1961 - P. Haubtmann - thèse - « Pierre Joseph Proudhon, sa vie et sa pensée, 1809 - 1849 ».
« Besançon, où bat le cœur de Proudhon » par D. Mereuze - La Croix - 2008.
Wikipédia - 2019.




Annexe 1


Proportion des signatures au mariage (les deux sexes) de 1740 à 1789, selon les régions
Site Persée : les signatures aux mariages de 1740 à 1829 - Ined et J. Houdaille - 1977









Annexe 2


Les futurs époux, François-Xavier Avril, âgé d’environ 40 ans, tailleur de profession, fils de feu Claude-Joseph Avril et Elisabeth Tabellion, de la ville de Saint-Martin de Langres en Haute-Marne, épouse Catherine Authion, âgée d’environ de 33 ans, fille de feu Jean Antoine Authion, et de Françoise Guy, de la ville de Gray en Haute-Saône. Les futurs époux pénètrent en l’église Sainte-Madeleine de Besançon.




La transmission des biens . . .

Les archives notariales restent un élément précieux de la connaissance du monde rural. Faire appel au notaire, est bien entré dans les mœurs dans nos familles après la révolution.

L'accroissement de la population des campagnes se traduit par une diminution de la taille des parcelles. Les enfants de Charles, laboureur, deviennent voituriers, métayers …..

Les premiers actes notariés concernant les Neyssensas apparaissent à partir de 1729.
 
 
 

Origines de propriétés des biens fonciers

 

Vente d’un lopin de terre en 1729

 


Le contexte historique : l’acte notarié est signé le 13 février 1729, 7 ans après le sacre de Louis XV dit le « le Bien-Aimé » à Reims le 25 octobre 1722, et quelques mois avant la naissance du dauphin Louis, père des rois de France Louis XVI, Louis XVIII, et Charles X.
 
 

 

C’est pour l’instant le premier acte connu des premières familles Neyssensas de Saint-Astier.

Pour rappel, le premier « Meyssensas » présent à Saint-Astier à la fin du 17ème siècle, en provenance du hameau des Granges à Léguillac de l’Auche, se nomme Charles, né le 2 décembre 1648, fils de Girou, du hameau de Font-Chauvet, et de Philippe Lacoste.

 


 

Charles, à présent laboureur à bras, se marie avec Marguerite Tamarelle, veuve, le 9 février 1677 et s’installe sur les hauteurs de Saint-Astier, à Tamarelle, hameau situé à environ 6 kilomètres de Léguillac de l’Auche.

On ne sait si Charles devint propriétaire, en effet, le laboureur à bras ne possède que ses bras pour travailler ; on peut alors imaginer Charles loger dans une habitation appartenant à l’une des plus anciennes familles du hameau de Tamarelle, les Tamarelle.

Trois enfants naissent de leur union entre 1677 et 1688.

Le premier enfant, Jacques, nait le 29 décembre 1677. Devenu voiturier, il se marie le 18 janvier 1701 avec Lucie Delubriac originaire de Tamarelle et décède le 16 octobre 1756 à l’âge de 78 ans.

 


 De l’union naitront 6 enfants que nous retrouvons cités dans un acte de succession en 1758. Voir acte décrit ci-dessous.

Un deuxième enfant nait, Giral ou Girou, le 28 février 1685.


 Girou quitte Tamarelle et habite avec son épouse Catherine Simounet les faubourgs de Saint-Astier. Il exerce les professions de marchand-hostelier, sonneur de cloches, mais aussi marguillier en 1722.


 Au moins quatre enfants naitront de l’union dont Anne en 1722 et Charles, en mars 1727. Catherine Simounet est gouvernante de Monsieur l'abbé de Saint-Astier lors de son décès en 1763.

Jacques et Lucie perdent leur troisième enfant, le petit Antoine, en 1688.

 

Etude d'un acte de vente - 1729

L’acte présenté est référencé 3 E 14274 aux archives départementales de Périgueux, extrait du fond d’archives notariées de Maitre Geoffroy Petit, mis en ligne sur le site Geneanet par Monsieur Bardon Bruno, et aimablement traduit par Mr S. Andriant, coordinateur de France Gen Web - Traduction-Paléographie du 26 janvier 2022.

Il s’agit de la vente d’un lopin de terre labourable appartenant à Pierre Dalesme, tisserand à Tamarelle, à Jacques Neyssensas, 52 ans, marchand-voiturier à Tamarelle. La terre fait partie de la tenance de Tamarelle, terre en roture, dépendante d’un fief auquel est dû un cens ou autres droits, la roture par définition n’est pas une terre noble.

Le statut professionnel de Jacques permet à la famille d’accéder, entre 1700 et 1730, à un niveau de vie supérieur à celui son père Charles, avec l’acquisition d’habitations, grange, dans le hameau et terres labourables.

L’acte est important, en effet, c’est à cette période, entre 1726 et 1743 que le sort des classes moyennes et moyennes inférieures s’améliore au sein du royaume. Il n’est donc pas étonnant que Jacques prenne possession de nouveaux lopins de terre et augmente ainsi son patrimoine.

La plus grande partie de ventes est destinée à se procurer de l’argent frais nécessaire au remboursement de dettes ou aux paiements de dot ou impôts.

Ainsi peut-on découvrir les difficultés de certaines catégories sociales en période de brèves crises économiques, notamment les artisans comme Pierre Dalesme, tisserand dans le hameau, qui possède une petite réserve en lopins de terre, bien utile en cas de mauvaise récolte, lorsque le prix des grains augmente lors d’hiver trop dur, comme l’est l’hiver 1728-1729, particulièrement long et rigoureux.


 « Ce jourd’huy, treizième jour du mois de février mil sept cents vingt-neuf, aux faux-bourgs de la ville de Saint-Astier en Périgord, avant l’heure de midy et dans la maison de Girou Neysenssas, marchand hostellier, 44 ans,

par devant le notaire royal soussigné presantz les tesmoins bas nomméz, a été présent en sa personne

Pierre Dalen, tisserant habitant du village de Tamarelle présente paroisse, lequel de son bon gré et liberalle volonté a vendu, cédé, quitté, transporté a perpetuitté et a jamais a :

Jacques Meysenssas, marchand voiturier, habitant dudit village presant, pour luy, ses hoirs, (héritiers) ayant -cause a ladvenir, stippulant et acceptant, Scavoir est :

un lopin de terre labourable apprendre sur une plus grande pièce appartenant audit vendeur, scittuée dans la tenance de Tamarelle et lieu appellé a las « Geurtas »,

qui confronte au nommé Bouyer d’une part, audit vendeur de deux pars et au nommé Fouille d’autre part, avec toutes et une chacunes ses autres plus amples confrontations, entrées, issues, droit, devoir et appartenances quelconques et sous la rente, ô prorta (au pro-rata) de ce que le dit acquéreur payera a l’advenir a la décharge dudit vendeur, au Seigneur du Puy Saint-Astier, Seigneur foncier,

Laquelle vendition a été faite moyenant le prix et somme de six livres,

Laquelle somme ledit acquéreur a cy devant payé audit vendeur en un louis d’argent de six livres, laquelle il a déclaré lavoir receue dont il en demeure pour content et satisfait et en a quitté et quitte ledit acquéreur avec promesse quil ne luy en sera jamais rien demandé dont luy en concède quittance de ladite somme de six livres. 


 Et dudit lopin de terre vendu, désigné et confronté, ledit vendeur s’en est entièrement demis et dévêtu et en a invetu ledit acquéreur, luy et ses hoirs, ayant-cause a l’advenir, avec promesse faite par ledit vendeur de garantir ledit lopin audit acquéreur envers et contre tous de tous troubles, hypoteques et empêchement des arrérages de rente dhues jusques a présent, a peyne de tous despans, dommages et interetz, sous obligation et hypoteque de tous et un chacuns leurs biens presantz et advenir.

Et en ce renonce a tous moyens contraires aux présentes, moyenant leur serment et de leur consentement ont étés jugés et condamnés sous le sel royal.

Fait en presance de Raymond Mazeau Me Chirurgien et de Guillaume Mazeau praticien, habitans desdits Fauxbourgs, témoins connus. Ledit Guillaume Mazeau a signé, non ledit Raymond Mazeau autre témoin, ny les parties pour ne sçavoir, de ce  par moy enquises. Signatures Mazeau, presant approuvant,

Petit, notaire royal Controllé a Saint Astier le 13 fevrier 1729, folio 40 et insinué ledit jour

Signature Pour dix-huit solz ».

Le témoin Raymond Mazeau, habite les faux-bourgs, sargeur (fabricant de serge ou laine tissée), de son métier. En 1738, Raymond Mazeau est syndic collecteur des tailles et autres impositions.

Le témoin Guillaume Mazeau est praticien, conseiller juridique, spécialisé en procédure et contentieux.


 

 Acte de vente de biens immobiliers - 1750

Deuxième acte en date du 27 décembre 1750, vers une nouvelle évolution du patrimoine des Neyssensas de Tamarelle. Il s’agit d’une vente destinée à deux des enfants de Jacques et Lucie Delubriac, Martin et Jacques.


 

« Le 27 décembre 1750 à midy, au bourg de Saint-Aquilin-en-Périgord, François Garreau dit Jarnillou, laboureur, habitant du village de « las Plantas », paroisse de Lesguillac de l’Auche, vend à Marty, 44 ans, et Jacques Neyssensas, frères et enfants de Jacques Neyssensas, habitants du village de Tamarelle, paroisse de Saint-Astier, tous les biens et droits qu’il possède, situés dans le dit village de Tamarelle, consistant en bâtiments, jardin et eysines*, terre, bois et généralement tout ce qu’il peut compter et appartenir audit Garreau dans le susdit village. La vente est consentie pour la somme de 702 livres, payables 400 livres de suite, 102 livres dans un an, 100 livres dans deux ans, 100 livres dans trois ans.

Les biens vendus sont soumis à une rente due au Marquis d’Aloigny, en présence d’Emery Ninard Laborie, habitant du présent bourg, et de Bernard Ribeyreix, menuisier, habitant du village de Vitrac, présente paroisse, seul Ninard signe l’acte ».

* Eysine : l’ayzine ou eyzine est composée des terrains de servitudes avec hangars et accessoires.

 

Rappel historique sur la famille d’Aloigny

Et le château du Puy-Saint-Astier

Charlotte de La Porte, veuve, qui apporte les terres du Puy-Saint-Astier, de la Rolphie, en partie de Chantérac à la famille d’Aloigny par son mariage avec François d’Aloigny, seigneur de Beaulieu, le 22 octobre 1605. L’un de leurs petits-enfants, Claude d’Aloigny, marquis d’Aloigny, chevalier, seigneur du Puy-Saint-Astier, de la Rolfie, fils de Claude d’Aloigny, dont il hérite le 11 février 1691. Claude épouse le 24 octobre 1701, Renée Françoise d’Abzac, dame de Villars et Saint-Pardoux la Rivière. Claude décède avant le mois d’avril 1741 - réf - J.M. Ouvrard.


 Presque un an jour pour jour, en novembre 1751 « vers les six heures du soir, il « survint un orage si violent accompagné de grêle, tonnerre, un arrogant si violent qu’il a renversé la flèche du clocher » du prieuré de la Faye de toute sa hauteur jusque sur la charpente. Le prieur de la Faye, Pierre d’abzac réclame qu’il soit fait procès-verbal des dégâts causés à l’église et aux bâtiments qui la joignent ». Document transmis par Françoise Raluy en 2021.

 

Etude d’un acte de succession - 1758

Nous retrouvons Martin et Jacques, leur frère, Jean, et leurs sœurs, Thoinette, et Catherine, épouse Garreau, quelques jours après le décès de leur mère, Lucie Delubriac, le 4 mai 1758.

 

25 septembre 1733 - mariage

Jean Neyssensas et Anthoinette Neyssensas



3 octobre 1734 - mariage

Jean Garreau et Catherine Neyssensas


 

 

Les enfants du couple se partagent la succession devant le notaire Pierre Lavaud (3E 5279 - acte 82). Les modalités de la succession sont décrites par Monsieur Yannis Suire, historien.

 

 

 

 

 

« Le 24 mai 1758 après-midi, au village de Tamarelle, paroisse de Saint-Astier en Périgord, furent présents Martin, Jacques, Jean Neyssensas, habitants du dit village, Jean Garreau et Catherine Neyssensas son épouse, habitants du lieu des Biarney, à Lesguillac de l’Auche, fils et fille de feu Jacques Neyssensas et de Lucie Delubriac ».

 

 

Il est remarqué qu’à son mariage avec Guline Garreau, par contrat du 16 octobre 1732 reçu par Desdoits, notaire royal, Martin a reçu de ses parents « un cinquième de leurs biens à leur décès, ainsi que la somme de 80 livres, payable après leur décès ».

Jacques et Catherine ont de leur côté reçu chacun en dot « un quatrième de leurs biens, à la charge de payer la quatrième des charges et lods et constitution de Thoinette Neyssensas leur autre fille, mariée à Jean Neyssensas, dot réglée à la somme de 250 livres ». Catherine elle-même a été dotée de la même somme à son mariage. Le tout est expliqué par les contrats de mariage des 1er février 1735, reçu par Soulier, notaire royal, et par un acte complémentaire du 16 décembre 1747, passé devant le notaire Mazeau.

 


30 avril 1759 - mariage

Jacques Neyssensas et Guline Garreau

 

Il est par ailleurs indiqué que Jacques Neyssensas, père, a émancipé son fils Martin par acte judiciel rendu en l’ordinaire de Saint-Astier le 19 juin 1752. Il s’agit de la suite de l’acte d’achat contracté entre Martin et Jacques Neyssensas fils, d’une part, et François Garreau d’autre part, en 1750 - voir étude de l’acte ci-dessus. Le père Jacques Neyssensas a en effet reconnu que « l’argent dépensé par ses fils pour cet achat n’était pas à prendre sur sa succession et qu’il n’y prétendait rien » (d’où l’émancipation ?).


Enfin, Martin et Jacques fils habitaient avec leurs parents auxquels ils avaient promis, par leurs contrats de mariage, de « les nourrir et les loger ». Ils rappellent cependant que leurs frère et sœur, contrairement à ce qu’ils affirment, « n’ont rien à prétendre sur les biens achetés à Garreau en 1750 puisqu’ils ont été achetés par Martin et Jacques fils sur leur argent propre, gagné par l’exercice de leur métier de voiturier ».

Les parties voyant « s’aller engager dans un long et fâcheux procès, craignant l’événement et voulant d’ailleurs conserver l’union fraternelle qui doit régner entre eux, ils ont par la médiation de leurs parents et amis, traité et transigé en la forme et manière qu’il suit » :

Les biens acquis par Martin et Jacques de Garreau en 1750 leur resteront propres.

La question des nombreuses dettes que les frères et sœur ont entre eux, est réglée.

 

 

Les biens suivants sont répartis en quatre lots

« Terre de Las Gravas joignant le grand chemin de Saint-Astier, à Monsieur De Beauretour, à Jean Mazeau contenant 4 brasses. (Pierre Jean d’Escatha de Beauretour, famille originaire des Vignes à Mensignac, en 1635 on la retrouve au Petit-Puy à Saint-Astier, puis en 1757, à Boisset à Saint-Aquilin - Jean Mazeau, notaire royal, receveur des Domaines du Roy au bureau de Saint-Astier).

Terre de Las Gravas joignant celle ci-dessus aux terres de Pierre Tamarelle, à Monsieur De Beauretour, contenant 25 brasses, 4 lattes. (Le patronyme Tamarelle est présent sur Saint-Jean d’Ataux en 1595 et Saint-Aquilin en 1591)

Plus Croche de terre où il y a des chataigniers, joignant à celle ci-dessus, quatre brasses, 4 lattes.

Terres aux Gravas joignant Jean Lagarde dit Broudissou aux héritiers de François Garreau contenant 7 brasses. (Un Jean Lagarde est laboureur à Jevah - Saint-Astier et Garreau François habite Léguillac de l’Auche, dit Jarnillou sur un acte de 1727 - quittance chez le notaire Petit)

Terres au dit lieu joignant Coulaud de deux parts contenant 20 brasses.

Bois au dit lieu joignant Tamarelle au chemin aux héritiers de Boutinou contenant 21 brasses.

Bois dans la Combe de la Jarthe joint la terre de Jean Bonnet dit Meytrique contenant 3 brasses.

Bois au dit lieu joignant le bois de Martial Delepine au nommé Couleaud et De Beauretour contenant 3 brasses.

Bois au dit lieu joignant à Jean Mazeau, aux héritiers de François Garreau contenant 4 brasses, 5 lattes.

Terre et bois à la Jouffias joignant à Meytrique, à Jean Lagarde, à Pierre Tamarelle contenant 8 brasses.

Bois chataigniers appelé le Bos Soulet joignant de deux parts à Monsieur De Beauretour aux héritiers de François Garreau contenant 4 brasses, 5 l

attes.

Chaume joignant à Meytrique au  nommé …. appelé le Bois Soulet contenant 3 brasses, 2 lattes.

Bois à la Croix joignant Léonard Bonnet à Thony Garreau du Pichaud contenant 5 brasses, 2 lattes.

Chanfrois (terre inculte) au dit lieu joignant Pierre Tamarelle à Jean Lagarde dit Broudissou, 3 brasses.

Bois à la Croix joignant Léonard Bonnet à Grand-Pierre au grand chemin de la Chapelle contenant 27 brasses. (Léonard Bonnet est habitant de Saint-Astier, époux de Jeanne Bordas)

Bois au dit lieu joignant à Meytrique à Thony Garreau contenant 3 brasses, 1 latte. (Thony ou Antoine Garreau, cultivateur à Tamarelle, épouse de Françoise Dalesme)

Bois au Sol du Dime joignant à Pierre Garreau dit Virebigne au chemin contenant 3 brasses, 1 latte.

Vignes à Las Gravas joignant aux deux chemins de Saint-Astier à Saint-Aquilin, Léonard  Bonnet contenant 21 brasses, 6 lattes.

Bois au dit lieu joignant la dite vigne et audit grand chemin à Pierre Tamarelle contenant 11 brasses, 1 latte.

Une vigne appelée au Bout de Vigne joignant de deux parties au grand chemin de Saint-Astier au village, à Pierre Tamarelle contenant 15 brasses, 2 lattes.

Bois au dit lieu joignant le grand chemin au dit Tamarelle contenant 8 brasses.

Terres au Chaupne joignant au grand chemin de Saint-Astier au dit village à Pierre Tamarelle au dit Martial Lepine, 4 brasses, 2 lattes.

Terres au Faniat joignant le grand chemin de Saint-Astier à Saint-Aquilin à Jean Mazeau dit Naffour contenant 26 brasses, 2 lattes.

Bois et terre au bois du ? joignant au dit 26 brasses à Jean Mazeau dit Lepitre à Martial Dalesme, 14 brasses, 4 lattes. (Martial Dalesme est né à Merland du Puy à Saint-Astier, laboureur, marié en 1738 avec Françoise Laporte)

Bois à la Charbonnière joignant au Seigneur de Crognac contenant 3 brasses, 3 lattes. ( Le château a appartenu aux Gentils, aux Rouffignac, puis aux Gadaud avant la Révolution).

Bois aux Chataigniers de La Patissoux joignant au sieur Mazeau, au juge de Saint-Astier, 7 brasses, 5 lattes.

Bois dans les Bois de Merland joignant au chemin du Puy de Saint-Astier à Saint-Aquilin, à Pierre Demonjean, 3 brasses.

Terre au Pred de Jonquille joignant au préd et terre de Pierre de la Guilloune au chemin du sieur Mazeau, 4 brasses.

Terres et pred au dit lieu joignant au chemin de Crognac à Pierre Tamarelle  dit Grand-Pierre 1 brasse, 2 lattes.

Terre, pred, vigne à Merland joignant au dit chemin de Crognac aux métayers de Monsieur Debrie, 21 brasses. (Alexis De Brie, écuyer, seigneur de Beaufranc, fils d’Henri )

Terre au Ruisseau du Pred joignant à Jean Mazeau dit Masson, 4 brasses, 4 lattes.

Pred appelé au Ruisseau du Pred joignant au dit chemin de Crognac à Jean Lagarde dit Broudissou de 1/2 latte.

Terre  à la Garmagne (Garmanie) joignant à Pierre Tamarelle à Thony Garreau dit Jarnillou 11 brasses. (Thony ou Antoine Garreau, cultivateur à Tamarelle, épouse de Françoise Dalesme)

Terre au dit lieu joignant Pierre Tamarelle à la vigne des susnommés contenant 2 brasses, 1 latte.

Terre à la Garmagne joignant à Martial …. de Merland et Thony Garreau, 11 brasses, 7 lattes.

Terre aux … joignant Martial Dalesme et François Garreau, 4 brasses, 2 lattes.

Pred au Pradeau joignant le chemin de Saint-Astier au dit village à Léonard Bonnet à Pierre Tamarelle, 4 brasses.

Bois au dit lieu joignant le chemin de François Garreau à Pierre Tamarelle, 1 brasse, 6 lattes.

Terre aux Brandeloux joignant au chemin du dit village à Thony Garreau et Pierre Mazeau, 6 brasses.

Bois au dit lieu joignant à la terre des héritiers de Thony Garreau, de Jean Lacueille, 6 brasses.

Chaume au dit lieu joignant au grand chemin de Saint-Astier au dit village à Martial Delepine, 1 brasse, 6 lattes.

Chaume au dit lieu joignant le grand chemin de Saint-Astier à Pierre Tamarelle, 4 brasses, 1 latte.

Terre à las Jantas joignant au chemin de Saint-Aquilin à Saint-Astier fermé de tout côté, 3 brasses, 4 lattes.

Chaume au dit lieu joignant au dit chemin à Pierre Mazeau dit Fouliar, 6 brasses.

Bois au dit lieu joignant aux héritiers de Thony Garreau à François Garreau, 4 brasses, 7 lattes.

Bois à la Fonnest, joignant au grand chemin de Beler à Saint-Aqulin à Pierre Mazeau dit Fouliard contenant 1 journal, 12 brasses.

Terre au Brandeloux joignant de trois parts à Martial Dalesme, 9 brasses, 1 latte.

Terre dans le village aux Brandeloux joignant aux héritiers de Pierre Tamarelle au jardin des héritiers de François Garreau contenant 1 brasse, 5 lattes.

Terre et vigne au dit lieu joignant à Thony Garreau et au chemin, 7 brasses.

Vigne sous le village au Rouyaux joignant à Jean Mazeau dit Sebrar, 3 brasses, 2 lattes.

Terre au Rouyaux joignant le Sentier de trois parts au dit heritiers de François Garreau, 6 brasses, 3 lattes.

Terre à la Roudenas joignant le sentier du Sieur Mazeau à Léonard Bonnet, 3 brasses, 1 latte.

Terre au Pred joignant le sentier au pred de Thony Garreau, 14 brasses, 2 lattes.

Terre Sous le Terrier de Tamarelle joignant à Monjean du Biarney, 9 lattes.

Terre au pred joignant à Thony Garreau de Marney contenant 11 brasses, 5 lattes.

Terre au Terme  joignant à Garreau pour 1 brasse.

Terre au dit lieu joignant à Jean Mazeau, 2 brasses.

Terre au dit lieu joignant aux deux parties au dit Garreau et Pichard, 8 brasses.

Terre au dit lieu joignant de deux parts à Garreau, 10 brasses, 6 lattes.

Terre à la Vignole joignant à Rey au Biarney, 9 brasses, 3 lattes.

Terre dans le Terrier de Merland joignant au dit Rey, 2 brasses.

Terre Sous la Fontaine joignant au dit Rey au chenevière de Pierre Tamarelle, 16 brasses, 6 lattes.

Terre médiocre au dit lieu joignant au Chanfrois de Bouliaud au dit Tamarelle, 4 brasses, 4 lattes.

Bois à la Fontanelle joignant le dit Sebrar au dit Pierre Tamarelle, 7 brasses, 4 lattes.

Terre Sur le Fond joignant au chemin, 12 brasses, 2 lattes.

Terre au Bois joignant au Grand Pierre à la Fernande, 1 brasse, 2 lattes.

Bois au dit lieu joignant au chemin à la Vernaude et au Payaud, 5 lattes.

Terre au Terme autrement au Payaud joignant de deux parties à la Vernaude, 2 brasses, 1 latte.

Enclos dans le village Sous les Moreau joignant la maison de Boutinou, 3 brasses.

Chaume au Chemin de la Fond joignant au deux chemins, 2 brasses.

Chenevière prés de la maison de François Garreau joignant à trois chemin et François Garreau dit Jarnillou, 4 brasses, 6 lattes.

Apanty de Maison, Eyzine, Jardin, Masures, Enclaud à la Boutique dans le village joignant la maison de Grand Pierre de deux parts à Pichord, 6 brasses.

Maison de Broudissou, avec l’Eysines et le Jardin au-devant, joignant à Meytrique, 4 brasses.

Maison, Eysines de devant et Apanty aquise de Pierre Dubost.

Enclos, Jardin pris devant, 4 brasses.

Grandes des Bardissou

Jardin, Enclos dans le village joignant à Fontiat, 11 brasses, 3 lattes.

Grange avec son esines du nord comme passe la maison avec le sol du midy.

Maison où l’on habite.

Terre dans le village à Foullaud aux deux chemins, 5 brasses.

Terre dans le village joignant aux deux chemins à Lagarde, 1 brasse, 1 latte.

Ce jour tous les cinq que les dites parties on dit appartenir aux dits heritiers de leur père et mère ce qui doit être partagé desquels requis ».

 


 

 

Premier lot, attribué à Jean Neyssensas

« L’apanty de maison, esines, jardin et masures, en-claud, appelé de la Boutique, dans le présent village.

La grange de Bardissou joignant à la maison de Pierre Tamarelle dit Bouyer ».

Une partie des terres.

 

Second lot, attribué à Jacques Neyssensas

« La maison de Bardissou, esines, jardin au-devant.

Maison, esines, sol, let tout acquis de Pierre Dubois Bateiller.

Plus prendre de l’enclos qui est derrière la grange du côtté du nord et joignant le chemin ».

Une partie des terres.

 

Troisième lot, attribué à Martin Neyssensas

« La moitié du restant de l’enclaud et jardin derrière les maisons du côtté du nord, partagé du midy au couchant, l’apant du nord joignant au jardin de Pierre Mazeau dit Foulleau.

La chambre en joignant la ditte esine en son entier, plus toute la (…) apenty sol devant les maisons jusqu’au chemin du dit village avec l’esines qui est entre la maison demeurée au premier lot et le jardin de Pierre Mazeau dit Foulleau du me (…) de la ditte maison du côté du nord, et le chemin qui est entre la maison et le sol reste en commun entre le dit Martin et la ditte Catherine sa sœur ».

Une partie des terres.

 

Quatrième lot, attribué à Catherine Neyssensas épouse Garreau

« La moitié du restant dudit enclaud et jardin joignant les maisons partagées du levant au couchant, l’apant du levant joignant au quatres brasses du second lots ;

Plus prendra la chambre où l’on fait le feu et tout le restant des baptimens qui sont joignant jusqu’au founy qui restera en commun.

Plus prendra tout le crochet de terre où il y a des chataigners ».

Une partie des terres.

« La porte de communication qui est entre le lot du dit Martin et la ditte Catherine sera fermée entre eux deux par moitié.

Quand au fourny qui est dans le lot de la ditte Catherine, restera en communs entre tous les dits copartageans.

Le chemin ou charrière qui est au-devant des baptimens echus au dit Martin, lequel dit chemin restera communs entre les dits deux lots pour passer et repasser et faire leur sortie de leur baptiments, en ce que ledit Martin ne pourra faire pourir de litierre que jusque et comme passe la maison qui luy est échue sans qu’il puisse en faire pourir ny aucuper devant ceux échus à la ditte Catherine sous preteste de dire que le sol qui est au-dessus dudit chemin du cotté du midy luy appartient.

Ny même quoy que le fourny reste en communs, il ne pourra ny les autres deux occuper ny faire pourrir de litierre dans la charierre et emplassement qui est au devant dudit fourny, le tout appartenant à la ditte Catherine.

Pour ce qui est des meubles, les héritiers se les sont partagés.

Ceux de Catherine consistent en un cochon estimé douze livres, plus six linceuls estoupes, trois neuf et trois demi usés, plus une nape reparounes neuve, plus deux livres de veseilles poid de marq, plus un peynat estimé neuf livres, plus un lit garni de coite cuisin du poid de quarante livres poid de marq garny de son salit et garnitures d’estoupes, plus un coffre de mesuiserie usé avec une table et ses bancs demi usés, plus une achereau, deux bigots, une tranche et un sarsseau, un fus et deux bariques demi usés, douzes planches, peuplier et cerisier ».

« Sous le sceau royal en présence de Maitre Jean Legrand, procureur d’office d’Anesse, habitant du village de Lalande, susdite paroisse d’Anesse, (Jean Legrand, épouse de Françoise Bardon) Pierre Dubougué, praticien, habitant du bourg de Saint-Aquilin, témoins requis qui ont signés et non lesdites parties pour ne scavoir de ce enquis, les biens ci-dessus partagés. Les parties les ont aprétées à la forme de 2000 livres, y compris les meubles ».

 

 

 

Les chemins Astériens au 18ème siècle

Et le métier de voiturier

 


 

L’acte notarié de 1758 cite quelques-uns des chemins autour de Tamarelle, chemins tracés quelques années plus tard sur la carte de Belleyme et le plan cadastral Napoléonien ci-dessus.

Pierre de Belleyme est né à Beauregard-et-Bassac en 1747 et décède à Paris en 1819. Cet ingénieur géographe du roi Louis XV publie une superbe carte de Guyenne à partir de 1785, connue sous le nom de Carte de Belleyme. Dès 1776 la gravure des planches s’attache à cartographier les départements de la Dordogne, des Landes, de la Gironde et du Lot-et-Garonne.

Le cadastre dit « Napoléonien », ou encore « ancien », est un cadastre parcellaire instauré par la loi de finance du 15 septembre 1807. Sa mise en œuvre s’est achevée en 1850.

 

Les grands chemins de village en village

« Le grand chemin de la Chapelle, le grand chemin de Saint-Astier à Saint-Aquilin, le grand chemin de Saint-Astier au village de Tamarelle, au grand chemin de Beler à Saint-Aquilin ».

Les chemins entre hameaux

« Au chemin du Puy-de-Saint-Astier à Saint-Aquilin, au chemin de Crognac ».

Les chemins entre particuliers

« Au chemin à la Vernaude et au Payaud, François Garreau joignant à trois chemins, le chemin qui est entre la maison et le sol ».

 

Le métier de voiturier au 18ème siècle


 
A partir du 18ème siècle, le pouvoir royal souhaite améliorer la circulation des personnes et des marchandises. Il met en place la corvée royale destinée à l’entretien des routes et à la construction de nouveaux canaux. Le transport fluvial ne concerne que les chargements les plus importants.

Les transports de personnes sont assurés par des messageries affermées à des traitants jusqu'en 1775. Les voitures publiques, tels fourgons et carrosses, sont encore peu confortables. Les diligences sont mieux aménagées, les chaises de poste sont plus rapides, mais fort chères.

Puis, on rencontre les voituriers dont la profession est libre.

Trois générations de Neyssensas seront voituriers et utiliseront les chemins Astériens. Il s’agit de Jacques Neyssensas, père, Martin, son fils, et son petit-fils, autre Jacques, entre 1700 et 1800. 

 


 

Le voiturier de Tamarelle, demeure non loin de la forêt, entretient ses équipages en faisant les charrois de bois une partie de l’année, le transport des produits agricoles, le reste du temps, et se charge des labours. 


 

Le voiturage est assuré le plus souvent par le laboureur, à intervalles des travaux agricoles, tout du moins en ce qui concerne Jacques, père, qualifié tantôt de laboureur, tantôt de voiturier sur les registres paroissiaux de Saint-Astier.

Peut-être utilise-t-il les lettres de voiture, la lettre de voiture concerne « un état des choses qu’un voiturier dénommé est chargé de conduire à la personne à laquelle elles sont envoyées » et, plus particulièrement, la circulation des marchandises par voie terrestre et fluviale. En tout cas c’est l’acte qui permet de passer les différents péages.

Dans les grandes villes Française, le voiturier utilise une charrette à deux roues, soit des chariots à quatre roues. « Sur les charrettes, on ne pouvait, depuis 1724, atteler plus de 3 chevaux en été, et de plus de 4 en hiver. En ce qui concerne les chariots, jusqu’en 1753, il n’y eu aucune limitation de nombre de chevaux pour les chariots ». Les transports en France au 187ème siècle - J. Letaconnoux - 1908.

Dans un mémoire concernant l’avantage de rendre navigable l’Isle de Coutras à Périgueux, en 1764, on note qu’en Périgord, les paysans ne peuvent guère profiter que des quelques grands chemins qui le traversent, « à cause de la lenteur de leurs bœufs et de leurs petites voitures qui ne pouvaient porter que de légers fardeaux ». Jacques pratique des prix plus élevés en hiver, les jours étant plus courts et les grands chemins de Saint-Astier à Saint-Aquilin ou Mensignac, plus difficiles. Les chemins de traverse, souvent impraticables, ne sont utilisables qu’à dos de mulets.

 


 

 

 

D'autres actes notariés

L'étude des successions entre 1800 et 1875 établit le montant moyen des biens cédés autour de 200 francs. Seul François, du village de Davaland, en 1874, lègue à ses trois enfants un cheptel d'une valeur de 2240 francs, 19 hectares de terres, soit "190 parcelles".

Contrat de mariage entre Martial et Catherine Dalesme - 1811 - (9 sur l’arbre)

En 1811, Catherine Dalesme lors de son mariage avec Martial Neyssensas, apporte en dot :

« un lit complet composé de sa couette et coussin de coutil de marchand garny de plume commune, un chalit à quenouille my usagé, une couverte de toile fourrée de chanvre bien bonne, six linceuls d'étoupe, trois nappes plénières longue de trois aunes, et un buffet noeuf à deux porte et deux tiroirs ferrés fermant à clef, le tout estimé à  100 francs, plus deux sacs de froment ».

Passé devant le notaire impérial Laporte.

Le bail à colonage de Martial Neyssensas - 1863 - (9 sur l’arbre)

Après Tamarelle, la Garmanie, Martial, 80 ans, cultivateur, signe avec fils Joseph un bail à colonage, pour l’année à venir. « La métairie dite de Saint Astier, situé au chef lieu, consiste en maison, grange, fournil, cellier, étables, cour, jardin, terres labourables, près, vignes, et bois, partie de ces bois sur la commune de Saint Aquilin, le tout appartenant à Madame Cercilly. Le bailleur Chevalier Fonpeyre, se réserve une chambre de la maison où logent les colons.

Les clauses : « Les terres seront labourées convenablement, les fossés curés, six hectolitres seront prélevés sur la semence de blé, préalablement nettoyé, pour le maître et les salaires des forgerons, le restant de semis à grains, blé et mais seront partagés de moitié. Le chanvre livré en l’état d’être peigné, les pailles et ajoncs seront coupés dans les bois et converti en fournées pour être transportés aux endroits qui en auront besoins, les pommes de terres récoltées seront partagées comme les autres récoltes par moitié, s’il s’élèvent, oies, canards, ou dindons ils seront partagés par moitié, en cas de perte totale ou partielle du bétail, la perte sera partagée en commun, les roues et ferrures sont faites ou réparées en frais commun.

Les cheptels et matériels se composent d’une paire de gros bœufs estimés à 1015 francs, etc. une vache et son veau, cinq cochons, une charrette avec tombereau, deux araires et deux jougs, deux charrues, deux chaudières en fonte, deux cuves rondes, et un troupeau de moutons et brebis estimés 386 francs. A l’entrée du bail les semences consistent en blé, froment, fèves, mais ou épis. Les colons requis individuellement ne savent pas signer ».

Donation – Partage de Martial Neyssensas – 1869 (9 sur l’arbre)

Devant le notaire Tamarelle Mauriac ont comparu :

Martial, propriétaire cultivateur, demeurant à la maison de métairie de Monsieur Fonpeyre et ses enfants, Catherine, Pétronille, Sicaire, Joseph dit Jamain, diminutif de benjamin, son fils plus jeune, Louise Dalesme, fille mineure de Marie, et Joseph, son petit-fils, orphelin de père.

L’ensemble transmis aux héritiers, en mobilier, numéraires et créances s’élèvent à 2797 francs, soit 537 francs en mobilier corporel, 160 francs en numéraire, 2100 en créances.

Joseph (11 sur l’arbre) sont petit-fils reçoit, en lot,

- le sixième de la créance de Ramadour, soit 26 francs et 66 centimes, à prendre dans la créance contre Louis Garreau, 412 francs 68 centimes, les meubles, un lit à quenouille, rideaux en droguet jaune, coète et traversin de coutil de marchand, couverture en toile fourrée de laine, et une seconde couverture en siconsvise à fond bleu, estimé 40 francs, six draps de lit en toile étoupe bons et mauvais, estimé 18 francs, deux serviettes de toile unie, 1 franc, deux fûts de barrique des meilleures, 18 francs, un grand pot en fonte couvert, 4 francs, une marmite en fonte la plus grande, 2 francs, une paire de chenets en fonte, 2 francs, un coffre en bois de chêne vieux, 1 franc, deux petites cruches à huile, 2 francs, et une chaise en bois d’aubier, 50 centimes.

- Parmi les bois sis sur la commune de Saint Astier, non affermés, situés aux dépendances de Tamarelle, Montplaisir, Merland et la Garmanie.

archives départementales de Dordogne, de l’état civil et des registres paroissiaux, des tables décennales, matricules militaires, cartes de Belleyme et de Cassini, cadastre Napoléonien
Joseph hérite, pour sa part, des bois en châtaigniers à Las Couderchas, situé en dessous de chez Fouilla, traversé par le chemin de Tamarelle à Montplaisir, joignant levant les héritiers de Maire Bonnet, midi Doche, couchant Mazeau, contenant 5 ares 32 centiares, La Fontaine de la Vigne, 3 ares six centiares, des bois taillis et futaie au Bos Soulet, 4 ares 50 centiares, pour un total de 13 ares 42 centiares.

Les autres immeubles répartis, entre autres, ont trouvent les parcelles, Au Sol des Dîmes, Aux Brandeloux, Du Pradeau, à la Font des Joncs, Las Garmanias, Las Feytaux, La Garmanie, Au Grand Bos etc. L’ensemble de ces bois déclarés produisent un revenu de 75 francs annuel pour un capital de 1500 francs.

Les donataires « serviront » au donateur, sa vie durant, une pension annuelle de 270 francs, versée en deux pactes égaux à terme échu, l’un le 24 juin, l’autre le 25 décembre.
Le donateur se réserve, sa vie durant, l’usufruit du lit dans la cuisine, faisant partie du lot de Sicaire.

Employés au Paris Orléans de père en fils

En 1838 la compagnie du Paris Orléans est créée. Le P.O. fusionne en 1852 avec les compagnies Orléans Bordeaux, Tours Nantes, et la compagnie du Centre. Sur Paris la gare d’Orsay et Austerlitz sont les deux pôles du P.O. Après la crise de 1929, les compagnies passent sous la bannière de la S.N.C.F. L’essor des chemins de fer est l’une des raisons principales des migrations des familles Neyssensas dans le courant du 19è siècle, vers Albi, Brive, ……

En gare, dans les ateliers, sur les voies, dans les bureaux de la compagnie, c’est une multitude de métiers qui concourent au bon fonctionnement d’une société qui s’apparente par sa rigueur, sa discipline, son uniforme, à l’armée. Les personnels sont issus, pour la plupart, des mondes agricole et militaire. (Anciens combattants de la grande guerre).



Joseph, (11 sur l’arbre) est qualifié de « poseur à la compagnie d’Orléans », lors de son mariage en 1879. Il « entre », après son service militaire, à la compagnie car avec ses quelques parcelles, il ne peut vivre du seul revenu de ses terres.
Son travail de cantonnier consiste à inspecter les voies, les signaux et assurer quelques actions de police si nécessaire en dressant des procès verbaux. Il travaille par tous les temps, à l’entretien des voies. Le soir il remise ses outils dans la maison de la garde-barrière, sa femme, Catherine Simon. La petite maison des Brandes, puis des Moulineaux, près de Razac, appartient à la garde-barrière. Si elle vient à décéder le cantonnier ne peut rester dans la maison. « Dans les années d’après guerre, le dimanche, Joseph va à la messe, le jeudi au marché de Saint Astier, et laisse sa jardinière (petite charrette), tirée par un âne, près du pont ».
Catherine Simon (11 sur l’arbre) : métiers - repasseuse à 19 ans, tailleuse à 24 ans, puis garde-barrière vers 1890. Catherine est occupée de 6h00 à 21h00 et ferme le passage à niveau à l’arrivée des trains et vaque à ses occupations domestiques. Joseph effectue l’horaire de nuit de 21h00 à 6h00 du matin. Le travail de la garde-barrière est mal reconnu par les chemins de fer et mal rémunéré. Les gardes-barrière participeront activement aux mouvements de revendications entre 1905 et 1910.

Leur fils, Henri, (12 sur l’arbre) en 1903, s’engage, pour 4 années, au 10ème régiment de Hussards de Tarbes emploi le 1er aout 1902.

Son livret militaire décrit les traits suivants : Cheveux et sourcils noirs, yeux gris, front ordinaire, nez moyen, bouche moyenne menton rond, visage ovale et taille 1m 68. Le degré d'instruction est noté de 0 à 5 : 0 ne sait ni lire ni écrire, 1 sait lire, 2 sait lire et écrire, 3 instruction primaire, 4 brevet d'instruction primaire et 5 bachelier et licencié. 

Son degré d’instruction, à 18 ans, lors du recrutement est de 3. Henri est « bon » pour l’équitation, pour s’occuper des chevaux et apte à la conduite des chevaux. Il devient brigadier le 29 aout 1904, puis Maréchal des Logis, le 31 juillet 1906. Mobilisé dans son emploi le 1er aout 1914. Affectation spéciale à l'Escadron du train des équipages à Limoges.

Henri, 23 ans, fait ses débuts dans les chemins de fer à Limoges, à la gare des Bénédictins le 1 mars 1907en tant qu'homme d'équipe.

Nous le retrouvons sur une carte postale, prise en 1915 devant la gare de Saint Astier, sur la gauche de la photo, à proximité du sémaphore - éditions Laronze.

carte postale, prise en 1915 devant la gare de Saint Astier

Il tient une sacoche dans la main droite. Par la suite il sera chef de gare intérimaire, et « son lit de camp le suit partout, Neuvic, St Seurin Beaupouyet, ... ». On le surnomme « 30 sous », puis Henri devient facteur enregistrant, service exploitation, le 1 janvier 1933. Le facteur enregistrant est un agent de mouvement ; c’est un grade très répandu, qui comporte des subdivisions : 2ème classe, 1er classe, intérimaire, principal. Le facteur enregistrant a une activité de gestion, d'écriture et de comptabilité, d'enregistrement des colis; il s'occupe de l'accueil en gare quand il y est seul. Henri, dans les années 20, est locataire dans les faubourgs de Saint Astier, rue Jean Jaurès, une habitation de type ouvrier, datant du XIXème siècle, puis, avec Germaine Royer, son épouse, et leurs 4 enfants, ils font construire un petit pavillon, en 1932, rue Georges Clemenceau, agrémenté d’un petit jardin potager. Henri est réquisitionné le 1 janvier 1940 à la gare de Saint Astier. Sa retraite débute en janvier 1941.


1ère partie



Documents de familles, traces du passé …..







1ère partie

Année 2012 : un Astérien de cœur, ancien notaire,  Serge Avrilleau, me confie des documents de membres de la famille Neyssensas, habitant les hameaux de Montplaisir, Tamarelle et Davalan, entre 1750 et 1880.

Sa disparition soudaine ne me permis pas, dans un premier temps, d’en acquérir l’ensemble. Aujourd'hui, l'ensemble de ces informations est disponible auprès de la Shap à Périgueux - Shap 1018909 - B-6-14

Ces documents, rédigés entre 150 et 250 ans pour le plus ancien, glissés dans un lot de cartons numérotés, proviennent des études de Maître Pierre Lavaud (1746 - 1774), Maître Victor Tamarelle-Mauriac, (1861-1874), Maître Pierre Marie Adrien Chiron, (1910-1944), pour in fine, être détenus par Maître Daniel Christian Avrilleau de Saint-Astier.

L’article suivant ne délivre donc que quelques éléments de ces documents sans citer la descendance des auteurs. Seuls seront mentionnés les ascendants.

Hameau de Davalan

François et Jean Neyssensas, fils de Martin et Anne Doche, et bientôt leurs enfants, en tout cas ceux nommés Sicaire, domiciliés à Tamarelle et Davalan,
3 P 3 4188 - 1808 - Cadastre Napoléonien - D2


Les documents se composent d’un cahier de correspondances, tenu par un nommé Sicaire Neyssensas, d’un livre de raison ou livre de compte, tenu par un autre Sicaire Neyssensas, d’un livret militaire, au nom de …… Sicaire Neyssensas, d’une minute de la Justice de Paix du canton de Grignols rédigé en 1802, d’un acte de vente daté de juillet 1774, d'une requête des frères et soeurs Neyssensas en 1811, de la carte de combattant d'Adrien Neyssensas en 1884.


Il s’agit dans un premier temps de définir à qu’elle branche les papiers de famille appartiennent.

En l’absence de toute filiation, le plus simple, à ce stade, se révèle être l’étude des signatures des Neyssensas présentes sur les documents, en les comparant avec celles apposées au bas d’actes d’état civil des Archives de la Dordogne et de documents notariés communiqués en 1990 par Marie Gibeaud, née Neyssensas, habitante de Davalan.

Après avoir identifié François et Jean Neyssensas, fils de Martin et Anne Doche, et bientôt leurs enfants, en tout cas ceux nommés Sicaire, domiciliés à Tamarelle et Davalan, je découvre enfin les propriétaires du cahier de correspondances, du livre de compte et du livret militaire.




Intéressons-nous tout d’abord, à Sicaire né en 1846, fils de Jean et Jeanne Duranthon, deuxième enfant d’une fratrie de 7 enfants, et son cahier de correspondances.


Description du cahier de correspondances de Sicaire


Portrait de Charles Baudelaire par Gustave Courbet - 1848

C’est un cahier d’élève, trace du passé, peut-être celui de Sicaire enfant, mesurant 20 cm par 24 cm.
Fermé, le livret, somme toute banal, est composé d’un corps d’ouvrage de 18 pages, dont certains d’ordre intime, d'autres d’ordre professionnel. La couvrure, partie de la couverture, est en carton jaunis par le temps, la charnière située entre le plat et le dos, permettant l’ouverture du cahier, les coiffes de têtes et de queue, sont naturellement étroites. Le cahier ne possède pas de feuille de garde. Les tranches regroupant la gouttière, la tranche de tête et la tranche de queue sont usées par l’usage et tout particulièrement l’angle droit supérieur.

Les feuilles de papier sont assemblées entre elles à l’aide d’une couture très fine. Chaque page est imprimée à l’aide de ligne horizontales.

La première de couverture, premier aspect identitaire et premier élément vu, est composé d’un cadre intérieur découvrant une gravure, avec à gauche au bas et verticalement un titre « cahier appartenant à », à l’extérieur du cadre, en bas de page et au centre, horizontalement, le nom du libraire-papetier « Charles Lenteigne » situé en 1851, rue Taillefer à Périgueux. Puis à l’intérieur du cadre, en bas de page à droite, toujours verticalement, un numéro, le 6, puis en haut à droite, verticalement, le nom de l’éditeur, « Girard », imprimeur de Monseigneur l’évêque et du clergé, 56 rue de Beaulieu à Angoulême.

En 1852, une deuxième adresse situe l’imprimeur « au 7 de la rue des 3 ND à Angoulême, ancienne maison Broquisse, se charge de toutes espèces d’impression (lettres de voiture, circulaires, affiches, cartes de visites, registres, etc.) ». Après 1865, le libraire Lenteigne disparaît du calendrier - annuaire de la Dordogne.

Sicaire a indiqué son nom, une première fois, à l’intérieur du cadre, verticalement, à la droite de la mention « cahier appartenant à » ; Neycensas Sicaire, avec une date : le 25 octobre 1854, puis une deuxième fois, en haut, au centre, en dessus du cadre, Neycensas Sicaire, une deuxième date, le 12 juillet 1855.

Le premier regard est attiré par l’image centrale, une gravure représentant un homme, un artisan dans son petit atelier, assis sur un tabouret, devant son établi. Il aurait été difficile de découvrir sa qualification, mais un écrit à l’intérieur du cadre sur la droite en son milieu, indique qu’il s’agit d’un lapidaire. Au fond à droite de l’atelier, en dessous d’une charpente, dans un mur à pans de bois, deux appareils en bois laissent à penser que le graveur a souhaité représenter une croix ….

Le métier de lapidaire selon Jean le Rond d'Alembert en 1751 :

« Les Français sont ceux qui y ont réussi le mieux, et les Lapidaires ou Orfèvres de Paris, qui forment un corps depuis l'an 1290, ont porté l'art de tailler les diamants, qu'on appelle brillans, à sa plus haute perfection. On se sert de différentes machines pour tailler les pierres précieuses, selon la nature de la pierre qu'on veut tailler. Le diamant, qui est extrêmement dur, se taille et se façonne sur un rouet d'un acier doux, qu'on fait tourner au moyen d'une espèce de moulin, et avec de la poudre de diamant qui trempe dans de l'huile d'olive ; cette méthode sert aussi-bien à le polir, qu'à le tailler ».


1ère remarque : 

Les dates mentionnées sur la première de couverture ne peuvent correspondre à l’âge où les écrits ont été rédigés, comme celles d’ailleurs de trois courriers, l’un indique "Saint-Astier le 26 septembre 1854" un autre, fait référence à la « fête patronale, qui est le 22 octobre prochain », un dernier mentionne le drapier Monsieur Boisseuil, Marchand drapier rue Taillefer, présent sur Périgueux en 1854.

Mais revenons à la date du 22 octobre : sur une période de 20 ans, trois dates correspondent au 22 octobre, fête du Saint-patron du village :
Le 22 octobre 1854, Sicaire à 8 ans, le 22 octobre 1865, Sicaire à 19 ans, et le 22 octobre 1871, Sicaire à 25 ans.
On peut raisonnablement opter pour cette dernière date, si l’on étudie la manière dont Sicaire nous transmet ses sentiments, ses émotions, son style, la construction de ses phrases, et l’utilisation des mots.
Ces courriers auraient donc été transcrits avec soin peu de mois avant la mort de son grand-père, Martin, en 1872.
Sicaire aurait donc « mélangé » volontairement quelques courriers personnels avec d’autres courriers, d’ordre professionnel, appartenant peut-être à son père, âgé de 40 ans en 1854.


2ème remarque : 

l’utilisation du cahier est limitée dans le temps, peut-être y a-t-il eu d’autres cahiers mais ceux-ci ne sont pas parvenus jusqu’à nous, ou, le donataire a jugé bon de ne confier au notaire que ce cahier. Nous comprendrons peut-être pourquoi à sa lecture….



Saint Astier enseignement instituteur rentrée des classes





1ère page




Saint-Astier courrier la poste



Lettre à un ami

Mon cher ami

C’est avec un doux plaisir que je t’invite à notre fête patronale, qui est le 22 octobre prochain, mes parents seront très contents de te voir, car ils le désirent depuis longtemps, ainsi, nous espérons que tu nous accorderas cette satisfaction.

Les amusements de notre frairie ne sont pas comme ceux des fêtes ordinaires, des amusements mondains, mais innocents et pieux, si bien en harmonie aux principes que tu as reçu de tes bons parents, et dont tu as profité avec tant de succès.

Permets, mon bon ami, de compter sur ta présence à laquelle nous attachons grand prixNous tacherons d’être aussi gracieux et aimables qu’il nous sera possible pour te rendre ce jour agréable.
Nous comptons sur ta présence.

Dieu, je suis avec un attachemement sans borne, ton dévoué. S Neyssensas


Réponse à la lettre précédente

Mon cher ami,

C’est avec plaisir que j’accepte l’invitation que vous me faite, d’aller à votre frairie, ce qui me procura l’avantage de vous voir et vos bons parents, que je n’ai pas vu depuis longtemps.

Votre aimable lettre me rappelle les jeux de notre enfance, ces amusements brillants et en même temps si innocents, à nous goutions le bonheur de l’enfance.

2ème page

Oui, mon cher ami, je me souviens avec satisfaction de ces jeux que j’aime à me rappeler, parce qu’ils étaient simples et purs.

Dieu, mon bon ami, compte sur ma présence, mes parents se joignent à moi pour t’assurer de leur attachement.


1er   Lettre d’un débiteur à son créancier

Monsieur,

Les circonstances dans lesquelles je me trouve m’ont empêchées de m’acquitter envers vous, l’époque du billet que je vous dois est expirée depuis huit jours, si vous pouviez m’accorder encore trois mois, en vous payant l’intérêt en même temps, vous m’obligeriez beaucoup. Dans le cas contraire je ferai tous mes efforts pour vous payer de suite ; cependant j’ose espérer que vous m’accorderez ce terme, que je vous demande, si vos affaires vous le permettent.

Dans l’attente de votre réponse je vous salue avec considération.

Saint-Astier le 26 septembre 1854

2ème   Réponse à la lettre précédente

Monsieur,

C’est avec peine que je me vois forcé de ne pouvoir satisfaire à votre demande, mais les affaires que j’ai contractées ne peuvent éprouver de retard, je vous prie de présenter cette somme d’ici trois jours car si vous prolongiez le temps au-delà, cela m’exposerait à recevoir des frais. J’espère monsieur, que vous voudrez bien prendre les moyens pour ne pas y manquer.

3ème page

J’éprouve un vrai chagrin de vous faire une demande si pressante, mais les raisons si impérieuses que je vous exprime m’y forcent.

J’attends avec confiance que vous y ferez honneur peut-être dans un autre temps. Je serai assez heureux pour avoir le bonheur de vous obliger.

Je suis avec une considération distinguée.

Lettre à un ami

Mon cher ami,

J’ai appris qu’il t’a accordé 15 jours de vacances. Oh ! quelle a été ma joie lorsque j’ai su cette bonne nouvelle, je me suis empressé de t’écrire pour t’engager à venir passer quelques jours avec nous, ce qui nous ferait un plaisir bien vrai. Nous tâcherons de te procurer tous les amusements qui dépendront de nous, ce qui me rappellera les jeux innocents de notre enfance, ces promenades si agréables, ces belles campagnes que nous parcourions où tout nous donnait la plus heureuse satisfaction.

Oui, mon cher ami, j’étais content lorsque le soir au retour, je pouvais te presser sur mon cœur, et dire je t’aime.

Accorde-moi donc, je te le répète et à mes bons parents, qui t’aiment beaucoup, qui se joignent à moi pour t’en prier aussi, quelques jours,

4ème page

de ceux qui, en récompense de ton application t’ont été accordé.

Dieu mon bon ami, je t’embrasse de tout mon coeur en attendant ton arrivée.

Réponse à la lettre précédente

Mon cher ami,

Il est vrai qu’il m’a été accordé quelques jours de vacances ; mais c’est avec plaisir que je me vois forcé de ne pouvoir en consacrer à l’invitation que vous me faites, malgré le plaisir que j’aurais de vous voir, des occupations importantes et des voyages indispensables ne me le permettent pas, mais dans un court délai, j’espère que j’aurai le bonheur de vous voir, ainsi que vos aimables parents, auxquels je vous prie de faire agréer mes respects ; mais aussi court qu’il soit, il sera toujours bien long pour moi, tant il me tarde de vous exprimer de vive voix le sentiment de mon cœur.

Dieu, mon digne ami, je vous embrasse avec affection.

Monsieur,

D’après plusieurs demandes de la somme de six cent francs que vous me devez pour marchandises, que je vous ai vendu et livrée

5ème page

depuis environ trois mois, que vous deviez me payer au bout de quinze jours après la vente, vous avez toujours éludé le paiement par des promesses que vous n’avez pas tenues.

Je me vois forcé malgré moi, si vous ne m’avez pas payé d’ici à huit jours, d’exercer contre vous des actes de rigueur.

Soyez bien persuadé, Monsieur, que ce sera contre mon cœur. Evitez moi, je vous prie, ce désagrément qui me serait si pénible. J’ai l’honneur de vos saluer avec considération.

La lettre est entièrement barrée par la plume de Sicaire et réécrite page 9

Lettre à mon parrain

Mon cher parrain,

Permettez-moi de m’entretenir quelques instants avec vous pour vous exprimer mon bonheur, celui de mes frères et de toute la famille, d’avoir un aïeul si digne de notre amour et nos respects.

Je viens pour vous témoigner ma reconnaissance pour toutes vos bontés qui sont sans bornes, que ni les travaux les plus pénibles ni les plus grands, les sollicitations les plus tendres, que vous ne cessez de vous imposer, lorsqu’il s’agit de l’instruction et du bonheur de vos enfants aussi n’oublierai je jamais tant de bienfaits.

Je tacherai par mon application à mes devoirs de vous dédommager autant qu’il sera en moi, de tant de sacrifice, bonté et de mériter de plus en plus votre tendresse et

6ème page

tant de bienfaits. Je prie le Seigneur de nous conserver longtemps et bien longtemps celui qui nous est si nécessaire et que nous vénérons avec si juste raison. Je suis avec un profond respect, votre respectueux.

Lettre à un ami sur la maladie de son ….

Mon cher ami,

Permettez-moi de vous témoigner la peine que j’ai de la maladie de votre cousin, qui vous devez l’espérez, ne sera pas aussi longue comme elle s’annonçait dans le commencement. Je prie le seigneur d’y porter un prompt remède, qu’il abrège ses souffrances et le rende bien sûr aux vœux de toute sa famille et à ceux de tous ceux qui le connaissent.

Je comprends que ses bons parents doivent avoir un regret bien vif des souffrances de leur enfant qui est si bon et si vertueux sous tous les rapports, qui a des sentiments si distingués et qui est si studieux et si appliqué à tous ses devoirs, qui mets tout son bonheur à plaire à tous ses dignes auteurs. Ah ! mon bon ami, le ciel protégera, n’en doutez pas, votre cher

7ème   page

Parent, il lui rendra bientôt sa santé à laquelle tous ceux qui le connaissent s’intéressent si vivement et qui est si nécessaire au repos de toute sa famille ; ce sont les désirs bien sincères que je forme.
A Dieu, je vous embrasse avec affections.

Lettre à un commissaire

Monsieur,

Comme vous allez souvent à Périgueux, si vous y allez mercredi prochain, je vous prierai d’avoir la complaisance de me porter :

    14 mètres 7 pouces de drap,

66 mètres 25 pouces de velours,

    25 mètres 20 pouces de calicot,

que je vous prie de prendre chez Monsieur Boisseuil, Marchand drapier rue Taillefer.

Faites comme si c’était pour vous, prenez le tout de bonne qualité autant qu’il vous sera possible, le drap couleur marron du prix de 20 à 25 francs le mètre, le velours bleu au prix de 18 à 20 francs le mètre, et le calicot de 1 francs à 1 francs 25 centimes le mètre. Je vous paierai ce qu’il sera juste.
Je vous prie de prendre un compte détaillé de toutes ces marchandises et vous direz à Monsieur Boisseuil que je l’acquitterai mercredi prochain.

J’ai l’honneur de vous saluer.                                                            1 francs en 1850 = 3,27 euros 
                                                               

8ème page

Lettre à un ami pour le prier de me prêter la somme de 1000 francs. (3270 euros)
Les circonstances dans lesquelles je me trouve, me font prendre la liberté de m’adresser à vous, pour vous prier de me prêter la somme de 1000 francs. Les bienfaits que j’ai reçus si souvent de vous, me sont un sur garant que vous ne balancerez pas à joindre celui-ci à ceux pour lesquels je vous dois toute ma reconnaissance.

Oh ! je n’en doute pas, si votre position vous le permet vous n’hésiterez pas un seul instant à m’accorder cette faveur. Je m’attendais à recevoir cette somme de plusieurs débiteurs qui me doivent par divers titres dont le temps est expiré depuis quelques jours, mais dans la position ou ils se trouvent ils ne peuvent s’acquitter envers moi, et m’ont prié de les attendre encore quelques temps.

J’ai recours à vous, Monsieur, pour remplir des engagements d’honneur et j’espère que vous voudrez bien me répondre de suite. Je suis avec une respectueuse considération.

9ème page

Lettre à un parrain

Mon cher parrain,

Permettez-moi de m’entretenir quelques instants avec vous, pour vous exprimer mon bonheur, celui de mes frères et toute la famille, d’avoir un Aïeul si digne de notre amour et nos respects.

Je viens pour vous témoigner ma reconnaissance pour toutes vos bontés qui sont sans bornes, que, ni les travaux les plus pénibles ni les plus grands sacrifices n’arrêtent lorsqu’il s’agit d’assurer l’avenir de vos enfants aussi n’oublierai-je jamais tant de bienfaits. Je tâcherai par mon application à mes devoirs de vous dédommager de tant de bontés et mériter de plus en plus votre tendresse.

Je prie le seigneur de vous conserver longtemps et bien longtemps celui qui nous est si nécessaire et que nous vénérons avec si juste raison.

Je suis avec un profond respect votre respectueux.

Lettre sur la bonne année.

A un père,

C’est à vous mon cher père, mon meilleur ami, et à vous ma tendre mère, que j’adresse les souhaits de la nouvelle année. L’usage ne les dicte point à ma plume, elle ne fait qu’obéir à mon cœur. Oui, père bien aimé, et bien respecté, je prie le seigneur de vous conserver longtemps ; aussi longtemps que l’ont

10ème page

été les soins que vous avez pris de mon enfance.

Oh mon bon père, je sens bien vivement toute la grandeur de vos bienfaits, aussi dans tous les temps, je ferai mes efforts pour vous procurer ma reconnaissance pour l’exactitude que je mettrai à remplir mes devoirs et à vous plaire. Vous rendre heureux, je vous le promets, mon tendre père, sera le plus grand bonheur que puisse goûter votre enfant.

Votre respectueux fils.

Autre sur la bonne année.

A un grand-père.

Comment puis-je mieux commencer l’année qu’en adressant au ciel mes prières et mes vœux pour qu’il vous assure une félicité durable. Oui, bon parrain, je désire que vous viviez longtemps sur la terre, heureux et satisfait. Je sens bien vivement toute la grandeur de vos bienfaits, aussi je prierai le seigneur non seulement au renouvellement de l’an, mais tous les jours de ma vie, pour qu’il vous bénisse, car que puis-je faire pour reconnaître tout ce que je vous dois, si ce n’est de vous aimer de vous honorer de demander à Dieu de vous récompenser de toutes vos bontés pour nous tous, aussi je

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Ne négligerai rien pour vous procurer combien je désire que rien ne manque à votre bonheur.

Je suis avec respect votre fils soumis.

Lettre d’un débiteur à son créancier

Monsieur,

Des circonstances auxquelles je ne m’attendais pas me forcent de vous faire la demande du montant des marchandises que je vous ai vendues, et quoique le terme ne soit expiré que depuis quelques jours, je suis forcé de vous prier de m’acquitter cette somme de 600 francs qui sont l’entier prix de ce que je vous ai vendu en date du 12 octobre récent. Je crains pourtant Monsieur, de vous gêner en réclamant sitôt ce paiement, mais c’est malgré moi que je le fais, vu que des affaires d’honneur exigent que je fasse rentrer mes fonds, sous le plus bref délai pour y faire face.

Croyez, Monsieur, que s’il se présentait toute autre circonstance ou je puisse nous obliger, je serais heureux de la saisir, avec empressement.

Je suis avec une considération très distinguée.

Monsieur votre très humble et très obéissant Serviteur.

12ème page

Lettre à un élève qui vient d’obtenir des prix de sa pension

Mon cher Théodore,

Je suis heureux de pouvoir vous témoigner la joie que j’ai de m’entretenir quelques instants avec vous, du succès que vous avez eu dans la distribution des prix qui ont eu lieu dans votre pension le 24 aout dernier. Oui, mon cher Théodore, j’en ai un plaisir bien vrai, parce que vous les avez mérités par vos travaux, votre zèle, votre application à vos devoirs.

Continuez mon bon ami, avec la même ardeur, vous deviendrez un homme d’un mérite distingué, vous vaincrez les difficultés qui s’opposeront à votre réussite, vous triompherez de tous les obstacles, et vos progrès seront toujours une réussite parfaite, et Dieu bénira les efforts que vous ferez pour acquérir des talents qui font le bonheur de l’homme vertueux en ce monde, celui de sa famille, de ceux qui l’entourent, et servent à acquérir encore un avantage bien plus désirable qui est la couronne immortelle du ciel.

Je suis, mon cher Théodore, avec un attachement sincère, votre dévoué ami.

13ème Page

Lettre à un cousin,


Mon cher cousin,

Cette lettre a pour premier objet de savoir de vos nouvelles, desquelles je m’intéresse d’une manière bien véritable, n’en ayant pas eu depuis longtemps, ce qui me donne beaucoup de peine, ainsi qu’à mes parents, ne sachant à quoi attribuer votre silence.

Veuillez nous rassurer sur nos craintes à l’égard de votre tante, de celle de Madame votre épouse et de toute votre famille.

Le deuxième motif c’est vous prier de me procurer un domestique de probité, de l’age de trente à quarante ans, qu’il soit ouvrier de terre, connaisant le commerce des bestiaux, homme de confiance, en un mot qu’il soit une personne sur laquelle je puisse compter pour l’administration de mes biens, je lui donnerai un salaire convenable.

Je m’adresse à vous mon très cher parent, avec la plus grande confiance, persuadé qu’il n’y a personne qui puisse mieux que vous me rendre ce service auquel j’attache un prix infini.

Pardon pour toute la liberté que je prends. Daignez être l’interprète de mes sentiments respectueux auprès de Madame votre épouse, et d’amitié auprès de mes petits cousins et cousines.

Votre tout dévoué parent.

 

14ème PAGE

Lettre à ma tante,


Ma chère tante,

Il est d’usage de souhaiter sa bonne année au jour qu’elle commence ; mais si cet usage n’était pas, je dirais heureux de l’établir, pour tous, j’exprime les désirs que je forme, mais seulement au premier jour de l’an, mais tous les jours de ma vie qui sont que vous viviez longtemps et bien longtemps pour me continuer vos bontés et pour la satisfaction et le bonheur de ceux qui vous entourent. Chère, ma très honorée tante, que je serais heureux de pouvoir vous reconnaitre autrement que par ces paroles, mon cœur serait dans la joie et l’allégresse, mais au regard de mon impuissance, je prie le ciel de vous bénir, de vous faire couler une vie heureuse dans la joie et la félicité. Et en récompense de vos vertus il vous accordera un jour une place dans la bienheureuse éternité.

Je suis avec un profond respect, votre tout dévoué neveu.

 

15ème Page


Réponse à la lettre précédente


La bienveillante lettre, mon cher neveu, que vous m’avez écrite au commencement de cette année, où vous m’exprimez le désir que vous formez pour moi d’une prospérité durable, est trop flatteuse et capable de me donner de l’orgueil, surtout lorsque vous me dites que vous vivez quelques obligations pour de petits services que je peux vous avoir rendu.

Je sais mon bon ami, que vous parlez avec sincérité, je vous connais, mais croyez que je sais me juger et que je suis bien convaincu que je suis capable de réserver ce service important à personne si je pouvais satisfaire le penchant de mon cœur, je serais heureux et très heureux de faire le bien.

Je vous remercie mon petit neveu, de tout ce que vous me citez d’aimable, et en récompense je désire que vous soyez comme vos auteurs, un modèle de sagesse et de vertu ; et que vous soyez convié au nombre de ceux que Dieu à destiné à occuper une place dans la véritable entrée au ciel. Je suis avec l’amitié la plus vraie, votre tante.

 

17ème Page

Daignez recevoir d’abord mes très sincère remerciements au service que vous m’avez ….  ma reconnaissance si infinie.

Vous m’avez accordé votre prétention pour me faire obtenir une place dans la circulation des chemins de fer ; j’en ai ressenti …. avec honneur, Monsieur que vous nous avez de continuer vos bienfaits. Pour moi je ne prétendrai qu’à vous témoigner ma reconnaissance dans le temps, pour toutes vos bontés.

Je suis avec un profond respect, votre très humble et très obéissant Serviteur.

 

18ème Page


Lettre d’un fils qui fait le tour de France à son père et à sa mère


Il y a déjà six mois que j’ai quitté la maison paternelle pour voyager et me perfectionner dans mon état. J’ai déjà parcouru plusieurs villes considérables, où j’ai vu des monuments bien beaux et remarquables, mais depuis mon départ de chez mes bons parents, quelles que soient les beautés en tous genres qui aient pu attirer mon attention, rien n’est comparable au bonheur de vous voir, de vous témoigner mon amour, mon respect, ma reconnaissance pour tous vos bienfaits. Puisque cet éloignement est nécessaire à mon bonheur et que vous l’exigez ou du moins que vous y consentiez, je m’y soumets avec résignation, mais j’espère que bientôt mon exil aura ses bornes, et que je pourrai vous dire souvent de vive voix combien je vous aime, vous exprimer ma tendresse et mon respect qui sont infini et que ma plus douce félicité est de vous rendre heureux.

Je suis à Nantes depuis peu de temps chez un patron qui parait bien honnête homme.

Dieu, je suis avec un profond respect votre fils soumis.




Etude d’un genre littéraire


Essentiellement composées de nouvelles épistolaires intimes, ces écrits vont longtemps conserver leur mystère, le mystère des dates mentionnées sur la couverture et l’unique date inscrite sur la deuxième page « Saint-Astier le 26 septembre 1854 ».







Les écrits de Sicaire Neyssensas sous le Second Empire


Face à une affluence d’écrits administratifs et la présence de la presse, (l’Echo de Vésone), la correspondance privée de Sicaire devient le refuge de son intime et peut être étudiée à présent comme un objet historique, mettant en scène, le diariste, son écriture, son langage, ses relations.

PRE 417/28 archives de Périgueux

En s’installant à Davalan, les parents de Sicaire, Jean et Jeanne Duranthon se sont éloignés de la précarité de leurs ancêtres, Martin et Guline Garreau de Tamarelle.

Le 19ème siècle reste le siècle qui symbolisa les débuts de l’écriture pour une grande partie de la population Française.  Cependant il existe des retards importants suivant les régions, le Sud-Ouest par exemple, en fonction de la richesse des terres mais aussi en fonction de l’habitat, qu’il soit dispersé ou groupé. Le début de l’alphabétisation chez les Neyssensas de Tamarelle débute à la toute fin du 18ème siècle, sous la plume de Martin et Anne Doche, lorsqu’ensemble, en 1809, ils signent au bas de leur acte de mariage.


Afin d’analyser le taux d’alphabétisation il est nécessaire de croiser les informations : nous disposons, des actes notariés et des actes d’état civil, en particulier l’acte de mariage, sauf réserve, quant à la tenue des actes paroissiaux, pour lesquels il n’est pas sûr que le curé desservant y apportât toute son attention. (Absence parfois de signature).

La diversité des sources qui nous sont parvenues, pour la famille de Davalan, permet aujourd’hui de comparer le niveau d'alphabétisation sur 4 générations.

Il faut tout d’abord imaginer François, Martin, Jean et Sicaire fils, pratiquant le savoureux patois Périgourdin, mais celui-ci devenant vite un obstacle important à l’apprentissage du Français. Montaigne ne disait-il pas « Que le Périgourdin y aille si le Français n’y peut aller ». Autre obstacle de taille, l’éloignement des centres urbains ; en ce qui concerne Saint-Astier, cependant, plusieurs marchés se tenaient annuellement depuis le Moyen-Age, ce qui permettaient d’importants brassages de population. Sicaire (son père peut-être aussi) va bientôt multiplier ainsi les occasions d’écrire avec ceux qu’il a rencontré, marchands de Périgueux, et auprès desquels il a acheté ou vendu une marchandise, parfois même fait avance d’argent.

Autre obstacle en Périgord, comme dans le Sud-Ouest dans son ensemble, les élites, jusque tard dans le 19ème siècle, vont freiner l’instruction des populations les plus pauvres. Il faut se souvenir que les philosophes des Lumières estimaient que seule une éducation basique semblait opportune pour les paysans.

Autre indice qui pourrait permettre de connaitre le degré d’instruction : le réseau des relations sociales de François, Martin, Jean et Sicaire à l’aide des témoins lors de leurs mariages.

Les témoins lors du mariage de François, en 1782, sont sonneur de cloches et laboureur, Martin, en 1809, cultivateur et cordonnier, Jean, en 1842, cultivateur, ouvrier maréchal, enfin Sicaire, en 1874, tailleur de pierre, charpentier, menuisier. Le réseau de relations est essentiellement constitué d’Astérien de même niveau de fortune.

Sans s’éloigner de leurs cousins de Tamarelle, comme le témoigne dans ses courriers en 1990, Marie Gibeau, le fossé culturel qui sépare les cultivateurs que sont Jean et Sicaire de Davalan des métayers de la Garmanie, s’accroît à la toute fin du 18ème.

L’investissement éducatif de Martin pour ses enfants va créer un écart d’alphabétisation de deux générations avec les Neyssensas, métayers à la Garmanie, tous descendants du couple Martin et Guline Garreau vivant entre 1706 et 1800.

Il n’en reste pas moins que Jean et Sicaire, paysans lettrés, se situent à un niveau inférieur dans la hiérarchie sociale du village car ils n’ont pas quitté leur hameau.

On imagine Sicaire prendre le chemin vicinal n°6, dit du Verdier, ou peut-être passer par le chemin du château de Puyferrat pour se rendre à l’école de Saint-Astier, tandis que sonne « la petite cloche » de l’imposante église au clocher bien visible des côteaux avoisinants. Sicaire, sabots aux pieds, parcourt les 2 km 900 en 45 minutes. 



Saint-Astier église portail intérieur ex-voto



Après l’apprentissage de l’écriture et de la lecture, et lorsque la semaine le permet, il participe à l’éducation religieuse prodiguée par le curé Théodore Lanoelle, en pratiquant les textes évangéliques, ses références à Dieu dans sa correspondance en témoignent.



Saint-Astier carte postale ancienne l'église
Saint-Astier


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Château de Puyfferat

Face aux mutations profondes de la société de ce siècle, aux changements de mode de vie et de travail, Sicaire souligne avec force son attachement à l’union familiale, premier groupe au sein duquel il s’est socialisé, lorsqu’il écrit à « Mon cher parrain », « A un père », « A un grand-père », mais aussi à ses profondes et sincères amitiés, « Mon cher ami », « Mon cher Théodore ». A l’attention des destinataires, Sicaire utilise toujours le singulier, « Monsieur », ou « Mon cher ami ».



Des moments forts pour prendre la plume

Sicaire a-t-il écrit ces courriers peu de temps avant le décès de son grand-père, qui fut aussi son parrain, Martin, décédé en 1872 ? C’est lors d’un moment fort qu’il écrit à son grand-père les mots suivants « Je sens bien vivement toute la grandeur de vos bienfaits, aussi je prierai le seigneur non seulement au renouvellement de l’an, mais tous les jours de ma vie, pour qu’il vous bénisse, car que puis-je faire pour reconnaître tout ce que je vous dois, si ce n’est de vous aimer de vous honorer de demander à Dieu de vous récompenser de toutes vos bontés pour nous tous ».

En tout cas l’approche de la nouvelle année est aussi l’occasion pour Sicaire de mettre en avant des portraits modèles des personnes qu’il aime, « C’est à vous mon cher père, mon meilleur ami, et à vous, ma tendre mère, que j’adresse les souhaits de la nouvelle année. L’usage ne les dicte point à ma plume, elle ne fait qu’obéir à mon cœur ».

Les écrits qui nous sont parvenus participent-t-il d’un rituel annuel auquel Sicaire répond ?

Où est ce pour lutter contre l’angoisse du moment et renforcer le lien familial après le départ de son cousin Sicaire pour la guerre de 1870 ; depuis la révolution de septembre 1868, en Espagne, le jeu des classes dominantes autour du trône d’Espagne va bientôt provoquer la guerre franco-allemande de 1870, opposant la France et une coalition d'États allemands dirigée par la Prusse.

Le cahier de Sicaire comprend 3 types de lettres, les lettres à des amis, lettres aux membres de sa famille et des lettres d’ordre professionnel.

Lettres à des amis

Les courriers les plus intimes signés de la plume de Sicaire, et les plus attachants, s’adressent à son ami d’enfance avec lequel Sicaire entretiendra une relation étroite, et qu’il espère rencontrer vivement à l’occasion de la fête patronale du 22 octobre en l’honneur de Saint-Astier. L’abbé Nogué en 1933, dans Pito Vilo - Grand Cluchié, la qualifie de « frairie ». Le terme possède plusieurs significations, la frairie religieuse, est un groupement d’habitants du voisinage, « les amusements de notre frairie ne sont pas comme ceux des fêtes ordinaires, des amusements mondains, mais innocents et pieux », du point de vue laïc, la frairie désigne la fête locale annuelle du village organisée généralement autour d'un événement particulier (course cycliste, cavalcade, feu d'artifice, brocante, repas champêtre).

La nature s’offre à Sicaire et son ami en présent que l’homme reçoit de Dieu « ces promenades si agréables, ces belles campagnes que nous parcourions où tout nous donnait la plus heureuse satisfaction ».

On ne connaîtra jamais l’émotion ressentie par son ami lorsqu’il découvrit ses phrases, sa réponse pourtant en est un témoignage, « j’espère que j’aurai le bonheur de vous voir, mais aussi court qu’il soit, il sera toujours bien long pour moi, tant il me tarde de vous exprimer de vive voix le sentiment de mon cœur. Dieu, mon digne ami, je vous embrasse avec affection ».

De même les qualificatifs dévoilent un peu du « quant à soi » de chacun, « doux plaisir, ta présence, attachement, la plus heureuse satisfaction, de tout mon cœur, le sentiment de mon cœur ».

De même lorsque Sicaire s’adresse à l’un de ses amis pour « témoigner la peine » qu’il a « de la maladie » de son cousin, nous découvrons une autre expression de son affect, « le ciel protégera, n’en doutez pas, votre cher parent, il lui rendra bientôt sa santé à laquelle tous ceux qui le connaissent s’intéressent si vivement » et l’on se rapproche peut-être là des contenus des livres de raison, ou cependant la discrétion reste la norme lorsqu’il s’agit d’exprimer ses affects.

Un « ami » que l’on nomme Monsieur

On se situe dans le cadre professionnel. Sicaire (ou son père peut-être ?) demande un prêt de 3270 euros, « Les circonstances dans lesquelles je me trouve, me font prendre la liberté de m’adresser à vous, pour vous prier de me prêter la somme de 1000 francs. Oh ! je n’en doute pas, si votre position vous le permet vous n’hésiterez pas un seul instant à m’accorder cette faveur ».

Un ami que l’on nomme Théodore, pensionnaire

« Continuez mon bon ami, avec la même ardeur, vous deviendrez un homme d’un mérite distingué, vous vaincrez les difficultés qui s’opposeront à votre réussite, vous triompherez de tous les obstacles, et vos progrès seront toujours une réussite parfaite ».

De 1800 à la fin du Second Empire, les campagnes connaissent de lentes mutations, les usages alimentaires, les biens matériels, et finalement le quotidien des habitants s’améliorent avec la prospérité économique. C’est dans ce contexte que Sicaire et son ami Théodore vont bénéficier des bases d’une école primaire en devenir. On est encore éloigné d’un enseignement obligatoire et gratuit apparaissant avec les réformes de J. Ferry en 1881. Cependant sous Louis-Philippe le ministre de l’instruction publique, Guizot en 1833, demande à chaque commune de plus de 500 habitants de créer une école primaire de garçon, avec une organisation de l’enseignement laissé pour une grande part à l’église.

En 1850, la loi Falloux, sous la Seconde République, va renforcer le rôle de l’Eglise, les communes de plus de 800 habitants ouvre des écoles primaires pour filles.

Pourtant la condition essentielle de la présence des enfants des campagnes à l’école dépend de leur environnement familial.

Sicaire à son parrain :

« Je viens pour vous témoigner ma reconnaissance pour toutes vos bontés qui sont sans bornes, que, ni les travaux les plus pénibles ni les plus grands sacrifices n’arrêtent lorsqu’il s’agit d’assurer l’avenir de vos enfants aussi n’oublierai-je jamais tant de bienfaits ».

Lettres à ses parents

Sicaire à l’adresse de ses parents et grand-père, donne un sens tout particulier à son attachement aux relations et valeurs entretenues avec les membres de sa famille, « ma reconnaissance pour toutes vos bontés, les sollicitations les plus tendres, que nous vénérons avec si juste raison, vous mon cher père, mon meilleur ami, et à vous ma tendre mère, toute la grandeur de vos bienfaits, vous assure une félicité durable, combien je désire que rien ne manque à votre bonheur », ....... « Puisque cet éloignement est nécessaire à mon bonheur et que vous l’exigez ou du moins que vous y consentiez, je m’y soumets avec résignation, mais j’espère que bientôt mon exil aura ses bornes, et que je pourrai vous dire souvent de vive voix combien je vous aime, vous exprimer ma tendresse et mon respect qui sont infini et que ma plus douce félicité est de vous rendre heureux »tout en respectant une conduite sociale en accord avec les usages de son temps.

L’éducation des enfants, après 1850, n’est plus sous l’influence des anciens du village, du curé, des gens vivant à la ferme, des grands-parents, c’est aux parents d’assurer l’éducation, puis, peu à peu, l’école toute puissante va remplacer les modes traditionnels d’éducation, puis bientôt se sera, pour Sicaire, l'apprentissage d'un métier à Nantes.

Lettres à des relations professionnelles

Sicaire, ou son père Jean, pratiquent la poly-activité. Ils complétent leurs revenus en période hivernale et sont "artisans à domicile".

S’adressant à un commissaire, Sicaire ou Jean lui demandent d’acheter, auprès d’un certain Boisseuil, marchand-drapier de Périgueux, 14 mètres 7 pouces de drap, 6 mètres 25 pouces de velours et 25 mètres 20 pouces de calicot, le calicot est un tissu de coton grossier servant en couture à fabriquer des patrons.

Sicaire ou Jean travaillent-t-ils pour un négociant Astérien en confectionnant des vêtements ?








Le marchand-drapier Boisseuil installé après 1847 est présent sur le calendrier de l’industrie et du commerce Périgourdin en 1851, et ne tient plus boutique en 1857.

« Faites comme si c’était pour vous, prenez le tout de bonnes qualités autant qu’il vous sera possible. Je vous paierai ce qu’il sera juste. Je vous prie de prendre un compte détaillé de toutes ces marchandises et vous direz à Monsieur Boisseuil que je l’acquitterai mercredi prochain ».


Périgueux vieille rue carte postale ancienne delcampe
Rue Taillefer - Périgueux


Lettre d’un débiteur à son créancier

« Les circonstances dans lesquelles je me trouve m’ont empêchées de m’acquitter envers vous, l’époque du billet que je vous dois est expirée depuis huit jours, si vous pouviez m’accorder encore trois mois, en vous payant l’intérêt en même temps, vous m’obligeriez beaucoup. Dans le cas contraire je ferai tous mes efforts pour vous payer de suite ; cependant j’ose espérer que vous m’accorderez ce terme, que je vous demande, si vos affaires vous le permettent ».

Sicaire (ou Jean) ne peut compter sur un revenu régulier. Il recourt, pour des besoins ponctuels en argent, au crédit, peut-être pour l’acquisition de terres, de location foncière, ou l’achat, dans notre cas, de marchandises pour son travail artisanal d’hiver.

Le crédit au temps de Sicaire est exclusivement réservé au commerce, plus rarement pour des raisons familiales, mariage, accident de la vie ou perte de récolte. Dans ce cas il s’agira plutôt d’usure, somme prêtée par un usurier à un taux souvent trop élevé.

Le prêteur est localement un commerçant aisé de Saint-Astier, ou le plus souvent un notaire, en raison des carences du système bancaire.

Conclusion

Les écrits de Sicaire nous content l’histoire de son quotidien, de ses proches, de leurs sentiments, de leurs émotions parfois, et engagent une réflexion sur les relations sociales et l’économie domestique au 19ème siècle.

En effet, avec Sicaire on assiste à l’émergence de l’anonymat d’un cultivateur installé, issu d’un groupe social rarement alphabétisé, en ascension sociale, dont les écrits restent un choix personnel obscur.

L’exploration du journal de Sicaire met en évidence son conformisme religieux et social et en même temps l’affirmation d’une réalité, d’une vérité qui ne permettent pas de remettre en question son contenu. Sicaire ne compte pas, il raconte, contrairement au document présenté dans un deuxième article émanant de son cousin Sicaire né en 1842, véritable livre de compte de biens matériels et immobiliers.

Le livre de famille de Sicaire, car il faut bien nommer ce petit ouvrage mémoriel, est semble-t-il unique dans l’histoire des familles Neyssensas pour le 19ème siècle.

Celui qui a transmis ces documents d’évènements vécus a-t-il souhaité créer un lien entre générations en confiant un secret bien gardé et, finalement étaient-ils réellement destinés à être transmis au notaire.





Le nom de famille NEYSSENSAS est présent sur ce site. sa popularité et retrouvez vos ancêtres








Les évènements en 1854


Le marchand-drapier Boisseuil installé après 1847 est présent sur le calendrier de l’industrie et du commerce Périgourdin en 1851, et ne tient plus boutique en 1857.








2ème partie




L'histoire de vie de Sicaire Neyssensas




Saint Astier carte postale le pont sur l'isle
Saint-Astier


L’article retrace deux années de l’existence de Sicaire, fils de François et Marie Duranthon, petit-fils de Martin et Anne Doche, né le 30 aout 1841, à Tamarelle, hameau de Saint-Astier. Ses frères, Martin, né en 1844 et Sicaire dit Grégoire, né en 1846, habitent le hameau. 

Sicaire apparaît sur l’arbre en 5ème génération, époux d’Elisabeth Mazeau.




Deux évènements importants vont organiser l’histoire de vie de Sicaire entre 1870 et 1875 : la guerre de 1870 puis le partage des biens de François et Marie, ses parents, en 1874.

Près de 150 ans plus tard, deux documents nous sont parvenus :



      Un livret militaire

        Un livre de compte





Un livret militaire



Le parcours militaire de Sicaire est résumé dans la rubrique « conflit » article, « les oubliés de 1870 », accompagné d’un article décrivant la fin tragique de Pierre Neyssensas, 21ans, lors du combat de Lailly.

En 1870, un nouveau décret divise la Garde Nationale en deux groupes.

Les plus jeunes hommes sont appelés auprès de la Garde Nationale Mobilisée pour défendre le pays, les autres, au sein de la Garde Nationale Sédentaire maintiennent l’ordre dans les provinces.

Référence : 1904, « les Mobiles de la Dordogne » - 22ème régiment de Marche - par Emile Giraud, sous-officier au premier bataillon, ancien maire de Bergerac, période de guerre de septembre 1870 à mars 1871.





Le livret militaire de Sicaire se compose simplement d’une première page en parchemin.

Seule trace de ce passé, en 1933, l’abbé Nogué, dans « Pito Vilo Grand Cluchié », mentionne l’élection de Sicaire en qualité de Caporal de la Garde Mobilisée, le mardi 1er novembre 1870.

Le 12 décembre 1870, Sicaire quitte Saint-Astier pour Périgueux. Le maire, Tamarelle-Mauriac, accompagne la Garde Mobilisée à la Gare de Saint-Astier, sous les applaudissements des Astériens.

Sicaire, en compagnie des soldats de Nontron et de Périgueux, est incorporé au sein du 3ème bataillon en partance pour Blois, puis fait campagne comme corps-franc, sous le commandement du Colonel Marty, avec les volontaires de Cathelineau.

Quelques jours après la fin de la guerre et la déchéance officielle de Napoléon III, de retour à Saint-Astier, Sicaire épouse Elisabeth Mazeau le 3 avril 1871.


Les mobiles de la Dordogne en 1870



Les mobiles de la Dordogne aristide Briand place Tourny
Aristide Briand, à Périgueux, lors de l’inauguration du Monument en 1909










Un livre de compte


Le livre est composé de 9 pages. 

La page de couverture daté de 1875, où l’on reconnait l’écriture de Sicaire.










Le personnage présent sur la première de couverture se nomme Ulysse Aldrovandi, scientifique italien de la Renaissance, né le 11 septembre 1522, mort le 4 mai 1605 à Bologne. Accusé d'hérésie en 1549, il est emprisonné un temps à Rome. C’est à Rome qu’il découvre la botanique, la zoologie et la géologie. Le cahier est imprimé chez P. Deschamps, « imprimeur en lettres », Grand-rue à Nontron entre 1849 et 1877.




Une pratique comptable domestique issue peut-être de l’oralité familiale, avec la même discipline dans la tenue de ses comptes que son cousin Sicaire lorsqu’il tient correspondance avec ses relations professionnelles. Sicaire aîné débute son livre de compte après avoir acquis les biens composants le partage de ses parents.

Le livre de compte est le plus souvent tenu par l’ainé au sein d’une famille possédant des biens immobiliers et mobiliers. On ne sait si François a laissé de son côté un ou plusieurs livres de compte, en tout cas, ils ne nous sont pas parvenus. Sicaire commence son livre de compte peu de temps après son retour de guerre, au moment où il va fonder son foyer. Les femmes sont absentes de la tenue des livres comptables, d’ailleurs Elisabeth Mazeau, son épouse, ne sait signer.

Il faut comprendre la présence d’un tel livre de compte chez le notaire de Sicaire ; ce document est un bien précieux, une preuve lors d’une succession. Objet de rituel, de pouvoir, celui qui sait écrire et compter, et cela reste encore rare en 1874, détient entre ses mains le patrimoine familial composés de revenus, de terres, peu à peu accumulés.



D’une écriture appliquée, Sicaire rédige une


Table numérique de « ses barriques »




La deuxième page énumère la liste des barriques de Sicaire, 3 vieilles barriques, 2 barriques mi-usagées et 3 barriques neuves pour un total de 8 barriques. Sicaire note l’importance que possède à ses yeux les précieux contenants quand il écrit « mes barriques ».




La page contient 17 lignes et laisse ainsi place à l’achat de nouvelles barriques. La numérotation en chiffres romains immatricule chacune des barriques.

Provenance des barriques : dans les années 1850, François, père de Sicaire possède 24 barriques numérotées d’une valeur de 240 francs partagées entre ses trois fils par tirage au sort devant notaire en octobre 1874 - contrat détaillé ci-dessous. Sicaire, lors du partage, est âgé de 32 ans.


La culture de la vigne à Saint-Astier


Le hameau de Tamarelle se situe sur un coteau forestier du Périgord central posés sur des terrains sidérolithiques composés de sables, d'argiles, d'altérations calcaires, et de concrétions ferrugineuses.




Retrouvons l’enquête commandée par le préfet Romieu à Cyprien Brard en 1835 et la réponse du maire de Saint-Astier soit à peine 35 ans avant la période qui nous intéresse.

(Réf archives départementales de la Dordogne - Frad024 - 6M540 à 6M539)

La culture de la vigne à Saint-Astier s’effectue sur « la terre la moins bonne à concurrence d’un vingtième. La plantation s’effectue de la façon suivante : on creuse un fossé dans lequel on place le cèpe de la vigne, d’autres l’introduise dans la terre à l’aide d’une barre de fer quant au « provinage », voici comment on opère : s’il s’agit d’une nouvelle vigne, on la couche tout entière, à la différence de ce qu’on pratique pour la vieille vigne dont on ne couche que le cèpe. On donne deux façons qui consiste à retourner fortement la terre, et d’autres dans un léger labour ou binage. Toutes deux sont exécutées à la bêche ; la 1ère s’effectue de mars et pendant les mois d’avril et de mai ; la 3ème dans les derniers jours de juin puis en juillet. (Sarment - le provin)

Voici quelques noms vulgaires des raisins cultivés dans la commune : qualité, Pinot, Navarre, Petit-fer, Mouzillon, blanc Sémillon, Muscat ».




La terre de Tamarelle, depuis bien longtemps, est propice à la culture de la vigne, d’ailleurs Tamarelle serait issu du terme « tamara » rangée de vigne.

Pour rappel, les hameaux de Tamarelle et de la Garmanie, dans le courant du 15ème siècle, se situent à proximité d’un plateau d’environ 30 à 40 mètres, lieu de versement de la dîme en compensation des services rendus par l’abbaye : « Lou soù de la diémo » le sol de la dîme appelé aujourd’hui « le Sol ». (Zppaup - Saint-Astier). Parcelles 897, 899, 931, 932, 933 appartenant à François Neyssensas - père.

Quelques décennies plus tard, Sicaire connaît bien « Les crûs renommés des Courroies et Puyonem vendus sur le marché de Périgueux… », les parcelles de Sicaire, à n’en pas douter, offraient un bon vin ….. 
Avec des cépages comme le « Pinot », ou le « Navarre », planté en grande quantité en Dordogne, pour sa fertilité, la grosseur de ses raisins ronds.  Le « Navarre vient dans les sables, les graves et s’accommode de toutes les expositions », quant au cépage « Petit fer » il est utilisé pour la consommation courante, « d’autant plus que planté sur des terres calcaires ses raisins sont chétifs » - Le Journal d'agriculture pratique, Volume 36, numéro 2 en 1872.


Périgueux les bords de l'Isle la voie verte


Sicaire cultive en vignes basses et en « jouales ». Le maillage de la vigne s’effectue par entretien de mars à avril à l’aide de piquets appelés carrassonnes. Les piquets de vigne sont en bois d’acacia et tiennent les fils de fer au bout du rang.

Le maire de Saint-Astier, en 1844, évalue le prix moyen de la vigne à 500 francs, un rendement pour 6 barriques de vendanges par journal, mesure de Saint-Astier, soit 31 ares, 2 centiares, 8 centimètres.


Calcul de la production viticole de Sicaire en 1875


La barrique du Périgord, à la fin de l’Ancien Régime, valait entre 210 et 220 pintes, la pinte équivalant à 1,468 litres, mesure de Saint-Astier, soit entre 308 et 323 litres. (Les Anciennes mesures locales du Sud-Ouest - Institut d’Etude du Massif Central - Université Blaise Pascal Clermont Ferrand - 1996).

Sicaire consacre 28 ares à la culture de la vigne (acte notarié - 1874), à peu près donc à un journal, ce qui correspond à 6 barriques comme l’indique le maire de Saint-Astier.

Les 8 barriques de Sicaire correspondent, bon an mal an, entre 2464 et 2584 litres. En 1864, un litre de vin vaut entre 20 et 25 centimes, (Shap - 1947) soit un revenu annuel d’environ 646 francs, équivalent à 2112 euros aujourd’hui.





« En une vingtaine d’années, de 1850 à 1870, on avait planté une dizaine de milliers d’ha de vignes nouvelles, ce qui avait entrainé une vague de défrichements ; en 1872, la surface du vignoble périgourdin atteignait près de 110 000  ha ». 

Puis l’épidémie de phylloxéra toucha de plein fouet les petits paysans, qui, endettés par la plantation de nouveaux plans, vont devoir vendre leurs biens après 1892. 

« Structures agraires traditionnelles et révolution agricole dans les campagnes périgourdines » - René Pijassou in Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest - 1966.

Le maire de Saint-Astier note que « les habitants de Saint-Astier sont sujets le plus souvent à des irritations d’estomac, aux inflammations, ceux de la campagne sont sujets à des fièvres intermittentes, aux pneumonies. Tous les Astériens boivent du vin ou de la piquette ».

A la question : « combien compte-t-on d’ivrognes reconnus tels dans la commune », le maire répond « le nombre n’est pas très considérable …. ». Par contre « les Astériens ne font pas chabrol ». Le maire note que « l’âge le plus avancé auquel les habitants parviennent est de 70 ans ».


Livre de compte de Sicaire













suite du livre de compte de Sicaire


Mr Avrilleau, dans son courrier du mois d’aout 2012, indique : « la suite du cahier est un livre de compte détaillé indiquant les recettes et dépenses courantes des années 1874 et 1875. Des noms de personnes sont cités : Martin, Carcaret, Brousset, Melanay, Banarel, Crémillou, Lavaud, Boisseau, Rigaud, Aucouturier et quelques noms de village qui indiquent la zone où Sicaire vécut, Davalan, Monplaisir, Tamarelle … ».

Découvrons à l’aide du site Geneanet les origines géographiques possibles des « clients » de Sicaire.
Etaient-ils Léonard Martin, cultivateur au Pigat, Brousset Léon de Bergerac, Boisseau Jean, charpentier à Saint-Astier, ou Jean Lavaud, cultivateur à Tamarelle, Pierre Aucouturier, meunier au « Moulin Grand » de Chantérac, ou Gabriel Aucouturier, vétérinaire à Saint-Astier, 30 ans, et les nombreux Rigaud…..


Saint astier carte postale ancienne le marché


Toujours sur Geneanet, le patronyme Banarel, est présent dans les Alpes-Maritimes, Cremillou (x) à Raix en Charente, Carcaret en Haute-Vienne, quant à Melanay, ce patronyme est introuvable avec cette orthographe en France sous le Second Empire. Ces patronymes n’apparaissent pas dans les recensements de population de Saint-Astier en 1872 et 1876.

Mr Avrilleau note aussi, en particulier, la présence « d’un véritable inventaire des objets appartenant à Sicaire Neyssensas ».

Un partage établi le 8 octobre 1874 devant Maître Tamarelle Mauriac, à Saint-Astier, permet cependant de reconstituer l’inventaire des objets ayant appartenu à Sicaire Ainé et ses frères, Martin et Sicaire plus jeune.

L’acte est retranscrit intégralement d’après un original transmis en 1990, par Madame Marie Gibaud de Davalan, née Neyssensas.

Document inestimable pour l’étude des familles Neyssensas de Tamarelle, le partage note l’ensemble des biens inventoriés, leurs valeurs, qu’ils soient mobiliers ou immobiliers, mais aussi les personnes présentes lors de l'inventaire et les liens de parenté avec le défunt. Les biens inventoriés appartenaient à François Neyssensas et Marie Duranton leurs parents.

En 1860, peu avant l’avènement de l’Empire libéral, François est le propriétaire terrien le plus important de Tamarelle, 40% des immeubles, habitations, granges, lui appartiennent.

La nature des surfaces léguées en 1874 par François à ses trois enfants se composent de 15% de près, 18% de vignes, 25% de châtaigniers, 15% de terres à grains et 27% de taillis.


Malheureusement le partage de ses terres en 1874 va devenir un véritable obstacle à la prospérité de chacun de ses fils, les réduisant en petits propriétaires, et ne leur permettant pas de vivre décemment. Après la crise du phylloxera, peu à peu, les parcelles sont cédées à Capelle en 1885, puis Bonnet, Parrot et Berlureau, Bloys, en 1919, puis Beau en 1920.



Les noms des propriétaires de terres et autres biens à Tamarelle selon l’acte notarié


La veuve Bonnet, la veuve Parade, Madame Fonpeyer, Boisjean, Doche, Lacoste, Crevet, Lacoste, Bouthier, Monjean, Lavaud, Chazotte, Beau, Gadeau, Mazeau, Delsol, Ramadour, Soulier, Capelle, Ribeyreix, Verninas, Dalesme, Pradeaux, Dumarchapt, Robinet, Parrot, Tamarelle, Dauriac, Benoit, Monsieur de Belair, et Martin Neyssensas, autre cousin.








Le 08 Octobre 1874


Devant Tamarelle Mauriac, notaire au chef-lieu du canton de Saint-Astier (Dordogne) et deux témoins.


Les toits de saint astier


Ont comparu

Sicaire Neyssensas, fils ainé,

Martin Neyssensas, fils second,

Et autre Neyssensas, fils troisième et plus jeune,

Tous trois propriétaires-cultivateurs demeurant au village de Tamarelle, commune de Saint-Astier.

Lesquels ont dit que, soit comme héritiers de François Neyssensas, leur père, en son vivant propriétaire-cultivateur demeurant au dit village de Tamarelle, soit comme donataires de Marie Duranthon, sa veuve leur mère, propriétaire-cultivatrice, y demeurant également, suivant contrat passé devant Mauriac, notaire soussigné aujourd'hui qui sera enregistré avec ces présents, soit enfin comme coacquéreurs de divers, notamment aux termes de deux contrats passés devant le même notaire le dix décembre 1865 et le douze juin 1866, ils sont propriétaires des biens meubles et immeubles ci-après désignés consistant en un corps de biens situé à Tamarelle et dépendances sur la commune de Saint-Astier, composé de maison d'habitation et bâtiments d'exploitation, cour, jardin, terres à grains, près, bois, vignes, et autres natures de fond et assortie de ses cheptels et immeubles par destination ;

Qu'ils sont sortis de l'indivision relativement à ces divers biens en les partageants dans l'ordre de leurs droits avec le concours d'un expert choisi par eux à cet effet.

Et ils ont requis le notaire soussigné, de dresser acte du partage qu'ils en ont ainsi opérés en trois lots égaux qu'ils tireront au sort et dont voici la composition :


1er lot - Attribué à Martin Neyssensas (après tirage au sort)


Ce lot comprend


Meubles


1° - Un lit complet moins ses draps estimé à vingt-huit francs.
2° - Un cabinet à deux portes et deux tiroirs estimé à vingt-cinq francs.
3° - Une coite (couette), un traversin garni de plumes mélangés, le tout dix francs.
4° - Une table en bois de peuplier, trois francs.
5° - Une lessive, estimée six francs.
6° - Une lampe à queue, quatre mauvaises chaises, trois assiettes en étain, le tout estimé à six francs.
7° - Huit fûts de barriques ensemble, quatre-vingt francs.
8° - Une charrette estimée, cent quarante francs.
9° - Un petit bassin en cuivre jaune, un araire en fer avec versoir estimé le tout, dix-sept francs.
10° - Un joug garni de ses liens, douze francs.
11° - Une herse en bois, trois francs.
12° - Un sarcloir, une fourche en fer, une pelle en fer, un hoyau, une hache et deux bêches, le tout estimé, sept francs.
13° - Quinze draps de lit, douze serviettes et trois nappes, le tout estimé, soixante francs.
14° - Dix cuillers en étain, et dix fourchettes en fer, plus une grande cuiller en étain, le tout estimé deux francs.
15° - Deux pots en fonte, deux francs.
                               
Total Mobilier - 401 francs


Immeubles - Attribué à Martin Neyssensas


1° - Des bâtiments de Tamarelle composés de Maison d'habitation, four, buanderie, étable, grange, cave et cours d'un seul tenant divisés en deux parts du levant au couchant, la part du nord composé de la maison d'habitation, four, buanderie, étables, et partie de cour comportant au nord, des bâtiments de Martin Neyssensas, au levant, ci-après désignés, au midi, les cours et bâtiments du second lot, mur mitoyen entre et au levant, un chemin, compris sous le numéro 1039 Section A sur le plan cadastral.

2° - La grange et appentis isolés joignant nord et levant le chemin et la pièce de terre ci-après désignée dite Le Baradés, midi et couchant Le Baradés, figurant au plan cadastral sous le numéro 1077 même section A du plan cadastral.

3° - L'entière petite pièce de terre à grains dite Le Baradés avec le puit qui s'y trouve creusé, sise à Tamarelle faisant crochet contenant cinq ares quatre-vingt centiares, joignant levant, et midi le chemin, couchant, Martin Neyssensas, nord, la grange, ci-dessus désignée, et le chemin figurant sous le numéro 1076 et 1081 de la même section A.

4°- Les jardins et terres à grains au même lieu contenant sept ares treize centiares joignant nord Martin Neyssensas, levant Doche, midi, Ramadour et la grange du second lot, mur mitoyen entre, et couchant, les bâtiments du présent lot figurant au plan cadastral sous les numéros 1038 et 1040 de la même section.

5° - Une pièce de terre à grains dit Le Claud de Fusiller contenant neuf ares cinquante-sept centiares figurant au plan cadastral à partir du numéro 780 de la même section, et joignant nord Boisjean, midi et couchant, le chemin, et levant Martin Neyssensas.

60 - Une pièce de terrain en nature de terre à grains et vignes dite Le Rouyau de Sous Maison faisant crochet, contenant onze ares cinquante-cinq centiares joignant nord, un chemin, levant, la veuve Bonnet, midi et couchant, Martin Neyssensas, figurant au plan cadastral sous les numéros 806 et 810 même section.

7° - L'entière pièce de joëles et vignes appelés de Sous Maison contenant huit ares vingt un centiare confrontant, nord, le chemin, levant, Martin Neyssensas, midi, Bonnet, couchant, Tamarelle, et figurant au plan cadastral sous les numéros 815 et 816 de la même section.

8° - L'entière petite pièce de terre dite Les Chenevières contenant cinq ares trente un centiare joignant nord, Doche, levant, Ramadour, midi, Garreau et couchant, un chemin figurant au plan cadastral sous le numéro 771 de la même section.

9° - Terre à grains et châtaigneraie faisant crochet appelée Brandelou et Grand-Coderc contenant seize ares quinze centiares joignant nord, le chemin et Monjean, levant, Monjean et Le Baradés du second lot, midi, Garreau et Tamarelle et couchant, ce dernier, et Lavaud figurant au plan cadastral sous les numéros 1002 et 1003 bis de la même section.

10° - D'un terrain en nature de terre à grains, pré, vigne, et friche dit De l'Eygadour, Pinaud et vigne longue  divisé, du levant au couchant, en deux parts égales, la part du midi faisant plusieurs crochets contenant quarante-sept ares quarante-huit centiares joignant l'autre moitié, attribué au troisième lot, et Lacoste, levant Crevet, Lacoste, la veuve Parade, Bouthier et Monjean, midi ce dernier, et Martin Neyssensas, et couchant Bonnet, Garreau et Martin Neyssensas, figurant au plan cadastral sous les numéros 674, 675, 686 bis et 687 de la même section.

11° - De la pièce de terre joële et pré appelée Au Bois Soulet et Combes de Milancin divisée en trois parts du levant au couchant la part du nord contenant soixante-trois ares quinze centiares joignant nord Garreau et le bois ci-après désigné, levant Garreau, midi, la part attribuée au second lot et couchant Neyssensas et Laveau figurant sous partie du numéro 130 section B du plan cadastral.

12° - Bois, taillis et friches dits Le Bois Soulet faisant crochet contenant cinquante ares cinquante-neuf centiares joignant nord Garreau et Beau, levant Monsieur Chazotte et le bois attribué au second lot, midi, Neyssensas, Beau et la terre ci-dessus, et couchant Garreau, Beau et Martin Neyssensas, figurant au plan cadastral sous les numéros 153, 161, 162, 163, 164 165 sections B.

13° - L'entière pièce de terres en nature de terres à grains, vigne, friche, pré et taillis dite De Bonneval, faisant plusieurs crochets, contenant trente-huit ares douze centiares, joignant nord, Martin Neyssensas, levant, Boisjean et Beau, midi, Garreau, Bonnet et Simon, et couchant Bonnet, portés au plan cadastral sous les numéros 67, 68, 307, 308, 309, 310, 311 de la section B.

14°- Terres à grains et taillis dite De Tras la Croix faisant crochet contenant vingt-deux ares cinquante-deux centiares, joignant nord, Ramadour et Le Bois de la Plante, attribué au troisième lot, levant, Martin Neyssensas et Ribeyreix, midi, Mazeau et Doche, et couchant, Ramadour, portés au plan cadastral sous les numéros 186, 187, 202 et 203 de la section B.

15° - Terres à grains et friche dite De Becadour faisant crochet contenant vingt-cinq ares onze centiares joignant nord Mazeau, la veuve Parade, levant, Crevet et la veuve Bonnet, midi, Crevet et la propriété de Bélair, et couchant, la veuve Soulier et Bouthier, figurant au plan cadastral sous le numéro 419 de la section A.

16° - Terres à grains dite De La Combe contenant vingt ares soixante-douze centiares joignant nord Tamarelle et Laveau, levant Crevet, midi Martin Neyssensas, couchant Garreau, figurant au plan cadastral sous les numéros 660 bis et 663 section A.

17° - Terres à grains et près dit de La Garmanie contenant dix-huit ares soixante-trois centiares joignant nord Mr Gadaud, la veuve Parade et Crevet, levant, Mr Gadaud, midi, le même et Laveau, figurant sous les numéros 869 et 870 section A.

18° - L'entière pièce de terrain en terres à grains, près, vigne et friche dite De Chante Gril faisant crochet contenant trente et un are trois centiares joignant nord, un chemin et la veuve Parade, levant la veuve Bonnet, midi Gadaud, couchant, la veuve Parade et Boisjean, portée au plan cadastral sous les numéros 54, 55, 56, 58, 60, 78, et 77 section A.

19° - L'entière pièce de terre et pré Aux Courroies contenant quarante et un ares quatre-vingt centiares, joignant nord, Mazeau, levant, Delsol et Mazeau, midi Madame Fonpeyer, couchant le chemin porté sur le plan cadastral sous le numéro 732 section 1

20° - Vigne, joële, dite De La Petite Jarthe contenant neuf ares soixante-dix centiares, joignant nord Bouthier, levant, Martin Neyssensas, Ramadour et Mazeau, midi, ce dernier et la veuve Soulier couchant Garreau et Bouthier composés sous le numéro 236 section B du plan cadastral.

21° - Bois châtaigner dit De Becadour contenant vingt-sept ares quarante-deux centiares joignant nord, la veuve Bonnet, levant, la veuve Soulier, midi, Mazeau, couchant, un vieux chemin porté au plan cadastral sous les numéros 434, 435, et 448 de la section A.

22° - Bois taillis chênes et châtaigniers dit De Puyaunem contenant vingt-quatre ares vingt-six centiares joignant, nord, Dubos, levant, Mr Gadaud, midi, Mazeau, couchant Capelle, figurant sous les numéros 29, 30, et 31 section A du même plan.

23° - Bois taillis dit Des Fournets contenant six ares quatre-vingt-dix centiares, joignant nord, Garreau et Martin Neyssensas, levant, un chemin, midi, Verninas, couchant, le chemin de Saint-Astier à Saint-Aquilin, compris sous le numéro 781, section J du plan cadastral.

24° - De la pièce de bois taillis et bruyères dite Du Sol des Dîmes divisée en trois parts du nord au midi, la part du levant, contenant quinze ares quarante centiares, joignant de ce côté Garreau et Bonnet, des nord et midi, des chemins, du couchant, le troisième lot figurant au plan cadastral sous les numéros 897 et 899 de la section A.

25° - Bois châtaigner dit De La Garmanie contenant dix-sept ares cinquante centiares, joignant nord la veuve Boisjean, levant, M Gadaud et Monjean, midi les mêmes, couchant, Monsieur Gadaud, numéro 874 même section.

26° - Bois taillis chênes dit De La Jarthe ou Bois du Faure contenant vingt-six ares soixante-quinze centiares, joignant nord, la veuve Soulier, levant, la route du Bugue à Saint-Aulaye, midi, un chemin et Le Bois de la Plante, attribué au deuxième lot et, couchant, Mazeau et Doche, figurant au plan cadastral sous le numéro 198 section B.

27° - Petits bois taillis chênes, dit Des Cailloux contenant sept ares trente-huit centiares joignant nord et levant, Monsieur Gadaud, midi et couchant, Martin Neyssensas, et, figurant sous le numéro 920 de la section A dudit plan.

28° - Bois chênes et châtaigniers appelé à La Font de la Vigne contenant quinze ares soixante-sept centiares joignant nord Bonnet, midi Boisjean, des levant et couchant des chemins portés au plan cadastral sous le numéro 993 de la section A.

29° - Patis Du Pradeau contenant quatre ares quatre-vingt-seize centiares, joignant nord, le chemin, levant, Doche et Dalesme, midi et couchant, Boisjean, et, figurant au dit plan sous les numéros 839 et 840 de la section A.

30° - Bois chênes et châtaigniers dit De Mery contenant dix-huit ares trente-sept centiares joignant nord, Mazeau, Benoit et la veuve Bonnet, levant et couchant des chemins, midi Garreau, Martin Neyssensas, Dalesme et le bois dit des Tanières, attribué au second lot porté sous le numéro 183 de la section B du plan cadastral.

31° - Bois châtaigniers dit Des Charmes contenant quatre ares quatre-vingt-trois centiares joignant, nord, Martin Neyssensas, levant Doche, midi, Boisjean et couchant, Monsieur Chazotte porté au plan cadastral sous le numéro 965 de la section A.

32° - Un petit bois taillis chênes dit Des Roches contenant sept ares dix-neuf centiares joignant, couchant, Garreau et de toutes autres parts M. Chazotte, figurant au plan cadastral sous le numéro 119 de la section B.

33° - Et, dans le cheptel, une valeur de sept cent quarante-six francs soixante-six centimes




2ème Lot - Attribué à Sicaire Ainé


Ce lot comprend :


Meubles


1° - Un lit complet moins les deux draps, estimé vingt-cinq francs
2° - Un cabinet avec vaisselier au-dessus fermé, quarante francs
3° - Un vieux coffre estimé, trois francs
4° - Une maie à pétrir le pain, deux francs cinquante centimes
5° - Une lampe à queue, quatre mauvaises chaises et trois assiettes en étain, le tout, estimé six francs
6° - Une cuve en bois de forme carrée, estimée cinquante francs
7° - Huit fûts de barrique ensemble, quatre-vingt francs
8° - Un rouleau à battre le blé trente-cinq francs
9° - Un grand bassin en cuivre jaune, dix francs
10° - Un araire en fer, dix-huit francs
11° - Une herse en fer, trente-cinq francs
12° - Un versoir ferré, six francs
13° - Un joug avec ses courroies, douze francs
14° - Une brouette, six francs
15° - Deux bêches, un sarcloir, une fourche en fer, une pelle en fer, un hoyau, une hache, le tout, estimé sept francs
16° - Quinze draps de lit, douze serviettes et trois nappes, le tout, estimé soixante francs
17° - Deux petites cuillers en étain une grande cuiller même métal et dix fourchettes en fer, le tout estimé deux francs
18° - Deux pots en fonte, ensemble, deux francs

Total de l'estimation   399,50


4 - Une maie est un meuble rustique utilisé pour la conservation de la farine et, comme pétrin, pour la fabrication du pain

5 - Lampe à queue : c’est avec cette lampe que l’on s’éclaire ordinairement dans les campagnes, alimentée par de l’huile de noix avec une mèche en coton

6 - Cuve en bois de forme carrée destinée à recevoir la vendange

8 - Rouleau à blé





Immeubles


1° - Des bâtiments de Tamarelle composés de maison d'habitation, fours, buanderie, étables, grange, cave et cours, divisés en deux parts du levant au couchant la part du midi composée d'une petite grange, cave, partie de cours et une petite aisine au levant, le tout confrontant nord, la partie de cour étables et jardin du premier lot, mur mitoyen entre les bâtiments, levant par l'aisine à Ramadour, midi aux bâtiments et terre du même, et couchant, au chemin, figurant au plan cadastral sous les numéros 1036, 1079, et 1078 section A.

2° - De la maison d'habitation dite De Chez la Thérèse divisée en deux parts, du nord au midi, la part comprenant la chambre et le corridor, au couchant, plus une petite aisine y contiguë au nord, et au couchant, contenant un are cinquante centiare, avec une partie de cour attenante au midi, le tout, joignant nord, le chemin, levant l'aisine et les chambres et cour du troisième lot.

La ligne séparative de la partie d'aisine du présent lot d'avec la partie d'aisine du troisième lot partira du mur mitoyen qui existe entre le dit corridor et la chambre de ce dernier lot, ira vers le nord jusqu'au chemin public en s'inclinant du côté du couchant de manière à longer le présent lot dans la dite aisine, une contenance d'un are cinquante centiares.

La ligne séparative de la portion de cour du présent lot avec celle du troisième partira également du milieu du mur mitoyen entre le corridor et la chambre de ce dernier lot, et ira au midi en prolongement direct du milieu de ce mur jusqu'à la terre appelée Le Baradés, ci-après désignée. La portion de cour comprise au présent lot devra passage au troisième lot.

3° - De la portion de terre appelée Le Baradés de Chez la Thérèse, divisée en deux parts, du nord au midi, par une ligne brisée, la part du couchant, qui sera délimitée de l'autre part par la première partie de cette ligne brisée tirée du milieu du mur mitoyen, entre la chambre du troisième lot et le corridor du présent lot, jusqu'à un point distant de trente mètres en alignement ou prolongement direct dudit mur, et, ensuite, par la seconde partie de la dite ligne brisée qui ira de la dite distance de trente mètres, où une borne a été plantée à partir dudit mur mitoyen jusqu'au chemin public, à un point distant de vingt-quatre mètres quarante centimètres de l'angle nord-est de la pièce de châtaigniers de Garreau.

Le présent numéro cent trente un ares quatre-vingt-treize centiares, joint au nord, la partie de cour du numéro précédent, et le chemin, levant, l'autre part advenant au troisième lot, midi, le chemin et couchant Mazeau, Garreau et le premier lot, elle figure au plan cadastral sous les numéros 1008, 1009, 1010, et 1011 ou partie de ces numéros section A.

4° - La maison, cour et jardin dite Du Fond du Village, joignant nord, les bâtiments de Boisjean et de Bonnet, et de toutes autres parts, un chemin porté au plan cadastral sous les numéros 825 et 780 ou partie de ces numéros section A.

5° - Un petit jardin dit Du Fond du village contenant quatre-vingt-douze centiares, joignant nord et couchant, le jardin de Bonnet, nord et levant, le chemin porté sous le numéro 824 section A dudit plan.

6° - Terres à grains faisant crochet appelé Sous Maison, contenant quinze ares cinq centiares joignant nord, Boisjean et Bonnet, levant, Boisjean, Lavaud et Martin Neyssensas, nord Laveau, Martin Neyssensas et Boisjean et, couchant, un chemin porté sous partie du numéro 780 du plan cadastral, section A.

7° - Vieille vigne et joële dite La Vieille Vigne, divisée en deux parts du nord au midi, par une ligne droite partant de l'angle nord est d'une terre de Ramadour et aboutissant du côté du nord à un point qui est le chemin, la part du couchant contenant vingt-quatre ares soixante-huit centiares, joignant nord, le chemin public, levant, l'autre moitié, midi Ramadour et la friche Des Pradeaux ci-après désignée et, couchant, Bonnet et ladite friche, figurant au plan cadastral sous les numéros 892, 893, et 894 ou partie de ces numéros section A.

8° - L'entière pièce de terres à grains pré et friche faisant plusieurs crochets appelée Aux Pradeaux, contenant soixante-dix-sept ares quarante-deux centiares, joignant nord, Bonnet Tamarelle Garreau et Daleme, levant, Bonnet, Ramadour et la vieille vigne et terres, midi, la veuve Bonnet, Lavaud, Doche, et la terre Du Grand-Retour ci-après désignée, et, couchant, Ramadour et Martin Neyssensas, figurant au plan cadastral sous les numéros 836, 837, 870 et 950 ou partie de ces numéros, section A.

9° - Terres à grains dite Le Grand Retour des Pradeaux contenant treize ares joignant nord le pré Des Pradeaux, levant, Mazeau et la veuve Bonnet, midi, Mazeau et Tamarelle, couchant, Lavaud, et figurant sous les numéros 948 du plan cadastral section A.

10° - De la pièce de terre joële et pradelle dite Du Bos Soulet et Combe de Milancin, divisée en trois parties, du levant au couchant, la part du milieu contenant soixante-quatorze ares cinquante-quatre centiares, joignant nord, la part du premier lot Garreau et Ramadour et, levant, Parrot, midi, le troisième lot et, couchant, Lavaud, figurant au plan cadastral sous le numéro 130 ou partie de ce numéro section B.

11° - De la pièce de terre à grain joële friche et taillis appelée Bos Soulet, et Font des Joncs, divisée en deux parts, du levant au couchant, la part du nord, contenant quarante-sept ares quatre-vingt-neuf centiares, joignant nord, Beau et Garreau, levant, en dernier, Parrot et Monsieur Chazotte, midi, l'autre portion de la pièce et, couchant, Martin Neyssensas, figurant sous les numéros 135, 147, 148 et 149 ou partie de ces numéros section B dudit plan.

12° - D'une pièce de terre pré, joële et vigne appelée Au Rouyau, divisée en deux parts, du nord au midi, la part du couchant, composée de joële, vigne et terre à grain, contenant trente-huit ares quatre-vingt-seize centiares, confrontant, au nord, la veuve Bonnet à Bonnet et Martin Neyssensas, au levant, de la pièce et midi le restant de la pièce de Bonnet et Martin Neyssensas et, couchant, Lavaud et la veuve Bonnet, figurant au plan cadastral sous les numéros 794, 795, 796, 798, 799 et 800 section A.

13° - Petite pièce de pré dite Le Pré Bara contenant quatre ares cinquante-trois centiares joignant nord, la veuve Parade et Bonnet, et, levant, la veuve Parade, midi, Monsieur Garraud et couchant, Monjean, figurant au plan cadastral sous les numéros 44, 48, et 49 de la section A.

14° - Pré dit Gabriel contenant quatre ares soixante-dix-sept centiares, joignant de toutes parts, Bonnet et la veuve Bonnet, figurant sous les numéros 65 dudit plan, même section A.

15° - Pré, vigne et friche appelé Aux Pradelles, contenant onze ares cinquante-huit centiares joignant nord, Crevet et la veuve Parade, levant, Bonnet et Crevet, midi et couchant, Crevet figurant au plan cadastral sous les numéros 641, 642, et 644 section A.

16° - De la pièce de pré dite Des Roches divisée en deux parts du levant au couchant, la part du nord, contenant trente-huit ares joignant nord, un pré de Monsieur Chazotte, levant la vigne de Monsieur Moreau, midi, le restant de la pièce, et, couchant, le chemin compris sous parties du numéro 656 section J dudit plan.

17° - Joële appelée Aux Graves de Montplaisir, contenant douze ares soixante-dix-huit centiares, joignant nord, Boisjean et de toutes autres parts, Mazeau.

18° - Bois châtaigniers dit De Montplaisir contenant vingt-deux ares quarante-sept centiares joignant nord, Martin Neyssensas, levant, Boisjean et Sicaire Neyssensas, midi, ce dernier et couchant, le chemin figurant au plan cadastral sous les numéros 473, et 474 bis section A.

19° - Bois taillis chênes appelés A Maison Seule contenant trois ares soixante-dix-neuf centiares joignant levant, Crevet, midi, un chemin, couchant, Monjean figurant au dit plan sous le numéro 940 section A.

20° - Bois châtaigniers dit De Merlan faisant plusieurs crochets contenant quinze ares soixante-quatorze centiares joignant nord, Dumarchapt, Ramadour et Robinet, levant, Dumarchat et Crevet, midi, Monjean et Dumarchapt, couchant, Laveau Dumarchat Robinet et Ramadour figurant au plan cadastral sous les numéros 201, 202, 220 et 222 section A.

21° - De la pièce de bois taillis chênes et bruyère dite Du Sol des Dîmes divisée en trois parts du nord au midi, la part du couchant contenant trente un ares quatre-vingt-dix centiares joignant, nord et midi, des chemins couchant Monsieur Gadaud, levant, la part advenant au troisième lot figurant au plan cadastral sous le numéro 931 section A.

22° - Bois taillis chênes et châtaigniers dit De Rote Empeine contenant quarante ares soixante-sept centiares joignant, nord, un chemin de servitude et Tamarelle, levant, Bonnet dit Leauriac, midi chemin, couchant Monsieur Gadaud et Tamarelle porté sous les numéros 929 et 930 section A dudit plan.

23° - Du bois châtaigner et friches dit De la Plante divisée en deux parts du levant au couchant la part du nord traversée par un chemin contenant trente-trois ares soixante-quatorze centiares joignant, nord, un chemin et le présent lot, levant, un autre vieux chemin, midi, le restant de la pièce et couchant, Beau, figurant au plan cadastral sous les numéros 197 de la section B.

24° - Terres à grains et taillis à L'Etang faisant crochet, contenant seize ares, joignant nord, Ramadour et Martin Neyssensas, levant, ce dernier Doche et Monjean, midi, ce dernier Mazeau Laveau et la veuve Ramadour et couchant, Ramadour figurant au plan cadastral sous les numéros 731, 739, 740, 743 de la section A.

25° - Bois taillis chênes dits Bos Soulet faisant crochet contenant deux ares vingt centiares joignant nord Doche et Martin Neyssensas, midi, Garreau et, couchant, Doche porté au plan cadastral sous le numéro 155 section B.

26° - Bois et taillis chênes et châtaigniers dit Des Sablières contenant quarante-quatre ares soixante-dix-sept centiares faisant crochet joignant, nord, Martin Neyssensas Dalème et le premier lot ainsi que Garreau levant le chemin, midi Monsieur Chazotte et couchant, Garreau et le premier lot figurant sous les numéros 174, 176, 182, et 168 section B.

27° - Bois taillis chênes dit Le Bois Carra contenant vingt-trois ares quarante-sept centiares, joignant nord et levant, Monsieur Chazotte, couchant, ce dernier, Parrot et Martin Neyssensas, et midi, encore Monsieur Chazotte, figurant sous le numéro 172 section B du plan cadastral.

28° - Bois taillis chênes dit Des Roches contenant dix-huit ares quarante et un centiare joignant nord, Monsieur Chazotte, couchant le même, levant, un chemin et midi, Benoit portés au plan cadastral sous le numéro 123 section B dudit plan.

29° - Bois taillis dit Des Graves contenant quatre ares quatre-vingt-huit centiares joignant nord, Garreau, levant, et midi, Boisjean, couchant, Bouthier, figurant au plan cadastral sous le 239 section B.
30° - Bois châtaigniers appelé Au Clapier contenant dix ares soixante centiares joignant nord et levant Mazeau, midi Lavaud, couchant, la veuve Ramadour porté au plan cadastral sous le numéro 452 de la section A.

31° - Bois châtaigniers et bruyères dit Le Raïe des Fontenelles contenant cinq ares cinquante centiares joignant nord, la veuve Bonnet, levant Monjean, midi Bouthier, et couchant Sicaire Neyssensas, figurant sous le numéro 479 section A du plan cadastral.

32° - Et dans le cheptel une valeur de sept cent quarante-six francs soixante-six centimes




3ème Lot - Attribué à Sicaire Neyssensas Jeune


Ce lot comprend


Meubles


1° - Un lit complet moins les draps, estimé vingt francs
2° - Un vieux cabinet avec vaisselier, six francs
3° - Un blutoir, quarante francs
4° - Petite table ronde, estimée cinquante centimes
5° - Une lampe à queue, quatre chaises et trois assiettes en étain, le tout estimé six francs
6° - Huit fûts de barriques, estimés ensemble quatre-vingt francs
7° - Une charrette ménagère, cent trente-cinq francs
8° - Un chandelier en composition, deux francs
9° - Une charrue en fonte, quarante francs
10° - Deux bois de joug, ensemble trois francs
11° - Deux bêches, un sarcloir, une fourche en fer, une pelle en fer, un hoyau, une hache, le tout estimé sept francs
12° - Quinze draps de lit, douze serviettes, trois nappes, le tout estimé soixante francs
13° - Dix petits cuillers en étain, et une grande, même métal, ensemble deux francs
14° - Dix fourchettes en fer, ensemble deux francs
15° - Deux pots en fonte, ensemble deux francs
16° - Un coffre deux francs, cinquante centimes

Total de l'estimation du mobilier 250


Immeubles


1° - De la maison d'habitation dite De Chez la Thérèse divisée en deux parts du nord au midi par le mur de refend entre la cuisine et le corridor et qui est mitoyen, la part du côté du levant comprenant la dite cuisine et une petite chambre attenante, plus une partie de cour, la grange et le cuvier le tout d'un seul tenant et joignant nord, la terre dite Le Baradés, levant et midi, la même terre ci-après désignée, et couchant, la partie de cour et le bâtiment du second lot, figurant au plan cadastral à partir du numéro 1011 section A.

2° - De la pièce de terre appelée Le Baradés de Chez la Thérèse divisée en deux parts du nord midi, la part du levant séparée du restant de la pièce et de la petite cuisine advenant aux deux même lot par des lignes formées comme il a été décrit des numéros deux et trois de ce lot, contenant vingt-sept ares cinquante-neuf centiares et joignant nord, la voie publique, la cour et la grange du présent lot, levant Garreau et Laveaud, midi, le chemin et couchant, le restant de la pièce et la cour, maison et aisines du second lot, figurant au plan cadastral sous les numéros 1008, 1009, 1010, et 1012 ou partie de ces numéros section A.

3° - De la vieille vigne et joële dite La vieille Vigne divisée en deux parts du nord au midi, la part du levant séparée de l'autre qui a été allouée au second lot par la ligne décrite au numéro 7 de ce lot, contenant cinquante et un ares quatre-vingt centiares joignant nord, le chemin, levant, Garreau et Martin Neyssensas, midi un chemin de servitude, couchant, Ramadour et le second lot.

4° - De la pièce de terre, près, vigne et friches faisant plusieurs crochets dite De L'Eygadour Pinaud et vigne longue divisée en deux parts du levant au couchant, la part du nord contenant soixante-sept ares, confrontant nord à Monjean, Bonnet et la veuve Bonnet, levant Monjean, Crevet, Martin Neyssensas et la veuve Parade, midi à Martin Neyssensas, et le restant de la pièce et couchant, la veuve Bonnet, Bonnet, et Garreau figurant au plan cadastral sous le numéro 508, 707, 708, 708, 713, 717, 718, et 674 ou partie de ces numéros section A.

5° - De la pièce de terre joële et pradelle appelée Au Bos Soulet et Combe de Milancin divisée en trois parties du levant au couchant, la part du midi, contenant vingt ares soixante-douze centiares, joignant nord la part du milieu et Parrot, levant, le numéro suivant midi Parrot, couchant, Laveau et la terre de Bonneval ci-après désignée, portée au plan cadastral sous les numéros 128 et 130 ou partie de ces numéros section B.

6° - De la pièce de terres à grains joële friche et taillis appelés Bos Soulet et Font des Joncs divisée en deux parties du levant au couchant, la part du midi contenant quatre-vingt-quatre ares quatre-vingt-trois centiares, joignant nord, le restant de la pièce et Martin Neyssensas, levant, Beau et Monsieur Chazotte, midi, Garreau et autres, couchant, Parrot le numéro cinq ci-dessus Parrot et Ramadour, portés ou partie des numéros 126, 132, 135, et 199 section B.

7° - Terres à grains et pré à Bonneval contenant trente-huit ares trente-cinq centiares joignant nord Lavaud, levant Parrot, Monsieur Chazotte et numéro ci-dessus, midi Garreau, couchant le même, et Lavaud, figurant au plan cadastral sous les numéros 298, 300, et 299 même section.

8° - Terres à grains dite De Grand Pierre contenant vingt un ares cinquante-quatre centiares joignant nord Doche, Martin Neyssensas et Bonnet, levant, Monjean Bonnet, Garreau et Martin Neyssensas, couchant, ce dernier, et midi, Carreau figurant audit plan sous les numéros 722, 726 et 726 bis section A.

9° - De la joële terre et pré appelés Au Rouyaud divisée en deux parties du nord au midi la part du levant contenant trente ares trente-six centiares joignant nord, Martin Neyssensas, levant, Monsieur Gadaud et Garreau, midi, Monsieur Gadaud, couchant, le restant de la pièce et Martin Neyssensas, figurant au plan cadastral sous les numéros 787, 788, 789 et 790 section A.

10° - Pré dit De Coquille contenant quatre ares quatre-vingt-dix-sept centiares joignant nord Mazeau et Martin Neyssensas, levant, Crevet, midi, Monsieur Gadaud et couchant, Martin Neyssensas, figurant au plan cadastral sous les numéros 517 section A.

11° - Pré dit Des Roches divisé en deux parts du levant au couchant la part du midi contenant trente-huit ares, joignant nord, le second lot, levant, Monsieur Moreau, midi, Monsieur Lizoir, couchant, le chemin et porté au plan cadastral sous les numéros 676, 760, 761, et 762 ou partie de ces numéros section J.

12° - Terres à grains et jonc dite De la Jarthe contenant onze ares quarante-trois centiares joignant nord et couchant, Martin Neyssensas, midi, Ramadour, levant, la veuve Bonnet comprise sous le numéro 228 section B du plan cadastral.

13° - Terres à grains Aux Graves contenant seize ares quarante-quatre centiares joignant nord, Mazeau et la veuve Soulié, levant, la route, midi, Ramadour et Bouthier et couchant, Martin Neyssensas, porté au plan cadastral sous les numéros 243 section B.

14° - Bois châtaigniers appelé A Forêt faisant crochet, contenant vingt-huit ares vingt et un centiare joignant nord, le chemin, levant Mazeau et un chemin, midi, Martin Neyssensas, couchant, Mazeau Doche et Monsieur de Belair, figurant au plan cadastral sous les numéros 438 et 441 section A.

15° - Bois châtaigniers et bruyères appelés Le Grand Bos faisant crochet contenant vingt ares vingt-neuf centiares, joignant nord, Sicaire Neyssensas, levant, la veuve Bonnet et Ramadour, midi ce dernier, couchant, la route du Bugue à Saint-Aulaye, porté au plan cadastral sous les numéros 1066, et 1063 section A.

16° - Bois châtaigniers et futaie dits De Merland, contenant seize ares soixante-sept centiares joignant nord, Crevet, levant, Monjean, la veuve Parade et Dumarchat, midi, Lacoste, couchant, Crevet et Dumarchat, porté au plan cadastral sous le numéro 195 section A.

17° - Bois châtaigner appelé A La Barbellande, contenant quatre ares un centiare joignant nord, Dumarchat, levant la veuve Parade, midi, Martin Neyssensas et couchant Monjean, porté au plan cadastral sous le numéro 955 section A.

18° - De la pièce de bois taillis, chênes et bruyères appelée Du Sol des Dîmes divisée en trois parts du nord au midi la part du milieu, contenant quarante-neuf ares dix centiares joignant nord, le chemin, midi, un autre chemin figurant sous les numéros 932 et 933 section A dudit plan.

19° - Bois châtaigner appelé Bois de L'Etruelle contenant trente-huit ares soixante-quinze centiares joignant nord, un chemin, levant, la veuve Bonnet et Mazeau, midi, un chemin et couchant, Bonnet Dauriac, figurant sous le numéro 911 section A dudit plan.

20° - De la pièce de bois châtaigner et friche dite De La Plante divisée en deux parts, du levant au couchant, la part du midi, contenant quarante-six ares quinze centiares traversée par le chemin et joignant nord, le restant de la pièce, levant, un chemin, midi, Benoit Ribeyreix et le premier lot et, couchant, Bonnet, Beau et Ramadour figurant au plan cadastral sous les numéros 187, 193, 194, 195, et 196 ou partie de ces numéros section B.

21° - Bois et futaies dit Bois de La Font contenant douze ares soixante-quatorze centiares joignant nord, la veuve Bonnet, midi, Doche et couchant, Lavaud, figurant au plan cadastral sous les numéros 769 et 762 section A.

22° - Bois taillis appelé Aux Roches contenant douze ares trente centiares joignant nord, Martin Neyssensas et de toutes autres parts Monsieur Chazotte porté sous le numéro 123 section B dudit plan.

23° - Bois taillis chênes dit Bos De Benoit contenant huit ares cent quarante-cinq centiares, joignant nord Benoit, levant, Monsieur Chazotte et Parrot, midi, Benoit et couchant, Garreau porté sous le numéro 115 section B du plan cadastral.

24° - Bois châtaigniers appelés Aux Fontanelles faisant crochet, contenant quatorze ares quarante-quatre centiares joignant nord, Ramadour, levant, Lavaud et Ramadour, midi, Garreau couchant Sicaire et Martin Neyssensas, porté sous les numéros 747, et 748 Bis section A dudit plan cadastral.

25° - Terrain en nature de terres à grains vigne et friche appelé à Bonneval faisant crochet contenant dix-neuf ares quatre-vingt-treize centiares joignant nord, Bonnet, Martin Neyssensas et Simon, midi, Monsieur Chazotte et Bonnet, et couchant, le chemin public, et figurant au plan cadastral sous les numéros 60, 61 et 69 section B.

26° -Bois pinadas appelé Au Pinter contenant deux ares quatre-vingt centiares joignant nord et midi, Martin Neyssensas, levant, un chemin et couchant, la veuve Bonnet figurant au plan cadastral sous le numéro 178 section B.

27° - Et, dans le cheptel, une valeur de sept cent quarante-six francs soixante-six centimes.



Saint astier tamarelle photographie maison à vendre
Tamarelle - Habitations Neyssensas en 1874


La grande chambre de la maison d'habitation et une partie du jardin du premier des lots qui précèdent sont soumis au profit de Marie Duranthon même des parties à un droit d'usufruit viager, ou plutôt d'usage qu'elle s'est réservée dans l'acte de donation précité ce jour. Aussi ce lot recevra-t-il pour .... de cette privation de jouissance, de chacun des deux autres lots, la somme de cinq francs, par eux payable terme échu à partir du premier novembre prochain, c'est à dire pour la première fois le premier novembre 1875 et ensuite d'année en année.

Le second lot aura droit de passage, d'une part, au puit qui se trouve dans Le Baradés du premier lot, (numéro trois de ce lot), et d'autre part, au puit qui se trouve dans Le Baradés (numéro deux du troisième lot), à la charge de contribuer aux frais d'entretien de ces puits. Pour y arriver il devra suivre les chemins publics qu'il ne quittera qu'en face et au plus près des dits puits. Le troisième lot aura droit.




Les lots se devront mutuellement passage pour leur exploitation avec bœufs, charrettes, ou autrement sans indemnité, partout où ils aboutissent par des chemins praticables.

Les arbres, arbustes, et pieds de vignes, plantés sur un lot, et qui ne seraient pas à la distance légale des limites, ni en rapport aux autres lots, ne pourront être abattus ni élagués et l'abandonnataire du lot où ils se trouveraient aura le droit de les laisser sur pied là où ils sont.

Ces conditions établies, les parties ont tiré au sort les lots et au résultat de ce tirage, ils sont échus, savoir :

Le premier lot à Martin Neyssensas, second ; le second lot à Sicaire Neyssensas, ainé,

Et le troisième lot à Sicaire Neyssensas, plus jeune.

Les copartageants se font et acceptent respectivement tout abandonnements conformément au résultat de ce tirage au sort.

Le partage a eu lieu sous les garanties ordinaires et de droit en pareille matière.

Les parties estiment la valeur vénale des immeubles partagés y compris le cheptel à la somme de dix-huit mille cinq cent francs.

Mauriac, notaire leur a donné lecture des articles 12 et 13 de la loi du vingt-trois aout 1871.

Dont acte fait et passé à Saint-Astier.

L'an mil huit cent soixante-quatorze, le onze octobre.

En présence de Messieurs Pierre Puypeyroux, propriétaire-cultivateur et ouvrier-cantonnier, et François Verninas, fils ainé, propriétaire-cultivateur demeurant tous deux au chef-lieu de la commune de Saint-Astier. Les témoins instrumentaires ont signé.

Lecture faite toutes parties ont signées avec les témoins et le notaire.

Enregistré à Saint-Astier le douze octobre 1874. Reçu vingt francs pour le partage et quatre francs pour l'indemnité plus six francs.





Le hameau de Tamarelle au temps de Sicaire


Selon le dénombrement de population de 1876 - FRAD024 - 6MI117

Entre 1815 et 1870 la population Française a été dénombrée 9 fois.




En 1874 le hameau ne possède aucun artisan. 16 cultivateurs se partagent les terres aux alentours. 11 couples, 7 garçons et 10 filles, 1 veuf âgé de 71 ans, 5 veuves entre 52 et 68 ans, et cinq membres Neyssensas dont 3 couples vivent dans le hameau.

La moyenne d’âge des habitants du hameau est de 31 ans. Seules 5 personnes sont âgées de plus de 60 ans. Aucune ne dépasse les 71 ans. La majorité des habitants sont nés à Saint-Astier, 2 à Mensignac et 1 à Léguillac de l’Auche.

En vingt ans le nombre d’habitants est resté stable, en 1866, on dénombrait 44 habitants, en 1876, 45. L’exode rural du Second Empire alimente la croissance urbaine de proximité, avec notamment l’arrivée du chemin de fer, et cependant Tamarelle conserve ses petites exploitations familiales, peut-être grâce à la politique impériale de modernisation des campagnes.



Il est fort probable que Sicaire mesure environ 1 m 63 comme l’indique la série 2 R des Archives de la Dordogne concernant les tirés au sort de Saint-Astier entre 1830 et 1850. A cette époque les jeunes gens sont victimes de la frugalité de la nourriture et de nombreuses maladies. Après 1850 les conditions de vie s’améliorent.

Le recensement en 1901 indique une décroissance de population avec 38 habitants, 9 couples et 9 habitations.

Marie Gibeaud-Neyssensas le 24 décembre 1993, « La maison de Tamarelle, j’avais 12 ans en 1915, quand ma mère m’y a amené la première fois et n’y suis pas revenu depuis. Je me rappelle d’un beau point de vue du jardin, on apercevait les casernes de Périgueux par temps clair ». Et bien ma vieille cervelle ne peut pas t en dire d’avantage, ta cousine ».

En 2020, plus aucun membre Neyssensas n’habitent Tamarelle.



Souvenirs de battages






La saison des battages au rouleau en Dordogne d'après un texte d'écolier

« Du haut du gerbier, on jetait sur l'aire une soixantaine de gerbes ; on les déliait, on les étalait pour les laisser « se soleiller » à la forte chaleur de midi. L'après-midi, mon oncle attelait les vaches au rouleau pour rouler le blé pendant vingt minutes. Il fallait que je suive 1 'attelage, muni d'une casserole emmanchée au bout d'un bâton pour que les vaches ne fassent pas leurs besoins sur la paille.

Quand le blé était bien battu, on passait le rouleau ou la traîne pendant une demi-heure. J'y montais dessus. Parfois, quand le blé n'était pas assez mûr, nous prenions chacun un fléau pour terminer le battage. Ce rouleau était très lourd et sa forme tronconique lui permettait de décrire des cercles en se déplaçant sur l'aire. Cette période de battage était pour moi une des plus joyeuses de l'année.

Quand on avait moissonné, le blé était mis en gerbier à proximité de la maison. Les jours suivants, s'il ne pleuvait pas, on préparait l'aire. D'abord, on râclait la surface du sol de façon à ne laisser aucun brin d'herbe. Ensuite, on garnissait une barrique défoncée, ou une vieille chaudière, de bouse de vache que 1 'on recueillait depuis quinze jours. On ajoutait de l'eau et, avec un bâton, on remuait le tout de façon à obtenir un mortier mou que l'on étendait sur l'aire. Ce mélange, une fois sec, était aussi dur que du ciment. A cette occasion, nous nous mettions pieds nus, mon oncle et moi. Avec un vieux seau, je puisais le mélange dans la barrique et je le jetais à mon oncle qui, armé d'un balai de genêt frais, l'étendait sur toute la surface du sol. Il m'en jaillissait sur la figure et sur les pieds et, le soir, je sentais bien mauvais …


Le vannage

On utilise la propriété qu'a le vent d'emporter au loin poussières, balles et débris légers, et de laisser tomber verticalement le beau grain. Le vannage à la pelle consiste à jeter en l'air des pelletées du mélange grain et balles. Le vent entraîne au loin balles et poussières et le beau grain retombe en pluie sur le sol. Un écolier de Monbazillac (Dordogne) nous indique un autre pro-· cédé employé par les paysans : mon père remplissait du mélange un panier qu'il agitait d'une certaine hauteur, à contrevent ; le mélange coulait ; la balle, séparée du grain, revenait à la figure du vanneur et le blé, en belle pluie d'or, tombait sur le sol où il formait un tas en arc de cercle qu'on appelait la pile. Moi, la tête recouverte d'un sac, j'étais accroupi pour enlever les balles qui tombaient à proximité du grain, et qui risquaient de s'y mêler ».

Henri DECHAMBE - Histoire des battages - 1949 -



La répartition des habitions Neyssensas sur Tamarelle entre 1832 et 1882

Et microtoponymes


Réf aux archives départementales de Périgueux - 3 P 3 4180





Des recherches issues des archives départementales de Dordogne, de Loire Atlantique, de la Réunion, de l’état civil et des registres paroissiaux, des tables décennales, matricules militaires, cartes de Belleyme et de Cassini, cadastre Napoléonien, archives notariales, cahiers de doléances, dénombrements de population, archives communales, archives des cours et juridictions.







Pour le plaisir découvrons les métiers aujourd’hui disparus en activité à Périgueux en 1857.

Trois agents d’assurance contre la grêle, cinq agents d’assurance sur la vie, cinq bains publics, quatre bois à bruler, quatre bourrelier, un cartes à jouer, sept chaisiers, onze chapeliers, huit charrons, cinq chiffons et laines, trois cloutiers, vingt-trois perruquiers, huit comestibles truffés, cinq commissionnaires de roulage, vingt-quatre cordonniers et marchands de chaussures, quatre couleurs et drogueries de teinture, cinq couteliers, quatre cuirs en tous genres, deux daguerréotypeurs, six distillateurs et confiseurs, quatre doreurs et miroitiers, quatre draperies, rouennerie en gros, deux droguistes en médecine, cinq entrepôts de vins, trente-sept épiciers, deux escompteurs, deux fabricants de faïence, deux fabriques de draps et cadis, un fabriquant de ouates, deux facteurs de pianos, six ferblantiers lampistes, huit fabricants de fers, trois fondeurs en métaux, trois fontes et fabrique de poterie en fonte, quatre fripiers marchands de meubles, deux fumistes, six grainetiers fourragères et potagères, quatre imprimeurs, six libraires, huit lingères, bonneteries et objets de toilette, deux lingerie, blanc en gros et en détail, un lithographe, deux luthier, huit marchands en modes, trois marchands de sangsues, deux messageries, quatre marchand de meubles et tapis, six minotiers, cinq marchands en nouveautés, un ornementier d’église, quatre vendeurs de papiers peints, trois fabricants de parapluies, un passementier, cinq pompiers poëliers, cinq vendeurs de porcelaine et cristaux, une sellerie en gros, cinq selliers carrossiers, dix-huit tailleurs-d ’habits, neuf tailleurs en robes, trois tanneurs, neuf teinturiers, trois tonneliers, un tourneur, une tréfilerie et fabrique de pointes, en vanniers, les verriers sont les peintres et ferblantiers.




Périgueux moyen age clair obscu







Rémy Neycensas - 4 années passées au sein de la PAF - 1975 à 1978


Originaire de Saint-Astier, Rémy Neycensas a quitté son clocher vers sa quinzième année et cela pour des raisons scolaires. Il a laissé derrière lui sa famille, son père artisan peintre décorateur qui lui a légué les gênes et l’amour de l’art.

Patrouille de France en Dordogne cet été

Après avoir à sa manière joué l’homme aux semelles de vent, il est revenu “plein d’usages et de raison” vivre sa retraite au pays de ses pères. pays dont il s’échappe pour de fréquents voyages car Rémy a fréquenté le monde des nuées et l’atterrissage a encore le goût de la nostalgie.

Après l’école militaire de l’armée de l’air à Saintes, Rémy Neycensas a passé le concours de pilote et effectué divers stages. Rémy entre dans la Patrouille de France, formation officielle de l’Armée de l’Air Française. Rémi, basé à Salon de Provence, volera sur Fouga Magister, pendant quatre ans, de 1975 à 1978, sillonnant les cieux, de meetings en meeting, au sein de l’une des meilleures formations acrobatique au monde.Un jour même, il survolera Saint-Astier.

“Ça fait bien longtemps que j’ai quitté l’armée”. déclare Rémy qui évoque ses 18 000 heures de vol en tant que pilote de ligne. Aussi, se trouve-t-il quelque peu sédentaire à la retraite. Il est revenu à Saint-Astier car il y trouve “une qualité de vie exceptionnelle”. Et puis les souvenirs d’enfance, de l’adolescent prêt à prendre son envol se conjuguent avec ceux d’une vie plus aventureuse, une vie à faire rêver les terriens que nous sommes.

“Les collines, sous l’avion, creusaient déjà leur sillage d’ombre dans l’or du soir. Les plaines devenaient lumineuses mais d’une inusable lumière.” Saint-Exupéry, Terre des hommes Magasine municipal de Saint-Astier - n° 20 - juin 2009.







Les noms de familles rencontrés sur les registres de Saint-Astier


En 1548 : Registre de la Taille - Beyney, Chabrier, De Lesme, Gareau.

En 1612 : Jay, Dalesme, Laforest, Mazeau et Gueydon.

Entre 1633 et 1637 : Dalesme, Allemandou, Desfarges, Tamarelle, Monjean, Jay, Gibeau, Meynard, Mazeau, Beau et Dupuy.

Les prénoms les plus employés dans nos familles

Entre 1600 et 1800 : Jacques 37%, Martin 16 %, Marguerite et Lucie 19%, Catherine 15%.

Les chaffres ou surnoms

Marcou, le petit marc, Champaigne, en ancien français, une étendue de plaine non boisée, Cacau pour coquille de noix, Garçon, Jamain pour benjamin, le Marquis, personne qui s’est enrichie.

De lointains cousins …….

Les familles en lien avec les Neyssensas
Avant 1700 : Mazeau, Maynadi, Jassaillat, Lacueille, Lamy, Depligeon, Fout, Durieux, Fauveillas, Beau, Garreau, Puyenchet, Dupuy , Lavaud, Delubria, Tamarelle, Nicout, Dalesme, Simon, Greil, Deprez, Desenven, Verninas, Latournerie, Legier, Peyrouny.

Avant 1800 : Monjean, Nicouleau, Bonnet, Castaing, Doche, Feytaud, Jaubert, Beaugier, Dupont, Dauriac.

Avant 1900 : Bunlet, Petit, Lavaud, Choury, Parrot, Gouzon, Puyponchet, Bordas, Desplat, Bouthier.

Avant 1950 : Shaffauser, Chaumard, Large, Bordas, Mattenet, Neyret, Darfeuille, Eclancher, Lepretre, Gasquet, Guisembet, Leconte, Payenchet, Parrot, Gaillard, Rongieras, Bossavy, Daraud, Lautrette, Bretonnet, Taix, Royer, Bressoles, Fougere, Perrin, Limouzy, Beyney, Boutier, Delamarche, Nivert, Colinet, Migaud, Maillard, Bleynie, Machut, Purrain, Perrol, Bitard, Fargeot, Gibeau, Reveillas, Bouchillou, Fourgeot, Montmarson, Redond, Arnaud, Colas, Chaminade, Puypelat, Lespinasse.

Quelques métiers des Neyssensas en Périgord entre 1600 et 1850

Les Neyssensas, au 17ème siècle, étaient des travailleurs de la terre.

Laboureurs entre 1660 et 1730 - Charles, Jacques de Tamarelle - Saint-Astier (5 et 6 sur l’arbre),

Charles est paysan. Il possède quelques terres et parvient à tirer de la subsistance sa famille quelle que soit la conjoncture climatique ou économique. La plupart des laboureurs sont des petits fermiers qui possèdent du bétail, des semences et du fourrage. L’un de ses fils, en ligne directe, Jacques devient lui aussi laboureur.

Marssandou et Gabriel de Leguillac sont laboureurs en 1669.

Voituriers entre 1730 et 1800, Martin et Jacques de Tamarelle. (7 et 8 sur l’arbre)


Martin et Jacques sont peut être de petits propriétaires et nourrissent une paire de bœufs destinée uniquement aux transports des marchandises.

La situation du hameau permet d’atteindre « rapidement » Saint Astier, Saint Aquilin et Mensignac. La profession de voiturier est largement réglementée par la jurisprudence.

Un voiturier Neyssensas habite le lieu-dit l’Étang près de Tocane en 1670.

Bordier, colons et petits métayers : Souvent dépendants de baux trop courts comme le bail à colonage de Martial (7 sur l’arbre) en 1863, et donc fragiles, Martial ne peut survivre qu’à des travaux d’appoints, une mauvaise récolte peut faire basculer dans la misère, l’ensemble de la famille. Martial possède « 2 paires de gros et grands bœufs, 2 araires sans versoir, 2 charrues et 1 herse ». L’araire sans roue, au 19ème siècle, ne permet que d’égratigner la terre et diminue le rendement du sol. Certains colons utilisent, encore vers 1835, la bêche, en plein champ car elle permet de creuser plus profondément la terre que l’araire. D’après les relevés effectués par Me Christiane Nectoux le 9/2/1991, extraits du recensement de 1866 à Mensignac, 5 familles Neycenssas sont présentes. Tous sont colons à Lauvadie, Combecouyère, la Veyssière, les Vignes, et Planche.

Autres métiers : Sicaire et Mathieu des faux bourgs de Saint Astier, en 1727, sont marguilliers. Le marguillier à la charge du registre des personnes qui relèvent les aumônes de l'Église, il aide le sacristain, nomme et révoque les chantres, les bedeaux... Ce n'est pas une profession mais une charge. C’est un laïc, membre du conseil de fabrique, chargé de l'administration des biens de la paroisse (terres, locations de terres, écoles, rentes et impôts), de veiller à l'entretien des locaux, de tenir le registre de la paroisse et de préparer les affaires qui doivent être portées au conseil.

Jean Neyssensas est qualifié de marchand à la Font de l’Auche au XVIIème.

Jean est maitre-menuisier à Chancelade en 1650 après avoir réalisé son « chef-d’œuvre ».

En 1676, Martin est maitre tailleur d’habits aux faubourgs de Saint Astier.

Le 30 avril 1776, sa fille Aquiline, née en 1756, se marie avec Etienne Baugier, tailleur d’habits pour homme, nait à Saint Léon sur l’Isle en 1745, et habitant Périgueux-Saint-Front. Au côté d’Aqueline, sont présents sa mère Catherine Greil, habitante des fauxbourgs de Saint Astier, Jacques, son frère est tailleur d’habits, le père Martin, maîre tailleur d’habits, est décédé.

Le frère d’Aquiline, Jacques, signe au bas de l’acte de mariage. C’est peut-être ce même Jacques qui signe les cahiers de doléances de Saint Astier en 1789, mais avec deux SS.

Yvan Neyssensas est tisserand en 1684 à Leguillac de l’Auche. Le tisserand est un ouvrier qui fabrique des toiles, des étoffes de laine ou de soie.

Jean est praticien en 1691 à Montrem : le praticien est un jeune juriste qui exerce les fonctions de clerc ou stagiaire dans un office de notaire

Anne est servante chez la famille Testut au bourg de Mensignac, recensement Mensignac de 1866.

Pierre est laboureur à bras à la Chabanne, paroisse de Leguillac de l’Auche, le laboureur à bras se situe au bas de l’échelle sociale, avant le laboureur à charrue, et à bœufs.

D’autres sont journaliers à Mensignac. Ce sont des ouvriers agricoles, rémunérés à la journée.

Saint-Astier en occitan  Astier sur l'Isle sous la Révolution
Saint-Astier en occitan
Astier sur l'Isle sous la Révolution


Catherine, fille de Marty et Acqueline Garreau, devient meunière, mariée à Tamarelle le « 26 May 1769 » avec Martial Bonnet, meunier au moulin de Parentie à Chantèrac. Les moulins, propriétés nobles ou bourgeoises, sont affermés par baux de 3 ou 9 ans à de petits métayers.

Sicaire est galocher à Saint Astier. Il fabrique des sabots, des souliers de semelles de bois, ou galoches. Un autre Sicaire est galocher aux Argiloux, à Mensignac au XVIIIème.

Vers 1770, Jean Leyssensas, dit Champagne, est qualifié de meunier.

An 9, 1800 - Jacques Neyssensas est cordonnier à Saint Astier.

En 1825, Sicaire Neyssensas, de la Garmanie, est sabotier.

Le recensement de 1836 sur Saint Astier relève 3 familles de cultivateurs et 2 familles de cordonniers. Le cordonnier fabrique les souliers, bottes, mules et pantoufles en cuir.

En 1838, un Neyssensas est aubergiste à Saint Astier et tient une maison ou l’on loge et donne à manger.

Pierre est menuisier à Saint Jean d’Estissac en 1873.









Périgueux - 1598

Périgueux tour de vésone généalogiePrésence de quelques familles tout au long du XVIIème

La Renaissance à Périgueux connait un âge d’or entre 1450 et 1550. Un ensemble d’hôtels, groupés autour de la rue Limogeanne, des ruelles et des places - place Saint Louis - est construit.

Périgueux connait alors une migration importante de laboureurs urbains entre 1485 et 1490. - Histoire du Périgord d’Higounet Nadal.

Deux familles Neyssensas sont présentent sur les registres paroissiaux, entre 1598 et 1617, puis, entre 1665 et 1900, .

Plusieurs faits historiques peuvent justifier une migration au départ de Leguillac.

Thomas et Pierre, vont être au cœur des événements douloureux que constituèrent, entre 1560 et 1660, les Guerres de Religion, les soulèvements des communes du Périgord avec les « Croquants » puis la Fronde.

Un premier couple migra peut-être vers Périgueux, après la disparition du « mal chau » qui décima 40 000 habitants du Périgord entre 1504 et 1508, ou peut être après la peste qui sévit à Périgueux entre 1521 et 1524.



En tout état de cause Périgueux, après 1533 et malgré le logement des gens de guerres et deux révoltes en fin de 16ème siècle, se transforme à nouveau, et « il fait bon vivre à l’intérieur de son enceinte ».


1545 – Henri II souhaite créer un grenier à sel à Périgueux, ce qui est contraire aux privilèges de la ville. Une révolte, durement réprimée, éclate contre la gabelle.

1548, la ville tente à nouveau de se soulever.

La plupart des révoltes des 16ème et 17ème siècle, sont d’ordre fiscal et se déroulent dans le contexte des guerres de religions. Le peuple désigne la noblesse par le vocable de « croquants », la noblesse qui croque le peuple, mais celle-ci retourne le sobriquet sur le peuple mutiné. Les croquants étant un terme injurieux, les paysans préfèreront l’appellation « tard-avisés ».

1562 à 1564 - En avril 1562, c’est le début d’une épidémie de peste. « Les cris des mourants, l’odeur infecte des cadavres font de cette ville le tableau le plus effrayant de la misère humaine, ou les plus riches s’éloignent quelque temps ». (B.s.h.a.p. -1902). Les fièvres malignes quittent la ville fin aout 1564.

1568 à 1570 – Les campagnes en Périgord. « Les pauvres laboureurs sont chassés de leurs maisons, spoliés de leurs meubles et bétail, rançonnés, volés aujourd'hui des uns, demain des autres, et s'enfuyent comme des bêtes sauvages ». Le premier couple quitte Leguillac peut-être à ce moment là.

Périgueux en 1575

1575 - Puis c’est au tour, des Huguenots d’investir la ville de Périgueux et de l’occuper pendant 6 années. La population subit des exactions jusqu’en 1581.

Les liens entre les De Chilhaud et au moins une famille Neyssensas de Leguillac




Aout 1575 - Périgueux est pris par surprise par 4 à 500 arquebusiers et une quarantaine de gentilhommes huguenots. Le pillage de Périgueux dure trois jours, l’église de la Cité est ruinée. Aux alentours, l’abbaye de Chancelade est pillée, ruinée et les religieux trop âgés mis à mort. Le 2 aout 1581, Jean de Chilhaud et son frère Bertrand, reprennent la ville de Périgueux aux Protestants. Jean de Chilhaud est maire jusqu’en 1583.

La famille De Chilhaud possède un hôtel particulier au 9 rue de la Sagesse, et entre 1569 et 1673, de nombreux membres de la famille, sont maires de Périgueux. Bertrand réside dès 1568 à Périgueux.

Après le départ des Huguenots, en 1581, de nouveaux habitants, peut-être poussés par une certaine surpopulation de paysans-laboureurs, viennent en quête de nouvelles terres et vignes à entretenir autour de Périgueux. La vigne fut la grande richesse de Périgueux avant le XVème siècle. Périgueux connait, courant XVI, un essor urbain sans précédent avec ses 12000 habitants en 1654, après la fronde.

Thomas habite une modeste maison à proximité du Puy Saint-Front. L’enchevêtrement de rues étroites, aux odeurs nauséabondes, bordées de maisons de bois et de torchis, avec parfois un petit jardin attenant, quelques maisons de l’époque romanes, en pierre subsistent et tranchent par leur hauteur.





1593 - révolte des Tard-avisés.


1598 - Françoise Meyssensas, fille de Thomas, nait le 25 octobre en l’église de Saint Front, nouvellement rénovée par les catholiques.

La famille De Chilhaud a pu proposer à Thomas Neyssensas, de Leguillac, de venir labourer ses terres, aux alentours de Périgueux.

Il existe un lien avéré entre les Neyssensas de Leguillac de l’Auche et Périgueux, quelques années plus tard.

En 1647, Catherine de Chilhaud, est marraine de Catherine Neyssensas, fille de Thomas de Léguillac de l’Auche. On peut peut-être, établir un autre lien, certes fragile, avec l’utilisation du prénom Thomas, prénom que l’on retrouve à Périgueux en 1598 et en 1647 à Leguillac.

Une remarque peut aussi accréditer une arrivée récente des Neyssensas sur Périgueux, entre 1598 et les décennies suivantes, en effet, les parrains et marraines présents sur les actes paroissiaux, n’appartiennent pas aux familles Neyssensas.

Les deux premiers couples habitent Saint Front, entre 1598 et 1700. Par la suite la plupart des Neyssensas sont localisés dans le quartier de l’église de la Cité.

Le faubourg Taillefer abrite peut-être déjà Thomas et sa famille, dès 1598.

On dénombre 7 quartiers en 1598, l’Aubergerie, les Farges, Taillefer, l’Eguillerie, les Plantiers, l’Arsault et le Pont. Une ordonnance, en 1657, demande aux habitants, « dans les trois jours à venir, de sortir les lapins, pigeons, porcs et tout autre bétail, en dehors de la ville et aux bouchers de jeter dans l’Isle, le sang des animaux au lieu de le laisser couler dans les rues étroites ».

Origine du nom Eguillerie - Agulharia - fabrique d’aiguilles, rue des fabriquants d’aiguilles ou marchands d’aiguilles.

Origine du nom Eguillerie - Agulharia - fabrique d’aiguilles, rue des fabriquants d’aiguilles ou marchands d’aiguilles.

1610 - Louis XIII est sacré roi de France.

1612 - Le 27 décembre, Marie est la première fille, d’un deuxième couple, Pierre et Madeleine Rapnouil, habitants Saint Front. Le couple est vraisemblablement employé par une famille de bourgeois de la ville de Périgueux, En effet, le père du parrain est avocat à la cour (parlement), le père de la marraine, bourgeois de la ville de Périgueux.


Le Puy Saint-Front est entouré de murailles et « abrite un amas de pignons et de tourelles, un de ces labyrinthes de toits aigus où apparaît toute la fantaisie et le génie fantasque et riche du quinzième siècle ». (B.s.h.a.p. – 1957). A l’abri des remparts fortifiés entre 1350 et 1340, les 5 portes sont couronnées de mâchicoulis et s’ouvrent sur des ruelles où à peine trois personnes peuvent se croiser.




Les lignes suivantes replacent notre couple dans le contexte historique d’une  époque troublée.

Les quelques dates sont extraites du livre de raison de Pierre de Bessot, habitant de Périgueux - (1609-1652).

1613 - «Commença une grande famine, le boiceau de bled estant monté jusques a 8 livres et à proportion le seigle, et ne furent guère bonnes les années suivantes, jusques à l'an 1630, qui fut asses fertile en tout, particulièrement en bled».

1614 - Naissance de Marie, fille de Pierre et Madeleine Rapnouil, baptisée à Saint Front.

1616 - «Au mois de décembre mourut Henry de Bourbon, prince de Condé ».

1617 - Naissance de Catherine, fille de Pierre et Madeleine Rapnouil, baptisée à Saint Front. Le père de la marraine est procureur.


1628 « L'année fut très mauvaise. La famine, la guerre et la peste envahissaient les provinces de France même celle-ci, qui fut surchargée de tous les Limousins réduits à la fin qui furent nourris avec la libéralité des gens de bien. Il s'y trouva plus de 6,000 pauvres auxquels on faisait l'aumône générale aux deux portes de la ville, savoir, celle de Taillefert, entre les deux villes, et à celle du Pont ».

1630 - « Périgueux fut attaqué de contagion et y fut asses eschauffée dans le commencement, mais le peuple ayant intercédé envers nostre Seigneur et saint Roch et érigé de nouveau ou plustost relevé ses autels abbatus, soit par l'indevotion de chrestiens, soit par la longueur du temps, en son honneur en rue neufve le mal s'appaisa et cessa la mesme année ».

Périgueux tournepiche maison des consuls

1635 - Révolte contre de nouvelles taxes. «Les magistrats qui avoint esté quasi dépossédés et interdits au pouvoir de leurs charges, par le dereiglement du peuple et mauvaise intelligence des habitans, feirent valoir leur authorité en la capture qui fut faicte par Me Bertin, advocat. et consul, accompagné de quelques habitans, des deux plus factieux du peuple, Picau et Coli, qui furent pendus et estranglés en la place du Couderc, toute la ville estant en armes, chacun en sa quartière, affin que la justice, nonobstant quelques rumeurs et murmures de certains habitans, fust exercée avec plus d'asseurance». Le recouvrement des tailles en Périgord ne peut s’effectuer qu’aver l’aide d’escortes de soldats.

1636 - En aout, une insurrection éclate dans les provinces du Sud-Ouest. Des gabeleurs sont exécutés par les paysans qui se réunissent lors des marchés et foires. A Périgueux, une révolte éclate contre les gens de guerre. 6000 paysans tiennent assemblée dans le paréage – la forêt de Vergt échauffés par les nouvelles sur le sort des gabeleurs, aux cris de « Vive le Roi sans gabelle, vive le Roi sans taille ». Devant Périgueux, 5 à 6000 paysans tentent de pénétrer en vain. Les portes de la ville restent closes. Les paysans s’en prennent aux maisons des bourgeois de la ville tout aux alentours de Périgueux.

1637 - « Les crocans, qui avoient commencé, dès l’an 1635, après avoir beaucoup murmuré, feirent diverses assemblées, venans mesme passer jusques aux portes de la ville, mais en plus grand nombre a celle de Taillefer, mais la plus grande fut au lac de La Verneide, proche de Bordes, ou il s'assembla environ 35 ou 36 mille hommes……..Le mesme an que dessus, monsieur d'Epernon fust obligé de partir de Bourdeaux pour dissiper derechef les bandes de ces voleurs qui s'assembloint soit pour voler ou brusler et empeschoint que per­sonne n'osoit passer ver les quartiers moins des habitans de Périgueux. Il logea dans le chasteau de Verg, vint à Périgueux, et en ce temps la noblesse feit diverses courses dans la forest de Verg, mais avec peu de fruict, car les chefs ne peurent jamais estre attrappés; néantmoins, ils ne parurent jamais tant que monsieur d'Epernon demeura au pays, ayant faict de belles admonitions avant son départ, le peuple assemblé au consulat, à tous les habitans de la ville de demeurer bons et fidèles serviteurs de roy et de vivre bien unis par ensemble, de quoy on n'a jamais proffitte ».

1638 - Naissance de Louis XIV


Maison des Consuls - XVème siècle

1640 - En février, Périgueux fait face à une rébellion contre les gens de guerre « Le mesme an que dessus, le 14 juillet, il feit un si grand débordement d'eau, que, aux hyvers les plus pluvieux, l'on n'a rien veu de semblable ayant emporte tous les foins et gasté ceux qui restèrent ».

1642 - « Le 25 janvier, Pierre Greléti, natif de la terre de Verg, avec son aultre frère, capitaines des voleurs du pareage , obtinrent du roy leur lettres d'abolition pour eux et pour tous leurs adherans et complices qui les avoint accompagnés en leur meurtres, vols, bruslemens et brigandages continues depuis l'an 1637. La veilhe de la Feste Dieu, la gresle tomba en quantité d'endroicts, mesme à Pissot et Beauregard, que fut cause que ne reculleimes en tout que sept ou huict barriques de vin a nostre part, sans avoir eu de bled quasi rien ».

Le cardinal de Richelieu décède le 4 décembre.

1644 - Résistances contre le paiement des restes de la taille.

1648 - « Messieurs du parlement de Paris, consyderant les misères de la France à cause de la guerre et l'excès des tailles qui accabloint le royaume, feirent relascher au peuple la huictiesme des tailles pour la ditte année, et pour l'an 1649 ».

1649 - « Au moys de janvier, il feit une trez notable inundation de toutes les rivières. L'Isle n'en fut pas exempte, ayant faict un grand degast aux fauxbourgs de la ville et abbatu les murailles du cimetière et du jardin ».

1651 - « Les derniers jours de novembre, par les menées de Mr. Labrousse de Verteliac[293] et aultres, Mr. de Sauvebœuf fut introduict dans Nontron et y séjourna quelques jours, ce qui obligea Mr. de Bourdeille de mettre sur pied ses forces. Mr. le marquis de La Douze en feit de mesme et s'en vindrent tous à nos portes, roulant dans la banlieue et aux fauxbourgs. Cependant, le 3 décembre, Mr. de Sauvebœuf s'empara des chasteaux d'Agounnac ».

1652 - « On travailla continuellement aux fortifications et demy lunes. Dix ou douze en nombre furent dressées par l’ordre de Mr. de Chanlost, commandant tousjours pour Mr. le prince, auquel temps furent aussy démolies toutes les maisons voisinnes de la porte de Taillefer, sans que personne en murmurast ouvertement. Le 1 de mars, toute la bourgeoisie de Périgueux, veu les maux généraux qui accablaint la province et la ville, particulièrement menassée de siège par Mr. le comte d'Harcourt, prit resolution de faire un voeu général pour la protection de leurs familles et pour demander a Dieu la cessation de ses fléaux.

Depuis le mois de février, les deux chapitres assemblés à S. Front à la fin de l'office chantoint tous les jours en procession les litanies des saincts ».

« En ces entrefaictes, Mr. le comte d'Harcourt, pour augmenter la terreur que les habitans pouvoint raisonnablement avoir du siège, se rendit à Bourdeille le 4 de febvrier 1652 avec toute son armée».
«Mr. de Chanlost feit faire une aultre sortie ayant appris que la cavalerie de Bourdeille (M. le comte de Besse estoit le commandent dans Bourdeille depuis le départ de Mr. le comte d'Harcourt), au nombre de deux ou trois cent, estoit à Laguillac, quelques bourgeois de la ville de Périgueux, mesles avec eux et ensemble dans l'infanterie, furent à Laguillac ».




Registre paroissial de Périgueux en 1663

« Le 28 may 1652, M. de Baltasar assiégea et prit S. Astier, n'y ayant perdu qu'un homme. Il y eut quelques maisons bruslées à S. Astier ».

Après cinquante années absentes des registres de Périgueux, nous retrouvons une nouvelle famille Neyssensas.

1665 - Le 14 juin, Pierre épouse Jeanne Chadiffert à Saint Front.

1667 - Mariage de Marie Neyssensas avec Guirou Ladoire à Saint Front.

1671 - Le 12 janvier, Mathieu épouse Jeanne Dubois à Saint Front.

1681 - Quelques femmes tentent d’ameuter la population concernant un édit sur les pacages et sont emprisonnées.

1691 - Une nouvelle disette s’installe à Périgueux, Il n’y a plus de blé. Les châtaignes remplacent le pain. Une révolte éclate contre la misère.

1694 - Sicaire Neyssensas se marie à Saint Front avec Jean Lavaux.

1699 - L’hiver, terrible, après une mauvaise récolte, plonge les populations dans la détresse. De nombreux pauvres envahissent les faubourgs de la ville de Périgueux.


1708 - Mariage de Léonarde avec Elie Destissanas, garçon «sargeur» à Saint Front. On dénombre vers 1700, environ 13 maîtres sergiers, travaillant en chambre ou boutiques à la fabrication de tissus de laine et étoffes. L’hiver suivant est de nouveau terrible, plus assez de châtaignes pour nourrir les habitants du Périgord, les vignes sont détruites. En 1710, près de 2000 personnes décèdent à Périgueux et ses faubourgs de famine et de froid.

1715  - Décès de Louis XIV.

1720 - Le recensement, relève 984 feux à Saint Front et 101 dans « l’enceinte » de la Cité, après les passages des intempéries, famines, et épidémies.

1747 - Marthe nait le 9 mars de Jean Meyssensas, et Marguerite Meysonade, paroisse Saint Martin, habitants de la Cité. L’église Saint Martin se situe à l’angle de la rue Wilson et Antoine Gadaud. Jean est qualifié de laboureur au Clos de la Jarthe, dans ce même quartier, entre Saint Front et la Cité, espacé d’environ 800 mètres, « à l’extrémité du faubourg Taillefer » - Jarthe signifie jardin du germanique « gard ».

1745 - Le 23 février, mariage de Jean et Marguerite Meysonade, habitant de la paroisse de la Cité.

1747 - Marthe nait le 9 mars de Jean Meyssensas, et Marguerite Meysonade, paroisse Saint Martin, habitants de la Cité. L’église Saint Martin se situe à l’angle de la rue Wilson et Antoine Gadaud. Jean est qualifié de laboureur au Clos de la Jarthe, dans ce même quartier, entre Saint Front et la Cité, espacé d’environ 800 mètres, « à l’extrémité du faubourg Taillefer » - Jarthe signifie jardin du germanique « gard ».

Les laboureurs citadins, comme Jean, devait parcourir de nombreux kilomètres pour cultiver leurs terres. 

1752 - Naissance de Sicarie de Jean et Marguerite Meysonade


1758 - Martial Naissensas de Jean et Marguerite Meysonade nait aux Quatre Chemins, paroisse de La Cité.

1762 - Naissance de Jeanne de Jean et Marguerite Meysonade.

A la veille de la Révolution Périgueux ne compte plus qu’un quart de sa population du Moyen Age.

1780 - Décès de Jeanne, 22 ans, fille de Jean, habitant aux Quatre Chemins.

1786 - Jeanne Neissensac, originaire de Gravelle, se marie à l’église de la Cité avec Jean Barzat.

1792 - Le 20 octobre Jeanne décède à Périgueux.

1801 - Le 8 mai 1801 Jean, originaire de Saint Astier, boulier, (tenancier d’un jeu de boules) se marie avec Anne Monrany de Périgueux

1804 - Le 10 février, décès de Françoise.

1896 - Un dernier mariage a lieu le 17 octobre, entre Jean, originaire de Saint Pierre de Chignac et Marie Ponpignac.


Périgueux La loge de guet et grenier du vieux moulin de Saint Front - XIII ème
La loge de guet et grenier du vieux moulin
de Saint Front - XIII ème


Les préoccupations juridiques, politiques, militaires et professionnelles


Nous retouvons, pêle-mêle, dans les pages suivantes la présence de Neyssensas.


1670 – Naissance de Jean, fils non légitime, de Pierre Veyssière, tailleur, du lieu de la Font de l’Auche, et de Martiale Meyssansas, du village de Poude. Inventaire sommaire antérieure à 1790 – Villepelet.


1713 - 1717 : Série B aux AD de Périgueux : Sénéchaussée et Présidial de Périgueux1713 - 1717 : Série B aux AD de Périgueux : Sénéchaussée et Présidial de Périgueux. Folio B 1064- petit folio de 126 feuillets.









Un problème de bornage oppose Sicaire Meyssensart, dit Garçon, à Messire Pierre d'Abzac de la Douze, Seigneur prieur commendataire du château et prieuré de La Faye.

1749 - Dans « les Laborde de Monpezat et leurs alliances » – Catherine Neyssensas, meunière, Aqueline Neyssensas née à Saint Astier le 10 juin 1756, fille de Martin, maitre-tailleur et de Catherine Grel, épousent des membres de la branche cadette des Laborde de Monpezat, totalement démunie après la Révolution, branche qui tomba dans la condition paysanne.

1766 -1786 : Série B aux AD de Périgueux : Sénéchaussée et Présidial de Périgueux.

Jean Leyssensas, dit Champagne, meunier, et sa femme Françoise Gontier, prisonniers, sont accusés de crime de vols à Journiac. - Leurs parcours dans "autres implantations".

Information à la requête du procureur du Roi, contre Jean Delpey, tisserand et Marc Neyssensas, dit Marcou, meunier, prisonniers accusés de vol.

1789 - Jacques, 35 ans, signe le Cahier des Doléances de Saint-Astier, établis par écrit le « 9 mai 1789 et lu à 16h30 par le curé devant l’assemblée convoquée au son de la cloche et siégeant dans la nef de l’église de Saint Astier ». La ville comprend en 1789, 500 feux soit entre 1500 et 2000 habitants. Les cahiers sont affichés sur la porte principale de l’église. Les principaux griefs, relevés à Saint Astier, concernant les artisans, métayers, et petits propriétaires sont :

« Supprimer la corvée en nature, établir un impôt réparti en rapport avec les revenus de chacun, effectuer la réfection des routes et ponts, supprimer la milice, rapprocher les tribunaux pour éviter les dépenses et traitements, réformer l’éducation publique, fixer les droits de perception et de contrôle par les commis au profit de la Ferme, supprimer le droit de chasse et les impôts qui pèsent sur le pauvre peuple, attribuer les grades dans l’armée au mérite et sans distinction de rang ».

Il fallait avoir au moins 25 ans. On compte trois jacques Neyssensas à Saint Astier en 1789.

Jacques, 54 ans époux de Guline Garreau, Jacques, 40 ans, époux d’Anne Delubriac de Tamarelle ne savent signer.

Seul Jacques des Faux-bourgs, 35 ans sait signer.

Deux Neyssensas, Bernard et Jacques signent les Cahiers de Leguillac de l’Auche.

Aucun membre n’apparait sur les cahiers de doléances de Mensignac.



Élection des Conseillers Municipaux entre 1838 et 1925 de Saint-Astier et Mensignac.

Élection des Conseillers Municipaux entre 1838 et 1925 de Saint-Astier et Mensignac
Transmis par Madame Christiane NECTOUX
1838 - Neyssensas aubergiste

1848 - Neyssensas Martin

1900 - Neyssensas Joseph

1908 - Neyssensas Jean

1912 - Neyssensas Jean

1919 - Neyssensas …..

1912-1919 - Élections municipales de Mensignac - Henri Neyssensas, demeurant à Lavaud, conseiller municipal sortant, ancien combattant, obtient 181 voix sur la liste de Mr Trimouillas.

1925 - Henri Neyssensas obtient 167 voix.

1864 - Participation de L. D. Neycensas, employé de banque à Rotterdam, à l’ouvrage de Van Lambrecht Broek, Petits Poèmes - Dans "Aventures Humaines"

1867 - Mérite agricole - 1 M 943 - Naissensas (Charles) - Gironde.

1867 - Sicaire Meyssensas de Saint Astier, est parmi les souscripteurs lors de l’édition de « l’Histoire de Villamblard et Grignols » par Emmanuel Garraud.

1897 - L’Agriculture Nouvelle : Concours  annuel d’animaux de Périgueux - Espèce ovine - Neyssensas

1902- 1906 - Henri, (12 sur l’arbre) volontaire, s’engage pour 4 années au 10ème régiment de Hussards de Tarbes.

1923 - Rapports et délibérations – Dordogne, Conseil général. Secours à l’indigente veuve Daleme, née Neyssenssas : 50 francs

1933 - Création en septembre du comité pour l’édition du livre Pito Villo, Gran clocher, de l’abbé Nogué – souscripteur Georges Neyssensas.

Usines à Chaux de Saint Astier

1944 - Quelques Neyssensas sont chaufourniers et travaillent aux Usines à Chaux de Saint Astier. Le gisement est découvert au milieu du 19ème siècle par Louis Vicat. C’est un banc calcaire d’environ dix kilomètres de long provenant de dépôts marins. L’utilisation de la chaux vive permet de solidifier les murs de constructions, de traiter les arbres fruitiers et d’assainir les étables, et d’amender les terres. Un Neyssensas est présent sur une photo du personnel prise le 1er mai 1942.

1944 - Quelques Neyssensas sont chaufourniers et travaillent aux Usines à Chaux de Saint Astier. Le gisement est découvert au milieu du 19ème siècle par Louis Vicat. C’est un banc calcaire d’environ dix kilomètres de long provenant de dépôts marins. L’utilisation de la chaux vive permet de solidifier les murs de constructions, de traiter les arbres fruitiers et d’assainir les étables, et d’amender les terres. Un Neyssensas est présent sur une photo du personnel prise le 1er mai 1942.




Documentations et références : 



Remerciements à Mr Bruno Bardon pour son travail sur les familles Neyssensas : 



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